Harcèlement scolaire : parole aux « harceleuses »

25 Janvier 2014
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Merci, se rendre compte de ce qu'on a fait aux autres, c'est déjà bien. Mais non, je ne pardonnerais pas. Peut-être parce que c'est encore trop frais pour moi ? Ou simplement parce que c'est inacceptable.
J'ai aujourd'hui 16 ans, je suis en première, et mon harcèlement (et j'ai vraiment du mal à le qualifier comme ça) remonte à la 5eme. J'ai toujours été une fille un peu timide et qui se laissait un peu marché sur les pieds, mais pas à ce point. Mon harcèlement s'est fait par une petite conne qui était comme ma meilleure amie à l'époque. J'allais souvent chez elle, nous étions presque inséparables, elle me connaissait bien et elle était une forte tête. C'est peut-être ça qui n'a pas joué en ma faveur ... en plus, quand j'y repense, je n'étais pas sa première "victime" à la miss ! Je ne me souviens plus trop de ce qui s'est passé à cette époque, même si ça ne remonte à pas si longtemps que ça ... je me rappelle seulement que toutes mes amies se sont retournées contre moi, du jour au lendemain, et puis la classe. J'étais presque seule, j'avais une amie qui m'avait suivi dans cette galère, mais c'est moi qui en a payé tous les frais, et j'en garde encore des séquelles... J'ai reçu des insultes des filles, des bouts de papier dans le dos, des appels téléphoniques idiots, j'en pleurais tous les matins, je ne mangeais plus, je suppliais ma mère de ne plus y aller ... et puis, du jour au lendemain, tout est redevenu "normal", mon harcèlement est parti comme il était venu... Cette idiote m'a reparlé, tout le monde m'a reparlé, sauf que pour moi, plus rien n'était comme avant. Je suis certaine que si je disais au monde entier que je me suis faite harceler, cette idiote m'enverrait un message en me disant "Par qui ? Quand ça ?" ... J'ai passé une fin de collège mauvaise, mal dans ma peau, toujours à faire la tête, obligée de rester avec des gens qui me rendaient mal à l'aise et supporter des gens qui parlaient sur moi, rêvant du lycée en me disant que tout changerait ... haha petite naïve. J'ai fait l'erreur d'aller dans un lycée tout petit, où tout le monde se connaissait (ou plutôt pensait se connaître), avec les mêmes personnes du collège. Rien n'a changé, j'étais mal, avec peu d'amies, seule dans ma classe avec des filles à qui ça avait l'air de plaire de me voir mal dans ma peau. Pour la petite anecdote, certaines de ces filles étaient les anciennes victimes de ma merveilleuse "amie". Alors que penser ?
Bref, j'ai finalement changé de lycée en début d'année de seconde, après avoir pleuré tous les soirs, tous les matins, et ne finalement plus pouvoir du tout y aller. J'ai aujourd'hui trouvé des amies géniales qui me comprennent complétement, j'ai retrouvé une petite confiance en moi mais j'ai encore beaucoup de difficultés à être à l'aise en public, surtout avec le sexe opposé, je suis quelqu'un de très pessimiste, il m'arrive régulièrement de pleurer sans raison. Je ne serais pas de ces personnes qui disent que les années lycées sont les meilleures. je déteste le lycée, comme j'ai détesté le collège.
J'ai peut-être oublié une partie de ce moment difficile, mais je n'ai pas oublié la souffrance qu'on m'a fait endurer. Alors, non, je ne pardonne pas.
 
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Réactions : Laoragwen et Mantiosa
24 Octobre 2014
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Personnellement, je trouve que c'est bien joli de dire que les harceleuses ont eu une vie difficile et oh pauvres d'elles, elles reproduisaient le même schéma qu'à la maison ou que lorsqu'elles-mêmes étaient en position de harcelées. Juste non. Ça, ce sont uniquement les filles qui ont accepté de témoigner ; une minorité, soit dit en passant, et inutile de se demander pourquoi il n'y a pas plus de madz qui ont bien voulu donner leurs explications : tout simplement parce qu'elles n'ont aucune excuse. La plupart de ces gens-là ont une position confortable, autant socialement que familialement et financièrement et cherchent à se faire remarquer pour dominer leur petit groupe de moutons bêlant d'excitation à l'idée d'humilier quelqu'un pour se sentir supérieur. Ça c'est la réalité.
Dans un collège de bourges, c'est exactement comme ça que ça se passe. Dans un collège pourri, on se fait racketter parce qu'on est gringalet ou isolé. C'est pas plus compliqué que ça, et c'est très humain. L'instinct du troupeau. Et oui, ces gens-là n'agiraient pas seuls s'ils n'avaient pas de groupe. Pourquoi ? Parce qu'ils n'ont personne à impressionner, personne à qui se donner en spectacle. Ce n'est pas excusable pour autant : harceler parce que "tout le monde le fait", c'est de la stupidité pure et simple. Ô beau mouton de Panurge.
Avant qu'on ne mette le holà, je tiens à préciser que des gens prenaient plaisir à m'insulter ou à me tyranniser simplement parce que je ne portais pas de vêtements de marque (et que j'avais un traitement médical ostentatoire qui attirait l'attention et par conséquent la moquerie - et qui soit dit en passant n'était pas simple à vivre). Je n'ai jamais été réellement sensible à ça ; oui, ça faisait mal. Mais ils m'inspiraient bien plus de mépris que de douleur. Et non, il ne m'est jamais venu à l'esprit de me venger, de prendre plaisir à faire du mal à quelqu'un (sauf bien sûr sur le coup, mais j'ai toujours mis un point d'honneur à être franche et à dire ce que je pense directement à la personne, ce qui m'a permis d'avoir la paix).
Contrairement à ce qu'une madz a écrit, je n'ai nullement ressenti le besoin d'être à mon tour harceleuse. Franchement ? Répéter le schéma qui m'a fait souffrir, qui m'a marginalisé ? Et si on se rappelait qu'on a un cerveau qui est en état de marche ? Un peu de libre pensée ?
Si une fois encore vous ne me trouvez pas crédible, il m'a été donné l'occasion d'être à mon tour harceleuse. Une fille qui, tout comme moi, était le mouton noir de la classe à cause de ses habits sans marques (voyez la stupidité de la chose, tout de même). Je me suis interposée. J'ai demandé bien calmement au meneur (qui évidemment faisait rire toute la classe avec ses moqueries et ses brimades) d'arrêter ça ou je risquais de m'énerver. Il a ri. Il a ri, oui. Et il a continué, comme ça. Je lui ai fichu mon poing dans la figure. Je suis consciente que ce n'était peut-être pas une réaction appropriée - mais sérieusement, j'aurais dû laisser couler et crier qu'il n'était qu'un crétin ? m'aurait-on seulement accorder de l'importance ?
Plus jamais il n'a recommencé à harceler cette fille. J'ai fini par être bonne amie avec elle, et ça l'a tenu éloignée des crétins dans son genre.
Mais c'est quand même triste de devoir inspirer la crainte pour être tranquille, "quand on n'est pas comme tout le monde".
 
31 Mars 2014
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Personnellement, je n'ai jamais été ni harceleuse, ni harcelée. Avec du recul, je me dis que j'ai eu de la chance d'échapper au second cas... Car j'avais tout du profil d'une adolescente à qui on pouvait s'en prendre facilement : très intello, chouchou des profs, pas du tout bien dans mes baskets, qui n'était jamais à la pointe de la mode (ou autres futilités du même genre, si importantes pour les ados), etc... Alors, est-ce parce que j'avais les bonnes fréquentations, celles qui me permettaient d'éviter cette position de bouc émissaire? Est-ce parce que j'avais un comportement très conciliant, aidant beaucoup les cancres de la classe? Est-ce parce que j'avais eu la chance d'être, peut-être, dans un collège qui limitait ce type de phénomènes (même s'il y a eu plusieurs cas de harcèlements (sans violences physiques toutefois - du moins, pas à ma connaissance))? Je n'en sais strictement rien...

Mais, si je n'ai eu aucun rôle actif dans le harcèlement, j'ai malgré tout joué, comme bon nombre d'élèves, un rôle passif... Et, même 10 ans après, je m'en veux toujours un peu, de ne pas avoir eu assez de courage pour m'élever contre les voix moqueuses... Je me rappelle très bien que, confrontée à un cas de harcèlement, j'étais tiraillée entre ma morale, qui me dictait de condamner, de me dresser contre cette injustice, et mon côté peureux, celui qui voulait absolument se faire aimer par mes pairs, et qui me criait "shut up!!!". Si bien que la plupart du temps, je détournais le regard, avec un petit sourire gêné...
La seule fois où j'ai essayé de "prendre en charge" un cas de harcèlement, j'ai eu une réaction complètement débile : j'ai pris à part la personne harcelée, et j'ai essayé de lui faire comprendre qu'elle devait changer de comportement si elle voulait se faire accepter par les autres dans la classe... Dans mon esprit, à l'époque, c'était gentil ce que je faisais, c'était pour l'aider... Qu'est-ce que j'ai été bête!! Jamais je n'ai pris à part les harceleuses (qui étaient pourtant de très bonnes amies), pour leur dire à quel point leur comportement était inapproprié... J'ai même plusieurs fois, à ma grande honte, rigolé à leurs conneries - et y ait donc apporté ma caution... Même si j'avais en même temps une boule dans la gorge car je savais très bien que "c'était mal". Ralala, qu'est-ce que l'effet de groupe peut faire faire à cet âge-là.....
Franchement, j'aimerais tellement pouvoir remonter le temps, et donner une gifle à la gamine que j'étais, la secouer un peu... Mais bon, je me dis que c'est aussi comme ça qu'on grandit, et qu'on apprend petit à petit à se dresser vraiment face aux injustices, à reconnaître et condamner les cas où certains sont pris comme boucs émissaires... Même si j'ai dû passer par le stade "coupable de complicité et de non-assistance" pour arriver à cela.
 
27 Juin 2014
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Nantes
@Fanfantasyland Pour info, tu as fait partie du groupe des harceleu.r.se.s. Plusieurs points : ne rien faire (ou rester neutre) dans un cadre de rapport dominant/dominé c'est donner la faveur au dominant. Mais soit, rôle passif... ça joue tout de même.
Ensuite, prendre la victime à part et lui dire qu'elle doit changer. C'est donc du victim-blaming => position de harceleur face au harcelé (et du reste, tu ne le savais pas mais c'est complètement inutile comme conseil ça ne marche pas/jamais).
Du reste, en tant que harcelée, quand je voyais une nana rire de mon humiliation, je la casais dans la catégorie des harceleu.r.se.s qu'elle ait ouvert la bouche ou non.

SI je te dis ça c'est pour que tu ne te voiles pas la face et aussi parce qu'en toute franchise j'ai aucun remord à renvoyer leurs erreurs aux coupables de harcèlement. C'est tellement ignoble ce qu'on vit en tant que harcelé.e.s que 15 ans plus tard, j'ai toujours ces mêmes envies de meurtres (qui n'aboutiront bien sûr jamais, j'ai trop à perdre pour des trous du cul).
 
31 Mars 2014
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@Fanfantasyland Pour info, tu as fait partie du groupe des harceleu.r.se.s. Plusieurs points : ne rien faire (ou rester neutre) dans un cadre de rapport dominant/dominé c'est donner la faveur au dominant. Mais soit, rôle passif... ça joue tout de même.
Ensuite, prendre la victime à part et lui dire qu'elle doit changer. C'est donc du victim-blaming => position de harceleur face au harcelé (et du reste, tu ne le savais pas mais c'est complètement inutile comme conseil ça ne marche pas/jamais).
Du reste, en tant que harcelée, quand je voyais une nana rire de mon humiliation, je la casais dans la catégorie des harceleu.r.se.s qu'elle ait ouvert la bouche ou non.

SI je te dis ça c'est pour que tu ne te voiles pas la face et aussi parce qu'en toute franchise j'ai aucun remord à renvoyer leurs erreurs aux coupables de harcèlement. C'est tellement ignoble ce qu'on vit en tant que harcelé.e.s que 15 ans plus tard, j'ai toujours ces mêmes envies de meurtres (qui n'aboutiront bien sûr jamais, j'ai trop à perdre pour des trous du cul).


Non. Je suis désolée, mais on ne peut pas m'accuser d'avoir un jour été harceleuse. Je n'ai jamais rabaissé qui que ce soit volontairement, jamais fait aucun geste, dit aucune parole dans le but d'écraser quelqu'un.
Si tu considères qu'être passif face à ce type de comportements, c'est être harceleur, en ce cas seuls les harcelés ne sont pas des harceleurs... Et encore, seuls ceux qui ne deviennent pas harceleurs à leur tour quand ils en ont l'occasion.
J'étais une ado timide, pas du tout leader, qui tenait à m'intégrer autant que je pouvais dans le nouveau petit monde d'ados qui s'ouvrait à moi.

Pour revenir à l'histoire de cette fille, je voyais quelqu'un de mal intégré, mal dans sa peau (bien plus que je ne l'étais moi-même), alors j'ai essayé de l'aider. Je ne lui ai jamais balancé "c'est de ta faute si tu te fais harceler", je n'ai tenu qu'à lui donner des conseils du type "il faudrait que tu te lâches un peu plus", "tu sais, ce qui les énerve, c'est quand tu fais ça". Et puis, elle en a pleuré. Ce qui m'a fait pleurer aussi. Et je me suis excusée. Alors, franchement, les jugements hâtifs comme ça...
Alors, certes, cela n'était absolument pas la bonne manière de faire, ça manquait cruellement de tact et de délicatesse, mais comment veux-tu qu'une gamine de 14 ans fasse preuve de tact et de la délicatesse? Ce ne sont pas des choses innées, ce sont des choses qu'on apprend. Et c'est depuis cet événement que je fais justement très attention à ce que je dis aux autres...
Et pour le reste, c'est pareil. Certes, j'ai ri à certaines choses (je tiens quand même à préciser que ce n'était pas non plus du harcèlement avec de la violence physique, ou avec de graves insultes du type "sale pute" - comme l'a subi la pauvre Marion), mais jamais face à cette fille. Comme je l'ai dit, je ne faisais que détourner le regard dans ces moments-là - ce qui est très lâche, je n'ai aucun problème pour l'avouer. Je rigolais en son absence tout simplement parce que les autres rigolaient - le fameux "effet de groupe".
Par ailleurs, tu ne connais pas toute l'histoire... Parce que cette fille-là, j'ai essayé de la prendre "sous mon aile". Elle était souvent toute seule, alors je l'invitais à venir manger avec moi, à venir à quelques sorties... Même si, en parallèle, il arrivait effectivement que je rigole en son absence à ce que les autres lui faisaient subir (cela dit, dans mes souvenirs, ça ne m'est pas arrivé souvent - la très grande majorité du temps, j'arborais le fameux "sourire gêné"). C'est très contradictoire comme comportement, je sais, mais j'étais conne à ce moment-là. Partagée entre mon côté protecteur, et celui suiveur.

Alors, désolée d'avoir été lâche. Mais je n'étais rien d'autre qu'une gosse.
 
Dernière édition :
17 Novembre 2014
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Strasbourg
Moi cet article me fait mal. Il me fait mal parce qu'en tant qu'ancienne harcelée, j'ai toujours ces séquelles dans la gorge et dans la tête.
Elles prennent leur contexte familial comme excuse ou explication mais nous ne sommes pas responsables de leur problèmes et ça n'était pas à nous de souffrir pour leurs problèmes.

J'avais moi-même des parents qui s'engueulaient et qui faisait preuve de violence verbale devant moi et je n'ai jamais été évacué ma colère/malheur sur les autres tout simplement car ils n'en n'étaient pas responsables.

De plus, je connaissais des salopes, et je pèse mes mots dont les familles étaient parfaitement stables me faire la misère par esprit de domination et ça, ça n'est pas excusable, ni justifiable.

Pour moi, il y a une responsabilité morale et pénale dont l'enfant/adolescent n'a pas conscience et devrait l'avoir.
Si les parents ont porté plainte contre la jeune fille du témoignage sans chercher à la rencontrer d'abord, c'était sûrement pour protéger leur enfant et limiter les dégâts. Les harcelé(e)s ne parlent pas de ça à leurs parents et quand ceux-ci le découvrent, ils agissent comme ils peuvent en coupant la source du problème: la harceleuse.

Jamais je ne pardonnerai à ces salopes d'avoir brisé l'adolescente que j'étais, d'avoir brisé ma confiance en moi, d'avoir brisé ma jeunesse et mon bonheur d'adolescente. Qu'importe les raisons ça ne se pardonne pas et lire cet article me fait plus mal en tant qu'ancienne harcelée, que du bien pour avancer par la suite.
Ça me donne juste envie de les détester encore plus et de vouloir les voir dans les mêmes situations.

Mon tout premier post sur Madmoizelle. C'est voir tous vos commentaires, et le tien, Kap, que j'aurais pis écrire mot pour mot, que je ressens jusqu'au fond de mes tripes, et d'autres encore, sans doute, qui me donnent le courage d'oser commenter. Hé oui, ces années passées à être l'espèce d'animal dont on pouvait se moquer et qu'on pouvait frapper jusque sous les yeux de la prof (j'avais qu'à être jolie et mince, après tout) m'ont rendue extrêmement anxieuse de la moindre interaction de groupe...

Bref les miens de harceleurs étaient des mômes à papa, loin d'être de milieu défavorisés et parfaitement conscients de ce qu'ils faisaient... J'avais confronté le chef de la bande, la première année, en lui demandant pourquoi moi? Ce que j'avais fait? Sa réponse: T'es grosse, t'es moche, on a le droit. ... Que répondre face à ça?

Cet article explique certains mécanismes, mais je vois notre situation comme une personne sur qui on a roulé "pour rire" et qui se retrouve handicapée plus ou moins gravement. Certains font de la rééduc, et s'en sortent sans trop de séquelles (mais il en reste); d'autres sont brisés à vie, privés de ce qu'ils auraient pu vivre sans la ou les personnes au volant.
S'excuser, demander pardon... soit... Mais... le mal est fait...

"Pour moi, il y a une responsabilité morale et pénale dont l'enfant/adolescent n'a pas conscience et devrait l'avoir." C'est probablement la phrase qui pose le mieux le problème de la perpétuation du phénomène de harcèlement, à mon sens. C'est là qu'il faut creuser, notamment.

Cet article a fait remonter trop de choses, je crois... Mais c'est génial à vous de l'avoir publié et de nous permettre de nous exprimer dessus. Peut-être que je vais finir par avoir le courage d'aborder la communauté des Madz. j'aimerais bien, vous avez l'air cool.
 
27 Octobre 2014
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Je pense qu'il y a un fossé infranchissable entre ceux qui ont été harcelés et ceux qui ne l'ont jamais été (alors avec les harceleurs on n'en parle même pas). Mes amis les plus proches sont tous des gens qui ont connu cette horreur et qui ont survécu (je dis bien survécu) et qui sont allés de l'avant.
C'est super que certains harceleurs reconnaissent la gravité de leur actes mais c'est important de leur dire aussi qu'avoir été traité comme un objet sans valeur, moche, décalé, répugnant, que personne n'aime et n'aimera jamais, qu'aucun homme n'osera jamais approcher et qui devrait mourir pour le bien du monde parce que sa présence "pollue" l'ambiance ça ne s'oublie pas, ça ne s'efface pas. Ca reste marqué au fer rouge et plus d'une dizaine d'années après on construit sa vie jour après jour avec cette douleur, même si on a appris à aller de l'avant et à vivre avec. Réapprendre à faire confiance, à se faire confiance, à s'aimer et à se faire aimer, se dire qu'au fond on ne mérite peut être pas de mourir comme ils le disent si facilement, c'est un travail qui prend des années par la suite et qui demande beaucoup d'efforts.
Je pense qu'on peut pardonner à beaucoup de suiveurs mais personnellement je ne pardonnerai jamais aux meneurs. Il y a peu de temps un de mes harceleurs à croisé ma petite soeur et a fièrement dit à tous ses amis qu'il la connaissait parce qu'elle était la soeur de "l'intello" : 10 ans après je n'ai toujours pas d'identité, je suis toujours une chose à ses yeux. La fille qui pendant une sortie catamaran m'a dit qu'elle espérait que je tombe et que je me noie (et qu'elle me tiendrait la tête sous l'eau avec le bateau pour être sure d'être débarrassée de moi) n'a jamais été désavouée par d'autres et n'est jamais revenue sur ses paroles. C'est pour ça que je pense qu'il est important de remercier celles qui ont témoigné, parce qu'avoir conscience qu'on a harcelé, c'est déjà un grand pas de fait.
La plus grande revanche sur ces années de misère reste de réussir à être heureux, à savourer la vie et à se construire une super existence dont on peut être fier.
 
15 Octobre 2012
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Thonon-les-Bains
@Laheria :hugs:

Je me suis complètement reconnue dans ton post, dans ton vécu de harcèlement. :tears:

Je suis entièrement d'accord avec toi, les victimes de harcèlement scolaire sont des survivants, après ces années de souffrance on a tout à reconstruire, sa confiance en soi, celle qu'on peut accorder aux autres...tout est à réparer et c'est très long, très dur. Je ne sais pas s'il est possible de ne pas garder de séquelles de tout ça, de ne plus y repenser. Moi c'est depuis que j'ai changée de région que je peut dire sans mentir que ces années sont derrière moi, plus de 10 ans après.
 
30 Octobre 2008
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Hé bien moi je n'ai jamais harcelé personne, vu que j'étais harcelée durant toute ma scolarité j'aurais déjà eu bien du mal. Ce n'est pas parce que tu as ressenti le besoin de harceler que c'est le cas de tout le monde, désolée de te le dire comme ça.

Et il n'est pas question d'être "parfaite ou non", simplement oui, il y a des gens qui n'harcèlent pas d'autres personnes, ça arrive. D'ailleurs quand t'es phobique sociale je ne vois pas comment tu pourrais tirer la confiance en toi pour harceler qui que ce soit, just sayin'

Ça me met très en colère de lire ce genre de chose, j'ai vraiment l'impression de lire quelqu'un qui essaye de se dédouaner parce que soi-disant "tout le monde le ferait". Juste non.

Okay ça fait mille ans mais je voudrais vraiment répondre à ça.
Ca n'a aucun rapport avec le fait de se dédouaner de quoi que ce soit. Si j'avais voulu, je n'aurais parlé que de l'époque où j'étais rejetée et là tout le monde aurait été d'accord avec moi. J'ai fait l'effort d'être honnête et de poser le fait que j'ai mis la misère à une fille. Je m'en suis mordu les doigts jusqu'au sang par la suite quand j'ai réalisé ce que j'avais fait, avant de m'excuser devant elle des années plus tard, excuses qu'elle a acceptées.

J'ai vraiment du mal avec ces discours uni-directionnels méga moralisateurs qui tentent de te foutre plus bas que terre quand tu as fait de la merde (ce qui est le cas de 115% d'entre nous). Si tu es un être humain doté d'une putain de sensibilité tu sais quand tu as fait de la merde, et tu feras en sorte de ne plus recommencer par la suite.

Sans déconner, si on savait vraiment qui étaient les méchants et les mauvais, ça ferait des lustres qu'on les aurait foutus dans des camps (point Godwin atteint, bonne journée.)
 
20 Avril 2015
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J'ai vraiment du mal avec ces discours uni-directionnels méga moralisateurs qui tentent de te foutre plus bas que terre quand tu as fait de la merde (ce qui est le cas de 115% d'entre nous). Si tu es un être humain doté d'une putain de sensibilité tu sais quand tu as fait de la merde, et tu feras en sorte de ne plus recommencer par la suite.

Sans déconner, si on savait vraiment qui étaient les méchants et les mauvais, ça ferait des lustres qu'on les aurait foutus dans des camps (point Godwin atteint, bonne journée.)
Personne n'est parfait mais entre être imparfait et aller jusqu'à harceler quelqu'un,il y a une marge. Certes,c'était hônnete de ta part de reconnaitre que tu avais été aussi harceleuse mais ça ne change rien aux faits. Je comprends qu'Alicia ait été choquée par ton argument qui ressemblait fort à une justification. Toute(s) les harcelé(e)s ne deviennent pas harceleurs/euses.
Quant au fait que lorsqu'on est être humain doté de sensibilité,on se rend compte du mal qu'on a fait,il faut croire que tous les harceleurs/euses n'en ont pas parce que bien peu sont capables de faire leur examen de conscience et encore moins de le faire sans se trouver d'excuse. Pire encore,combien l'effacent tout simplement de leur mémoire? Le chéri de ma soeur est le cousin d'une fille qui a été dans ma classe de la seconde à la terminale. Les souvenirs qu'elle garde de moi à cette période,c'est que j'étais un personnage un peu loufoque mais dans le bon sens du terme. Elle a oublié que j'étais surtout victime de harcèlement de la part de 3/4 personnes de la classe(et des critiques de la part de quasi tous les autres) qui m'ont fait perdre toute la confiance en moi que j'avais accumulé en étant une fille populaire au collège et fait en sorte que je préfère rester seule plutôt que de subir le rejet. J'ai un souvenir épouvantable de mes années lycée. Je ne lui en veux pas à elle parce que c'est la seule à ne m'avoir jamais critiquée ou n'avoir jamais participé au harcèlement,probablement parce qu'ancienne victime des mêmes personnes mais il n'en reste pas moins que sa perception à elle diffère largement de la mienne. Il y a une posteuse qui est devenue amie avec une de ses anciennes harceleuses qui a dit très clairement que la harceleuse en question n'avait aucune idée à quel point elle avait souffert par sa faute.
 
30 Juin 2014
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Bonjour à toutes.
Je vois que cet article (et la conversation qui va avec) date mais dans la mesure où il a été linké dans un autre, plus récent, ça m'a interpellée, je suis tombée dessus, l'ai lu avec beaucoup d'intérêt.
Pour ne rien cacher les éléments "à décharge" émaillant le reportage m'ont franchement interloquée et presque choquée, comme beaucoup ici, mais pour être tout à fait honnête et même si l'idée était bonne, et l'article, indéniablement travaillé, il avait ses défauts comme celui d'être un peu trop réducteur... Enfin je me permets juste ces petits reproches pas bien virulents pour expliquer, justifier peut-être, la réaction épidermique de certaines lectrices et le rebond d'émotion qu'il peut provoquer.
Alors effectivement, par la force des choses il se limite aux témoignages des personnes ayant accepté de témoigner, et il est possible que ces personnes-là aient sincèrement connu un tel process de "revanche" et un tel mécanisme de défense pour passer du côté actif du harcèlement.
La seule chose que je voudrais dire même si ça touche au coeur, même si ça ravive des souvenirs plus ou moins enfouis et douloureux, c'est qu'à mon sens il n'existe pas qu'un profil de harceleur comme un profil de harcelé (d'ailleurs au passage, merci -ironique- à celles et ceux qui sous couvert d'une expérience de harcelés, se targuent de pouvoir déclarer de façon assurée et certifiée que les victimes sont responsables de leur sort par leur attitude, leur style vestimentaire ou pour être généralement... des têtes à claques! j'ai serré les dents très très fort devant tant de méconnaissance, ce qui peut certes arriver, mais aussi devant si peu de remise en question et de volonté de comprendre réellement, et au delà... Préjugés bonjour! et ce n'est pas ainsi qu'on fait avancer le débat et... la société).
Pour ne pas être originale et c'est pourtant la réalité, j'ai comme beaucoup d'entre vous subit du harcèlement et après lecture de l'article, et des commentaires, et légère analyse, ce qui m'a frustrée et donné une impression bancale, ce sont des détails (ou pas?) comme le fait qu'on parle de harceleuses comme si ce rôle leur était dévolu, déjà d'une. Parce que okay, on entend parler par vagues de ces groupes de filles violentes ou vicieuses, qui jouissent d'acharnement sur les plus faibles, on entend même dire qu'elles sont "pires que les mecs" mais selon moi, rentrer là-dedans relève d'un ressort de généralisation dangereux que d'habitude, Madmoizelle combat et essaie d'éviter. Pour le coup, ce constat déséquilibré s'est accentué avec une bonne partie de commentaires donnant l'impression que la majorité voire la totalité des bourreaux étaient des femmes.
Je ne nie pas qu'il y aie une réalité de ce type.
Possible que l'être humain possède tout simplement la propension au sadisme, c'est peut être naturel, ou culturel, inné ou acquis, peut être sommes nous des animaux, peut être pas: franchement c'est une question que je ne parviens pas encore à élucider, étudier.
Mais, hommes comme femmes quoi.
Pour en revenir à un niveau bien plus personnel même si ce n'est pas franchement dans mes habitudes (je poste peu, d'ailleurs, mais ça me touche, donc déjà merci au site dans lequel je ne me reconnais pas forcément toujours d'aborder ce sujet, à plusieurs reprises, de le disséquer et de s'y investir, franchement), il y a eu de tout, mais principalement des garçons (je ne vais pas dire hommes puisqu'il s'agissait du collège, et début lycée).
Ca m'a un peu frustrée de surmonter l'arrière-goût anxiogène dans la bouche, prendre sur moi pour lire cet article qui m'intéressait, pour essayer de comprendre, vraiment, non par voyeurisme mais sûrement pour une forme d'exorcisme ou je ne sais quoi, mais en tous les cas oui comprendre, et me sentir si peu représentée.
Si peu représentée puisqu'il s'agit exclusivement de filles, bien sûr (alors effectivement le public de l'appel à témoins étant féminins, ceci implique cela, reste que ça devient une forme de parti pris) et que toutes ont cette justification de processus "revanchard". Encore une fois, plausible que ceux qui n'avaient aucun motif, ceux qui agissaient par pur sadisme puisque oui, n'en déplaise à certains je pense que c'est le cas d'au moins une proportion, n'aient pas vu l'annonce, pas eu envie de participer ou n'aient même pas conscience d'être des harceleurs.
Voilà du coup ce que je voudrais répondre à la colère exprimée par certaines Madz: elle est certes compréhensible, on ne dénigre pas votre souffrance, mais plutôt que tenir un discours manichéen il serait potentiellement judicieux d'apprécier cet éclairage sur CET aspect du harcèlement, sans pour autant considérer qu'il s'agit d'une généralité et qu'il excuse tout, ou fait de n'importe quelle personne harcelée un bourreau légitime en devenir; je ne pense pas que c'est ce que l'article sous-entendait.
Le profil-type du harceleur n'existe peut être pas (beaucoup de peut être dans ce post, mais je suis persuadée d'une seule chose, c'est finalement qu'il est très difficile voire impossible d'établir des certitudes et des règles de base, beaucoup d'entre vous l'ont déjà démontré au sujet des profils de victimes, par exemple) et n'oublions jamais avant de vouloir catégoriser; la variété des personnalités humaine et circonstances (même si ça nous parait énorme qu'on veuille les faire passer pour "atténuantes" dans ce cas précis, certes).
Pour ma part, je préfère considérer ces éléments comme des facteurs de distanciation d'avec la victime, qui corrélés avec l'effet de groupe la déshumanisent et laissent le sentiment de puissance et la galvanisation qu'entraîne la popularité, prendre le pas sur l'affect et l'empathie, la compassion; plutôt que comme des excuses. Je ne vois d'ailleurs pas franchement d'excuses à l'acharnement: une prise de tête, une agressivité ponctuelle, à la limite, mais l'acharnement, reste tout de même plus insidieux, plus machiavélique, lourd et pernicieux qu'autre chose, il laisse peu de place à la possibilité d'une maladresse.
Par ailleurs, comme le sujet du pardon est plusieurs fois évoqué, pour ma part difficile encore une fois d'être radicale (parce que ça m'interroge vachtement quoi) mais je ne sais même pas si la question mérite d'être posée: ces personnes là en ont elles tout simplement quelque chose à faire? Et puis pourquoi devrions nous rentrer dans un schéma chrétien de mansuétude et pardon à l'égard de personnes qui non contentes de nous avoir fait vivre un enfer, nous avoir fait pleurer, douter de nous, trembler de peur à l'idée de les voir, mènent désormais tranquillement leur petite vie bien au chaud sans conséquences alors que, je ne sais pas trop pour vous, mais nous devons gérer encore des années après avec le "handicap" et les séquelles que tout ça a laissé... J'ai lu des choses comme "'avoir été traité comme un objet sans valeur, moche, décalé, répugnant, que personne n'aime et n'aimera jamais, qu'aucun homme n'osera jamais approcher et qui devrait mourir pour le bien du monde parce que sa présence "pollue" l'ambiance ça ne s'oublie pas, ça ne s'efface pas.", entre autres, et c'est exactement ça, lire ça prend aux tripes quand on l'a connu donc pour être extrême je dirais que pour certaines victimes ou ex-victimes, c'est malgré le souvenir qui s'efface matériellement et concrètement; des habitudes et des pensées ancrées, un psycho et un inconscient affectés et une reconstruction, si on prend la peine de la faire, une rééducation à vie quant aux aspects relationnels de notre existence. JE suis aujourd'hui personnellement complètement brisée d'un point de vue relationnel, on aime s'en moquer gentiment dans mes cercles plus ou moins proches, ou me reprocher mon manque de sociabilité, d'intégration sans forcément connaitre mon passif de tête de turc, de bouc émissaire d'une classe entière, de petite has been ou je ne sais quoi reléguée toute seule en cours comme en récré, celle qu'on dénigrait, délaissait, insultait, de face ou de dos, parce que trop moche etc. Celle dont on inscrivait le nom accompagné des commentaires qui vont bien sur les tables de salles de perm', qu'on fixait de regards goguenards et narquois en chuchotant, qu'on suivait sur le trajet du bus pour lui écraser des desserts de la cantine sur la tête ou la mettre par terre en mettant de la neige dans ses vêtements, son cou, etc.
Je n'avais rien fait. Je n'avais voulu causer de tort à personne et pourtant, je culpabilisais tout de même de "déranger", d'être de trop dans le paysage et en faisais toujours plus pour me rendre transparente. Et ça, c'est resté.
Et pour la petite parenthèse, je pense qu'on peut aussi sortir ici du clivage "collège huppé avec des fils à papa blindés" ou à l'opposé "établissement de ZEP avec des racailles qui rackettent et des professeurs tétanisés par la peur". Dans mon collège, puis mon lycée, peu ou pas de portraits sociaux extrêmes, mais bel et bien une classe plutôt moyenne majoritaire, comme quoi, non, pas besoin d'être un nanti blasé et sur-protégé, ni un individu issu d'une famille précaire et victime de difficultés sociales rigoureuses pour devenir un coupable.
Ca fait peut être mal quand on essaie d'être hyper-tolérant et compréhensif, ou encore d'écrire un article au coeur du sujet etc, mais il faut aussi envisager le fait que certains n'ont tout simplement pas d'excuses même si encore une fois je ne renie pas les arguments avancés par les témoignages pour justifier les comportements de quelques exemples.
En bref je n'ai pas souvenir que qui que ce soit m'ait demandé pardon donc finalement, je réitère que ces personnes vivent confortablement avec ça, sans mauvaise conscience et pour certains peut être même, outre la probabilité de l'oubli pur et dur, la certitude que j'étais en tort, comme les autres qu'ils ont pu torturer sans vraiment trop savoir pourquoi à part que nous étions à leurs yeux des outsiders, de bons défouloirs.

Finalement j'ai aimé à penser que j'étais supérieure (humainement) à eux et que j'avais au moins des valeurs, et que certains éléments de mon existence (l'éloignement, les études, avoir été à d'autres moments plus "populaire", etc)(au passage tous les "populaires" ne sont pas non plus des tyrans, d'ailleurs pour la blague j'ai eu une classe bien plus cool en cours de collège dont la plupart des leaders étaient plutôt gentils et ne comprenaient vraiment pas pourquoi j'étais si effacée, alors que j'étais tout simplement encore toute conditionnée de l'année d'avant et que me faire toute petite pour ne déplaire à personne était devenu une religion) m'avaient faite avancer et que ces mésaventures ne valaient finalement pas grand chose à l'échelle d'une vie, que ces personnes n'avaient pas tellement d'importance mais la situation s'est réitérée de façon totalement imprévisible dans le contexte professionnel une fois adulte, avec un groupe précis de collaborateurs et ça m'a franchement rendue malade de reprendre ça en pleine poire. C'est là qu'on réalise que c'est aussi un vice sociétal et qu'il est urgent d'en finir à tous niveaux et lutter contre ça, pas seulement le cyber-harcèlement, pas seulement le harcèlement scolaire... Parce que là, ultra concrètement, ces personnes qui s'en sont prises à moi et ensuite successivement d'autres collègues (à tour de rôle puisque c'est bien plus facile d'isoler une victime), n'avaient non seulement rien à nous reprocher mais aussi aucune circonstance atténuante de type "parents qui s'engueulent à la maison", ou "avoir déjà été harcelée dans la même enceinte et passer du côté des forts". Rien de tout ça, si ce n'est l'effet du groupe et la béate et stupide admiration mâtinée de crainte légère pour la plus grande gueule d'entre eux et leader auto-proclamée, qu'une rapide analyse suffit à cataloguer comme mentalement malade et ce, sans aucune ironie ni degré d'insulte.

Pour résumer la question est tellement dense, tellement complexe, tellement viscérale qu'elle mériterait peut être à terme, un article plus approfondi et plus étoffé, plus large comme par exemple un dossier sur le harcèlement avec des témoignages d'ex harceleurs complets (hommes, femmes, de tous âges, toutes tranches sociales, qui regrettent, ou non, qui racontent ce qu'il s'est passé et ce qu'ils ont fait, pourquoi, quelles ont été les conséquences et s'ils ont pris conscience d'être des oppresseurs, si oui quand, comment etc). Sans jouer de pathos, ni de provoc, ni d'excuser l'inexcusable, juste expliquer et comprendre comme il a fallu chercher à comprendre (attention point godwin inside) dans un autre registre et à une autre échelle, les horreurs commises pendant la GM2 et comment des individus à priori normaux et sains d'esprit ont pu suivre des directives inhumaines apparemment sans ciller. Parce que cela manque de productivité que de juste conspuer, et jeter le blâme, même si nous avons besoin de crier notre colère et que c'est légitime. :)
(après, je sais pas; un dossier comprenant aussi des témoignages structurés et un peu dépassionnés de victimes ou ex victimes aussi, des retours extérieurs -professionnels etc-, des conseils pratiques et concrets, des références et des services d'aides...)
 
30 Juin 2014
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PS: lorsque je dis avoir été en tort aux yeux des harceleurs ou une majorité, je ne vois concrètement et objectivement rien à me reprocher. Enfin, j'accepte totalement de me remettre en question mais il est sûr qu'"on" a surtout tiqué sur l'absence de vêtements de marque dont je me fichais totalement, même si mes parents pouvaient effectivement m'en payer et que ma mère m'en proposait régulièrement, je trouvais ça très con de mettre autant d'argent dans des affaires portées quelques mois tellement on grandissait vite et tellement ça se démodait rapidement... Pour la petite illustration une fille est venue me demander pourquoi, même si par exemple je n'avais pas assez d'argent pour en avoir régulièrement, je n'économisais pas ou ne demandait pas à mes parents d'économiser pour m'acheter au moins UNE paire de baskets de marque... J'ai eu au moins la répartie de dire que ça ne m'intéressait pas, d'autant plus que pour moi Décath était une marque, tiens, et tout à fait convenable pour l'usage auquel je dédiais mes baskets, à savoir le sport... Je sais qu'on critiquait aussi allègrement mon physique côté mecs et de façon assez violente, donc il est clair que quelque part, ça a dû rester de façon floue et peut être inconsciente chez ceux (les rares) qui se souviennent de moi, comme un tort de ma part que d'exister et ne pas trouver grâce à leurs chers yeux (parce qu'il est évident -ironie, once again- qu'eux étaient des gravures de mode... c'est peut être un des trucs qui font mal au ventre aussi, en avoir autant bavé sans jamais avoir le réflexe de s'abaisser au même niveau qu'eux et récupérer les mêmes armes pour les attaquer sur leurs faces d'ados ravagées par l'acné, parce que dans mon esprit c'était inconcevable alors même qu'ils attaquaient sans vergogne des personnes à terre, sans défense, qui ne leur avaient rien fait, et de façon déloyale avec des arguments honteux).
Voilà, je préfère préciser encore une fois en appréhendant les jugements de valeurs sur la supposée responsabilité des victimes dans ce qui leur arrive.
Pour la petite anecdote j'ai vu seulement hier la fameuse vidéo d'EnjoyPhoenix (que je ne connais par ailleurs pas du tout) sur le harcèlement et je me suis étranglée à l'entendre insister lourdement sur la responsabilité des victimes. Je ne sais pas ce qu'il en est pour elle et ça la regarde, et elle ne méritait peut être pas une telle "punition", mais une telle généralisation est franchement abusive, je reste étonnée que personne ne tique à ce sujet.


Enfin pour finir même si je pense que tout le monde le connait, mais sait on jamais, je ne peux que recommander la lecture du "harcèlement moral", de Marie-France Hirigoyen, fortement enrichissante sur le sujet!
 

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