« Il n'y a pas de petite claque » : stop à la violence éducative

24 Avril 2012
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Grenoble
Deux remarques sur les commentaires que j'ai lus (j'ai pas noté les pseudos donc je sais plus à qui je réponds^^) :
-d'une part, je lis souvent une incompréhension des études. Les claques/fessées sont des facteurs de risque pour la consommation d'alcool, les troubles mentaux, etc. Ça ne veut pas dire que 100% des enfants ayant reçu des claques auront ces problèmes, simplement que ça augmente les risques ! Après, il faudrait lire les études en détail (d'ailleurs, merci d'avoir mis les liens vers les études, c'est (trop) rare de voir des articles de presse qui s'en donnent la peine !) pour voir de combien est cette augmentation, etc. mais il s'agit bien d'une augmentation du risque, et de rien d'autre.
-d'autre part, une mad disait que cette campagne ne servait à rien parce que les anti-claques resteraient anti et les pro resteraient pro. Je ne suis pas d'accord, parce que si on m'avait demandé y a quelques années, j'aurais sans doute dit "bah des claques, j'en ai reçu quelques unes mais pas beaucoup, et ça m'a pas traumatisé, donc c'est pas bien grave". Le fait d'avoir ce genre de campagnes m'a permis de prendre connaissance de ces études, et maintenant, je pense que si j'ai des gosses, j'éviterai claques et fessées (je dis éviterai, car je ne m'estime pas infaillible, mais j'essaierai au maximum). Parce que même si ça ne les traumatisera pas forcément, je préfère faire ce que j'estime (et que les études estiment) être le mieux et ne pas prendre le risque. Aussi, ces études m'ont fait réfléchir au sujet, et c'est vrai que j'ai du mal à justifier le fait que la violence, c'est mal sur qui que ce soit, sauf sur un enfant, qui est pourtant vulnérable...
 
24 Mai 2012
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On en revient toujours aux châtiments corporels mais je trouve que c'est pas la fessée ou la claque en soi la clé du problème, c'est l'humiliation et la crainte (d'avoir mal ou d'être de nouveau humilié) que ressent l'enfant.

J'ai discuté avec des parents qui sont contre le fait de frapper leur enfant parce que leur enfant oublie l'heure d'après et recommence, ils préfèrent l'humilier (par exemple, pour une fessée cul-nu, c'est l'humiliation qui est violente, pas le châtiment) parce que pour eux, c'est ça qui marque l'enfant.

Du coup je trouve que le schéma taper = marque l'enfant est assez manichéen.

Je me suis pris des claques plus jeune mais ce qui me marque vraiment c'est les humiliations et il y a des humiliations plus violentes qu'une gifle je trouve (se faire engueuler en public par exemple) (l'autre chose qui m'a fait beaucoup de mal c'est également l'injustice des sévices, bien plus que les sévices eux-mêmes, et ça, oui, ça a du me conduire à consommer des psychotropes et à avoir des conduites dangereuses et de m'être tapé des dépressions [3615 MYLIFE OFF]).


Et pour ceux qui trouvent que les enfants ne devraient pas craindre leurs parents, je suis pas du tout d'accord, la crainte d'une punition a une vertu éducative, pas seulement pour les enfants d'ailleurs.

En pénal, on commence par nous faire prendre conscience que si les peines existent c'est pas tant pour punir (quand la punition est là c'est une espèce d'échec) mais pour établir des règles, pour donner une façon de se conduire aux gens.

Alors les adultes, ils arrivent à se représenter ce que peut être une punition, l'idée d'aller en prison (d'ailleurs les gens qui ne supportent pas de toucher à l'integrité physique des êtres, la prison c'est pas un peu ça quelque part ?) ou de payer une amende, mais les (jeunes) enfants non, pas toujours. Je ne pense pas que tous les jeunes enfants aient assez de raison pour cela, alors il faut quelque chose qui les marque un peu pour les dissuader d'un comportement non acceptable, quelque chose qu'ils redoutent. Tout le monde a besoin d'une autorité, pour les adultes c'est l'Etat, pour l'enfant c'est les parents.

Je sais que je vais me faire un peu lyncher parce que sur Mad' on croit beaucoup aux vertus de la prévention sur l'éducation (par exemple du viol) mais il faut être réaliste, même si évidemment ça marche, ça a ses limites.

D'ailleurs si le postulat "si on éduque la personne elle se comporte bien et y a aucun problème pas besoin de punition" marchait si bien, personne se chopperait de contraventions (je parle pas de prison parce que c'est plus marginal alors que les contraventions ça arrive même aux gens "bien" éduqués).

Edit : je n'insinue pas du tout que l'inspiration de crainte est la seule façon d'éduquer un enfant, hein. Comme beaucoup de filles l'ont dit, ça passe avant tout par l'explication et la communication, c'est juste que des fois, je suis persuadée que ça ne suffit pas.
 
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26 Avril 2012
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Bourg en Bresse
artmisga;4194808 a dit :
Je ne suis pas d'accord avec tout ceci. J'ai pris d’innombrable claques/fessées dans ma jeunesse, parfois peut être pas tant que ça mérité mais aujourd'hui je vais très bien, je ne suis pas plus bête que les autres, encore moins dépressive, enfin bref, en bonne santé. Maintenant je tiens à me comparer à des enfants d'amis de mes parents qui eux au contraire ne savent pas du tout ce qu'est une claque (une claque n'est pas obligatoirement douloureuse!) eh bien ils ont tout ce qu'ils veulent, font des crises à répétition, lorsque l'on va au restaurant on ne peut pas manger tranquille.

Si un enfant dérape, frappe sa mère, il faut faire quoi? Parler avec lui?

Si un enfant frappe ses parents, il faut lui faire comprendre que la violence envers autrui est tout à fait interdite. Alors en le frappant, qu'est-ce qu'il comprend ? Que pour avoir le droit de frapper, il faut être le plus grand ? Que si je te tape, tu me tapes ?
Pédagogiquement c'est un peu... limité, non ?

Je pense qu'on a plus de chance d'éradiquer la violence d'un enfant en éradiquant notre propre violence qu'en répondant à sa violence par notre violence.

Si un enfant nous frappe, on peut peut-être faire redescendre la pression en l'envoyant dans sa chambre, et en réfléchissant (au calme !) à ce qu'on va lui dire, ce qu'on peut lui donner comme repères pour lui expliquer pourquoi ça ne se fait pas. Ca me semblerait plus constructif de demander à son enfant des excuses, que lui refiler une fessée.

Une fois j'ai dérapé, et j'ai tapé mon papa :/ Et bien je suis reconnaissante de sa réaction : il m'a laissé filer dans ma chambre et ensuite, c'est moi qui suis allée vers lui m'excuser en pleurant. S'il m'avait mis une fessée ensuite, je pense que le message aurait été brouillé : pourquoi ma violence serait si mal, si celle de mon papa est légitime ? Donc je suis contente qu'il m'ait envoyé un message inverse : jamais je ne lèverai la main sur toi (enfant), parce que je peux communiquer avec toi de manière différente. Donc c'est à toi (enfant) de grandir et d'adopter la manière de communiquer des adultes.

Après évidemment, je comprends les parents qui sont déroutés par une situation, et qui frappent leur enfant dans un acte complètement spontané et irréfléchi. D'ailleurs je pense que les enfants comprennent que leur parent ne voulait pas vraiment les frapper à ce moment là, ça rend les choses moins traumatisantes. Mais j'ai du mal à comprendre les gens qui défendent le droit de frapper leur enfant à tout prix, comme une véritable ressource éducative, un vrai plus pour l'enfant qui comprendra mieux les limites... Non, je pense que tous les enfants peuvent être parfaitement éduqués sans aucune violence : on a le droit de hausser la voix par exemple, pour peu qu'on ne gueule pas les enfants sur toutes les 30 secondes, il comprendra très bien aussi qu'il a franchi une limite.
 
24 Mai 2012
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@Earl

pour ta première question (vu que les citations deviennent "undefined") j'ai envie de répondre : en le frappant, il faut lui faire comprendre qu'on veut lui montrer ce que ça fait et lui expliquer que ça ne fait plaisir à personne de subir ça ?

Quand on tape un enfant on se contente pas juste de lui faire mal et c'est tout (parce que clairement dans ce cas la vertu educative est quasinulle).

Et oui, je pense qu'un enfant doit savoir que ses parents ont le droit de lui faire des choses que lui n'a pas le droit de faire (tant que c'est justifié). Pas parce qu'ils sont grands, et pas forcément le frapper, mais ils ont le droit d'avoir des agissements qu'ils interdisent à un enfant.

Parents et enfants ne sont pas égaux, l'autorité parentale existe encore...

Edit : la réaction de ton papa n'était pas mauvaise et idéalement c'aurait été la meilleure, mais c'était parce que c'était toi. C'est con à dire mais c'est comme ça. Tu étais déjà peut-être en mesure de comprendre la répercussion de ton acte après coup, il y a du y avoir derrière toute une sensibilisation à ce que peut ressentir l'autre dans ton éducation, ou dans ton vécu, je sais pas. C'est malheureusement pas le cas de tout le monde (c'est pas qu'une question d'age d'ailleurs...)
 
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6 Février 2010
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Montpellier
deutsche-g;4196096 a dit :
On en revient toujours aux châtiments corporels mais je trouve que c'est pas la fessée ou la claque en soi la clé du problème, c'est l'humiliation et la crainte (d'avoir mal ou d'être de nouveau humilié) que ressent l'enfant.

J'ai discuté avec des parents qui sont contre le fait de frapper leur enfant parce que leur enfant oublie l'heure d'après et recommence, ils préfèrent l'humilier (par exemple, pour une fessée cul-nu, c'est l'humiliation qui est violente, pas le châtiment) parce que pour eux, c'est ça qui marque l'enfant.

Du coup je trouve que le schéma taper = marque l'enfant est assez manichéen.

Je me suis pris des claques plus jeune mais ce qui me marque vraiment c'est les humiliations et il y a des humiliations plus violentes qu'une gifle je trouve (se faire engueuler en public par exemple) (l'autre chose qui m'a fait beaucoup de mal c'est également l'injustice des sévices, bien plus que les sévices eux-mêmes, et ça, oui, ça a du me conduire à consommer des psychotropes et à avoir des conduites dangereuses et de m'être tapé des dépressions [3615 MYLIFE OFF]).


Et pour ceux qui trouvent que les enfants ne devraient pas craindre leurs parents, je suis pas du tout d'accord, la crainte d'une punition a une vertu éducative, pas seulement pour les enfants d'ailleurs.

En pénal, on commence par nous faire prendre conscience que si les peines existent c'est pas tant pour punir (quand la punition est là c'est une espèce d'échec) mais pour établir des règles, pour donner une façon de se conduire aux gens.

Alors les adultes, ils arrivent à se représenter ce que peut être une punition, l'idée d'aller en prison ou de payer une amende, mais les (jeunes) enfants non, pas toujours. Je ne pense pas que tous les jeunes enfants aient assez de raison pour cela, alors il faut quelque chose qui les marque un peu pour les dissuader d'un comportement non acceptable, quelque chose qu'ils redoutent.

Je sais que je vais me faire un peu lyncher parce que sur Mad' on croit beaucoup aux vertus de la prévention sur l'éducation (par exemple du viol) mais il faut être réaliste, même si évidemment ça marche, ça a ses limites.

D'ailleurs si le postulat "si on éduque la personne elle se comporte bien et y a aucun problème pas besoin de punition" marchait si bien, personne se chopperait de contraventions (je parle pas de prison parce que c'est plus marginal alors que les contraventions ça arrive même aux gens "bien" éduqués).

Edit : je n'insinue pas du tout que l'inspiration de crainte est la seule façon d'éduquer un enfant, hein. Comme beaucoup de filles l'ont dit, ça passe avant tout par l'explication et la communication, c'est juste que des fois, je suis persuadée que ça ne suffit pas.
 c'est marrant cette phrase parce que ca me rappelle mon oncle. Il est schizophrène et quand on était petites, moi et mes soeurs on avait vraiment peur de lui. Un jour, et c'était vraiment traumatisant pour moi, il est venu chez nous et à tambouriné à la porte comme un fou en nous insultant. Ma petite soeur et moi étions seules, mes parents travaillaient. On s'étaient enfermés dans la salle de bain, j'ai appelé mon père en pleurant et en essayant de rassurer ma petite soeur.
Mon père à débarqué en trombe à la maison, fou de rage. Mon oncle était déja parti, mais mon père est allé jusqu'a chez lui.
S'est ensuivit une longue dispute, au cours de laquelle mon oncle à dit que les enfants devaient craindre leurs parents, et que c'était la seule façon de les éduquer au respect.
Bon, j'espère que tu le prendras pas mal, hein, je voulais pas comparer ta manière de penser avec celle d'un taré ^^mais c'est intéressant de voir que mon oncle pense comme ca aussi.
Pour donner mon propre avis, et il à sans doute a voir avec cette expérience, je ne suis pas d'accord avec toi. Je trouve qu'il y à tellement de choses à craindre dans ce monde que ce n'est pas la peine de rajouter la crainte des parents. Pour moi, le rôle d'un parent est de construire un état de confiance avec l'enfant. Et j'aime à penser que pour ca, il n'est nul besoin de faire peur ni de menacer.
De toute manière, et je pense que je vais m'en prendre plein la gueule pour ca, je ne comprends pas pourquoi on se sent obligé de "punir" les bêtises des enfants. Je considère qu'un enfant, c'est un humain en apprentissage. Dés lors, les bêtises sont, de mon point de vue, dues au non-savoir. Et je ne vois pas de pire façon d'apprendre à quelqu'un quelque chose que de le punir parce qu'il ne sait pas.
Enfin je sais pas j'ai l'impression de vivre dans un monde de bisounours quelquefois, quand je regarde les enfants en bas age autour de moi, aucun d'eux n'a l'air de vouloir "tester" ses parents. Ils font des conneries, et je suis pratiquement sûre qu'ils ne SAVENT PAS que ce sont des conneries. M'enfin je vis pas avec eux non plus, peut être qu'ils ne sont pas comme ca au quotidien.

Et puis (je vais encore me faire lyncher), je crois beaucoup au mimétisme humain et à l'apprentissage par l'écoute et le regard. Je ne dis pas qu'un enfant devient criminel parce que ses parents l'ont mal éduqué, mais je crois que beaucoup d'enfants exécrables, violents, malpolis, etc le sont parce que leurs parents n'ont pas construit un espace de confiance suffisamment important.
 
24 Mai 2012
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@Béré (tiens ton pseudo ne s'affiche pas en bleu) tu dis que tu ne trouves pas pourquoi on se sent obligé de punir les enfants (je trouve au passage un peu relou de pas pouvoir citer, même si je comprends que les posts remplis de citations sont indigestes...)

Je sais pas dans quel sens tu dis qu'on est "obligés". Déjà, comme je l'ai dit, la punition me semble être déjà une sorte d'échec, de dernier recours. Pour moi elle ne doit pas être systématique, bien au contraire. Elle ne doit venir qu'après la discussion (quand la discussion est possible : parfois elle ne l'est pas, il ne faut pas l'oublier).

Mais quand ton enfant ne semble PAS comprendre, pas savoir, pour reprendre tes mots, que son comportement est dangereux pour autrui ou lui-même, que proposes-tu une fois que tu as tout mis en oeuvre pour lui expliquer ? que le danger est parfois imminent (parce que pour expliquer longuement il faut du temps et de la disponibilité que des fois les circonstances empêchent d'avoir) ou que son comportement rend la vie en société impossible (même s'il ne s'en rend pas compte) ?

Idéalement, je rejoins ton point de vue, mais c'est juste que je pense être plus réaliste. Par exemple le mimétisme, oui, je suis d'accord, mais un enfant de trois ans qui passe ses journées à la crèche, t'as beau être le meilleur parent du monde, tu ne contrôles pas tout ce qu'il apprend ni son comportement.

Pour la peur, c'est pareil. Oui, dans l'idéal, un enfant ne devrait pas avoir peur.

Mais si je suis au bord d'une piscine avec mon enfant de trois ou quatre ans, le monstre de sadisme que je suis préfèrera le faire vivre avec la peur du requin dans la piscine que de lui expliquer calmement que s'il s'approche trop près il risque de mourir (déjà parce que la mort, bien que les enfants soient des êtres intelligents doués d'esprit et de raison (...) je suis pas sûr qu'ils aient compris ce que c'est à cet âge là...)

Après, chacun sa façon de prévenir.
 
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28 Avril 2011
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cernay la ville
peaudouce;4196057 a dit :
 je pense que la "punition corporelle" n'exclue pas le dialogue. Je la vois comme le degré extrême de la punition, ce qu'on fait quand l'enfant refuse obstinément d'obéir, bien qu'on lui ai clairement fait comprendre que son comportement était inacceptable et qu'on l'ai prévenu de ce qu'il risquait s'il n'obéissait pas.

Le problème que dénonce cette campagne, c'est qu'on peut vite basculer dans la surenchère, on peut vite se laisser dépasser par la colère, par l'épuisement et devenir maltraitant sans le vouloir.

il ne s'agit pas de jeter en prison le parent qui aura mis, sous le coup de la colère, une fessée suivie d'explication et d'excuse. En tant qu'être humain nous sommes tous faillibles. Les études portant sur le sujet n'ont "qu'une trentaine d'année"; il nous faudra encore du temps pour nous débarrasser de nos réflexes et pour  apprendre et emmagasiner les différentes alternatives qui existent. La campagne est surtout là pour nous faire prendre conscience de cette violence qui nous habite et que nous propageons par habitude.

Si tu as eu la chance d'avoir des parents qui t'ont éduquée de façon non-violente alors tant mieux pour toi. Vraiment, je t'envie. Je n'ai pas eu cette chance. Pourtant on ne peut pas dire que mes parents aient été des bourreaux, je ne me considère pas comme ayant été maltraitée mais la répétition des punitions ont clairement eu des effets néfastes sur moi. Je ne me suis jamais pris de coup de ceinture hein mais ça ne m'a pas empêchée d'avoir très peur de ma mère. Pendant longtemps mon unique but à été de combler ses attentes: avoir de bonnes notes à l'école, être bien sage, ne pas salir mes vêtements, avoir des pensées et des propos qui la rendront fière etc etc
Je lui pardonne parce-que je sais qu'elle pensait bien faire (à l'époque on ne parlait pas encore d'éducation non-violente et son enfance à elle à été bien pire) mais je lui en veut tout de même un peu car je dois maintenant apprendre à m'affranchir de tout ça et à assumer ma véritable personnalité. Et je peux te dire que c'est long et douloureux.

D'ailleurs j'ai une petite anecdote qui montre qu'en voulant me protéger, ma mère aurait pu précipiter ma perte: comme je le disais les gifles et punitions à répétition m'ont appris à me soumettre à l'autorité (que ce soit celle des parents, de la maitresse, de la police, de l'employeur etc etc). Lorsque j'avais douze ans à peu près, une voiture s'est arrêtée à mon niveau dans la rue. Seule la distance d'une place de parking me séparait de cette voiture. Deux hommes m'ont apostrophée pour me demander leur chemin. Je leur ai dit que je les entendais très bien de là où j'étais et que je répondrais volontiers à leur question tout en restant à ma place. Ils ont insisté pour que je me rapproche de la voiture. J'ai d'abord refusé mais ils ont insisté de nouveau, se montrant de plus en plus pressants et de plus en plus agressifs. J'ai commencé à paniquer et j'étais prête à me rapprocher juste pour que ça se finisse. Heureusement qu'un passant est arrivé au moment où j'allais flancher et à fait fuir les deux hommes. Avec le recul je m'aperçois que j'ai certainement échappé à quelque chose d'horrible. Tu te diras peut-être que je suis bien conne mais ce sont les punitions que j'ai reçues qui font que je panique maintenant dès que je me retrouve face à l'autorité. J'ai été conditionnée à agir d'une certaine façon face à l'angoisse. Et ça pour le coup, ce n'est pas du tout ce que souhaitaient faire mes parents.
 
K

katnissvsw

Guest
zem;4196259 a dit :
Je n'arrive pas à te mentionner
Pour moi, elle est justifiable quand tous les autres moyens non violents ont été inefficaces auparavant ou qu'il y a urgence(exemple: un gamin qui traverse alors qu'il y a une voiture qui est suffisamment près pour l'écraser et qu'on n'a pas le temps de parler).
 
23 Août 2011
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peaudouce;4196057 a dit :
Alors je ne pense pas qu'il faille considérer un enfant de la même façon qu'on considère un animal, ne serait-ce que parce qu'on peut discuter avec l'enfant et lui transmettre des savoirs et des valeurs, contrairement à l'animal qu'on ne fait que dresser. Bine sûr il y a une différence entre dresser et éduquer.

Je connais effectivement l'expérience de Milgram, mais je ne suis pas complètement d'accord avec ton avis sur l'autorité. Évidemment il est dangereux de s'y soumettre sans jamais la questionner. Maintenant je pense que la "punition corporelle" n'exclue pas le dialogue. Je la vois comme le degré extrême de la punition, ce qu'on fait quand l'enfant refuse obstinément d'obéir, bien qu'on lui ai clairement fait comprendre que son comportement était inacceptable et qu'on l'ai prévenu de ce qu'il risquait s'il n'obéissait pas. Si on dit à l'enfant: "attention, si tu n'obéis pas, tu auras une fessée" et qu'on s'exécute si besoin est, on montre à l'enfant que toute bêtise est suivie de sanction (et non, la sanction n'est pas supposée être agréable) et on lui montre aussi qu'on est digne de confiance, dans la mesure où on fait ce qu'on dit.

Après, je suis plus favorable à la fessée qu'à la gifle, parce que pour moi cette dernière n'est donnée que dans un moment d'émotion violente, et je ne vois pas comment on peut apprendre quoi que ce soit de cette façon). Et puis elle doit garder un caractère exceptionnel, sinon elle perd tout son intérêt, c'est à dire celui de montrer à l'enfant que ce qu'il fait est inacceptable. Pour moi la campagne est complètement à côté de la plaque, parce qu'on est pas uniquement dans la punition corporelle, les actes des adultes n'y sont pas mesurés, ce sont juste des irresponsables qui passent leur colère sur leur enfant. Gifler son enfant parce qu'il renverse un verre, WTF? Il n'a pas fait exprès. Les fessées que j'ai reçues se comptent sur les doigts d'une main, je n'en ai que des souvenirs flous (c'est dire si ça m'a traumatisée), et je ne les exclu pas d'office pour mes enfants.


J'ai énormément de mal avec ce genre de raisonnements... et le rapport animal/enfant me font encore plus bondir.

Un animal ne se dresse pas, il s'éduque. Le dresser? c'est lui apprendre la peur tout simplement. Tu n'as qu'à  regarder dans la rue, les chiens qui se soummettent à leur maitre la queue entre les jambes, les oreilles baissées...

Un enfant ne se dresse pas, il s'éduque. La différence? l'être humain est le seul être vivant qui utilise la violence en des terme "éducatif". Wtf??

L'être humain est doué de valeurs, de parole ? de dialogue?  On ne peut pas mettre les deux en symbioses, c'est l' un ou l'autre. Après passage à l'acte, quel que soit l'intensité du coup, il y a une cassure, nette. Alors certe ta mémoire immédiate n'en aura gardé que peu de souvenirs, mais ton cerveau lui aura imprimé. Imprimé que "dérapage= douleur"morale et physique. C'est une émotion violente, quelque soit la manière, les circonstances ... !! c'est tout sauf mesuré !! ... Je n'ai encore jamais connu personne qui se dit quand il est à bout" bon, dans 30 sc je lui en met une tranquillement, pour lui apprendre..." c'est brut...

En suivant ton raisonnement, tu trouverai donc normal que l'on rétablisse les chatiments corporels pour les adultes qui "dérapent"?? que ton collègue de boulot te gifle parce que tu lui tape sur les nerfs, par ton chef ce que tu as fait ne correspond pas à ses attentes??? tu ne te sentirais pas humiliée, cassée? D'autant plus si l'agresseur faisait quelques têtes de plus que toi? tu irais porter plainte tête baissée, tu trouverai ça tout sauf normal. C'est tout à fait illogique, enfant ou adulte. La différence c'est que nous adultes pouvont nous rebeller et avoir des recours... L'enfant lui, il peut juste s'écraser... et se taire...
 
29 Mars 2011
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Non mais il ne faut pas donner de fessées aux enfants, on ne sait jamais... ils pourraient finir par devenir adepte du SM.

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17 Mai 2013
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Aie aie aie...
Et après on s'étonne pourquoi les générations sont de pires en pires...
"Faut pas le bousculer, faut pas le traumatiser, faut lui parler avec des vrais mots, faut pas le brusquer etc..."
Bref en tant que future prof, j'ai peur ! :halp:

Et j'ai même pas envie de débattre, y'aurait beaucoup trop de nuances à apporter ! Même si y'en a déjà eu la majorité d'apportées dans les commentaires...

Juste une chose, ce serait gentil d'éviter d'écrire un article où on a la sensation que nos propres parents sont les pires bourreaux du monde qui n'ont jamais su éduquer leurs enfants. Par respect pour eux et tout l'amour qui nous ont donné (entre deux claques mohaha, humour :cretin:), merci.
 
26 Avril 2012
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4 804
Bourg en Bresse
deutsche-g;4196145 a dit :
@Earl

pour ta première question (vu que les citations deviennent "undefined") j'ai envie de répondre : en le frappant, il faut lui faire comprendre qu'on veut lui montrer ce que ça fait et lui expliquer que ça ne fait plaisir à personne de subir ça ?

Quand on tape un enfant on se contente pas juste de lui faire mal et c'est tout (parce que clairement dans ce cas la vertu educative est quasinulle).

Et oui, je pense qu'un enfant doit savoir que ses parents ont le droit de lui faire des choses que lui n'a pas le droit de faire (tant que c'est justifié). Pas parce qu'ils sont grands, et pas forcément le frapper, mais ils ont le droit d'avoir des agissements qu'ils interdisent à un enfant.

Parents et enfants ne sont pas égaux, l'autorité parentale existe encore...

Edit : la réaction de ton papa n'était pas mauvaise et idéalement c'aurait été la meilleure, mais c'était parce que c'était toi. C'est con à dire mais c'est comme ça. Tu étais déjà peut-être en mesure de comprendre la répercussion de ton acte après coup, il y a du y avoir derrière toute une sensibilisation à ce que peut ressentir l'autre dans ton éducation, ou dans ton vécu, je sais pas. C'est malheureusement pas le cas de tout le monde (c'est pas qu'une question d'age d'ailleurs...)

Oui bien sûr, tu as raison : les parents doivent pouvoir faire des choses à leurs enfants, sans que la réciproque soit vraie, je me suis très mal exprimée.

Ce que je veux dire, c'est plus qu'on est dans une société où la violence est prohibée (ou devrait l'être) : si un enfant tape un autre à la récré, il sera puni etc. Du coup, je trouve que bannir la violence totalement est plus cohérent que de l'inscrire dans un schéma tu me tapes / je te tape (pour te punir, ou pour que tu vois ce que ça fait). parce que soyons honnête, ce n'est pas dit que l'enfant qui se fait taper se dise "ah ben oui tiens je vais arrêter de le faire parce que ça fait mal", plutôt que "ah ben tiens si on me fait mal j'ai le droit de taper en retour". Et on est sur une pente un peu glissante.

Pour revenir à mon père, c'est clair que c'était particulier parce qu'il a toujours rejeté toute forme de violence. Mais je trouve que du coup, le débat sur la pertinence de la violence est d'autant plus intéressant : on peut se dire qu'on n'est jamais sûr qu'on ne frappera pas son enfant un jour de gros stress, un jour qu'il nous aura poussé à bout etc, car personne n'est parfait ! Mais si au moins on se dit qu'il existe d'autres moyens de le faire devenir un être épanoui et respectueux, alors autant essayer autre chose. Je pense - mais mon avis évidemment - qu'un enfant qui voit ses parents éviter la violence autant que faire se peut, va avoir tendance à l'éviter aussi, aussi bien avec ses propres enfants que dans le reste de ses relations.

Quand je vois ici que certaines considèrent les fessées comme le moyen de lutter contre un enfant roi, je ne suis pas d'accord !
 

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