C'est vrai que si on réduit les fessées à un moyen de lutter contre l'enfant roi, c'est qu'il est déjà trop tard, pas la peine de coller des tartes, le mal est fait.
Là où la fessée peut avoir une utilité éducative, c'est avant, justement, pour signifier clairement à l'enfant que les bornes auxquelles on lui dit de faire attention depuis une heure, il les a dépassées. Comme cette transgression doit rester exceptionnelle, eh bien... à situation exceptionnelle, réponse exceptionnelle. Les enfants sont destinés à devenir des adultes, mais si on ne les cadre jamais, c'est la porte ouverte au règne de l'enfant roi. Tous n'en ont pas besoin, ça peut vraiment dépendre des caractères, mais il arrive que dans certaines situations il faille recourir aux grands moyens pour s'assurer que l'enfant se conformes aux règles établies, sinon, quid du respect (de ses parents, mais aussi des autres individus) et parfois de la sécurité (un enfant à qui on dit de ne pas traverser la route peut choisir a. de ne pas traverser, b. de traverser sans regarder juste par provocation, auquel cas je pense qu'une claque serait appropriée pour bien lui montrer à quel point il est grave et dangereux de ne pas obéir à cette mise en garde précise, mieux vaut un enfant un peu secoué sur le coup qui fera désormais attention en traversant qu'un enfant mort.)
Si le parent s'autorise à avoir recours à la fessée, j'estime qu'il faut bien faire attention à limiter ça à des incidents rares et isolés, afin de ne pas faire de la fessée quelque chose d'anodin qu'il ne craindra plus, ou pire, qu'il redoutera au quotidien. Quoi qu'il en soit, il faut toujours s'assurer qu'on a bien répété la règle que l'enfant enfreint, et que l'enfant sait très bien qu'il est en train de commettre une transgression. Toutes les fessées auxquelles j'ai eu droit, je savais parfaitement d'où elles tombaient, et pourquoi. Il ne faut pas oublier que les enfants testent en permanence les limites de l'autorité de leurs parents, et s'ils ont le malheur d'aller trop loin dans la transgression, la réponse des parents doit être adaptée. Lorsque le dialogue a échoué, la fessée peut être un symbole fort pour montrer à l'enfant que ce n'est pas lui qui détient l'autorité, ce sont les parents. L'enfant, lui, n'est pas forcément capable de comprendre immédiatement le pourquoi du comment de toutes les règles qui lui sont imposées, mais cela ne signifie pas que ces règles sont décoratives. Ainsi, même si un enfant insistant peut vraiment taper sur les nerfs, il est important de ne pas administrer la fessée sous le coup de la colère, afin de ne pas associer châtiment, violence, et colère dans l'esprit de l'enfant. Enfin, vers l'âge de dix ans, quand il devient possible de lui expliquer les tenants et les aboutissants d'à peu près tout ce qu'il peut rencontrer, la fessée n'a plus de raison d'être, d'autant qu'aux prémisses de l'adolescence, mieux vaut se faire modèle de calme, patience, et éviter toute manifestation violente qu'il pourrait être amené à reproduire inconsciemment, car c'est principalement là que le futur adulte commence à se construire.
Comme je l'ai dit, les rares claques que j'ai reçues, je savais très bien que je les avais cherchées (j'étais de ces enfants qui cherchent à dresser une carte très précises des limites parentales en les testant toutes.) Aujourd'hui, avant d'ouvrir la bouche, je réfléchis un instant pour savoir si je vais me mettre dans le pétrin ou pas, et ça m'a sauvée à bien des occasions. Il est important de montrer aux enfants que s'ils veulent commettre une transgression, il faut être prêt à en accepter les conséquences.
Quant à ma plus jeune sœur, qui était une enfant beaucoup plus calme et qui s'est finalement ramassé moins de claques pour insolence éhontée ou bêtises dangereuses, elle est maintenant sortie de l'adolescence (en théorie, parce que nous on attend toujours) et elle a de gros problèmes avec l'autorité, que ce soit pour des questions d'insolence envers ses profs ou nos parents (et grands parents !!), avec les institutions en général et même son sens des réalités manque cruellement de réalisme. J'imagine que la différence vient beaucoup de nos différences de caractère à l'origine, car chaque individu est différent et il existe une toute petite part d'inné dans le caractère de chacun, mais chez moi on s'accorde tous à dire que si elle avait reçu une ou deux fessées quand elle le méritait, elle aurait peut-être moins de problèmes aujourd'hui.