peaudouce;4196657 a dit :
Ensuite tu fais de l’anthropomorphisme. On n'éduque pas un animal. On le dresse. Un animal n'est pas doué de raison. C'est un fait scientifique. L'animal fait quelque chose qu'il n'a "pas le droit de faire" (exemple un chat qui vole de la nourriture) la SEULE solution pour qu'il ne recommence pas et de lui mettre une rouste. C'est pavlovien. Désolée si ça ne te plaît pas, mais c'est comme ça.
Euh... WHAT ??? Rassure-moi, tu n'as pas d'animaux de compagnie ?
Perso, mes chiens, je les éduque, je ne les dresse pas. Mes chiens m'obéissent, mais ils ne me craignent pas. Je vis avec une chienne de 60 kilos, si un beau jour j'ai envie de jouer à qui a la plus grosse avec elle, je suis sûre de perdre. Si elle voulait me défoncer ma gueule, elle en aurait amplement les capacités physiques. Alors non, je m'amuse pas à rentrer dans le jeu de la surenchère de la violence parce que c'est contre-productif, et qu'en plus, le jour où ma chienne se rebelle, j'ai autant à perdre qu'elle.
Comment peut-on dire que le seul moyen de faire comprendre à un animal quelque chose est de lui mettre une rouste ? Je n'ai jamais levé la main sur l'un de mes chiens. Ca ne les empêche pas d'être à l'écoute, obéissants et respectueux. Il existe bien d'autre punitions que de frapper, encore heureux !
Tu n'as jamais entendu parler du renforcement positif ? de méthode naturelle ?
J'ai trois chiens aux caractères très différents. Doenja est une chienne très douce et sensible, elle n'a presque jamais fait de bêtise, et je n'ai quasiment jamais eu à la punir. Essentielle est une chienne bulldozer, qui a été très brute pendant l'adolescence, qui a besoin de beaucoup d'attentions et qui a une demande affective très forte. Elle a nécessité beaucoup plus de recadrement, des heures de travail en tête à tête pour la recentrer sur moi, et aujourd'hui, c'est une chienne de quatre ans très à l'écoute et calme quand la situation l'exige. Garfunkel est un chien très intelligent, capable d'un esprit d'initiative assez incroyable, très impertinent et qui refuse de suivre bêtement une règle. C'est un chien qui a besoin de comprendre l'intérêt de ce que je lui demande pour l'effectuer. Mais tous les trois ont été éduqué de manière non-violente, en les récompensant plus qu'en les fâchant, et ce sont aujourd'hui, à 5, 4 et 2 ans trois chiens équilibrés, d'un caractère facile et relativement obéissants (Garfunkel est encore en fin de crise d'ado, mais ça va passer !).
Bon sang, le schéma "moi humain dominant - toi animal soumis, toi devoir craindre moi" on en ait revenu depuis un bout de temps. Mes chiens me respectent parce que je les respecte. Mes chiens me font confiance et m'écoutent parce qu'ils savent que mes ordres sont justifiés et jamais abusifs.
(J'ai pris l'exemple des chiens parce que c'est le plus parlant, mais j'aurais pu aussi parler de mes chats, qui ne se prennent jamais de rouste non plus et qui... oh ! incroyable, ne font que peu de bêtises.)
Je fais peut-être de l'anthropomorphisme, mais je ne frappe pas un être vivant et souffrant dont j'ai la responsabilité, qu'il soit humain ou animal non-humain. Et ça n'empêche pas mes animaux d'être parfaitement éduqués. Parce que je préfère avoir des animaux éveillés et vivants que ternes et qui vivent dans la peur.
Et pour me recentrer sur le débat initial... je pense exactement la même chose pour les enfants. Si j'ai pu éduquer sans violence des êtres qui n'ont pas la parole, qui ne comprennent pas les explications orales, alors je crois que c'est possible de faire la même chose avec des enfants.
A mon sens, la violence n'est jamais une solution, elle n'est jamais justifiable, jamais positive.
On vit dans une société essentiellement répressive. Je n'ai pas été éduquée comme ça. Ma mère m'a toujours expliqué le pourquoi de tel ou tel règle, sans quoi je ne la respectais pas. Et j'ai toujours respecté une règle dès lors que je l'ai comprise et qu'elle me semblait juste. J'ai parfois été punie, mais toujours soit dans une optique de réparation de la faute, soit pour me faire réfléchir sur mes actes. J'étais la seule môme de l'école à devoir m'excuser et expliquer pourquoi j'avais compris que ce que j'avais fait été mal à la maîtresse quand j'avais pris une punition. Mais jamais de fessée, jamais de claque.
Je ne comprends pas tous ceux qui s'imaginent que parce qu'on est contre la violence dite éducative, on est contre les punitions. On peut punir un enfant sans le frapper, sans l'humilier. On peut lui expliquer pourquoi ce qu'il a fait est mal, et lui montrer les conséquences de ses actes qu'il devra assumer.
La seule claque que je peux comprendre, c'est celle donnée sous le coup de la peur. Elle ne sert à rien, mais elle est instinctive, et je l'excuse. La claque donnée de sang froid par contre, non.
(Un de mes anciens prof a mis une claque à une élève. Lors d'un voyage scolaire, une ado de quatorze ans a reçu un message de rupture de son copain dans le bus. A l'arrêt sur une aire d'autoroute, l'ado, en larmes, est partie... a pied... sur l'autoroute. Mon prof lui a couru après, arrivé à sa hauteur il l'a retenu par l'épaule, elle a essayé de se dégager, elle s'est pris une claque. Une vraie, qui laisse bien la trace des doigts. Je comprends parfaitement. Il aurait été mieux que cette claque ne parte pas, mais la situation était très dangereuse, ça a calmé tout le monde, et sans doute sauvé la vie de l'ado. Les parents ont collé un procès au prof... J'aimerais bien savoir ce que cette ado a retenu de l'affaire... En tous cas, j'estime que ce prof a eu, sinon raison, en tout cas pas vraiment tort. Même si je n'aime pas la violence, elle peut se justifier dans ce genre de circonstances.)