leafp;4198117 a dit :
Je suis surprise de voir que beaucoup d'entre vous désapprouve la punition corporelle. Je ne me suis jamais vraiment posée la question moi même mais pour moi il était évident que c'était une question de culture, d'éducation des enfants. C'est exactement ce qui était dit dans l'article: on ne remet même pas ça en question au nom de la culture, on n'y pense pas, on le refait automatiquement alors que ça nous a fait du mal.
J'ai moi même été élevée dans la culture de la "féssée". Je n'en ai reçue que très peu et seulement quand cela était grave et en y repensant ( je n'en ai reçue que vers l'âge de 8 à 9 ans) je le méritait.
Je ne blâme pas les parents qui ne veulent pas toucher leur enfants. Tant mieux, s'ils n'en ont pas besoin. Mais réellement, comment voulez-vous faire quand un enfant ne vous obéit plus, ne vous écoute plus? Peut-être que si certains parents n'en ont pas besoin, c'est qu'ils ont d'autres façons de faire? Qu'ils ont trouvé d'autres solutions éducatives? Ca serait bien de donner quelques outils aux jeunes parents pour qu'ils en soient tous là. Parce que j'ai du mal à croire que si des parents n'ont pas besoin de punitions corporelles, c'est parce que leur enfant, sans aucun effort éducatif, est devenu automatiquement un petit ange.
Parfois c'est efficace. Le geste n'a pas besoin d'être trop fort. Rien que le fait de le faire, calme de suite. Non, ça ne calme pas. On est juste trop choqué pour réagir, pas "calmé".
Je suis d'abord pour la communication avec l'enfant mais quand cela ne fonctionne pas, une petite fessée je vous jure, ce n'est rien. Je ne pense pas que ce soit à toi d'en décider... Je n'en suis pas du tout traumatisée, je pense même être aujourd'hui très bien élevé. Et quand je vois aujourd'hui les jeunes enfants rois, chouchoutés par leurs parents comme des cadeaux de Dieu, alors qu'ils sont insupportables, ingérables je me dit que mes parents ont bien fait. Je les aime quand même et je sais qu'eux aussi. Il est important de différencier la maltraitance avec la "fessée" punition.
Pour parler de la claque, personnellement je n'en ai eu droit qu'a l'adolescence, et dieu sait que je les ai méritées. Mes parents s'en sont voulus car ce n'ai pas dans leur coutumes, mais je pense plutôt qu'ils étaient désemparés. Les parents ne sont pas parfait parfois ils sont incapables de nous gérer mais je ne cautionne pas la claque. Pourquoi cautionner la fessée et pas la claque? C'est quelques chose que je ne peux pas comprendre, j'ai toujours considéré la fessée comme mille fois pire. La claque, bien sur je reste contre, mais je peux comprendre le fait que parfois, quand on est fatigué, ça part tout seul. Mais la fessée, c'est pas un réflexe, c'est une volonté froide d'humilier un enfant. Les fesses sont une partie INTIME du corps, pour les enfants encore plus que pour les adultes souvent, et on trouve normal de frapper en public à cet endroit-là?
Comme on dit on aime ce qu'on respecte. On ne peut aimer ce que l'on ne respecte pas. Je pense que la fessée était un moyen de ramener une certaine hiérarchie dans la maison et un respect. Et je remercie mes parents de m'avoir bien élevée aujourd'hui. Bien sur, c'est ce que disent tous les parents à leurs enfants "c'est pour ton bien, un jour tu me remercieras". Et comme on a 6 ans et que ce sont nos parents, on est influençables, alors on y croit, et on finit par les remercier alors que sur le coup, on les haïssait. C'est le problème des punitions corporelles: on a mal, on en veut à nos parents, c'est un geste de violence envers nous, et pourtant on doit les en remercier. Et forcer un enfant à refouler aussi profondément des sentiments LEGITIMES, c'est extrêment dangereux. Comment espérer qu'après ça lui-même se trouve compréhensif face à la souffrance d'autrui, si on n'a pas pris la sienne en compte, pire si on lui a fait croire qu'elle était souhaitable?
As-tu réellement lu l'article? Parce que là, tu ne réponds à aucun des arguments contre les châtiments corporels, au contraire, tu illustres à merveille ce qui était expliqué sur la reproduction de ce que l'on a subi.
Certaines considèrent peut-être que ça ne me regarde pas, mais je reste choquée quand je vois un parents frapper son enfant en public. Plus encore que par l'idée qu'il puisse le faire en privé. Quand il y a des gens autour, les parents se mettent très souvent la pression parce qu'ils veulent passer pour de bons parents, donc ils doivent avoir un enfant exemplaire, donc ils mettent la pression sur leur enfant. Et très très souvent, les enfants le sentent et vont devenir insupportables justement parce que le comportement de leurs parents n'est pas naturel et leur pèse. Or, pour passer pour un bon parent, il ne faut surtout pas que les gens autour imaginent que l'on cautionne ce comportement, alors on a recours à la fessée pour bien montrer qu'attention, on sait maintenir la discipline.
Les seules fois où je me souviens avoir été frappée étant enfant, c'était soit la claque qui part toute seule sous le coup de la fatigue et de l'énervement (ma mère m'a avoué après coup le regretter), soit quand on avait des invités à la maison. Et oui, j'étais souvent insupportable dans ces moments-là. Mais je peux vous assurer que mes parents l'étaient aussi et qu'ils auraient pu régler la problème en deux minutes s'ils s'étaient conduits de façon rationnelle au lieu de vouloir montrer comme ils éduquent bien leurs enfants.
Enfin, de grâce, arrêtez avec les "ça ne m'a pas traumatisée". En effet, personne parmi vous ne s'est retrouvé en état de choc aux urgences psychiatriques à cause d'une gifle ou d'une fessée. Mais ce truc appelé inconscient fait que
vous ne savez pas quelle conséquence sur votre développement ont eu les méthodes éducatives de vos parents. Vous êtes même la personne la moins bien placée pour le savoir, car la moins objective, et le fait que vous aviez trois ans à l'époque n'aide pas à avoir du recul. Et est-ce que vous êtes en mesure d'affirmer être parfaitement bien dans votre peau, n'avoir aucun complexe, des rapports aux autres et au monde exemplaires? Non. Personne ne peut dire ça. Mais j'aime bien l'idée qu'on tente de se rapprocher d'un monde où ce serait comme ça, et ça passe par remettre en cause ce qui nous semble aller de soi, pour que le fait d'être mal dans sa peau, angoissé, bloqué dans ses relations, ou capable de pratiquer la torture juste pour obéir aux ordres, cesse d'aller de soi.