Je me relance sur le sujet un peu en retard. Je ne suis pas d'accord avec toi. On ne parle pas du "moindre signe de protestation" face à une grande frustration, mais d'une crise de colère suite à un caprice. Quand tu dis "un enfant finiras toujours par redescendre" , j'imagine que tu pense qu'il faut attendre que l'enfant se calme tout seul. Je trouve que ce n'est pas acceptable. On ne hurle pas pendant 15 minutes d'affilé pour des broutilles, ça ne se fait pas pour autrui (je pense notamment aux enfants dans les transports en communs). Donc oui, je trouve ça légitime de la part de l'adulte d'exiger que l'enfant se calme tout de suite. D'ailleurs dans sa vie future, il faudras qu'il se calme tout de suite.
Ensuite pour reprendre l'argument du " on n'enseigne pas aux enfants à ne pas être violent en étant violent". Il arrive que l'enfant ne se rende pas compte de sa violence, de sa propre force. Alors après avoir expliquer à ma petite sœur calmement qu'il ne " faut pas tirer les cheveux", je suis désolée mais à un moment donné je lui ai fait pareil ( " Tu vois ce que ça fait" ? ) et elle n'a plus recommencé.
Pour revenir à l'article, je trouve qu'il y' a de "petites claques". Il y'a une différence entre la féssée occasionnelle et la maltraitance. Et mettre mes parents ( et beaucoup d'autres) dans le même panier que des gens "violents" , qui " agissent sous leurs pulsions" ou qui "maltraitent leurs enfants", c'est ptête égocentrique, mais ça me fait vraiment ch***. Mes parents ont fait un boulot formidable avec ma soeur et moi.
"On ne hurle pas pendant 15 minutes d'affilé pour des broutilles", dans l'absolu je suis d'accord, dans l'absolu... Mais quand tu as 4 ou 5 ans, une broutille c'est à peu près toute ta vie, je ne sais pas si tu te souviens de ton enfance mais la plupart du temps, la moindre petite chose t'apparaît comme cruciale et est un enjeu de vie ou de mort, et c'est normal, comme quand , ado, le fait de ne pas pouvoir aller à telle soirée s'apparente à une "mort sociale", il faut aussi prendre en compte l'échelle de mesure de l'enfant et c'est à l'adulte de lui faire comprendre que telle ou telle chose n'est aussi importante qu'il/elle en a l'impression. Ce que nous voyons comme une broutille peut parfois être une montagne pour quelqu'un.e d'autre. Ensuite, le fait d'attendre que l'enfant redescende ne signifie pas "ne rien faire", ne rien faire et laisser l'enfant se mettre dans un état pas possible c'est également une violence, il/elle a besoin que l'adulte réagisse et le fasse redescendre, c'est vrai, parce que des pleurs et des cris émis par l'enfant parfois ça doit sortir et ça peut lui faire du bien mais parfois c'est également un état de détresse pas vraiment salutaire et il ne faut pas que ça dégénère. Mais pour le faire redescendre, la violence physique ou verbale est vraiment la pire des idées, la plupart du temps l'enfant a besoin d'être rassuré.e et des limites physiques peuvent lui permettre de redescendre lorsque la parole ne marche pas, par exemple le fait de saisir un enfant, en se mettant à son niveau, par les épaules ou les bras, un peu fermement (sans serrer ni faire mal, juste le prendre par les épaules et le regarder face) peut lui faire reprendre conscience de son corps et de ce qui se passe autour de lui, oui parfois ça peut passer par un geste physique (non violent) quand la parole n'est pas adéquate à ce moment-là parce qu'il n'est pas en mesure d'entendre et d'écouter, ou l'enserrer comme un gros câlin ou ce genre de choses, parfois ça lui fait du bien. Quand j'étais baby sitter ça m'est arrivée de faire ça avec une enfant de 3 ans qui courrait partout et hurlait des paroles incohérentes dans un état de panique totale, la parole ne marchant pas, je l'ai interceptée pendant sa course et lui ai fait un câlin, elle a continué pendant un temps, puis elle a pleuré un bon coup et c'est passé.
Mais on ne peut pas exiger la même chose d'un enfant et d'un adulte, quand tu dis qu'il faudra qu'il se calme tout de suite dans sa vie d'adulte (déjà j'espère que quand il/elle sera révolté.e par qqch elle ne s'obligera pas à ne pas faire de crise) cela s'apprend tout au long de la vie et notamment à l'adolescence, donc oui, de fait, les enfants sont parfois difficiles à gérer et c'est normal, c'est quand même hyper violent de grandir, on n'est pas autonome, on est soumis à tout le monde, on a besoin des autres tout le temps, on comprend pas grand chose au départ, on doit tout apprendre.. C'est pas vraiment une partie de plaisir d'être enfant et j'espère que les parents s'en souviennent ne serait-ce qu'un peu et qu'en comparaison de la crise ponctuelle que les parents "subissent", l'enfant, lui, est constamment déstabilisé. Et pour avoir longtemps garder des enfants (souvent en les voyant plus que leurs parents) en tant qu'adulte on se focalise sur des choses qui, objectivement et avec du recul, sont ridicules et qu'on ne s'imposerait pas à soi-même. Un exemple parmi d'autres mais je me souviens que les parents voulaient que tous les jours leurs filles (4ans) prennent une douche, on avait un trajet pas possible à faire pour rentrer de l'école, beaucoup de marche et de transports en commun, c'était fatiguant et un jour, une des deux ne voulait vraiment pas prendre sa douche. Si j'avais suivi les consignes des parents j'aurais insisté, il y aurait eu une crise etc. Et j'ai décidé que non, la douche n'était effectivement pas nécessaire et que la fatigue primait, donc pas de douche et j'ai expliqué aux parents quand ils sont rentrés. Enfin bref, je vois bien dans les transports des parents qui veulent que leur enfant reste sage, se tienne à la rambarde, restent assis et bien parfois, ce n'est peut être pas si grave si l'enfant gigote, s'il ne s'accroche pas correctement et qu'il trébuche et ben tant pis, il aura un petit bobo (évidemment pas s'il risque un vrai danger hein, mais si le risque est minime, à la limite j'ai envie de dire tant pis, souvent les enfants tombent, pleurent deux secondes et oublient aussi sec donc ça vaut peut-être mieux qu'une grosse crise d'autorité pour l'obliger à s’asseoir).
Il faut juste se rendre compte des enjeux d'un ordre qu'on veut imposer : est ce que c'est nécessaire et pour son bien ? (par exemple : ceinture de sécurité en voiture, si l'enfant ne veut pas, évidemment qu'il faut trouver un moyen pour que la ceinture soit mise) ou est ce que c'est parce que je pense qu'il faut que ce soit comme ça ? (manger avec des couverts par exemple (perso, ma mère ne me l'a pas imposé parce que j'aimais touché avec mes doigts et gérer moi-même quand j'étais toute toute petite, bon, ma mère ça la faisait marrer alors qu'autour, au resto, les gens étaient scandalisés et trouvaient ça indécent, mais au final moi j'étais hyper heureuse de manger avec les doigts, et surtout : je mangeais ! Alors pas comme il faudrait, pas proprement, mais je mangeais et on était heureuses ! si elle m'avait imposé les couverts, ça aurait été la crise et je n'aurais pas mangé... Et je vous assure, aujourd'hui je mange avec des couverts, incroyable non ?)