« Il n'y a pas de petite claque » : stop à la violence éducative

16 Septembre 2010
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Chatenay Malabry
Bon je ne défends pas la claque occasionnelle, je ne défends en aucun cas la violence contre les enfants mais d'un autre côté il y a une très grande différence entre la théorie de nullipare tranquille chez soi et le fait d'être responsable de un, deux (ou plus) enfants 7 jours sur sept, voire même pour certaines mères au foyer 24h/24.
Tous les cas familiaux ne se valent pas, et même si on est la personne la plus douce et la plus patiente du monde il y a des moments où quand on est vraiment sur les nerfs, tu peux craquer pour n'importe quoi, de la baffe que tu colles par peur-réflexe au gamin qui essaie de se défenestrer ou de colère a celui qui a poussé sa sœur du haut des escaliers, ou juste parce que ça fait dix fois que tu lui a dit d'attacher ses lacets mais qu'il continue de hurler dans l'entrée, que t'es déjà en retard, que t'es malade, que t'auras jamais les "grands parents" à proximité pour les garder et pouvoir souffler un week-end et que l'un ou l'autre conjoint est absent parce que divorcé(e) ou parent démissionnaire...
Ce ne sont pas des cas extrêmes, ce sont des situations qui arrivent, et en fonction de si un enfant est du genre rebelle ou turbulent, (et encore pire si tu en a un ou deux autres derrière et que t'as pas le temps de surveiller tout le monde) les coup partent parfois malgré soi. Avec le recul, tu te rends compte que ça n'a rien apporté, mais c'est trop tard et le pire, ce sont les gens qui sont pas à ta place qui vont te culpabiliser et te juger.
Je défendrais jamais le fait de frapper ses enfants gratuitement et j'ai conscience du traumatisme que ça peut générer, mais j'aurais beaucoup de mal à juger des parents qui le font sans préméditation, le résultat traumatique au final est le même, mais on est pas des putains de machines.
Peut être que j'ai tort, je me base sur les schéma familiaux que j'ai connu chez moi et autour de moi, mais peut être qu'en fait c'est tout à fait possible d'assumer des charges parentales tout en restant tout à fait calme en toutes circonstances. On avance le modèle nordique, mais je me demande de quel catégorie sociales ont parle exactement. Ceux qui on la possibilité de payer des crèches, garderie, nourrice, d'avoir des loisirs facilement en dehors du cadre familial ? Question peut être à côté de la plaque...
En tant que prof depuis 10 ans, je ne le sais que trop bien. Le respect entraîne le respect. Je punis rarement, je m'énerve rarement et ne frappe (évidemment) jamais. Si c'est possible face à 30 élèves, face à 2 ou 3 enfants c'est possible également.

En fait, bien qu'ayant toujours été anti fessée/gifle, je me disais qu'il ne fallait pas juger les gens qui craquaient. Et j'ai eu mon fils il y a 2 ans et demi (j'avais d'ailleurs réagi sur ce topic juste avant mon accouchement). Il est loin d'être facile. Il me pousse souvent à bout. Parfois, je m'éloigne quelques minutes pour ne pas m'énerver car oui, c'est dur. Pourtant je ne l'ai jamais tapé et je dois même avouer que depuis qu'il est là, je n'arrive même plus à comprendre que certains craquent et tapent leurs enfants. Car on est face à des enfants, des êtres humains en formation et ça ne peut pas passer par la violence.
 
20 Avril 2015
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@Raide Pile ,je ne crois pas que @Janis Harvey ait dit que ton intervention était inutile. Tout le monde a le droit de s'exprimer ici,c'est un forum pour débattre. Evidemment,quand on a une opinion peu partagée,ça peut donner l'impression de s'en prendre plein la figure mais j'avais l'impression que les débats restaient assez respectueux jusqu'ici.
Sinon,pour revenir au sujet... Je ne pense pas non plus que la majorité des gens "prémeditent" de recourir à la violence éducative. C'est probablement la façon dont ils ont été élevés eux mêmes,beaucoup de gens reproduisent l'éducation qu'ils ont reçu sur leurs enfants,sauf s'ils sont en gros désaccord avec certains points.
L'intérêt de remettre en cause les claques/fessées,c'est que ça fait réfléchir. Ca permet aux gens d'éviter de recourir à la violence par réflexe,comme c'est beaucoup trop souvent le cas. Je suis peut-être trop idéaliste mais j'ai l'impression que les parents en général frappent moins leurs enfants qu'il y a peut être 20 ou 30 ans où c'était quasi inévitable dans les familles.
 
27 Octobre 2012
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@Lunafey Oui c'est vrai :rolleyes:
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Tes interventions ne sont pas inutiles (et je n'ai jamais voulu sous-entendre ça et je suis désolée si c'est ce que tu as ressentis, sincèrement ! :fleur:) , comme l'a dit @Maud Kennedy tout le monde a sa place ici pour venir s'exprimer. Et c'est vrai que dans les violences envers les enfants (et dans toutes les formes de violences), il y a des choses à creuser pour comprendre d'où ça vient (mais l'on sait qu'en grande partie, ça vient de la société et pas seulement de souffrances intimes et personnelles, même si bien sûr elles peuvent également entrer en jeu) et que ça demande des efforts pour aller à contre-courant d'un modèle d'éducation qui peut sembler normal si on l'a vécu et si on n'en a pas connu d'autre (même par observation d'autres familles par exemple). Néanmoins, je pense qu'il faut être vigilant.e à ne pas inverser les rôles "agresseurs;ses/agressé.es" (là je parle en général, pas précisément par rapport à ton commentaire), mais les défenseurs et défenseuses des parents-qui-donnent-des-claques souvent utilisent l'argument de l'enfant-qui-pousse-à-bout (et cette rhétorique me fait penser au violeur qui affirme que "la fille portait une jupe trop courte") et je pense qu'il faut quand même systématiquement se rappeler qu'il s'agit d'enfants. Si on estime qu'il peut être difficile pour un parent de se retenir de donner une claque, peut-on alors envisager qu'il soit difficile pour un homme de ne pas violer ?
Ce qui m'inquiète en fait c'est cet aveuglement face au rapport de force pourtant évident dans cette situation : un.e adulte face à un.e enfant, c'est tellement flagrant et j'ai du mal à concevoir, malgré tous les processus d'aliénation possible et les conditionnements imaginables que l'adulte, face à l'enfant, ne remarque pas ou plus cette différence.
 
27 Octobre 2012
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@Janis Harvey En fait j'ai réalisé que ma réaction était surtout due à des trucs d'ordre personnel et j'en avais pas conscience au moment ou je l'ai rédigé. Je comprends en quoi elle peut avoir l'air de tomber comme un cheveu dans la soupe et franchement je m'en excuse.

Je suis pas sûre de comprendre pourquoi tu mets sur le même plan la "violence éducative" et "elle portait une jupe trop courte" La différence avec le viol c'est que c'est une perversion donc on le justifie avec beaucoup de mauvaise foi. Il n'y aucun plaisir à frapper, c'est souvent une réaction de défense. Objectivement injuste, illégitime et souvent complètement démesurée par rapport aux faits mais de la défense quand même.
Effectivement justifier le fait de frapper les enfants parce que c'est pour leur bien c'est aussi de la mauvaise foi mais le mécanisme émotionnel qui produit la petite claque parce que ton enfant trépigne depuis un quart d'heure au rayon yaourts ou celui ou on a envie de démonter quelqu'un qui nous a insulté c'est pas du tout le même qui va pousser à l'agression sexuelle.

Par rapport à l'aveuglement don tu parles, quand on dit "C'est pour son bien " ou "il m'a énervé" ça s'impose mieux que "incapacité à communiquer" Et ne pas pouvoir prendre ce recul (respirer, essayer de raisonner et te dire que c'est débile) bah ça fais vraiment souffrir en fait. Surtout chez ceux pour qui les limites sont rapidement atteintes, dans les personnalité ultra-violentes, ça devient une question de sauvegarde de leur état psychique alors ils ne réfléchissent pas à si c'est légitime ou pas et il n'y a plus ce recul de savoir si c'est un enfant, un vieux, un chien ou leur conjoint...
Pour autant c'est pas justifiable d'un point de vue objectif, il faut donc les soigner et les responsabiliser, même si dans pas mal de cas la communication par ce genre campagne et la prévention suffisent à la prise de conscience pour d'autres le chemin pour se sortir de l'engrenage est beaucoup plus complexe.

Sur la comparaison "violence envers les enfants" / "viol" (je refuse d'utiliser le terme "violence éducative" car c'est antinomique comme de dire "violence pacifique"), tu dis que le viol est une perversion, or si on regarde la définition du terme "perversion" ce n'est pas vrai :
  • "La perversion désigne, dans un sens général, l'inclination à des conduites considérées comme déviantes » par rapport aux règles et croyances morales d'une société." (cf wikipédia),
or dans une société patriarcale le viol est ancré dans nos règles et croyances morales, à tel point qu'on doit lutter pour que des lois soient écrites contre, à tel point que le viol conjugal est toujours vu comme une chose "impossible" et qui n'existe pas... Enfin bref, on est loin de la perversion quand la "déviance" est en fait "la règle", ça rejoint la violence envers les enfants qui est tellement vue comme normale qu'on doive encore expliquer pourquoi il ne faut pas frapper un enfant. Même mécanisme de normalisation et de banalisation d'une violence.
Par ailleurs tu dis qu'il n'y a aucun plaisir à frapper, et bien j'en doute. C'est une réaction faite pour "soulager" une frustration et asseoir son autorité, et souvent, les parents violents (je parle de façon régulière, non du cas d'une fois en tout et pour tout) ne peuvent s'arrêter non seulement parce qu'ils/elles sont convaincu.es de l'efficacité du truc (et oui... l'enfant a peur donc n'ose plus rien dire ni bouger ! ) mais également parce que cela devient un moyen pour elleux de se défouler, on le voit quand on étudie le mécanisme des violences faites aux femmes, les conjoints, souvent, trouvent des prétextes de plus en plus infimes pour justifier leur violence, si au début on est sur du "t'as mal repassé la chemise" on passe à "y'a un grain de poussière par terre" quoi... Et c'est sensiblement le même mécanisme avec les enfants, au départ ce sera "tu m'as mal parlé" puis juste le fait que le gamin existe en fait (je t'invite à lire le roman autobiographique de Dorothy Allison, ancienne victime de violences parentales et incestueuses - et militante féministe : L'histoire de Bone, qui explique ça très bien.). Donc oui, je pense que se mêlent à ces gestes de la souffrance mais également une forme de plaisir dans le soulagement que ça provoque de "prouver" son pouvoir et de l'exercer, comme pour le viol.
Ensuite, je suis désolée d'insister là dessus mais ce n'est pas possible de parler de "réaction de défense" quand un adulte frappe un enfant, quelle que soit la raison de cette soit-disant défense (voir spoiler "sauf exception"), ça n'a aucun sens,En quoi est-ce une "défense" de frapper un enfant qui trépigne depuis un quart d'heure au rayon yaourts : qui agresse-t-il ? Ses parents ? Les client.es ? Les yaourts ? Lui-même ? Si ce sont les valeurs de ses parents qu'il transgresse (ou les règles d'une société), répondre par la violence physique est en réalité un comportement fasciste (dans un régime démocratique, les gens qui transgressent les règles ont droit à un procès, non à des châtiments corporels)...
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27 Octobre 2012
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@Janis Harvey Alors je vois pas à quoi sert ce genre campagne à part pouvoir diviser les gens en 3 catégories : Ceux qui ont bonne conscience, ensuite ceux qui trouvent que c'est légitime à tort mais dont j'essaie d'expliquer les raisons, souvent inconscientes qui poussent à l'acte irréfléchi et enfin apparement les "méchants" qui ont des pulsions sadiques de dominations.
Je pense que les frontières entre ces comportement sont très fines en réalité et que ne pas le reconnaître ou l'accepter et condmaner en bloc, c'est pas constructif. Moi je sais que 'personnellement' même si je vais respirer 10sec dehors ça me calmera pas. Pour autant je ne suis pas une connasse qui a des besoins de domination. En quelque sorte j'ai de la chance d'avoir assez de recul pour me rendre compte que je pourrais craquer et que ça peut dégénérer sur le long terme (et ça me permet en toute connaissance de cause d'éviter les situations à risques, comme par exemple avoir des enfants à charge ^^) D'autres n'ont pas conscience, ou pas encore, pour autant c'est pas en leur disant que vous, vous êtes capables de vous calmer et de communiquer que d'autres le peuvent même avec tous les efforts du monde.

Sinon je parlais pas du viol d'un point de vue du dico. Je t'explique ça du point de vue de l'agresseur et si tu me dis que c'est condamnable, je suis obligée d'être d'accord avec toi mais c'est pas mon propos. Je lis pas mal de posts qui fustigent ceux qui se disent pour la claque occasionnelle, ok mais moi j'essayais d'expliquer pourquoi ils le sont (ou pensent l'être).

Ce n'est pas parce qu'on condamne ces violences "en bloc" : c'est à dire, condamner dès la première claque, qu'on ne cherche par à comprendre pourquoi. Et ce n'est pas parce qu'on condamne en bloc qu'on place les personnes dans des cases prédéfinies : "les méchant.es," les "inconscient.es", les qui s'en foutent etc. Le but n'est pas d'émettre des jugements sur les personnes elles-mêmes, le but c'est de condamner des violences en affirmant que ce sont des violences et que du point de vue de la victime, l'intention, le fait que la personne n'a pas le contrôle sur elle-même, la "pulsion" ne change rien. Du point de vue de la victime, une claque donnée par énervement ou une claque donnée par "désir de domination", reste une claque, le geste reste le même et la douleur également et c'est de ce point de vue là qu'il faut se situer. Après c'est à la justice de mettre en place des aides pour les personnes violentes : des psy, des groupes de paroles (ça existe pour les maris violents et apparemment ça marche pas mal) et de comprendre quel type de comportements elle a: une personne qui agit par plaisir et domination ne doit pas être traitée comme une personne qui agit par mimétisme d'un schéma familial qu'elle a subie elle-même par exemple, mais ça ça se situe a posteriori, pour trouver des solutions avec l'adulte en question pour protéger l'enfant, mais pour qu'il y ai mise en place d'une aide il faut bien affirmer que l'acte est une violence.
L'idée ici c'est de dire tout type de violence est à condamner, quelle que soit les raisons qui poussent à la commettre. C'est tout. Cela ne signifie pas que les adultes en question ne doivent pas être traité.es de manières différentes lorsqu'on cherche des solutions.
 
20 Avril 2015
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@Raide Pile ,alors je vais me répéter mais comment font les profs,les animateur-trice-s,bref toute personne en charge d'un groupe d'enfants ou d'ados? J'ai l'impression que pour toi,au bout d'un moment,la violence est la seule réaction possible. Enfin,je ne sais pas mais il n'y a pas de solution intermédiaire à ton avis? On est humain alors on peut craquer?
A mon sens,quelqu'un qui se dit pour la claque occasionnelle aura forcément des limites plus vite franchies que quelqu'un qui est contre et ne l'envisage pas.
 
Dernière édition :
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@Janis Harvey Oui. Mais sans parler des claques aux enfants, de la violence tout le monde en commet, tout le temps. Rien que verbalement. Reconnaître que ce sont les mêmes mécanismes psychologiques que pour la violence physique, c'est accepter que l'émotion qui fait que l'on va réagir agressivement n'a une valeur que très personnelle et donc ne justifie pas cette violence (ceci dit on ne va pas dire à toutes les personnes qui en font usage - donc à peu près 7 milliards d'êtres humains- d'aller se faire soigner pour comprendre ça)
J'ai vu pas mal de gens ici demander en quoi ceux qui disait pro, pouvaient justifier cette violence et y'avait pas eu eu de réponses, donc voilà j'essayais d'y répondre de façon raisonnée en essayant de démontrer qu'on y est tous soumis. "réaction de défense" était un terme trop fort dans le cadre de ce débat mais objectivement de façon élargie c'est quand même juste. Sinon effectivement il n'y a rien qui justifie la violence de façon rationnelle...
La dessus, je quitte le débat, sinon on tourne en rond.
Je ne suis pas d'accord, je ne pense pas que tout le monde commette des violences, je ne me considère pas comme une personne violente et j'ai beaucoup de personnes autour de moi qui ne commettent pas de violences, ni physiques ni verbales. Ce n'est pas une vérité établie de dire que tout le monde commet de la violence tout le temps. Par ailleurs
(si j'ai bien compris ce que tu dis mais je ne suis pas sûre, désolée donc si je suis à côté de la plaque, n'hésite pas à me le dire ! :) ) je n'ai pas dit que les violences physiques et verbales étaient similaires, ni du point de vue du mécanisme ni de ce que cela produit, un harcèlement moral pourra avoir des effets plus néfastes qu'une claque par exemple si cette claque est suivie d'excuses et d'une explication et qu'elle reste à l'état d'exception. Et par ailleurs si on accepte que l'émotion qui fait que l'on va réagir agressivement n'a qu'une valeur très personnelle on occulte par là les mécanismes sociétaux qui permettent et favorisent cette violence, je pense qu'il faut penser en même temps les questions intimes et les questions sociétales, on ne peut pas occulter l'un au profit de l'autre, tous deux s'alimentent.
Et oui, effectivement, la question que tu soulèves sur le "comment peut-on justifier cette violence" n'est celle qui a été le plus traitée ici et merci à toi d'avoir tenter d'y répondre, personne ne remet en cause ta place dans ce débat que je pense constructif.
 
25 Juin 2015
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@Maud Kennedy Je voulais juste rebondir rapidement sur le "et comment font les profs". Non je n'ai jamais, et ne mettrais jamais de gifle à un élève bien sûr. Mais ça ne veut pas pour autant dire que tous les élèves de toutes mes classes se tiennent bien, loin de là. Et parfois, si je suis obligée de me reculée car oui j'ai parfois envie d'être violente face à un élève insolent, parfois avec des gestes ou des paroles très violentes, et qui te regarde en souriant, un peu en mode "et maintenant tu vas faire quoi ? tu peux rien faire hein", c'est bien qu'on est sans moyen face à certains élèves.
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Attention je ne dis absolument pas qu'on devrait avoir le droit de frapper un élève. Juste que dire "les pro y arrivent bien"... je trouve ça faux. Car ce n'est pas parce qu'on ne frappe jamais les élèves qu'on y "arrive" dans le sens à les faire bien se tenir, à les faire apprendre, ou même juste à les faire vivre ensemble parfois (et dans le cas présent, les faire vivre ensemble sans mettre personne en danger). Tout comme je trouve ça faux d'invoquer les Pascal le grand frère ou les super nani car on ne sait pas comment ça tourne après l'émission.
Encore une fois je ne dis pas qu'une gifle est la solution, loin de là, juste que dire "on interdit la gifle" sans rien mettre d'autre en place... C'est juste déplacer le problème. Il faut, je pense, pouvoir aider les parents (qu'ils aient jamais mis de claque, ou déjà une "petite" ou plus) à éduquer sans violence, à pouvoir donner un vrai cadre à leurs enfants (car ils en ont besoin)... Ce qui demande de vrais structures, de vrais formateurs. Car aujourd'hui on a des parents qui nous demande à nous enseignants comment ils devraient faire avec leurs enfants... Alors que je ne suis pas du tout formée pour ça et que je ne peux donc pas les aider.

Edit : et si, en y réfléchissant bien, parfois je suis violente : quand je cris. Ça m'arrive tellement peu souvent que ma voix par n'importe comment d'ailleurs. Mais c'est de la violence verbale, qui ne mène à rien en plus je le sais très bien, mais j'ai encore à apprendre.
 

Pochemuchka-Lilou

anciennement Lilou la licorne
31 Octobre 2014
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uste que dire "on interdit la gifle" sans rien mettre d'autre en place... C'est juste déplacer le problème.
Je ne suis pas vraiment d'accord. Bien sûr, c'est complètement insuffisant. Il faut apprendre à éduquer sans violence, et efficacement. Ton métier de prof en témoigne : quand on bosse avec des enfants et des jeunes, on constate tous les jours les échecs éducatifs des autres (qu'ils soient violents ou pas).

Mais pour moi, interdire et pénaliser la "violence éducative" est déjà un progrès, pour plusieurs raisons :
- c'est montrer que l'éducation, la famille, n'échappe pas à un cadre légal (ça répond aux charmants "c'est mon gosse je fais ce que je veux")
- c'est mieux protéger légalement les enfants qui sont victimes de violences éducatives ordinaires
- c'est manifester un virage dans la façon dont on appréhende l'éducation dans un pays
Parce qu'on ne va pas se mentir : ne pas interdire des violences, c'est quand même un peu les cautionner.
 
25 Juin 2015
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@Lilou la licorne Bien sûr que c'est un pas en avant mais je ne pense pas, et c'est mon avis, que ça va aider. Pour plusieurs raisons :
- Un enfant battu, aujourd'hui sans cette loi, n'est déjà pas protégé. Ça ne changera donc pas grand chose pour eux.
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- Les parents dépassés seront toujours dépassés. Ils se sentiront juste plus "limités", même ceux qui n'avaient pas envisagés la gifle avant pourraient se sentir "frustrés" d'un truc qu'ils n'avaient jamais envisagé.
- Certains enfants ont intégrés la violence d'une autre façon que par la maison (films, séries... Non je ne cherche pas à diaboliser ses films et séries que j'adore personnellement... Mais quand j'entends certains ados me dire qu'ils regardaient South Park avec leurs parents à 5 ans, ou d'autres de 11 ans me dire qu'ils regardent Walking Dead avec leurs petits frères/soeurs... Je suis toujours un peu en mode :eh:) Ou alors à l'école, par d'autres enfants qui sont violents pour X ou Y raisons (parfois la famille, parfois une intériorisation extérieurs du genre TV ou jeux, parfois sans raison vraiment apparente). Et ces parents doivent faire face à la violence des enfants sans comprendre la raison et sans savoir quoi faire.
- Parce que certains enfants pourraient s'en servir (il y a très longtemps que ces lois ont commencées. Je me souviens du fils d'un collègue à mon beau père qui avait volé un scooter. En rentrant chez lui, son beau père lui a mis un gifle et l'ado a été porté plainte. Et au final cet ado qui avait commis un acte illégal a su manipulé le système pour se retrouver en place légitime. Bien sur il avait pas a recevoir une gifle... Mais pas non plus voler un scooter et mettre sa vie en danger, ce qui a provoqué une réaction extrême de peur chez ses parents.)
Donc pour moi non ça ne mène à rien sans vraies structures. Des trucs parfois tout simples, comme apprendre aux nouveaux parents à jouer avec leurs enfants, leurs apprendre à lire des histoires le soir, leur expliquer ce qu'est un vrai cadre... Et renforcer les structures déjà en place pour les enfants qui subissent des violences graves.
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Bref pour moi, et ce n'est que mon avis, et même si ça a amené à un débat constructif ici, et peut-être aussi dans certaines familles, c'est un peu un coup d'épée dans l'eau. Après peut être qui si des structures qui avaient pour but d'aider les parents étaient mises en place ça serait pas mieux vu car perçues comme "ingérence" toussa toussa...
 
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