Quelques petites choses qui m'ont faite réagir ici et là dans les dernières pages. Désolée si je saute du coq à l'âne.
Sur le fait qu'un parent peut demander un respect inconditionnel, je ne suis pas d'accord : si le parent ne respecte pas l'enfant, il/elle n'est pas en droit d'attendre du respect en retour de la part de son enfant. Ma mère m'a régulièrement sortie le code civil pour me baratiner sur le fait que les enfants doivent respect et obéissance aux parents.
Sauf que le respect se passe dans les deux sens. Si mes parents ne me respectent pas, il n'y a aucune raison pour que je les respecte.
Sur le fait de trouver inacceptable la gifle entre adultes, théoriquement on devrait tous/tes trouver ça inacceptable, or pour ma part, je connais malheureusement trop de cas où des gens trouvent ça normal, notamment dans des couples.
Je trouve d'ailleurs que c'est particulièrement accepté si c'est une femme qui gifle un homme - ça fera même sourire/rire certains, et ça sera également la preuve que les personnes trouvant ça acceptable pensent plus ou moins que nous sommes inférieures aux hommes (ben oui, si utiliser la violence est un manque de maîtrise de soi aussi inacceptable, mais que bon, pour les femmes - "ces si faibles créatures, vous comprenez" - c'est autorisé, il n'y a pas à chercher très longtemps pour savoir quelle conclusion en tirer sur ce que ces gens pensent de nous...).
Par contre, les femmes qui osent se comporter comme ça (cad : gifler) ont intérêt à bien réfléchir à ce qu'elles viennent de faire; c'est pas parce que certaines personnes n'y voient aucun problème que c'est un encouragement à continuer. Un acte de violence reste un acte de violence.
Après, l'inverse (un homme qui gifle sa compagne) semble beaucoup plus rejeté, mais toutefois il existe aussi certaines personnes qui ne bronchent pas, aussi incroyable que cela puisse paraître!
Or tout ceci ne devrait pas être acceptable. Dans aucune configuration.
En tout cas, ca montre que quelque chose ne va pas...
Après, si on entre dans les situations exceptionnelles, là c'est complètement autre chose.
Par exemple, ma mère m'a frappée avec un porte-bagages un jour au niveau de la carotide peu après mes 20 ans, et j'ai vu rouge et je l'ai giflée sans réfléchir. J'ai tout de suite culpabilisé mais tout le monde autour de moi m'a répondu que ce n'était pas ma faute et qu'elle l'avait mérité.
Je sais qu'en l'ayant giflée, je me suis rabaissée à son niveau, mais sur le moment, c'était trop. 20 ans passés et elle en était encore à me frapper avec des barres de fer... mon corps a parlé plus vite que mon cerveau sur ce coup...
Sinon, comme le disait un message, en effet, la violence n'apporte jamais le respect en retour : seulement la peur.
"le peu de crédit qu'on accorde à la parole d'enfants
Le gouvernement lui-même a déclaré il y a 3-4 ans que la violence faite aux enfants n'était absolument pas sa priorité... Ça veut tout dire.
À quel geste commence la maltraitance ?
Bonne question. D'autant plus que ça me faisait penser à cette histoire où les parents refusaient de faire vacciner leur enfant et que c'était considéré comme de la maltraitance. (illustration de la puissance de l'industrie pharmaceutique?).
Par contre, je m'inquiète aussi de ce phénomène d'enfant-roi (contrairement à ce qui a été dit plus haut, je pense bien que ça existe, notamment pour des métiers du public comme profs, où peu importe ce que l'élève fait, on ne peut rien faire, même pas une heure de colle). Ca va parfois plus loin : interdiction de mettre des mauvaises notes sous peine de les "traumatiser", j'ai déjà vu ça. Très honnêtement, je plains vraiment les profs avec ce public-là ou dans ce genre d'établissement, et ils/elles sont vraiment bien courageux/ses d'exercer dans de telles conditions, sans aucun soutien hiérarchique ni aucune possibilité d'affirmer son autorité quand ça part en vrille.
Quand je repense à ces affaires de violences scolaires dont on a beaucoup parlé il y a un an, quand je vois ces violences subies par des enfants ET soutenues par les parents des enfants violents en disant que les victimes n'avaient qu'à se défendre... oui, clairement, je connais beaucoup de personnes qui penseraient même furtivement que des claques se perdent... C'est pas pour autant qu'on va le faire, mais le sentiment d'impunité de certains enfants bourreaux et le sentiment d'impuissance de beaucoup de gens face à ça, je trouve ça très préoccupant...
Et beaucoup se sentent démunis car personne n'agit (ou ne peut agir) et la seule solution pour les victimes c'est de changer d'établissement vu que personne ne reconnaîtra leur état de victime. Pas étonnant que ça se finisse en suicide parfois.
Quant à la question des chiens, je me range pour ma part du côté de la non-violence. Les chiens qui sont élevés par leurs parents ne se font pas frapper (en tout cas, ayant vécu depuis toujours avec des chiens, je n'ai jamais vu ce comportements entre parents et chiots), donc les humains peuvent très bien se passer de donner des coups également. La notion de meute peut se faire comprendre de bien des manières par les humains (permettre au chien de ne manger que lorsque les humains ont mangé, interdire l'accès à certains endroits du genre lit, canapés, etc... sauf éventuellement à titre exceptionnel où le chien comprendra très bien que ça sera une faveur qui lui sera accordée, etc...)...
Par contre, dans ce qu'Elliana disait, je pense aussi que certaines paroles dans les débats peuvent être assez violentes et culpabilisatrices...
J'ai lu sur facebook l'année dernière un article sur un gamin américain qui était "puni" par devoir bouffer un truc dégueulasse "hot sauce" et se prendre aussi une douche froide.
Pour moi, c'est de la torture. Tout simplement.
J'ai vécu aussi des trucs comme ça, entre autres choses. Comme avoir le "choix" entre manger de la merde (au sens premier du terme, ramassée du chien) et dormir par -10° dehors; ou encore me forcer à manger jusqu'à en vomir ("pense aux africains qui n'ont rien à manger" qu'on me disait.... sic....) : conséquence : je déteste manger aujourd'hui, je le fais par obligation, et je réduis ce besoin au minimum : je ne mange qu'une fois par jour; je vis ainsi depuis des années et ça me convient.
Certaines personnes se disent que tant que l'enfant n'est pas en sang, il n'y a aucune maltraitance. Sauf que c'est souvent ce qu'on ne voit pas qui cause le plus de dégâts (non seulement de manière directe, mais aussi de manière indirecte car ça ne laisse pas de trace et donc aucune "preuve matérielle" pour que la victime puisse se défendre).
D'ailleurs, les pervers savent parfaitement s'y prendre pour donner l'illusion qu'il n'y a pas de maltraitance tout en "s'exerçant" tous les jours : ils/elles savent quoi et comment faire pour ne laisser aucune trace. C'est bien pour ça que ces types de personnes sont extrêmement dangereuses.
Mais pour moi, faire rester quelqu'un debout, c'est pas franchement violent (dans une durée raisonnable hein). Sinon, y a beaucoup de boulots debout qui seraient considérés comme de la torture !
A la différence que quand on travaille, on a l'esprit occupé et le temps passe beaucoup plus vite. De plus, on est souvent mobiles.
La punition qui consiste à maintenir quelqu'un debout au même endroit sans bouger, je trouve que c'est une forme de torture car l'inaction sous toutes ses formes (pas bouger, ne rien faire du tout) est TRES fatigante et exigeante psychologiquement, et même physiquement au final. C'est encore pire chez un enfant (ou adulte d'ailleurs) hyperactif, par exemple.
Imaginez si on vous coinçait dans un réduit genre bouche d'aération ou placard hyper-étroit avec aucune place pour bouger vos membres, mais que vous ayez une envie furieuse de bouger? La seule chose que vous pourriez faire, c'est hurler, en vous débattant sans aucune possibilité de bouger de toute façon... Ca, c'est bien de la torture, non?
Sans aller dans cet extrême (même si certains parents tarés ont déjà fait ça à leurs gosses), ce genre de punition n'est franchement pas glorieuse, je trouve...
Je ne suis pas d'accord une femme qui à reçus des coup n'est pas forcément une femme battue et pareil pour un enfant,
En fait, au début, je pensais comme toi. Je me disais que la différence entre "battue" et "pas battue", c'était la répétition. Que si on se prenait une gifle juste une fois, c'était pas forcément être battue, mais que c'était la répétition qui faisait qu'on pouvait considérer qu'on était battue.
Et puis je me suis dit : oui, mais si au lieu de la gifle, c'est un coup de poing, même juste une fois, personne n'hésitera pour dire que la femme (ou homme) aura été battue. Donc même s'il est assez évident que la gifle est moins violente qu'un coup de poing, pourquoi faire une différence pour les deux?
Je peux comprendre que des gens auront du mal à saisir qu'une gifle isolée peut faire qualifier la victime de "battue". Je peux aussi comprendre qu'on fasse la différence entre "gifle" et "se faire battre". Sauf que faire cette différence, c'est ouvrir une gigantesque brèche pour justifier tout et n'importe quoi, sans compter la justification de l'escalade de la violence.
Peut-être que pour beaucoup de personnes (de moins en moins cependant), une gifle peut sembler anodin, mais peu importe le sexe ou l'âge de l'agresseur/e ou de la victime, ça ne doit jamais être vu comme acceptable, car c'est ouvrir la porte à l'escalade de la violence, à la répétition de cette violence, etc.
C'est précisément ce qui a perdu la mère d'une très grande amie à moi, qui avait comme "compagnon" un mari violent, elle a trop pardonné les gifles, et avant qu'elle comprenne, elle était déjà prise au piège...