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La femme de Frank
Guest
C'est une expression fourre-tout. On ne parle pas d'adulte-roi pour tous les gens compliqués ou chiants. La corrélation entre éducation laxiste et les "élèves-roi" auxquels tu fais référence, dont la description corresponds je suppose aux élèves de ZEP notamment, me semble très discutable. Je doute qu'une personne ayant du mal avec l'autorité soit nécessairement quelqu'un qui a eu une éducation trop permissive, sans punition et sans violences. Je pense plutôt qu'il s'agit d'un mythe constamment alimenté, qui malheureusement empêche aux parents de se remettre en question ou alors toujours plus du côté de la sévérité. Un élève inadapté au système et à l'autorité scolaire peut l'être pour des raisons multiples et toutes autres. Les cadres qu'on nous imposent sont plus difficiles pour certains que pour d'autres, et peut-être parfois faut-il accepter de ne pas y plier certaines personnes mais quand c'est possible de s'adapter à elles, ou alors de trouver d'autres alternatives. Globalement je ne vois de toute façon toujours pas d'un bon oeil quelconque autorité ou hiérarchie, et c'est peut-être une des choses que je trouve la plus saine finalement chez moi. Dans mon cas, qui reste un exemple parmi d'autres certes, mes parents restent d'ailleurs persuadés que mon incapacité à me soumettre à toute autorité ou cadre vient de leur laxisme, ils auraient été trop bons avec moi... Je suis intimement persuadée du contraire. Pas nécessairement dans le sens où ils auraient dû tout me permettre ou me gâter encore plus, mais il est certain qu'ils ne se sont pas assez adaptés à moi, et que j'ai probablement manqué d'attention et de compréhension. Et plus ça allait, plus je devenais compliqué, plus ils devenaient violents, symboliquement et concrètement.Par contre, je m'inquiète aussi de ce phénomène d'enfant-roi (contrairement à ce qui a été dit plus haut, je pense bien que ça existe, notamment pour des métiers du public comme profs, où peu importe ce que l'élève fait, on ne peut rien faire, même pas une heure de colle). Ca va parfois plus loin : interdiction de mettre des mauvaises notes sous peine de les "traumatiser", j'ai déjà vu ça. Très honnêtement, je plains vraiment les profs avec ce public-là ou dans ce genre d'établissement, et ils/elles sont vraiment bien courageux/ses d'exercer dans de telles conditions, sans aucun soutien hiérarchique ni aucune possibilité d'affirmer son autorité quand ça part en vrille.
Quand je repense à ces affaires de violences scolaires dont on a beaucoup parlé il y a un an, quand je vois ces violences subies par des enfants ET soutenues par les parents des enfants violents en disant que les victimes n'avaient qu'à se défendre... oui, clairement, je connais beaucoup de personnes qui penseraient même furtivement que des claques se perdent... C'est pas pour autant qu'on va le faire, mais le sentiment d'impunité de certains enfants bourreaux et le sentiment d'impuissance de beaucoup de gens face à ça, je trouve ça très préoccupant...
Et beaucoup se sentent démunis car personne n'agit (ou ne peut agir) et la seule solution pour les victimes c'est de changer d'établissement vu que personne ne reconnaîtra leur état de victime. Pas étonnant que ça se finisse en suicide parfois.
Quant à ta considération sur le harcèlement scolaire, euh... Comment te dire qu'il est bien étrange voire loufoque de condamner cette violence en en prônant une autre ? Tu penses réellement que s'ils avaient eu plus de claques certains enfants n'en auraient pas harcelés d'autres ? Quand donc sortira-t-on du schéma de la violence ?
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