« Il n'y a pas de petite claque » : stop à la violence éducative

3 Mai 2013
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Bordeaux
Donc tu accordes à la mère chatte le droit de ne pas avoir le temps mais pas à moi.

Et la lionne a le droit de bouffer ses petits et pas toi... parce que spoiler alert alors les animaux non humains n'étant pas capable de vivre dans un système régulé par l'éthique les lois ne s'applique pas de la même manière pour eux.
 
L

La femme de Frank

Guest
Encore une fois on en revient à la culpabilisation, ce qui dérange c'est le regard de l'autre, on n'accepte pas que notre qualité de parent et notre nature a priori pacifiste soit remise en doute, c'est une histoire d'ego. Si je vois un parent gifler son enfant dans la rue, je ne me dis pas forcément qu'il tabasse son enfant tous les soirs, mais ça ne change rien au fait que je trouve ce geste intolérable. C'est le mot maltraitant qui gêne, parce qu'on l'associe aux cas extrêmes de violences répétées, qui seraient perpétrées consciemment, volontairement et dont les auteurs retireraient un plaisir direct. Ces cas-là sont les plus graves mais ils sont rares, et tout le monde est d'accord pour les condamner. Si le terme maltraitant dérange alors soit, moi je veux bien utiliser un autre terme, mais ça n'enlève rien à la réalité de la violence et à ses possibles conséquences. Valorisons un peu nos enfants, leur bien-être vaut mieux que l'image que nous aimerions avoir de nous-même.
Je le redis mais arrêtons de comparer les degrés de violence, bien sûr il y en a de plus graves qui sont notre priorité, mais la violence à visée éducative ("violence light" selon ce brave Patrick Sébastien... :lol:) est bien plus pernicieuse parce qu'on le voit elle est encore largement légitimée, et évite donc tout retour sur nous-même. Résoudre un problème ou exprimer notre fatigue ou notre peur par de la violence, et que cela soit vu comme naturel, ça n'est pas anodin, ça dit quelque chose de notre société. Il faut bannir toute forme de violence, ne jamais lui trouver d'excuse, pour symboliquement entériner qu'elle est improductive et dangereuse. Plus cette idée sera admise plus cela nous permettra de perdre nos mauvais réflexes. Ce sont des réflexes que nous avons nous-même créés ou conservés, puisque nous arrivons globalement à nous maîtriser dès qu'il s'agit d'autres personnes ou choses que des enfants. Et ayons un peu d'ambition, ne partons pas en nous disant "je vais essayer d'être exemplaire mais je sais que cela peut arriver", nous sommes sinon déjà dans l'aveu de notre absence de maîtrise, tirons-nous vers le haut, ne nous donnons aucune circonstance atténuante.
 
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Pochemuchka-Lilou

anciennement Lilou la licorne
31 Octobre 2014
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crois-moi, ceux à qui on a toujours tout expliqué, et de très loin, ne sont pas les mieux éduqués et sont même souvent les plus chiants à remettre sans cesse ta parole en doute, toujours demander une justification pour tout et à qui tout est dû.
Ah la la, ces gosses qui veulent comprendre pourquoi on leur impose certaines choses et pourquoi on leur en interdit d'autres, vraiment, quelle sale engeance... Pardon, mais ce passage de ta réponse me choque. Si on n'est pas prêt à entendre des "pourquoi" de la part d'un enfant, on n'est pas prêt à éduquer, si ? Enfin je sais pas, j'ai l'impression que n'importe qui a le droit de savoir pourquoi on l'oblige à faire quelque chose, ou pourquoi on lui interdit telle autre. D'ailleurs regarde, toi-même tu dis être contre cette loi, parce que tu estimes qu'elle est injuste. Tu n'as pas envie qu'on t'impose quelque chose dont tu ne comprends pas la légitimité. Du coup je trouve tes propos hyper contradictoires à vrai dire.

Pour être maltraitant à mes yeux, il faut une volonté de faire mal et/ou une répétition.
Et je trouve souvent cet argument dans plein de débats (le viol, la maltraitance, le racisme et autres), comme quoi si on n'a pas de mauvaises intentions, on n'est pas coupable. Mais je comprends pas. Des personnes, au XIX°, croyaient sincèrement que le martinet ou le fouet après chaque bêtise, c'était bien. Tu ne penses pas que c'est de la maltraitance ?
 
18 Novembre 2016
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@Lilou la licorne > J'en reviens au rôle de référent de l'adulte et où l'enfant n'est pas toujours en mesure de comprendre. (histoires de gifles et de fessées mises de côté) : mon gamin ne comprend pas pourquoi il ne doit pas s'approcher du feu et mon interdiction n'est pas compréhensible... je le laisse se cramer pour qu'il pige ? Le parent est justement là pour éviter ce genre de trucs, parce que c'est lui qui sait. Encore une fois, et je l'ai dit plus haut, ça ne veut pas dire que je ne lui doive pas, à certains moments, des explications. Mais il est des situations où on demande juste d'obéir, point. Concernant ta "sale engeance" (c'est ça que je suis censée penser d'eux ?), ne me fais pas croire que tu n'as jamais croisé d'enfant qui va te réclamer une justification juste pour te contredire (et je ne dis pas ça parce que c'est une "sale engeance" mais parce que c'est dans l'ordre des choses) alors qu'il sait très bien pourquoi tu lui dis de faire telle ou telle chose.

Je pense qu'au contraire l'intention compte pour beaucoup. Ca ne veut pas dire que l'on est incapable de se remettre en cause après, et de réfléchir aux causes / conséquences de ce qui nous a mené à telle situation.

@Juda Bricot > Je n'irai pas me pendre si un jour une claque part. Je sais que je me sentirai certainement mal après. Ca ne m'empêchera certainement pas de réfléchir au pourquoi du comment. Mais cette condamnation sans appel d'un acte humain que nous avons tous (y compris ici quand je relis certaines réponses que je reçois), que ce soit physique ou verbal, sans prise en compte d'un contexte, me gêne encore une fois beaucoup.



Juste comme ça, parce qu'en prenant du recul sur ce que je dis et ce que vous dites, apparemment on n'est pas d'accord sur la définition de la maltraitance... outre le mot gifle, vous définissez ça comment ?
 
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Réactions : jorda
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La femme de Frank

Guest
@Kierne
L’abus ou la maltraitance à enfant consiste dans toutes les formes de mauvais traitement physique, émotionnel ou sexuel, la négligence ou le traitement négligent, ou les formes d’exploitation, dont commerciales, résultant en un mal effectif ou potentiel à la santé de l’enfant, à sa survie, à son développement ou sa dignité dans le contexte d’une relation de responsabilité, confiance ou pouvoir.
Tout usage délibéré et non accidentel de la force contre un enfant, de telle manière que l’enfant soit blessé ou risque de l’être : frapper (à la main ou avec un objet), battre, donner des coups de pied, de poing, mordre, brûler, empoisonner, suffoquer, étrangler, secouer, jeter, noyer, fabriquer des symptômes, induire délibérément une maladie…
http://www.actionenfance.org/ou-commence-maltraitance

Mais cette condamnation sans appel d'un acte humain que nous avons tous (y compris ici quand je relis certaines réponses que je reçois), que ce soit physique ou verbal, sans prise en compte d'un contexte, me gêne encore une fois beaucoup.
Je ne sais pas si tu as lu mon post précédent mais j'y réponds plus ou moins.
Qu'un acte soit "humain", qu'il soit perpétré régulièrement par des humains, voire qu'il soit ancré dans la nature humaine n'en fait pas pour autant un acte tolérable. Nous avons en nous une part éminemment médiocre, dangereuse, condamnable.
Encore une fois je ne comprends pas que la comparaison avec la violence conjugale n'invalide pas toute justification à la violence infantile : dans aucun contexte que ce soit il n'est légitime et pas problématique de lever la main sur un enfant comme, voire davantage que, sur tout autre être humain ou animal d'ailleurs.
 
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Pochemuchka-Lilou

anciennement Lilou la licorne
31 Octobre 2014
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mon gamin ne comprend pas pourquoi il ne doit pas s'approcher du feu et mon interdiction n'est pas compréhensible... je le laisse se cramer pour qu'il pige ?
Donc tu préfères que la douleur vienne de la baffe plutôt que du truc qui brûle ? D'un point de vue efficacité, ça me paraît absurde. Quitte à ce que l'enfant se fasse mal, autant qu'il apprenne que le feu ça brûle plutôt que son parent est capable de le frapper.
Si le danger est trop important, on peut aussi tirer son enfant en arrière fermement pour lui éviter de se blesser, sans lui mettre de baffe hein.

ne me fais pas croire que tu n'as jamais croisé d'enfant qui va te réclamer une justification juste pour te contredire (et je ne dis pas ça parce que c'est une "sale engeance" mais parce que c'est dans l'ordre des choses) alors qu'il sait très bien pourquoi tu lui dis de faire telle ou telle chose.
Ben s'il a des questions, même si c'est pour jouer au plus malin, je peux y répondre... Je vois pas où est le problème à répondre aux questions d'un enfant. Lui montrer qu'on a de bonnes raisons de lui imposer certaines règles me paraît assez sain. Donc :
- soit ses questions portent sur une règle légitime, auquel cas je peux y répondre (qu'il le sache déjà ou pas ne change pas grand chose) et rester ferme sans fessée/claque
- soit elles me font douter, auquel cas je réfléchis à la règle que j'ai cherché à lui imposer

Je pense qu'au contraire l'intention compte pour beaucoup. Ca ne veut pas dire que l'on est incapable de se remettre en cause après, et de réfléchir aux causes / conséquences de ce qui nous a mené à telle situation.
Je peux tout à fait comprendre que tu penses ça, mais ça ne répond pas vraiment à ma question.
 
20 Avril 2015
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mon gamin ne comprend pas pourquoi il ne doit pas s'approcher du feu et mon interdiction n'est pas compréhensible... je le laisse se cramer pour qu'il pige ? Le parent est justement là pour éviter ce genre de trucs, parce que c'est lui qui sait.
Effectivement,c'est le parent qui sait mais comme @Lilou la licorne ,je ne vois pas en quoi ça justifie de mettre une claque ou une tape. C'est quoi le but derrière? Que le gamin associe le feu à la claque?
Je pense qu'au contraire l'intention compte pour beaucoup. Ca ne veut pas dire que l'on est incapable de se remettre en cause après, et de réfléchir aux causes / conséquences de ce qui nous a mené à telle situation.
C'est quelque chose que je lis souvent à propos des parents pour mal de choses différentes et c'est un truc que je ne comprends absolument pas. Le mec bourré qui tue quelqu'un en voiture n'a pas l'intention de tuer ou de clouer quelqu'un sur un fauteuil roulant pour le reste de sa vie,ça change quoi concrètement? Je suppose que tu me répondras que l'impact d'une claque n'est pas aussi dramatique. Certes. Cependant,comme je l'ai déjà raconté sur ce sujet,ma meilleure amie m'a raconté qu'une de ses connaissances avait donné une claque à son gamin qui lui avait percé le tympan. Est-ce que c'est ce qu'elle voulait? Bien sûr que non. Est-ce que ça change quelque chose au fait qu'il avait le tympan percé? Non plus. Elle était désolée et je ne serais pas étonnée si elle n'avait plus jamais frappé qui que ce soit après mais ça ne change pas grand chose aux conséquences. C'est bien gentil qu'on n'a pas l'intention de faire mal mais quand on utilise un geste violent,on sait qu'il va causer de la douleur.
En plus,concrètement,c'est bien de savoir se remettre en cause après avoir collé une claque mais à moins d'être capable de faire des excuses à son enfant- et il y a plein de parents dont ça doit être contre la religion parce qu'ils en sont incapables- ça ne change pas grand chose au geste en lui même. J'ai l'impression encore une fois la claque est considérée comme quelque chose d'anodin et sans conséquence.
 
Dernière édition :

Pochemuchka-Lilou

anciennement Lilou la licorne
31 Octobre 2014
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C'est quelque chose que je lis souvent à propos des parents pour mal de choses différentes et c'est un truc que je ne comprends absolument pas. Le mec bourré qui tue quelqu'un en voiture n'a pas l'intention de tuer ou de clouer quelqu'un sur un fauteuil roulant pour le reste de sa vie,ça change quoi concrètement? Je suppose que tu me répondras que l'impact d'une claque n'est pas aussi dramatique. Certes. Cependant,comme je l'ai déjà raconté sur ce sujet,ma meilleure amie m'a raconté qu'une de ses connaissances avait donné une claque à son gamin qui lui avait percé le tympan par exemple. Est-ce que c'est ce qu'elle voulait? Bien sûr que non. Est-ce que ça change quelque chose au fait qu'il avait le tympan percé? Non plus. Elle était désolée et je ne serais pas étonnée si elle n'avait plus jamais frappé qui que ce soit après mais ça ne change pas grand chose aux conséquence. C'est bien gentil qu'on n'a pas l'intention de faire mal mais quand on utilise un geste violent,on sait qu'il va causer de la douleur.
+1000.
J'ajouterai aussi que, la claque et la fessée étant des gestes violents, il est normal que l'enfant cherche à les esquiver, et iel peut aussi se faire mal comme ça (ma soeur s'est déjà cogné la tête contre un mur en voulant esquiver une baffe parentale). Moi personnellement je ne voudrais pas prendre le risque que mon enfant se blesse, que ce soit en le blessant moi directement ou en lui faisant suffisamment peur pour qu'iel fasse des gestes brusques au risque de se blesser.
 
12 Octobre 2014
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@La femme de Frank oui en effet on en revient à cette culpabilisation car en effet, comme tu le dis, le fait de mettre sur un même plan un enfant battu et une gifle, ça peut choquer beaucoup de gens et ca participe à une certaine diabolisation, je trouve.
(au passage, je ne suis pas si sûre que les cas graves de maltraitance soient si rares que ça; les chiffres du 119 enfance maltraitée sont plutôt préoccupants, même, je trouve).
Du coup, comme tu le proposes, je trouve qu'il vaut mieux employer un autre mot, voire même "acte maltraitant" pourquoi pas, vu qu'on distinguerait l'acte du caractère de la personne.
"maltraitance" est je trouve trop rattaché à la nature de la personne qui maltraite; quand on dit "c'est de la maltraitance, quelque part on dit "vous êtes maltraitante/violente, vous êtes un/e monstre".
Que ça n'enlève pas la violence de l'acte, ok, mais c'est le fait de plus ou moins faire le rapprochement avec les violences graves qui pose problème, je trouve.

De même, je pense aussi qu'il faut faire une différence entre une situation exceptionnelle où le parent va réagir au quart de tour sous le coup de l'émotion, et une gifle sciemment donnée "de temps en temps". Là aussi je trouve qu'il y a une différence.
Je trouve que par exemple, dans le cas où un parent trouve son enfant en train d'agiter un cutter lame ouverte devant le visage de la petite soeur, certes le gifler n'est pas la meilleure des réponses, mais je trouve très sévère de ne voir aucune circonstance atténuante dans ce genre de situation exceptionnelle où le parent sera certainement sous le choc et aura réagi sous le choc.

De même qu'entre adultes, où on est censé se maîtriser, il y a également des situations où on peut réagir sous le choc, notamment quand il s'agit d'une réponse à une violence qui nous a été faite au préalable (comme pour moi qui ai giflé ma mère au quart de tour juste après qu'elle m'ait frappé avec un porte-bagage en fer - même si je l'ai regretté ensuite, ou encore l'affaire de la chemise déchirée du DRH d'Air France par des employés excédés (notamment ceux ayant des familles) par les licenciements dans une France ravagée par le chômage et la crise ).

Nous ne sommes pas des machines, et parfois, nous pouvons craquer. Refuser de l'envisager, je trouve que ca revient à refuser notre condition d'être humain. On ne peut pas éradiquer la violence. Pour ma part, je trouve plus sain d'essayer de la réduire au maximum tout en acceptant qu'elle existe et que ça fait partie de ce monde, plutôt que d'espérer vouloir l'éradiquer.

Je veux dire, pour moi, tout est violence en ce monde.
Refuser de reconnaître des formes de violence ou encore les minimiser, c'est de la violence (et dieu sait que beaucoup de gens font ça tous les jours). Parler mal, c'est de la violence. Restreindre des libertés, c'est de la violence. Dire que les goûts ou les opinions de quelqu'un sont mauvais c'est de la violence. Contredire quelqu'un, c'est une forme de violence. Signaler les défauts de quelqu'un, c'est de la violence (ne rien dire serait aussi une forme de violence, d'ailleurs, quand on y réfléchit).
Dans ce cas, je ne connais absolument personne qui n'a jamais été violent/e dans sa vie.
Donc vouloir éradiquer la violence, ça va être difficile; tout ce qu'on peut faire, c'est faire de son mieux pour la réduire au maximum, je trouve...

Et je trouve souvent cet argument dans plein de débats (le viol, la maltraitance, le racisme et autres), comme quoi si on n'a pas de mauvaises intentions, on n'est pas coupable. Mais je comprends pas. Des personnes, au XIX°, croyaient sincèrement que le martinet ou le fouet après chaque bêtise, c'était bien. Tu ne penses pas que c'est de la maltraitance ?
C'est bien gentil qu'on n'a pas l'intention de faire mal mais quand on utilise un geste violent,on sait qu'il va causer de la douleur.

Le fait d'avoir recours à ces "méthodes" et ne pas avoir la présence d'esprit de se dire que c'est violent, c'est sûr qu'on peut se poser des questions.
Mais ce qui nous a mis dans le crane que c'était "normal" et que ce n'était pas une violence, c'est la société.
Doit-on considérer comme coupable une personne qui agit selon une manière que la société trouve "normale"?
Ce que je voulais dire avec l'exemple de la vaccination auparavant, c'est qu'il y a tellement de choses qu'on pourrait trouver "normales" et qui pourtant peuvent être déclarées comme violentes.
Autre question qui fait des ravages : allaiter son gosse pendant plusieurs années (comme on le voit aux USA) : violence ou pas violence?

On peut prendre n'importe quelle question et redouter qu'un jour, on pense que ça sera de la violence.
La question derrière est : peut-on accuser quelqu'un de ne pas en avoir eu conscience d'une violence et de l''accuser de l'avoir perpétrée sans aucune considération quant au contexte sociétal?
Je comprends très bien qu'une violence doit être condamnée, mais est-ce parfaitement juste de condamner quelqu'un qui n'avait pas conscience de la violence qu'il/elle commettait (notamment parce que la société considérait que ce n'était pas de la violence)?
Personnellement, avant d'accuser la personne qui a agi, c'est la société pour moi, la première responsable des violences vu que c'est elle qui considère ce qui est normal ou pas, ce qui est violent ou pas.

Je n'ai jamais demandé à condamner sans appel. J'ai juste rappelé le fait qu'en aucun cas la violence physique/verbal me paraît constructive. Que ça peut arriver (malheureusement), un parent reste un être humain et pas un super-héro, personne n'est à l'abris de péter un cable un jour, mais qu'il faut que ça soit reconnu comme tel: avoir recours à la violence pour l'éducation de ses enfants, même en épisode isolé, est un dérapage, une perte de contrôle.

Là je suis d'accord.
 
L

La femme de Frank

Guest
@jorda
tout ce qu'on peut faire, c'est faire de son mieux pour la réduire au maximum, je trouve...
Bah c'est pas notre visée là ? C'est exactement ce qu'on essaye de faire.
Seulement quand on veut progresser sur des questions sociales à mon avis il faut être idéaliste et ambitieux, le relativisme ou le fatalisme (comme de dire que tout est violence) revient juste à faire du sur place ou le minimum syndical.

Le problème c'est qu'il y a un déséquilibre évident. Les adultes se mettent bien moins de claques entre eux que les adultes sur les enfants. Il y a une condamnation admise de l'usage de la violence physique en générale, même de plus en plus sur les animaux, mais le cas où elle est le plus acceptée et légitimée c'est envers les enfants.
Tu parles de choc, et je vais me répéter mais même après un choc, ou après avoir subi une violence symbolique, ou je ne sais quoi d'autre, les cas de violences physiques entre adultes restent mineures. Ce sur quoi il faut s'interroger c'est pourquoi donner une claque à un enfant est resté un réflexe premier, alors qu'il ne l'est plus dans aucune autre situation. Et la réponse est d'autant plus effrayante, que c'est parce que nous sommes en position de domination. On a pu croire donc à tort que si l'enfant arrêtait de faire une chose après une claque, c'est parce qu'il est éduqué, alors qu'en réalité il est simplement gouverné par la peur. Il faut se débarrasser de ces réflexes et cela ne passera que par la dénonciation ferme de toutes les formes de violences. Ça me semble limpide non ? :hesite:

Et il faudrait arrêter deux secondes de se focaliser sur les parents. Ça ne nous intéresse pas de juste critiquer les parents, on ne se préoccupe pas d'eux mais de la protection des enfants, on ne prends pas un malin plaisir à s'indigner contre eux, on dit juste que la violence est intolérable, inutile et peut faire de gros dégâts. Et qu'il faut changer les choses en conséquence. D'un côté on a des êtres en développement, vulnérables et dépendants et de l'autre leurs responsables et protecteurs, et on se soucie plus du jugement populaire sur les actions de ces derniers (jugement populaire qui est jusqu'à présent à 70% en leur faveur d'ailleurs) que des potentielles conséquences d'actes violents sur ces premiers, du climat que cela instaure dans la relation et de l'image que cela renvoie globalement à la société, vraiment ? Franchement faut être déconnecté de la réalité pour autant s'acharner à vouloir à tout prix préserver une image de parent idéal au détriment du bien-être de l'enfant. Si vous aimez hiérarchisez les violences, hiérarchisez donc d'abord l'importance entre votre ego et ce bien-être là.
 
Dernière modification par un modérateur :
1 Avril 2012
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Le fait d'avoir recours à ces "méthodes" et ne pas avoir la présence d'esprit de se dire que c'est violent, c'est sûr qu'on peut se poser des questions.
Mais ce qui nous a mis dans le crane que c'était "normal" et que ce n'était pas une violence, c'est la société..

Et c'est qui "la société" ? Est-ce que ce ne serait pas aussi nos parents qui ont usé sur nous de violences physiques, nous témoignant par là-même leur supposée normalité ?
Et à un moment, est-ce qu'être un citoyen éclairé, c'est pas aussi s'interroger sur ce qui est communément admis et définir sa position à soi ?

Là, justement, la loi nous dit "ce n'est pas normal". Elle nous dit "c'est une violence". Dans quelques années, il sera admis que ce n'est pas normal. Du coup, pourquoi est-ce que cette loi n'est pas unanimement saluée sur ce topic ? Jamais un topic ne m'aura autant tordu les boyaux que celui-ci, c'est franchement dur de lire autant de personnes expliquer/rationnaliser/défendre le droit à l'usage de la violence sur des enfants....

Doit-on considérer comme coupable une personne qui agit selon une manière que la société trouve "normale"?.

OUI. A moins qu'on considère que les auteurs de violence faites aux femmes ne sont pas coupables parce que c'est la faute de "la société" sexiste.
Il y a évidemment des choses à déconstruire dans ce qui est socialement admis, parce que bien sûr ça favorise certains passages à l'acte. Mais ça ne peut pas dédouaner une personne de la responsabilité des actes dont elle est l'auteur.
 
20 Avril 2015
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Autre question qui fait des ravages : allaiter son gosse pendant plusieurs années (comme on le voit aux USA) : violence ou pas violence?
Je ne comprends pas très bien là... Je trouve ça un peu ridicule j'avoue d'allaiter quelqu'un qui n'est plus un bébé mais en quoi ça pourait être considéré comme violence?
La question derrière est : peut-on accuser quelqu'un de ne pas en avoir eu conscience d'une violence et de l''accuser de l'avoir perpétré une violence sans aucune considération quant au contexte sociétal?
Le problème,tu vois,c'est sans accuser les parents qui utilisent la violence comme méthode éducative d'être des monstres sans coeur,j'ai l'impression qu'ils sont conscients de la violence de leur geste,d'où leur volonté absolue de se justifier "c'est pour son bien" "ça ne lui fera pas de mal" "mes parents m'ont frappé et je ne suis pas devenu-e quelqu'un d'associal-e" "ça me fait plus mal à moi qu'à luielle" (je trouve l'hypocrisie de cette phrase assez terrifiante venant de parents) "faut bien que je l'éduque sinon elleil va devenir un-e sale gosse dont on ne peut rien tirer" "ça fait partie du jeu"(anecdote perso:c'est ce que mes parents disaient) "il est impossible d'éduquer un-e enfant autrement"
De même qu'entre adultes, où on est censé se maîtriser, il y a également des situations où on peut réagir sous le choc, notamment quand il s'agit d'une réponse à une violence qui nous a été faite au préalable (comme pour moi qui ai giflé ma mère au quart de tour juste après qu'elle m'ait frappé avec un porte-bagage en fer -
C'est beaucoup moins courant,il faut bien le dire et à mon sens,la raison vient du fait qu'entre adultes,on ne peut jamais savoir si on ne se prendra une beigne en retour.
Je vais revenir sur un de tes posts d'il y a un jour ou deux si tu veux bien.
Après, dans des circonstances extrêmes, je peux comprendre qu'une personne puisse dire que "elle le méritait" en reconnaissant qu'elle a fait quelque chose de très grave, genre mise en danger de la vie d'autrui ou agression d'autrui.
Je ne nie pas du tout la gravité de mettre en danger la vie d'autrui ou l'agresser mais à mon sens,non seulement ça ne justifie pas l'usage de la violence physique mais en plus,je trouve que ce n'est pas du tout approprié par rapport à l'acte commis. Sur facebook,j'ai vu une vidéo d'un mec pakistanais il me semble(non pas que ça ait de l'importance en soi mais la culture n'est pas la même) qui a abusé un chien (je ne sais plus s'il l'a violé ou "juste" frappé,je crois que j'ai occulté ce passage!) et qui en guise de "punition" a été foutu à poil dans la rue et battu. Qu'est-ce que ça change à l'abus subi par l'animal?? Ca me semble un peu facile pour le coup si c'est sa seule sanction.
Pareil,trois ados entre 12 et 15 ans qui avaient apparament commis un vol (je dis apparament parce que la vidéo ne les montre pas en train de voler). Leur sanction?? La même que le mec qui avait abusé du chien:foutus à poil devant tout le monde et battus à coup de martinet. Non seulement,il n'y avait pas de preuve visible sur la vidéo(j'espère que ce n'était pas juste au cas où!) que les garçons avaient effectivement volé quelque chose mais même s'ils avaient effectivement volé quelque chose,l'humiliation de cette "punition" me parait vraiment disproportionnée par rapport à l'acte commis. C'est dans leur culture je veux bien mais quand même....
 

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