Oui, j'ai cette impression dans certains messages. En ayant l'impression de vouloir mettre toutes formes de violence sur un même plan ("ne pas hiérarchiser la violence"; comme ça a été dit) par exemple.
"ne pas hiérarchiser la violence", ça ne veut pas dire qu'une fessée, c'est aussi grave que de rouer de coups jusqu'à la mort son enfant. Ça veut dire que la différence en intensité ne doit pas nous faire perdre de vue que toutes les formes de violence....sont des formes de violence. Ça veut dire que "personne n'en est mort" ou "mon gamin n'est pas traumatisé", ce n'est pas suffisant. Ça veut dire que les enfants battus ne sont pas une excuse à la disposition des parents qui usent de violence dite "éducative" pour se dédouaner de la responsabilité de leurs actes. Ça veut dire que "c'est pas aussi grave que si je le tapais quotidiennement/plus fort' n'est pas une réponse satisfaisante. On va pas décerner des médailles aux parents dont les coups n'ont pas tué leurs enfants, c'est ça que ça veut dire. On est loin, très très loin de la crucifixion. On est simplement du côté de la responsabilisation.
Je sais pas où tu vois, dans la société, une culpabilisation massive des parents qui usent de violences physiques sur leurs enfants....la loi est très récente et la défense de la punition physique est encore une position majoritaire. Donc je pense que jusqu'à présent, ça va, les parents faisant le choix de la violence dite "éducative" s'en sortent bien niveau culpabilité.
Je l'ai déjà dit, je suis favorable à une guidance et un accompagnement des parents de toute façon.
Mais je pense aussi qu'au regard de cette loi, les sentiments qu'elle pourrait inspirer aux parents ne sont pas pertinents. Ce n'est pas eux qu'il s'agit de protéger mais les enfants.
D'autant que tu as l'air de croire que cette violence est majoritaire le fait de dérapage survenus chez les parents les mieux intentionnés du monde. Bon, on va pas juger des intentions des gens parce qu'en fait, seules les personnes concernées y ont accès et quand tu reçois les claques, fessées, coups de martinet....ben l''intention de la personne qui l'administre n'a aucune d'espèce d'importance.
Mais l'article rappelle que 85% des parents utilisent la violence dite "éducative" pour que l'enfant apprenne, et 50% des parents usent de violence avant que leur enfant n'ait 2 ans. A mon sens, dans la grande majorité des cas, on n'est pas dans le dérapage exceptionnel qui ne se reproduira pas mais dans l'usage de ce qui est vécu comme une méthode éducative comme une autre. Comme un moyen d'obtenir l'obéissance de l'enfant qu'on ne va pas remettre en question - et d'ailleurs pour moi, voir l'éducation comme visant à obtenir l''obéissance de l'enfant est la première des maltraitances.
Du coup, dans ce contexte de violence massive, les sentiments des parents.....on n'a pas le luxe d'en faire une priorité. Je comprends que ce soit compliqué de ré-évaluer sa manière d'éduquer son enfant et le regard porté sur lui/la relation avec lui...mais c'est la seule solution.
Continuer à vouloir mettre la lumière sur les sentiments froissés des parents, c'est relativiser la violence faite aux enfants en considérant le "coût" (psychique) du changement que l'on demande aux parents d'opérer. Les parents sont des êtres humains et il convient de les traiter comme tels...mais les enfants sont aussi des êtres humains qu'il convient de traiter comme tels en leur garantissant le droit de grandir dans un environnement non-violent.
(même si je peux comprendre qu'un enfant trouvera normal d'avoir été puni pour un acte grave du genre agression ou mise en danger d'autrui - même si je suis d'accord, une gifle n'est pas la meilleure réponse).
Il n'y a aucune situation dans laquelle la gifle est la meilleure réponse.
L'agression ou la mise en danger d'autrui....honnêtement,qu'un enfant/adolescent en arrive là, ça témoigne déjà de graves carences éducatives.....
Et je ne vais pas parvenir à croire que c'est là la raison de la majorité des violences exercées sur les enfants (85% des parents - 50% avant l'âge de deux ans....).
Qu'un enfant trouve normal qu'on use sur lui de violences ne témoigne pas de la normalité desdites violences.....mais de leur violence.