Honnêtement, c'est quelque chose que je n'ai jamais dit, mais je suis anonyme, donc j'en profite : j'ai durant mon enfance ( j'ai 18ans à l'heure actuelle) été insultée (connasse, grosse conne, salope et j'en passe...)ET frappée (coups de ceinture, tiré les oreilles, les cheveux...) et puis elle (notre mère) nous prenait aussi de l'argent (bah oui, elle est pas capable de travailler pour en avoir mais peu importe ce n'est pas la question), le tout, que ce soit pour un oui ou pour un non : "mal lavé la table", "mal fait le ménage" ( moment durant lequel elle nous hurlait littéralement dessus au point d'en pleurer jusqu'à au moins nos 14 ans)... mon frère et moi sommes jumeaux (et avons la chance d'être deux), nous étions en CE2 quand ça a commencé je pense. A vrai dire, j'ai effacé de ma mémoire ma vie avant mes 8 ans, aucun souvenir. Bien sur, mon frère a pris cher comme moi. Sans oublier les inconvénients liés à la pauvreté que je subissais comme une humiliation permanente car je n'avais que de vieux vêtements de ma mère et jamais la même chose que les autres, jamais le droit de choisir, même le dessert en fait ! (haha) et bien sur, j'étais loin loin loin du quotidien de mes amis. (j'ai cru jusqu'en 3eme qu'une paire de chaussures à 10€ c'était cher.) bref, hors du temps, et très sombre, car à force de tout ça, je peux vous dire que dès que j'étais chez moi je me défoulais sur mon frère, en l'insultant aussi, en ne parlant qu'avec rage, et dehors, je souriais, on a toujours dit de moi que j'étais souriante, ça me fait bien rigoler d'ailleurs.
Je crois qu'aujourd'hui, je ne sais pas si c'est moi qui exagère, ou si je raconte qqch de réel, et j'ai commencé à m'épanouir au lycée, pas avant, c'est à 15/16 ans que j'ai commencé à comprendre la vie, à comprendre le fonctionnement des autres, à me rendre compte, que quand même, c'était vraiment bizarre chez moi...mais qui sait si je dis vrai ou si je vois tout en noir à la base ? même pas moi. Le fait est que je pense que vers cet âge, j'ai commencé à réaliser, et à analyser les évenements qui m'entouraient. J'ai commencé, je dis bien commencé, à comprendre quand les uns et les autres m'insultaient ou me taquinaient. Car avant, je n'arrivais pas à faire la différence, et il m'a fallu énormément de temps pour le comprendre et réussir à mettre telle ou telle phrase dans un camp.
Le fait est que, apparemment, ma mère était battue par mon "grand-père". Et elle n'a pas fait mieux que ses parents malheureusement. Aujourd'hui, j'ai certainement besoin de voir au psy, de pleurer, de hurler et de tout raconter, car je n'ai jamais été aussi précise dans ma description. MAIS mes amis m'ont bcp aidée (pouce vert aux amis, qu'on peut CHOISIR eux), même s'ils ne savent que très grossièrement ce que j'ai vécu ( mère sévere et pour 2 plus intimes "mère sévere et insultante, qui oblige à faire le ménage" un point c'est tout) ils m'ont toujours soutenue, aujourd'hui, nos liens sont forts.
je précise que nous étions battus toujours pour une raison, pas valable certes, mais elles ne nous frappait pas pour se défouler, et paradoxalement, nous faisait plaisir de temps en temps, et essayait de faire de bons plats, cuisinaient beaucoup... j'ai appris qu'elle est anorexique boulimique il y a un an, depuis ses 22 ans, donc cuisine oblige... non, nous ne nous en sommes jamais rendu compte, tellement nous étions aveugles, isolés.
Je ne comprends toujours pas pourquoi un tel paradoxe ? pourquoi l'anorexie & la cuisine ? pourquoi nous traumatiser & nous préparer des trucs bons ?
Tout ça pour vous expliquer la situation.
Et vous dire que, j'ai peur d'avoir des enfants et de reproduire la même chose qu'elle, j'ai peur de les frapper, de leur hurler dessus, j'ai peur. J'ai peur de ne pas subvenir à leurs besoins, j'ai peur de ne pas travailler ( même maintenant, je me sens terriblement coupable quand je ne fais rien parfois), j'ai peur de ne pas pouvoir leur faire plaisir, et de les décevoir à Noël.
J'ai aussi peur qu'ils aient des réflexes de protection en passant devant moi et qu'ils ne profitent pas de leur enfance comme les autres, j'ai peur de leur faire du mal, de les isoler. J'ai peur de reproduire exactement le même schéma.
Et je trouve ça triste, mais je n'y peux rien...
mon avis, c'est qu'une tape sur la main, ça peut aller, mais jamais, ô grand jamais il ne faut aller plus loin...
Mais comme vous dîtes, les enfants "battus" reproduisent le schéma, qui dit que je ne ferai pas pareil ?