Hello,
Ton témoignage m'a vraiment perturbé et, en fait, assez énervé. Avant d'argumenter, je voudrais préciser que je ne parle que de la personne qui, selon moi, surgit de ce texte. Peut-être celui-ci est-il incomplet ou ais-je mal interprété. Que la mademoiselle ne se sente en aucun cas insultée, ce n'est ni le but ni la manière.
Tout d'abord, j'ai carrément tilté avec le début de la relation: elle a 15 ans, il en a 4 de plus (donc 19), ils ont couché ensemble. Pour moi, ça fait des sirènes dans la tête avec "détournement de mineurs" en lettres rouges. Mais passons ça, soit.
Pour la forme, "Après, je peux comprendre que ma situation soit choquante, voire énervante pour certains adultes qui n’ont pas eu la possibilité d’avoir une jeunesse aussi libre" m'a passablement énervé. En mode "qui veut peut me critiquer ou être choqué, mais c'est uniquement parce qu'ils sont jaloux de pas avoir eu la possibilité". Bof. On peut avoir des raisons valables aussi.
Je trouve qu'effectivement, la décision d'habiter ailleurs relève ici d'un caprice: on est tombé amoureux, c'était inenvisageable de ne se voir qu'une fois toutes les 2 semaines, je devais trouver une solution : mes parents payent un appartement. Je trouve ça assez égoïste. Sans compter que la famille comporte peut-être plusieurs enfants: comment les parents pourront-ils assumer ce désir si tous leurs enfants l'ont ? (Et si tant est qu'il faut satisfaire tous les désirs de ses enfants et que c'est ça qui fonde leur bien-être).
Ensuite, ce témoignage me fait peur car cette madmoizelle semble coupé du monde. Le couple a dormi chez la grand-mère du copain, puis chez des amis (qui, du coup, sont sans doute majeurs et donc des amis à l'amoureux ?). Elle ne va plus à l'école et ne rencontre sans doute donc plus quotidiennement des gens de son âge. S'il s'agissait de ma fille, j'aurais peur qu'elle s'isole et ne vive qu'à travers son copain, ses amis... Et en fait, son âge. Puisqu'il s'agit là, en fait, du parcours "normal" d'un être de 19-20 ans. Une situation d'étudiant, en fait. J'ai l'impression qu'elle ne peut pas dire "mon indépendance" mais seulement "notre indépendance" (même si selon moi, il ne s'agit pas ici d'indépendance, puisqu'il n'y a pas autonomie financière, mais c'est un autre débat).
Enfin, j'aurais peur que ma fille regrette un jour : de ne pas avoir pu faire plus d'expérience, de ne pas avoir vécu pleinement son adolescence et tous les petits bonheurs et malheurs qui y sont liés, etc. Mais ça, je ne saurai jamais ce qu'il en est pour cette jeune Mad. En fait, j'avoue comparer ça à une jeune fille qui voudrait avoir un bébé à 16 ans : peut-être qu'elle ne le regrettera jamais, peut-être que ça lui bloquera des portes. Je trouve que sur les réactions générales de Madmoizelle, il y a quelque chose de schizophrénique (sans jamais juger les personnes, mais bien en jugeant la situation, hein): on crie qu'il est presque irresponsable d'avoir un enfant quand on est adolescente et on admire une adolescente qui décide de claquer école et domicile familial pour vivre sa vie avec un type qu'elle ne connait pas depuis longtemps, alors qu'il me semble qu'il s'agit du même genre de processus et de conséquences (ou en tout cas, assez similaires que pour ne pas susciter des réactions aussi diamètralement opposées).
Chère Madmoizelle du témoignage, je terminerais en te souhaitant tout le bonheur du monde et en espérant que tout ça ne t'apportera que du bon. Je ne voulais pas t'attaquer dans cette tartine et j'espère ne pas l'avoir fait. J'espère que tu seras heureuse quels que soient tes choix
(*mode maman poule : OFF*)