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ewen
Guest
johanarose;3949505 a dit :Pourquoi nos buts et nos projets doivent-ils nécessairement liés à notre travail ? Et pourquoi on doit forcément s'inventer des projets en tout genre et des raisons de vivre ? Je ne vais pas partir sur une grande tirade nihiliste, mais il faut pas oublier qu'on est là pour rien. Je ne fais pas non plus l'apologie de la dépression cependant elle est souvent associée à la lucidité : je ne vois pas l'intérêt qu'on a à se mentir et à chercher à tout prix une raison d'être. Après, si on en veut une on peut la trouver dans l'Art, les cultures d'ailleurs, que sais-je, mais pas forcément dans le travail.
Mais justement, et c'est là que je pense que l'auteure, entres autres, se trompe : arrêtez de voir le travail comme une fin en soi, parfois c'est juste un moyen ! Pour certains c'est un but, parce que ça plaît et qu'on s'y épanouit, et pour d'autres c'est le moyen d'atteindre ces buts, d'être indépendant (et c'est une forme de liberté, bien plus que de vivre en attendant la becquée d'un misérable chèque chaque mois), de mener à bien ses projets, de vivre ses passions. Dans les deux cas, le travail est quelque chose d'enrichissant et d'épanouissant (ou en tous cas, il y mène).
Tu parles de liberté, mais le mot plus juste que tu as toi-même utilisé serait indépendance. On est indépendant financièrement lorsqu'on travaille bien entendu, mais il ne faut pas parler de liberté. La seule liberté que l'on a, c'est celle d'acheter ce que l'on veut. Après je ne dis pas non plus que la liberté est atteignable ni qu'elle doit être un but pour chacun, mais associer travail et liberté c'est plutôt naïf.
L'indépendance est une forme de liberté. Et dissocier totalement les valeurs de travail et de liberté, c'est tout aussi naïf.
undefined a dit :Le travail n'est pas malsain, mais il est souvent inutile ; on pourrait produire beaucoup de choses avec une petite intervention humaine grâce aux machines, et les métiers administratifs sont ridicules. Ils survivent en se proclamant essentiels.
Alors là, je ris jaune. Tu nous raconte tout ça sur une machine qui a été conçue par quelqu'un, qui découle d'un long processus de recherches et d'avancées technologiques (commencé il y a plusieurs milliers d'années), sur un réseau qui a été conçu par quelqu'un suivant le même processus. Non seulement je crois que tu n'as pas conscience du véritable état de l'industrie (si les machines pouvaient tout faire en étant simplement contrôlées par un être humain, on ne délocaliserait pas à ce point et le cliché - pas si cliché, quelque part - du petit chinois qui fabrique des baskets n'existerait pas), mais en plus tu n'as pas conscience d'à quel point les individus qui exercent un travail si "inutile" contribuent à ton confort de vie quotidien.
Quant aux emplois administratifs, juste : mort de rire. Allez, on les supprime tous, on fait un grand feu de joie avec toute la paperasse et on rigole un coup.
undefined a dit :On peut bien sûr y trouver son bonheur, et je ne veux pas critiquer ni blesser les personnes qui aiment travailler. Cependant, ils représentent une minorité, la plupart sont plus résignés qu'autre chose.
Merci, et tu parles au nom de qui ? Comment tu peux savoir qu'une majorité est résignée à faire un travail qui lui déplaît ? Tu te bases sur quoi pour dire ça ?
undefined a dit :Tu dis que la musique et l'écriture sont toute ta vie, mais pourquoi vouloir les rendre absolument rentables ? Tu peux te lever le matin et écrire ce que tu veux sur tous les sujets qui te plaisent, rien ne t'en empêche ! Tu n'as pas besoin d'en faire un métier si c'est ta passion. Gagner sa vie de cette manière est bien si c'est ce qu'il te plait, mais je ne comprends pas cette obsession pour l'utilité et la productivité à tout prix.
Parce que ça permettrait de joindre l'utile à l'agréable, de transformer le moyen qu'est le travail en un but. Parce que si je ne m'abuse, on a encore le droit de décider de quel travail on veut exercer. De quel droit tu te permets de juger son choix ? Son envie de rendre sa passion utile et rentable ? De partager son amour de la musique avec des gens qui la liraient ?
Le travail, c'est aussi des opportunités, et ça peut être du plaisir. Désolée mais dans cet article, j'ai l'impression de lire le récit d'une adolescente (de 25 ans, et oui) en crise qui fait l'école buissonnière et qui retrouve ses amis derrière le parc pour dire que "travailler c'est vraiment trop nul". Là tu représentes, à mes yeux, un des potes de la bande.
Je connais des gens qui ont juste le bac, un boulot qu'on ne qualifierait pas au premier abord "d'enrichissant" mais qui leur convient finalement très bien. Ils assument totalement le fait de n'avoir pas fait d'études et ça leur convient très bien ainsi, et je n'ai pas l'impression qu'ils se lèvent tous les matins à 6h en râlant, bien au contraire. ça ne les empêche pas de faire ce qu'ils aiment à côté.
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