Ce témoignage fait beaucoup écho en moi, même si je ne pense pas être surdouée.
J'ai un livre à conseiller, ça s'appelle "Petit livre à l'usage des gens intelligents qui ne se sentent pas très doués" (j'ai oublié l'auteur).
Personnellement, ça a changé ma vie.
Je ne pense pas être surdouée, mais disons que j'ai un fonctionnement cérébral "atypique".
En fait, 70% de la population réfléchit avec son cerveau gauche.
Les 30% restants ont une intelligence "cerveau droit", intuitive, TRES rapide. J'en fais partie.
En gros, c'est une intelligence intuitive : on connaît la réponse, mais on sait pas pourquoi. Combien de fois, en maths, je disais "il faut faire une division", et lorsque le prof me demandait pourquoi, j'étais incapable de lui répondre... Et pourtant j'avais juste ! Combien de fois j'ai fini les phrases de mes profs de littérature aussi...
Je savais où elles voulaient en venir, mais comment je faisais, je n'en savais rien...
Les gens de ma classe me demandaient comment je faisais, et la seule réponse que j'avais à leur fournir, c'était "je sais pas". Et c'était vrai, je savais pas. Ca m'a valu pas mal d'inimitiés, on me prenait pour une fille froide, arrogante, qui voulait pas partager son savoir. Alors que je ne savais juste pas comment j'avais "deviné" la réponse.
Les personnes cerveau droit sont en général affublés de ce qu'on appelle une "surrefficience mentale" : un cerveau qui mouline en permanence, sur tout et rien.
Sur ce sujet, c'est la relaxation (exercices de respiration) qui a permis de calmer la machine.
Ca plus une hypersensibilité à son environnement, pas facile à vivre donc !
Personnellement, mon parcours de vie a fait que j'ai du apprendre à refouler cette hypersensibilité (mère dépressive, situation familiale chaotique etc). Ce n'est qu'aujourd'hui, après 4 ans de thérapie avec une sophrologue/relaxologue que j'arrive à accueillir mes émotions, ma grande empathie et mon hypersensibilité. Parce que c'est une force. Une fois qu'on arrive à gérer le flux d'informations, c'est un bonus extraordinaire.
Voilà un petit lien pour comprendre l'hypersensibilité :
(ici)
Faut aussi savoir que l'hypersensibilité, ça plus la surrefficience mentale, ça implique une très bonne hygiène de vie : il faut s'offrir de fréquents moments de repos, de "coupure" sensorielle, sinon il y a surchauffe.
Je me reconnais tellement dans ce témoignage : faire le caméléon parce qu'on se sent en décalage permanent, fréquenter des personnes plus âgées, prise de poids, soif d'absolu, très grande empathie, hyper "captation" des stimulus sensoriels, besoin de casser la routine...
L'auteure du témoignage a un sacré cocktail qui font que je comprends tout à fait son vécu. Faut savoir que les enfants qui vivent dans un environnement insécure (parents alcooliques, dépressifs, violents, inceste, etc etc) développent ce qu'on pourrait appeler un 6ème sens (je suis dans ce cas).
En fait, ces enfants ont pour nécessité absolue de capter au plus vite l'humeur des adultes présents. Dans certaines situations graves (un parent qui bat par exemple), c'est de la survie : plus vite l'enfant sait "à qui il a affaire", plus vite il peut s'adapter et "se blinder". Il développe donc une "sur-empathie", une forme d'hyper vigilance. Un peu comme le zèbre face à la lionne : si la lionne a le souffle régulier, pas de souci. Dès que la respiration de la lionne s'accélère, le zèbre détale. Il a du développer une sur-empathie lui aussi, afin de survivre.
Donc le cocktail intelligence prodigieuse, sur-empathie suite aux années passées avec des parents dépressifs, non-assistance du système scolaire (je passerais là-dessus tellement ça me met en colère
) et cette hypersensibilité inhérente à un certain fonctionnement, il y a tous les ingrédients pour que si c'est mal géré, ça se passe très mal (cf. les tentatives de suicides).
Par contre, je tenais vraiment à dire quelque chose à l'auteure de l'article (à part tout mon blabla ci-dessus
) : c'est que ce cocktail de traits de caractère, c'est une force immense. Tout ça, bien apprivoisé, ça va être un truc du feu de Dieu quand tu seras psy. Ca sera une force immense. La contre-partie, c'est qu'il faudra apprendre à bien se protéger face à la négativité que vont irradier les patients (la visualisation est très efficace pour ça). Faut pas prendre ton intelligence et ton hypersensibilité comme des boulets, ça n'en sont pas. Tu as juste un fonctionnement dit atypique (et sans être surdouée je suis à peu près dans le même cas), et ni le système scolaire ni les entreprises ne sont adaptées à un acabit comme le tien. En tant que psychologue tu vas te régaler, ce que tu avais considéré comme des boulets jusque-là vont se révéler des outils formidables, de véritables dons !
Tu vas cartonner j'en suis sûre
PS : mon Dieu j'ai écris tout ça
merci à celles qui auront le courage de tout lire !