J'ai découvert que j'étais surdouée à 29 ans — Témoignage

1 Juillet 2013
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hipp;4826124 a dit :
(Et ce qui me manque, mais vraiment, c'est un livre qui expliquerait le fonctionnement des gens "normaux". Ça, ça me permettrait vraiment de comprendre des trucs essentiels je pense. Par exemple j'ai ouvert des grands yeux en lisant "les surdoués sont en quête du bonheur absolu", parce que pour moi c'était évidement que tout le monde était en quête du bonheur absolu. Ce genre de trucs m'arrivent souvent, et j'aimerais qu'on m'explique ces choses là directement, et ne pas être obligée de les déduire en creux à partir d'explications sur les spécificités des surdoués.)

Carrément d'accord pour un mode d'emploi sur les gens "normaux", j'en rêvais déjà avant mon diagnostic, ça me permettrait de me sentir moins ""inadaptée"";)

Et au fait: WTF??? Tout le monde ne cherche pas le bonheur absolu???:eh:
 
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Réactions : Noannelle
17 Avril 2011
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Paris
colinepeyrony.com
Merci pour ce témoignage, bien écrit et bien expliqué !
Je suis contente que l'auteure ait réussi à identifier sa différence et que ça l'ait "libérée", comme elle dit.

Il y a un an de ça à peu près, quelques membres de ma famille m'ont suggéré que j'étais peut-être surdouée.
Ça m'a beaucoup surprise : je ne m'étais jamais posé la question, et je ne savais pas grand-chose de la "surdouance". C'est vrai que depuis toute petite je me sentais un peu différente, mais je n'avais jamais pensé à ça.

Je me suis donc renseignée, et j'ai trouvé que certaines caractéristiques "de base" du surdoué me correspondaient. J'en ai parlé à ma psy, et elle m'a dit que c'était une possibilité, mais qu'il fallait faire attention avec les étiquettes.

Je n'ai pas cherché à voir plus loin. C'est vrai que je me suis souvent sentie en décalage avec les gens de mon âge la plupart du temps, que j'ai toujours été très sensible et empathique, que j'ai su parler et lire très vite et que j'ai appris beaucoup de choses par moi-même, que j'ai toujours eu des facilités dans les matières littéraires et artistiques, notamment...

Mais je n'ai jamais voulu faire de test de QI. Je ne crois pas être "taillée" pour ce genre de tests ; je ne pense pas avoir le type de raisonnements adéquats pour que ce test s'avère véritablement utile dans mon cas.
Et j'avoue que je n'aime pas trop l'idée de ramener l'intelligence à un simple chiffre, même si je comprends tout à fait que l'auteure ait voulu le passer pour effacer ses derniers doutes ! :)

Idem, j'ai du mal avec le mot "surdoué" : ça signifierait "plus doué que doué", donc ça établit une comparaison avec l'intelligence des autres. Hors, comme l'a très bien écrit l'auteure dans l'article, c'est une "intelligence différente", et non "supérieure".
Je sais qu'il y a d'autres termes, comme "haut potentiel" (bof...), ou bien "drôle de zèbre" – référence au fameux blog sur la surdouance...

Mais bon, je me méfie des étiquettes. Elles peuvent aider à identifier un problème, à mettre des mots sur quelque chose, mais elle peut aussi enfermer.
Je pense qu'il est important de savoir se montrer souple avec ces termes... Un seul mot n'est pas notre identité, et je pense qu'on se sent encore plus libre si on choisit aussi de s'en détacher, sans pour autant l'ignorer.

Donc j'ignore si je suis surdouée ou non (je le suis peut-être un petit peu), mais je vis bien sans le savoir, personnellement. Je ne ressens pas spécialement le besoin de faire un test – même si parfois je me pose des questions, qui parfois sont un peu vaniteuses, je dois le reconnaître.
 
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Réactions : Yoow
27 Août 2012
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kiwazetminus.fr
lolatebas;4826155 a dit :
Je me pose également la question de savoir si je suis surdouée (émissions vues & articles lus me confortent dans mon questionnement) mais je n'ose pas faire le test de QI. J'ai trop peur que ce ne soit pas le cas. Car cela voudrait dire que je me suis fait des films & je n'ai jamais réussi à digérer un échec. Sans parler du fait que je me sentirais à nouveau perdue...
Pour celles et ceux qui hésiteraient à consulter pour se faire diagnostiquer, je dirais, foncez !!!
C'est un cheminement à parcourir, on se pose plein de questions, on hésite, on a peur mais c'est normal.
Et dans le cas d'un résultat "négatif", eh bien ça ne l'est pas forcément, il faudra peut-être chercher ailleurs mais on aura quand même avancé dans son questionnement.
Et dans le cas d'un résultat positif, on aura sûrement d'autres questions, des choses à apprivoiser, mais c'est le point de départ d'un autre travail sur soi. Dans mon cas, je peux déjà dire que ça m'a permis de faire la lumière sur certains points de mon passé, et également de mieux comprendre mon fonctionnement et celui de certains membres de ma famille aussi. Je sais que j'ai encore beaucoup de choses à améliorer, mais en quelques semaines à peine, cela m'a beaucoup apaisée.
 
14 Octobre 2013
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i-love-you;4825753 a dit :
brifon;4825644 a dit :
Ce témoignage fait beaucoup écho en moi, même si je ne pense pas être surdouée.

J'ai un livre à conseiller, ça s'appelle "Petit livre à l'usage des gens intelligents qui ne se sentent pas très doués" (j'ai oublié l'auteur).
Personnellement, ça a changé ma vie.

Je ne pense pas être surdouée, mais disons que j'ai un fonctionnement cérébral "atypique".
En fait, 70% de la population réfléchit avec son cerveau gauche.
Les 30% restants ont une intelligence "cerveau droit", intuitive, TRES rapide. J'en fais partie.

En gros, c'est une intelligence intuitive : on connaît la réponse, mais on sait pas pourquoi. Combien de fois, en maths, je disais "il faut faire une division", et lorsque le prof me demandait pourquoi, j'étais incapable de lui répondre... Et pourtant j'avais juste ! Combien de fois j'ai fini les phrases de mes profs de littérature aussi...
Je savais où elles voulaient en venir, mais comment je faisais, je n'en savais rien...
Les gens de ma classe me demandaient comment je faisais, et la seule réponse que j'avais à leur fournir, c'était "je sais pas". Et c'était vrai, je savais pas. Ca m'a valu pas mal d'inimitiés, on me prenait pour une fille froide, arrogante, qui voulait pas partager son savoir. Alors que je ne savais juste pas comment j'avais "deviné" la réponse.

Les personnes cerveau droit sont en général affublés de ce qu'on appelle une "surrefficience mentale" : un cerveau qui mouline en permanence, sur tout et rien.
Sur ce sujet, c'est la relaxation (exercices de respiration) qui a permis de calmer la machine.
Ca plus une hypersensibilité à son environnement, pas facile à vivre donc !
Personnellement, mon parcours de vie a fait que j'ai du apprendre à refouler cette hypersensibilité (mère dépressive, situation familiale chaotique etc). Ce n'est qu'aujourd'hui, après 4 ans de thérapie avec une sophrologue/relaxologue que j'arrive à accueillir mes émotions, ma grande empathie et mon hypersensibilité. Parce que c'est une force. Une fois qu'on arrive à gérer le flux d'informations, c'est un bonus extraordinaire.
Voilà un petit lien pour comprendre l'hypersensibilité :
(ici)

Faut aussi savoir que l'hypersensibilité, ça plus la surrefficience mentale, ça implique une très bonne hygiène de vie : il faut s'offrir de fréquents moments de repos, de "coupure" sensorielle, sinon il y a surchauffe.

Je me reconnais tellement dans ce témoignage : faire le caméléon parce qu'on se sent en décalage permanent, fréquenter des personnes plus âgées, prise de poids, soif d'absolu, très grande empathie, hyper "captation" des stimulus sensoriels, besoin de casser la routine...

L'auteure du témoignage a un sacré cocktail qui font que je comprends tout à fait son vécu. Faut savoir que les enfants qui vivent dans un environnement insécure (parents alcooliques, dépressifs, violents, inceste, etc etc) développent ce qu'on pourrait appeler un 6ème sens (je suis dans ce cas).
En fait, ces enfants ont pour nécessité absolue de capter au plus vite l'humeur des adultes présents. Dans certaines situations graves (un parent qui bat par exemple), c'est de la survie : plus vite l'enfant sait "à qui il a affaire", plus vite il peut s'adapter et "se blinder". Il développe donc une "sur-empathie", une forme d'hyper vigilance. Un peu comme le zèbre face à la lionne : si la lionne a le souffle régulier, pas de souci. Dès que la respiration de la lionne s'accélère, le zèbre détale. Il a du développer une sur-empathie lui aussi, afin de survivre.
Donc le cocktail intelligence prodigieuse, sur-empathie suite aux années passées avec des parents dépressifs, non-assistance du système scolaire (je passerais là-dessus tellement ça me met en colère :bomb:) et cette hypersensibilité inhérente à un certain fonctionnement, il y a tous les ingrédients pour que si c'est mal géré, ça se passe très mal (cf. les tentatives de suicides).

Par contre, je tenais vraiment à dire quelque chose à l'auteure de l'article (à part tout mon blabla ci-dessus :shifty:) : c'est que ce cocktail de traits de caractère, c'est une force immense. Tout ça, bien apprivoisé, ça va être un truc du feu de Dieu quand tu seras psy. Ca sera une force immense. La contre-partie, c'est qu'il faudra apprendre à bien se protéger face à la négativité que vont irradier les patients (la visualisation est très efficace pour ça). Faut pas prendre ton intelligence et ton hypersensibilité comme des boulets, ça n'en sont pas. Tu as juste un fonctionnement dit atypique (et sans être surdouée je suis à peu près dans le même cas), et ni le système scolaire ni les entreprises ne sont adaptées à un acabit comme le tien. En tant que psychologue tu vas te régaler, ce que tu avais considéré comme des boulets jusque-là vont se révéler des outils formidables, de véritables dons !
Tu vas cartonner j'en suis sûre ;)

PS : mon Dieu j'ai écris tout ça :yawn: merci à celles qui auront le courage de tout lire !

Bonjour, merci pour ton témoignage.

Pourrais-tu expliquer un peu ce que tu as fait avec la relaxologue/sophrologue? Est-ce que tu penses que des bouquins pourraient aider en attendant?

Merci d'avance.

Coucou !
J'ai rencontré cette sophrologue/relaxologue (j'écrirais SR désormais) via mon médecin traitant. J'étais en dépression, je ne voulais pas de médicaments.
Au début, à cause de mon cerveau qui moulinait trop vite et dans le négatif (ce qu'on appelle la surefficience mentale ou encore vagabondage cérébral), on a fait exclusivement de la relaxation.

Ca consiste en deux choses : les séances de relaxation guidées au cabinet, et les exercices à faire à la maison. Il y a différents exercices gestuels, de respiration. Le postulat, c'est que si l'esprit influe sur le corps, le corps peut influer sur l'esprit. On passe donc par le corps pour calmer le mental (et franchement, si au début on est sceptique, CA MARCHE un truc de dingue).
Dans les exercices à faire à la maison, chaque exercice cible quelque chose en particulier. On a l'air un peu con au début, mais au bout de 3 semaines, le cerveau a enregistré le bien-être, et il en redemande. Un très connu (et utilisé en yoga), c'est de respirer en bouchant alternativement une narine. On inspire par la narine gauche, on expire par la droite. On inspire par la droite, on expire par la gauche...et ainsi de suite.
Il y a beaucoup d'exercices différents, qui en général ne nécessitent aucun matériel particulier.

Au cabinet, les séances de relaxations sont plus profondes. Allongés sur un fauteuil, on est guidés par la SR, qui grâce à un certain nombre de techniques, fait rentrer le cerveau en ondes Alpha (je sais que ce mot fait peur, mais on approche de l'hypnôse). Selon ce qu'il y a à travailler (stress avant un examen, dépression, trouble physique grave, douleur, etc), la relaxation n'est pas la même. Ca peut être des visualisations très centrées sur le corps (imaginer une lumière bleue passer par le nez jusqu'au cerveau par exemple) aussi bien que des choses plus... "spirituelles" (?), genre imaginer son "soi-enfant" et lui parler.

Une fois le cerveau "calmé", on attaque ce qui va pas. L'intérêt de calmer le cerveau avant d'attaquer le vif du sujet, c'est qu'il est plus perméable, plus apaisé, il sera donc moins braqué ou sur la défensive. Chez certains, le coeur du problème, ça va être la confiance et l'estime de soi, chez d'autres ça va être des problèmes de communication au travail, chez d'autres encore ce sera un mal physique récurrent (une vertèbre qui bloque sans arrêt par exemple, ou un ulcère gastrique).

Ma SR m'a fait faire différents tests pour mieux me faire passer les infos et mieux cerner mes soucis. Premier test, on définit si je capte les informations de façon visuelle, auditive ou kinesthésique (la capacité de sentir une ambiance par exemple). Elle ne travaillera pas de la même façon avec quelqu'un d'exclusivement auditif qu'avec quelqu'un de visuel/kinesthésique.

J'ai également eu la possibilité de faire un bilan de compétences auprès de ma SR : traits de caractères, choses à travailler, centres d'intérêts, qualités. Personnellement ça m'a permis de trouver le métier de mes rêves, donc c'est tout bénèf.

Ma SR n'est pas du tout comme un psy : souvent chez le psy on vide son sac pendant 1h, et on entend raremet le psy (bien sûr ils sont tous différents). Avec la SR, selon ce qu'il y a à travailler, il y a des "devoirs" à faire à la maison (lister ses croyances par exemple), et pendant la séance, elle explique beaucoup de choses. Elle démonte nos schémas de pensées nocifs, nous pose des questions, nous explique comment fonctionne la communication, les rapports parent/enfant, tout ça tout ça...

Sinon, pour les livres, ben ça dépend ce que tu recherches, je saurais pas t'en conseiller un comme ça. Déjà j'ai pas tout lu, et puis j'ai acheté des livres qui ciblaient des choses qui ME parlaient, c'est pas garanti que ça te parle à toi.
Après, si tu as un sujet en particulier sur lequel tu aimerais des infos, peut-être que j'ai un livre à te conseiller, mais je promets rien.

En tout cas j'espère avoir répondu à ta question :)
(Oh mon Dieu pavé n°2 :shifty:)
 
13 Janvier 2011
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hipp;4826124 a dit :
Et ce qui me manque, mais vraiment, c'est un livre qui expliquerait le fonctionnement des gens "normaux". Ça, ça me permettrait vraiment de comprendre des trucs essentiels je pense. Par exemple j'ai ouvert des grands yeux en lisant "les surdoués sont en quête du bonheur absolu", parce que pour moi c'était évidement que tout le monde était en quête du bonheur absolu. Ce genre de trucs m'arrivent souvent, et j'aimerais qu'on m'explique ces choses là directement, et ne pas être obligée de les déduire en creux à partir d'explications sur les spécificités des surdoués.)

Arrêter de croire que les "gens normaux" sont un troupeau avec le même fonctionnement, déjà, ça serait déjà bien.

Scoop: les gens sont tous différents.

Visiblement cetains livres sur les surdoués dont vous parlez ici font des généralités sur les surdoués et ça a l'air de passer nickel, super, mais croire qu'on peut appliquer des raisonnements similaires à des populations, euh, mouais.

Tout ça pour dire qu'il n'y a pas un type de fonctionnement, un type d'apprentissage, un type de comportement, une manière d'être, de ressentir les choses, etc.
Et même pas deux, avec ceux des HP d'un côté et ceux des autres de l'autre.

J'ai l'impression d'enfoncer des portes ouvertes mais visiblement non, pas tant que ça :ninja:
 
16 Juin 2013
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mimi-ska;4825859 a dit :
Si certaines d'entre vous ont des pistes ou des conseils par rapport à leurs propres souvenirs d'élèves, je serai heureuse de les lire.

Bon, j'suis peut être très radicale, mais à mon avis il n'y a pas grand chose à faire. Le système scolaire est juste totalement et irrémédiablement inadapté (et à mon humble avis parfaitement révoltant), et la seule chose vraiment efficace ça serait d'en construire un totalement nouveau et différent. Il est possible de, euh, mettre quelques trucs en place pour rendre le tout moins insupportable, mais ça restera de la surface, ça ne règlera pas le problème de fond.

Je parle pour mon cas. Il y a peut être des gens qui ne le vivent pas comme ça. (Des surdoués qui s'épanouissant dans le système scolaire classique, je n'en connais pas, personnellement, et j'ai un peu de mal à l'imaginer. Mais n'étant pas omnipotente je ne nierai pas leur existence s'ils viennent soudain témoigner. =P)

Pour les trucs de surface qui peuvent aider, hum, je regarde dans mes souvenirs d'élève.
- Ne jamais les engueuler s'ils dessinent / griffonnent / gribouillent en écoutant. Ça aide à ne pas décrocher et leur interdire rend la concentration encore plus compliquée.
- Comprendre qu'ils n'ont pas accès aux mécanismes qui leur permettent de trouver la réponse, et que pour se conformer aux exigences des exercices scolaires, il ne faut pas tant leur expliquer comment parvenir à la solution que comment justifier cette solution de façon intelligible et convaincante. Concrètement, ne pas leur dire d'un ton péremptoire "si tu ne peux pas expliquer c'est que tu ne sais pas", mais leur faire comprendre l’intérêt d'une justification et leur apprendre à la construire.
- Expliquer les conventions qui paraissent évidentes. Toutes.
- Leur dire de ne jamais penser, devant une question, "nan ça peut pas être ça, c'est trop évident". Les surdoués perdent toujours des points à cause ça à un moment de leur scolarité.
- Si c'est possible, leur éviter les blancs, par exemple après un exercice qu'ils ont fini plus vite que les autres. J'ai de bons souvenirs d'une classe de primaire où je pouvais lire des bouquins à disposition quand j'avais fini mes trucs avant tout le monde. C'était cool. (L'ennui est le pire fléau d'un surdoué à l'école.)
- Ne pas les laisser partir des heures dans du hors sujet sans réagir, pour leur dire à la fin que tout ce qu'ils ont fait ne sert à rien. C'est cruel.
- Pourquoi ne pas essayer de tirer partie de l'énorme force de travail dont font preuve les surdoués quand ils sont intéressés et motivés ? Ca peut bien marcher avec les fonctionnements par projets. (Moi j'avais carrément parfois honte vis à vis de mes camarades de classe de l'enthousiasme que j'avais pour certains trucs/exposés, parce que ça fait fayot. Pour mon TPE, par exemple, j'ai eu l'énorme chance de pouvoir choisir la chimie et l'art plastique comme matières, j'ai été à fond dedans, j'ai beaucoup bossé, j'ai adoré, j'ai appris plein de trucs, et on a eu 19, et comme pour une fois j'avais réellement fourni un effort, j'en suis très fière.)
- Ne pas leur dire constamment "tu verras ça l'année prochaine / dans trois ans / dans dix ans si tu fais telles études". Alors oui j'imagine bien qu'un instit ne peut pas se permettre de partir dans un exposé sur la physique des particules en CE2, mais essayer de garder un temps ou les digressions sont possibles, et surtout l'orienter vers un moyen de répondre à sa question en autonomie à chaque fois que c'est possible me semble la meilleure chose à faire (tu peux lire tel livre, aller sur tel site, demander à telle personne). Ne pas hésiter à dire "je ne sais pas", de toute façon il le sait déjà et une réponse évasive pour cacher une lacune lui fera perdre toute estime pour les profs, et surtout ne pas bâcler une réponse incomplète juste histoire qu'il lâche l'affaire (j'ai le souvenir d'un prof qui m'avait fait le coup, je lui en veux encore).
- Laisser un espace d'expression à la créativité, la pensée en arborescence, l'originalité - en gros, un moment où le hors sujet n'est pas sanctionné mais carrément valorisé. Ça permet de souffler.
Et puis quelques souvenirs plus spécifiques :
- En math (et aussi : en physique-chimie, en grammaire), les exercices d'application reviennent à faire 5 fois (en moyenne) la même chose de la même façon. Quand on a compris c'est extrêmement chiant, ennuyeux et répétitif, quand on a pas compris c'est angoissant et dévalorisant parce que ça n'aide pas du tout à saisir le truc qui nous échappe. En revanche, j'ai un excellent souvenir d'un instit qui commençait chaque nouvelle notion par un exercice de recherche (non noté) pour lequel on n'avait aucune méthode prémâchée, et pas non plus de développement précis à suivre - en gros il fallait trouver une solution de la façon qu'on voulait, pas pondre une démonstration normée. C'était très stimulant (et en plus ça cassait un peu les habitudes de la classe parce que ça arrivait souvent que le "cancre" trouve une solution innovante alors que l"'intello" n'avait pas d'idée).
- En histoire-géo, recopier les titres du chapitre sur une feuille à part et observer la façon dont le plan s'articulait me prenait environ 10 minutes et me faisait gagner 5 points (sur 20) au contrôle.
- Pour la dissertation, avec une méthode rigide, c'est plus facile de rester centré sur le sujet et de construire un plan qui tient la route, je trouve.

Bon, bé, c'est tout pour l'instant, mais j'suis sure que je pourrais en trouver encore plein d'autres. On constatera que le sujet me tient à cœur. Et je m'excuse pour le pavé. x)
 
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Réactions : Yoow et Noannelle
23 Août 2011
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Merci pour ce témoignage ...

J'ai été testée à 17 ans, installée dans un mal être depuis plusieurs années. J'ai faussé le test en bloquant totalement sur la partie "logique" et mathématique. Le résultat du test a été que j'avais un QI parfaitement dans la moyenne, et que j'avais une maturité de pensée abstraite qui ne collait pas à ma maturité affective et sociale.

Aujourdui je sais que je suis hypersensible à l’extrême, que je touche les limites de près (borderline). Je souffre de problèmes alimentaires et d'un mal être qui c'est chronicisé.

Mais je sais aussi qu' au fond de moi que quelque chose "va trop vite" , comme un poid qui ferait pencher la balance d'un coté ou de l'autre. Je lis à la vitesse de l'éclair depuis mon plus jeune age et j'ai une soif de connaissance insatiable. C'est ce qui me sauve mais suppose une demande et une exigence permanente, vis à vis de moi même et vis à vis des relations que je peux avoir avec les autres. J'avale littéralement les mots. Mais je bloque toujours sur les chiffres. Aujourdui je sais qu'ils sont liés aux émotions...

Personne n'a pu croire au collège qu'une élève aussi médiocre puisse avaler un texte en trois minutes, j'ai commencé à me torpiller dès la 5 ème et ensuite ça n'a été qu'un désintérêt de tout, même de ce que j'aimais le plus. J'ai continué à apprendre, mais seule, ce qui au yeux de l'éducation nationale ne valait pas grand chose. Je n'ai pas brillé au brevet ni au bac, j'ai compensé, simplement compensé pour les avoirs.

Aujourdui je navigue entre mes troubles et les hôpitaux. Je suis sous antidepresseurs, qui me maintiennent dans un état psychique "stable", disons que c'est un peu moins le chaos dans ma tête... juste un peu... mais j'ai toujours l'impression que personne ne me comprend. J'ai ce besoin maladif qu'un jour quelqu’un sache instantanément ce que je veux exprimer, ce que je ressent. Autant vous dire que je suis souvent désemparée, en détresse et demande affective permanente...
 
11 Juillet 2014
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Wahoo c'est fou mais en lisant ton histoire, j'ai eu un peu l'impression de lire la mienne, traitements, médicament, TS, décalages, le cerveau qui bouillonne constamment, hypersensibilité, forte empathie, tout prendre à coeur, être impliquée émotionnellement, psychiatres qui ne servent à rien à part te ramollir le cerveau ... même la mononucléose !!!!

J'ai mis longtemps à trouver mon équilibre, j'ai 27 ans, et ça fait seulement 2 ans que je suis heureuse et épanouie. C'est en trouvant ma voie, dans le graphisme et l'illustration, en m'y jetant à corps perdu dedans que j'ai réussis. Je ressent toujours ce décalage aujourd'hui mais je fais avec ^^

Peut être que j'irai faire un test de QI, mais en lisant ton histoire, qui a totalement résonné en moi, je me dis que je pourrais avoir un résultat similaire au tiens ;)
 
19 Mai 2014
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deetz;4826673 a dit :
Mais ça on devrait l'appliquer à tous les enfants. Les non-surdoués aussi ils s'ennuient, ils ont envie de faire autre chose à la fin d'un contrôle, ils ont envie de dessiner etc.
(ou alors je vais moi aussi découvrir que je suis surdouée :cyclope:)

Oui, je suis d'accord, je pense que ce n'est pas parce qu'on est "surdoué(e)" qu'on doit penser que des "non-surdoués" ne peuvent pas être concernés...

Personnellement, je hais viscéralement ce mot. :fear:C'est quelque chose dont je déteste parler. Ça ne veut rien dire, "je suis surdoué(e)", notamment à cause de toutes les idées véhiculées (ex. les surdoués ont du mal à l'école parce que ce qui semble évident à des gens ne l'est pas forcément pour eux. Oui bah c'est peut-être aussi le problème des gens qui considèrent une seule manière étroite de raisonner, et qui l'appliquent de cette manière là aux élèves sans prendre en compte leur individualité. Je n'ai jamais eu aucun problème à l'école, loin de là, et pourtant..), et parce que ça fait comme si on était une espèce à part.
Surdouée par rapport à quoi ? Ce n'est pas pratique d'être comme ça (ex. doute persistant, très fort et permanent de tout, notamment de ses capacités). Ce sont juste les manières de penser qui sont différentes ; et encore, même entre deux personnes comme ça, on a des manières différentes d'être et de penser. Je déteste cette sensation (que j'imagine peut-être, mais que ressens péniblement), que j'ai quand j'entends par hasard des bouts d'émission (coupée très vite), que les surdoués sont une espèce de caste, de club, ou pire, parfois, une chose curieuse.

J'imagine que ça permet aux gens de pouvoir se mettre dans des cases, pour simplifier et trouver une explication à leurs différences, mais je n'aime pas cette manière d'être "clivée". Je déteste les étiquettes. On est des personnes ordinaires.

En conclusion, je ne m'assume absolument pas, hihihi. Peut-être s'agit-il peut-être plutôt d'une question d'opinion de soi et de jugement des autres, cela dit. Toutefois, même si je hais (je vous promets que je ne suis pas si haineuse d'ordinaire, c'est ce mot qui me gniiiii) je vous encourage à ne pas faire de même, si ça vous aide à vous définir, n'hésitez pas à tirer les choses au clair. (mais les tests sont ennuyeux, vous serez prévenues, hihihi).
 

Lullabye

Ambassadrice de Ville
25 Novembre 2013
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Second article sur le sujet qui me fait écho sur mon propre vécu, ma propre personnalité. Et je sais que finalement me demander si je suis pas surdouée c'est pas un questionnement récent, c'est un questionnement qui date de l'enfance. J'ai sauté une classe, failli en sauter une seconde, j'ai toujours eu des facilités d'apprentissage, et au final pendant mon enfance ma famille m'a toujours donné le sentiment que j'étais "plus intelligente que la moyenne".
Et ce genre d'articles me rappelle ce sentiment là, et cette question qui n'a jamais eu de vraie réponse. Au final, évidemment, je me demande si je suis pas vaniteuse, si c'est pas juste pousser par un désir d'être différente, un peu "exceptionnelle" ; et si pendant l'enfance c'était pas le désir de ma famille que je sois comme ça :hesite:.

Quand j'aurais les moyens je passerais le test, juste pour être fixée. Je déteste le doute. (D'ailleurs si certaines d'entre-vous ont de bons psys à recommander sur Paris qui font passer le test du QI et s'y connaissent un peu en douance, ma boîte à mp est ouverte :fleur:)
 
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Réactions : Yoow
24 Août 2007
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Bravo pour ce beau témoignage.
Je ne suis absolument pas concernée car pas du tout surdouée, mais je suis hypersensible et je suis très étonnée de voir autant de similitudes entre la surdouance et l'hypersensibilité.
Encore plus étonnée que dans le cas d'une surdouance, l'hypersensibilité soit jugée comme un simple "signe", alors que pour moi, être hypersensible, ce n'est pas un trait de caractère ou un signe particulier, c'est vraiment un "état d'être" à part entière.
Du coup, je suis vraiment confuse.
J'ai plus l'impression que l'auteure du témoignage est surdouée ET hypersensible, et non pas que son hypersensibilité résulte de sa surdouance (mais vu que j'y connais rien en surdouance, il y a de très fortes chances que je sois en train d'écrire n'importe quoi :lunette:).
Ce commentaire était tout à fait inutile.
 

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