J'ai testé pour vous... être dépressive

20 Septembre 2013
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Toulouse
je vais sans doute apporter un témoignage contradictoire, mais devant cette ovation aux médicaments je me permet de réagir parce que non.

J'ai aussi été dépressive, j'avais tout doucement commencer à déprimer un été et puis on m'avait dit "vas voir un psychiatre, toussa". Bilan de la consultation : somniferes et anxyolitiques, on se revoit dans quinze jours pour t'en prescrire d'autres, bisous bisous!

Cela a duré des mois, des mois ou grâce à cette panacée médicamenteuse j'ai eu des problèmes de mémoire, j'ai passé ma vie à dormir et à être totalement apathique.. Plus je prenais de médicaments moins ça allait, du coup ma psy me rajoutait régulièrement des doses plus fortes, jusqu'au moment ou j'ai eu le droit au fameux dépakote (préconisé pour les epileptiques ou bipolaires, you made bro'?) bwef tout cela a finit en tentative de suicide (à coup de médicaments, bisous la psy qui entre temps c'était barrée avec la certitude que j'étais quelqu'un de très stable now).

Donc on pourrait dire que j'ai juste pas eu de bol mais malheureusement je me suis donc retrouvée en centre deux mois. Avec pleins d'autres infirmiers / psychiatres hihi. Déjà pendant ma journée à l'hopital on a fait que me droguer, dès que je me réveillais on me redroguait. ça a duré deux jours à la suite de quoi on m'a transféré dans un centre provisoire ou à la place de me droguer, un psychiatre m'a dit que mes anciens médocs étaient très mauvais, qu'on m'en donnait de nouveaux. paralysie musculaire, langue gonflée, visage tordu et imbougeable, yepee. Après j'ai testé à peu près la totale, changeant régulièrement pendant 1 mois et demi d'hospitalisation. Jusqu'au jour ou j'ai dis merde parce que je sentais que j'étais pas dans mon état normal.

Résultat, j'en suis sortie deux semaines après et désormais dès que je la sens guetter, je me débrouille très bien toute seule sans ces horreurs pour la tenir à distance :d
 
15 Novembre 2013
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On peut en guérir. C'est long, souvent compliqué (plusieurs années avec des rechutes et plusieurs traitements et thérapie) mais aujourd'hui pour moi c'est du passé. Ça m'a demandé de beaucoup travailler sur moi-même et surtout de renoncer à la culpabilité pour admettre simplement que c'est une maladie et que donc il faut la soigner. J'ai pris peu de médicaments mais mon tout premier traitement m'a évité l'irréparable. Et puis il faut trouver le bon thérapeute. Pas le meilleur dans l' absolu mais celui avec lequel on a envie d'avancer. Pour moi, ça aura été le quatrième consulté après plusieurs années de hauts et de bas. C'est long, difficile, une maladie cruelle car invisible. Mais on peut la vaincre. Bon courage à toutes celles qui l'affrontent car le combat est rude. Soyez douces avec vous-même
 
19 Avril 2008
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Ah cette fameuse dépression...
Je me suis autodiagnostiquée comme dépressive il n'y a pas si longtemps.
Je suis déprimée en continu depuis 7 ans environ. Quoi qu'il arrive de bon ou de mauvais je suis malheureuse en permanence même s'il m'arrive d'avoir des moments de joie. Pour moi la vie ne vaut pas le coup d'être vécue ( une des raisons pour lesquelles je n'envisage pas une seconde le fait d'avoir des enfants). J'ai grandi en étant à la fois rabaissée et mise sous pression car je devais continuellement être la meilleure, je suis restée longtemps en couple avec ce qu'on appelle un pervers narcissique et ça m'a enfoncée dans cet état. Moi qui suit très croyante je prie souvent pour qu'il m'arrive malheur, que Dieu me suicide en gros parce que j'assumerais pas de causer à mon entourage la douleur de ma perte. Donc je ne franchis pas le pas même si c'est une réelle obsession (il ne se passe pas une semaine voire un jour sans que je veuille sincèrement être morte). Et pour un peu qu'il y aie de vraies raisons d'être malheureuse c'est toujours la cata... J'ai essayé les médicaments mais mauvaise idée pour moi, je finis la boîte en trois jours (oui je prends 10 comprimés par jour minimum, d'un coup parfois) parce que j'aime dormir plusieurs jours de suite et ne pas avoir à vivre. Dormir c'est mourir un peu dans mon cas. Il m'est arrivé de perdre 10kg en trois semaines dans ma phase hautement anxieuse. Je n'ai pas une vie pourrie mais je ne l'aime pas pour autant. J'espère mourir jeune (30 ans max) et sais pertinemment que si mes proches disparaissaient demain, j'irais les rejoindre avec un plaisir non dissimulé. Trop de haine, de misère, de cruauté, de méchanceté, médisance, toussa toussa pour me donner envie de kiffer sur terre (et pourtant j'ai le meilleur chéri du monde mais bon même ça...) A part ça j'ai jamais été suivie (à quoi bon, à part la maltraitance psychologique de certaines rencontres j'ai eu une enfance heureuse donc RAS).
Et puis je cache tellement bien mon état que ma famille pense que je suis forte psychologiquement et m'impose parfois des choses que je ne devrais pas avoir à subir (seule à être du cancer de ma mère dans la famille avec interdiction d'en parler à qui que ce soit, l'épaule pour pleurer de ma mère elle même dépressive, tampon entre les parents et pour les problèmes de famille etc etc etc) Bref je suis une grosse dépressiveeeee mais je le cache bien et je ne compte rien faire pour que ça change parce que je ne crois pas une seule seconde au pouvoir de la thérapie =)
 
17 Septembre 2012
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Je suis dépressive, moi aussi.
Un truc assez dur à affronter est le regard que la société pose sur nous. On est vus comme des gosses pourris gâté, se complaisant dans notre malheur. Quelle blague. Si je pouvais être heureuse, je le ferai, évidemment, je ne demande que ça !
Quand j'étais au lycée, mes parents, en voyant mes bras lacérés m'ont engueulée. Du coup j'ai culpabilisé. J'ai continué de plus belle à m'automutiler, sauf que cette fois, c'étais sur les cuisses ou le ventre : des parties du corps ne se voyant pas, donc. Ce n'est que lorsque j'avais 20 ans que j'ai vraiment lancé un appel à l'aide et que ma mère a compris que ça n'allait pas (ouais, mes cuisses étaient dans un état lamentable, et j'en ai encore les cicatrices). J'ai donc été prise en charge, thérapie, antidépresseur (du stablon, hein ! Un des antidépresseurs les plus  puissants). Récemment, j'en ai refait une. Les raisons sont multiples (redoublement, mes sentiments pour un de mes amis ne sont pas réciproques, et j'en passe.).
Ce genre de moments est horrible. Plus rien ne nous fait envie; Ces choses qui d'habitude nous rendent heureux ne fonctionnent même plus, et les gens à qui l'on peut se confier sont rares. En fait, même les gens là pour moi, je n'ose pas leur en parler. Peut-être par fierté ? Parce que pour moi cela signifierai avouer un échec ? Parce que je me dis que ce n'est pas grave et que ça va passer ? Pourtant lorsqu'on se fait du mal à soi-même et que l'on réfléchit tous les jours à la façon dont on pourrait se suicider, c'est que quelque chose ne va pas, non ?
 
29 Avril 2013
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C'est drôle de lire cet article à ce moment précis pour moi pck je crois que je sombre, je perds pied.

Ca fait une semaine que j'enchaine deux crises d'angoisse à la suite. Que je ne faisais jamais avant, si fortes que je pensais mourir et je me disais que si ça arrivait, je ne savais mm pas s'il s'agissait d'une grosse perte.

Je suis tout le temps triste, j'ai tout le temps envie de pleurer et je ne sais mm pas pourquoi.

J'ai l'impression de sombrer, d'oublier qui je suis. Je fais le bilan de cette année en pensant que je l'ai complètement ratée, et que le temps m'est compté, comme une épée de damoclés au dessus de ma tête parce que je devrais trouver un mari, faire des enfants, commencer une brillante carrière ( c'est ce qu'on attend de moi, ce n'est pas ce que je veux vraiment, mais c'est ce qu'on me répéte encore et encore, et personne ne comprend que c pas le bon moment).

Je me suis restée dans un taff qui me prenait toute mon énergie et dans une relation qui me faisait plus de mal que de bien.

En Aout dernier, mon médecin m'a parlé d'un burn-out possible, j'en présentais tous les symptômes. Il m'a prescrit de l'homéopathie parce que je ne voulais pas entendre parler d'anti-dépresseurs, ma mère est dépressive et je l'ai vue partir encore et encore, et dans ma tête je ne veux absolument pas être comme ça, j'ai terriblement peur d'être comme ça. Je sais que ce n'est pas sa faute, que c'est une maladie mais les conséquences ont été terribles. Du coup je me suis tjs battue pour être la tête hors de l'eau, pour voir le positif, pour apporter le positif, relativiser et avancer.

Mais là j'avance plus, je stagne. J'ai essayé de reprendre les choses en main : J'ai démissionné de mon travail, je ne vois plus mon meilleur ami/amant parce que ct trop absolu, trop dramatique et tortueux (pourtant il me manque, il me manque vraiment)   mais je me sens vidée, lasse, inutile, sans intérêt, et seule, terriblement seule et je me reproche ça parce que je ne sais pas pk cette montagne s'abat sur moi quand des personnes proches de moi doivent faire face à plus tragique.

C'est catastrophique...
En tout cas merci pour le témoignage parce que ça n'a pas du être facile, et j'espère que tu t'en sors.
 
8 Janvier 2013
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"Le stress des études, le fait de cumuler master, petit boulot et recherche de stage" exactement ma situation en ce moment, c'est l'HORREUR! j'ai juste l'impression que je trouverai jamais de stage, que je vais foirer ma soutenance, etc, etc....Et je suis arriver à un niveau de stress... c'est juste insoutenable, je suis stressée tous les jours, je suis angoissée, j'ai aucune confiance en moi, enfin la totale quoi. Je pense pas avoir de tendance à la dépression, mais j'espère que ça va pas me tomber dessus. Heureusement j'ai des amies formidables avec qui je déconne beaucoup et sérieux, dire des conneries et rigoler ça aide vachement!
Essaye de bien t'entourer, de trouver des gens heureux qui ruminent pas tte la journée, et puis il faut essayer de dédramatiser la situation je pense;
COURAGE!!!
 
4 Novembre 2013
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Tiens c'est marrant, moi aussi j'ai fait une dépression à partir de la fin de ma 5e qui s'est arrêtée en entrant au lycée, et moi aussi je replonge en période de master.
La première fois c'était plutôt parce que je me sentais seule au monde, entourée de personnes qui me lynchaient, avec qui je n'avais aucun point commun et forcée de me rendre quand même au collège tous les jours et supporter la mise à l'écart.
Là en ce moment, c'est la trouille au ventre face à l'avenir, une estime et une confiance en moi qui dégringole, je croule sous le travail (dossiers, mémoire, concours), j'ai démissionné de mon job étudiant après 3 ans d'asservissement qui m'ont littéralement plombée, j'ai l'impression de n'avoir aucune issue possible en dehors de mon concours pour être à peu près heureuse dans mon métier plus tard, mon petit ami va peut-être se barrer définitivement à l'étranger pour réaliser ses propres projets... Du coup en ce moment j'ai le coeur qui bat la chamade presque toute la journée, j'ai l'impression d'avoir une épée de damocles au-dessus de la tête, je suis pas tranquille.


Alors par contre, j'ai une piste pour ne pas avoir à en arriver aux antidépresseurs (auxquels je n'ai jamais touché, merci mon médecin !) :
Le passiflore.
C'est un petit tube appelé "passiflora composé" remplis de granules, ça coûte dans les 2€ le tube et c'est un médicament homéopathique vendu sans ordonnance.
Au bout de 2 ou 3 jours on se sent déjà plus légère quand on en prend, comme si les maux s'effaçaient sans qu'on s'en aperçoive. C'est un peu comme des fleurs de bach "rescue", sauf que pour moi le passiflore marche mieux (peut-être que c'est différent en fonction des personnes).

Ajouté à ça on peut aussi se tourner vers la méditation ou des exercices de respiration le soir avant de s'endormir, pour passer une bonne nuit (c'est beau ce que je dis, ça serait bien que je l'applique en ce moment). Quand je le fait je prends entre 5 et 10mn pour me forcer à chasser toutes les idées qui me viennent à l'esprit et me focaliser seulement sur ce que je perçois avec mes sens. Ensuite au dodo, et normalement le coeur bat moins vite au réveil...

Bon courage !
 
22 Novembre 2011
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Bollène
Salut à toutes et à tous ! C'est ma semaine on dirait : mes 2 témoignages sur Mad mis en avant à quelques jours d'intervalle ^^

Je tenais à vous dire où j'en étais, 2 ans plus tard.

Cela fait presque 1 an que je fais une thérapie, et j'ai réglé beaucoup de choses. J'ai évacué des émotions enfouies depuis très très longtemps, j'ai compris beaucoup de choses sur mon mode de fonctionnement, mon histoire, ce qui a fait ma personnalité. J'ai pris confiance en moi, à tel point que malgré ma fausse couche de cet été (oui, mon autre témoignage, c'est celui-ci) je n'ai pas fait de réelle dépression. La douleur, le deuil que j'ai éprouvés n'avaient rien à voir avec la noirceur qui vous ronge l'âme pendant une dépression, et qui dure des mois voire des années.

A ce stade, je dirais donc que oui, on peut s'en sortir, mais pas tout seul. Il faut trouver le bon thérapeute (j'ai tâtonné avant de tomber sur mon psy actuel), et tenir bon, car la thérapie c'est très très dur... Surtout au début.
Il faut être bien entouré, et soutenu aussi. J'ai eu la chance entre-temps de trouver l'amour de ma vie un homme formidable qui me pousse quand il faut me pousser, et qui a su apprendre à gérer mes épisodes dépressifs légers, pour ne pas qu'ils empirent.

Au passage, j'ai écrit récemment un petit article sur mon blog/journal intime qui essaie de tirer un certain enseignement de tout ça, et donne donc quelques conseils, à mon niveau, aux gens qui entourent les personnes dépressives. Je vous le copie-colle en spoiler ;)


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Courage à vous toutes, mes consœurs et mes confrères dans la dépression. Je suis heureuse que Madmoizelle m'ait permis de témoigner, car je sais que vous vous sentez moins seuls et seules. Des bises à toutes et à tous ! =)
 
21 Août 2013
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Tous vos témoignages sont extrêmement touchants, on sent une envie de partager son vécu, de parler de soi, et pourtant... certaines n'en parlent pas à leurs proches. Mon cas a été beaucoup plus "light" que le vôtre, et ça me fait presque culpabiliser de poster ce commentaire parmi vous. Mais j’ai besoin de m’exprimer quand même.

A la fin de mes études, j'ai cherché du travail, mais en vain. Mon chômage a duré en tout 1 an, et cette année m'a complètement détruite de l'intérieur. D'un naturel sociable et enjouée, j'ai vu ma personnalité, ma confiance en moi et mon optimisme se consumer, petit à petit, pour finir par totalement disparaitre. A une exception près, tous mes amis avaient quitté ma ville pour trouver du travail à Paris. Mon copain (une des raisons pour lesquelles je n'ai pas voulu déménager vers la Capitale) venait de se trouver un super job, qui rapidement et de façon imprévisible, l'a amené à partir des semaines entières dans toute la France. Je restais seule à l'appartement toute la semaine, à postuler devant mon ordinateur. Au début, je m'occupais comme je pouvais, je m'étais remise au sport, je me baladais au marché, découvrais des magasins et endroits sympas que je n'avais pas le temps de visiter quand j'étudiais. Ma pote étudiante travaillant beaucoup le soir, et venant de rencontrer l'homme avec qui elle vit maintenant, je ne la voyais plus si souvent. Puis ces sorties ont vite eu un goût fade, et l'hiver arrivant, mon moral et ma motivation ont sombré progressivement. J’ai toujours eu besoin d’être entourée physiquement de personnes, alors même si mes amis m’écrivaient, mes parents et mon copains m’appelaient, ça ne suffisait pas. Lorsque je suis seule, je perds facilement mon moral.

Je n'ai pas senti la fêlure s'ébrécher, s'agrandir, jusqu'à ce qu'elle soit trop grande pour que j'arrive à reprendre le contrôle seule. Cette brêche, c'était l'espoir et la confiance en soi. Au bout de 3 mois de chômage, de solitude, deux échecs poignants (permis de conduire râté et chômage qui devient plus long que prévu), et la solitude toujours plus pesante m'ont abattue. Et ça a été la dégringolade. Je ne voulais ni l'accepter, ni le montrer. Je ne le laissais entrevoir qu’à mon copain qui faisait tout pour m'aider et me supporter, malgré la distance. Mes parents, naïfs, continuaient à être fiers de moi et à m’encourager. Mais fiers de quoi? Je remettais tout en question, tous mes choix et ma vie. Jusqu’à ce que j’en arrive à la conclusion que seule, je n’arrivais plus à rien, tous les aspects de ma vie perdaient leur saveur. Mon copain était ma seule bouffée d'oxygène (moi qui étais du genre indépendante avant!), et j'avais un besoin irrésistible de lui. J'avais besoin de son regard, de le toucher, de pleurer contre lui, de son écoute, de ses paroles rassurantes. Je sentais que je devenais chiante, capricieuse, irréfléchie et immature avec lui. Je voyais bien que je détruisais notre couple, mais c’était plus fort que moi.
Ce mal-être profond et inexplicable a duré plusieurs mois, où je pleurais tous les jours, seule, incapable de sortir de mon appart. J'avais tellement honte et peur de ce que je devenais que je n'osais plus sortir, même pour aller faire les courses. Quelques séjours chez mes parents me calmaient un peu, car même s’ils travaillaient la journée, je ne mangeais pas seule le soir. Mais je savais que cela enterrait le problème sans le résoudre, et que plus le temps passait, plus la souffrance grandissait. Je m’étais enfermée dans ce cercle vicieux : j’étais seule, donc je souffrais, j’avais peur, donc je n’avais plus de motivation, donc je restais seule, je souffrais toujours plus etc.
Jusqu’au jour où tout cela n’a plus été supportable. Mes amis m’ont répété encore et encore de venir vivre une nouvelle vie à Paris, le vivier de l’emploi (par rapport à mes diplômes), des expositions, sorties, et amis. Je savais que mon copain ne me suivrait pas là-bas : il devait rester dans le Sud auprès de sa mère qui est très malade, et qui n’a que lui. Je savais aussi qu’une relation à une telle distance n’était pas envisageable pour lui (je ne le blâme pas, il a ses raisons que je comprends totalement).
Mais j’ai fini par comprendre que j’étais face à un choix : soit c’est notre couple (le seul équilibre qu’il me restait) et ma souffrance, soit c’est mon avenir et la fin de ce gouffre. J’ai beaucoup pleuré, mais je faisais déjà le deuil de notre couple, car je savais que c’était pour mon bien. Lui en souffrait aussi, mais il acceptait car il comprenait les enjeux pour moi. Alors j’ai fait le grand saut.
En deux mois, j’étais inscrite dans une école pour reprendre mes études, et j’avais trouvé le contrat de professionnalisation de mes rêves (le genre de job super sexy dans une entreprise de rêve). Il ne me restait plus qu’à attendre le jour de ma rentrée scolaire. Puis, gros retournement de situation : mon copain a décidé de continuer ses études en alternance, avec son école dans le Sud, et son entreprise… à Paris !
Aujourd’hui, cela fait quelques mois que je vis à Paris, que je travaille, que je sors, que je reprends goût à la vie, que je savoure les semaines où mon copain est avec moi, et que je m’éclate aussi quand il n’est pas là avec mes potes.
Tout serait presque bien qui finit bien, mais cette déprime, qui a duré presque un an, m’a marquée au fer rouge. Je n’ai plus autant confiance en moi qu’avant, je suis beaucoup moins forte face aux épreuves, je suis encore trop dépendante de mon copain (par rapport à l’époque d’avant mon chômage), et j’ai développé une sorte de traumatisme. Je suis très peureuse au travail, j’ai du mal à m’intégrer, j’ai tendance à penser que tout ceci (mon contrat pro et mes études) n’est qu’une parenthèse qui devra s’arrêter un jour et me refera plonger dans mon ancienne situation. Je ne sais pas si je dois consulter un psychologue pour évacuer ces peurs. A celles qui m’ont lue jusqu’ici, si vous avez des conseils à me donner, je serai heureuse et soulagée de les entendre.
 
29 Août 2013
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Je te dis merci pour ce témoignage.
Et avec tout ces commentaires, je me sens moins seule.

Lors de l'adolescence je me suis aussi lacéré les bras, mais pas pour me suicider. A chaque fois c'était suite à une dispute avec mon père, et c'est le seul moyen que j'ai trouvé pour m'apaiser, d'une certaine façon il fallait que je me punisse.

Depuis toute petite, étant la petite dernière, j'ai toujours été mis à l'écart par mes parents, je n'étais jamais assez bien. Pendant l'adolescence j'ai été longtemps mise de coté, ma soeur et mes frères, eux avaient de vrais problèmes, bin oui le bac, le concours de médecine etc.. Et quand j'osais en parler avec mes parents c'étaient "arretes ton cinéma". Ils n'ont jamais été fier de moi, et clairement je suis la ratée de la fratrie. Alors j'ai mis mes envies entre parenthèse, et j'ai tout fait pour que mes parents qui avaient une grosse charge de travail, n'aient pas plus à faire. Toujours là pour eux, et puis me changer, pour qu'ils m'acceptent et m'aiment. Mais je suis toujours le vilain petit canard, p-e même l'enfant qui n'aurait pas dû exister.

J'ai toujours été très mélancolique, mais heureusement j'avais un petit copain qui m'écoutait. Malgré tout ça, je me suis toujours considéré comme une personne horrible, qui ne mérite pas d'exister, j'ai toujours eu des idées noirs, des envies de disparaître mais que je n'ai pas misent en actions.

Puis mon copain a rompu, j'ai continué à échouer dans mes études supérieurs, et de plus, j'ai une minuscule vessie qui m’empêche régulièrement de dormir. Et je suis tombée dans la dépendance du somnifère, qui ne m'as pas du tout aidé dans mes études, et qui malgré aujourd'hui (même si j'ai arrêté depuis 1 ans, j'ai constamment envie d'en prendre, rien que pour avoir cette sensation de bonheur).

1 ans et demi après la rupture, j'ai commencé à être encore plus triste, à ressasser davantage, avoir énormément d'idées noirs, des crises d'angoisses la nuit, ne plus avoir envie de rien, juste de pleurer constamment.

Au bout de quelques mois, mes parents ont vu qu'il y avait un problème, ils m'ont envoyé voir un psy, mais pour eux je voulais encore faire l'intéressante. Je suis retournée en cours à la rentrée. Et là, une de mes "meilleurs amies" s'est mis à raconter des mensonges sur moi, comme quoi je lançais des rumeurs sur des gens que j'appréciais, j'essayais de m'expliquer avec les gens mais personnes ne me croyaient et ça a été la goute qui a fait déborder le vase...

Moi qui ne considère avoir pour seul qualité la loyauté, ça m'a fait plongé. Je suis rentré chez moi en larme, je ne voyais aucune issue, je n'ai pas réfléchie, j'ai avalé tout les médicaments qui se trouvaient dans mon appartement (somnifère, anti-dépresseur, paracétamol etc....) et je suis aller me coucher.

4-5h plutard, je me suis réveillé compltement dans le coltard, et je suis allé vomir, j'ai appelé ma mère, je lui ai raconté et là j'ai entendu distinctement mon père et ma soeur dirent " oh c'est pas vrai! Mais qu'est ce qu'elle a fait encore". Ca m'a fait vraiment mal, encore une fois je décevais les gens. Ils ont appelé le samu, qui est venu me chercher. J'étais completement grogui. Dans l'ambulance, je ne pensais à rien et ne voulais parler, l'amubulancier m'a dit " non mais si ça te fait chier que je te parle dis le moi!" encore une fois, je n'étais pas la hauteur.

J'ai passé 2 semaines en hopital psychiatrique, mes parents m'ont fait sortir le plus tôt qu'ils pouvaient, il fallait que je retourne " aux études ", pour ne pas échouer encore une fois. J'ai suivi un psy pendant 9 mois, mais qui n'était pas vraiment un suivi, on se voyait tout les mois, et une seule question "ça va?",
évidemment je ne voulais pas lui faire perdre son temps avec des problèmes de pauvres petites filles "riches" qui a tout ce qu'elle veut (soit disant...)

Depuis ça, j'essaye d'aller de l'avant, pendant des années j'essayais d'etre une autre personne, pour que les gens m'aiment.

Et puis il y a un mois, mon "copain" de l'époque, a rompu pour se mettre avec ma seule ami que j'avais dans mes études. Mais j'ai réussi à ne pas m'écrouler, je me suis plongée dans les études. J'ai repris le dessus petit à petit. Il y a une semaine, je me suis expliqué avec lui, et j'ai appris qu'il n'avait fait ça que pour me faire souffrir.

En définitif, je me suis rendu compte, qu'il faut que je m'accepte, que je m'aime, que je vive enfin pour moi. J'ai rencontré des personnes vraiment méchantes. Et ça m'a endurci. Même si je me dis encore que je ne mérite pas de vivre, que je ne sers à rien. Je tiens le coup et j'essaye d'avancer.

Voilà je ne sais pas si vous lirez ce "témoignage" jusqu'au bout, et si c'est le cas, je ne veux critiquer personne et ne faire l'ovation de rien du tout. Je veux juste pouvoir vider mon sac.
 
Dernière édition :
28 Novembre 2013
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Tout d'abord, je voudrais féliciter la madmoiZelle d'être venue s'exprimer. Oser le dire, c'est déjà un grand pas. Je lui souhaite également de se rétablir, et j'espère sincèrement qu'elle ira mieux. Ma belle Mad'Z, même si je ne te connais pas, je voudrais que tu puisses être heureuse :)

Moi aussi j'ai connue une telle période. J'ai commencé à avoir des troubles dépressifs chroniques en 6ème (???) et ce jusqu'à la fin de ma terminale. C'est-à-dire que ça ne fait que 5-6 mois que je suis rétablie. On pourrait penser que je pourrais faire une rechute, mais je sens moi-même que mon esprit est apaisé. J'espère donc que ça ne reviendra plus.

Tout a commencé avec une haine soudaine envers moi-même et mon corps. C'était la première fois que je m'étais blessée moi-même. Quand j'y repense, je ne sais pas comment j'ai pu avoir une idée aussi stupide (surtout à cet âge là). Je m'isolais, je ne savais pas ce que je faisais là, et j'avais aussi cette envie de disparaître... Confrontée aux périodes où je n'avais rien. Mais c'est comme si ces petits moments de plénitudes servaient juste à faire revenir une dépression encore plus forte, plus blessante. Quand je sentais que je retombais, j'étais désespérée, désemparée. Mais je n'en ai jamais parlé à personne. En 3ème, je suis définitivement tombée. Entre les pertes de poids, l'école buissonnière (je n'avais plus la force de faire le moindre effort), c'était sans doute mes pires années. Heureusement, j'ai pu passer mon brevet. Ce n'est qu'une fois arrivée en 1ère que les choses se sont calmées. Enfin, quand je "calmées", c'est que de dépression constante je suis revenue à des épisodes périodiques. Et toujours, à chaque fois, cette envie d'en finir quand je sentais que j'allais encore "en baver". Et puis je venais de rencontrer un garçon super, je ne voulais pas tout gâcher, et je gardais tout pour moi. Un jour j'ai explosé. Alors que j'ai réussi à devenir une élève modèle, tout d'un coup, sur le chemin de l'école, j'ai changé de direction. C'était la journée où ma dépression avait atteint son sommet je pense. "IL" m'a emmenée à la campagne, loin de tout, de la ville et son stress quotidien, de mes parents qui en attendaient toujours trop de moi, et je me suis calmée ainsi. Depuis, je fais souvent des tours là-bas, à pied ou à vélo. Mais la maladie s'est réellement dissipée (je le sens tout au fond de moi), depuis la fin du lycée. J'ai donc pris une année blanche pour pouvoir faire tout ce que je n'ai jamais pu faire.

Mais comme la madmoiZelle, j'ai peur des médicaments, et j'espère qu'elle pourra trouver une autre solution.
 
31 Juillet 2013
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toulon
wououh ce témoignage m'a bouleversé, j'ai l'impression que c'est ma sœur qui l'a écrit.
Tout ce qu'elle traverse c'est tout à fait ça, les mêmes mots, le même vocabulaire.
Ca me serre le ventre de lire cela " j’étais triste en permanence.", parce que c'est exactement ce qu'elle me dit...

Je ne sais jamais quoi lui dire, je lui dis simplement que je l'aime, et ça me semble toujours maladroit. Parce que je ne pourrais jamais comprendre ce qu'elle vit.

Les madz qui vivent une dépression, je ne sais pas ce que vous attendez de votre entourage, quel est le soutien que vous voulez avoir, sous quelle forme? Je me sens désemparée face à sa dépression.
Je culpabilise même parfois d'être plus heureuse qu'elle...
La psy et les antidépresseurs marchent bien, mais  je me résous pas à me dire qu'elle en a autant besoin dans sa vie.
 

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