J’aime ma fille mais je regrette d’être devenue mère

9 Février 2015
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J'ai 30 ans, et ma mère m'a déjà dit plusieurs fois (quand j'étais adulte, pas enfant) qu'elle regrettait d'être devenue mère, et que si c'était à refaire, elle n'aurait pas eu d'enfants. Je suis pas traumatisée ni rien. En fait je suis même d'accord avec elle :) vu son tempérament, elle aurait été beaucoup plus heureuse sans enfant. Ça ne change rien à l'amour qu'elle me porte. Tout va bien. J'ai eu une enfance plutôt épanouie. On est deux adultes maintenant, et capables d'avoir une discussion honnête sur la parentalité et son regret d'être mère.

Après, c'est ptet parce que je suis childfree moi-même que j'arrive à comprendre sa position sans le prendre comme une attaque personnelle...
 
30 Novembre 2014
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On retrouve encore et toujours cette injustice, cette deresponsabilisation des hommes qui me donne juste envie de hurler. Elle semble être celle qui regrette cette maternité mais elle reste celle qui « ecope » de l’enfant quoi qu’il arrive et d’un commun accord en plus

C'est tellement ça...
C'est tellement banal.

Le fait de travailler en maternité me rend clairement misandre.
Mais le nombre de femmes que je vois qui sont tombées enceintes, que c'était pas voulu initialement, qui sont un peu indécises sur le fait de le garder ou pas, que leur conjoint les rassure et leur promettent une super belle vie de famille ...
Et au choix le mari qui se casse pendant la grossesse, devient violent, se barre après la naissance, n'assume pas son rôle de père.. c'est si fréquent.

Bref ça me remet vachement en doute mes envies de maternité.
Parce que oui j'ai envie d'être mère, mais je veux pas être une mère célibataire assumant à 100% mon enfant.

Bref. :lunette:
 

Kettricken

Hate is always foolish. Love is always wise
13 Avril 2011
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Le témoignage m'a aussi fait réfléchir sur un autre point, c'est que souvent j'ai l'impression que les témoignages sont écrits par des Madz qui ont encore des enfants en bas âge (là 3 ans par exemple). Est-ce qu'eventuellement il y a également des témoignages de personnes plus âgées sur ce type de sujet, dont les enfants seraient par exemple beaucoup plus grands ?
Je ne peux pas parler en son nom mais j'ai une amie de + de 60 ans qui a deux fils maintenant trentenaires et qui dit qu'à refaire, elle n'aura pas d'enfant. Elle dit qu'elle a super mal vécu la période petite enfance (jusqu'à 8-10 ans si j'ai bien compris) pendant laquelle ses fils étaient dépendants d'elle et de son mari pour tout. Elle n'aimait pas ça
Et elle l'a dit à ses fils. Elle leur a aussi dit qu'elle n'était pas au taquet de devenir grand mère :cretin:
Ben je ne sais pas comment ses fils le vivent, mais ils mangent tous ensemble tous les dimanches, ils se confient à elle et ils semblent globalement avoir une très chouette relation. Donc j'imagine que ça n'a pas tout cassé entre eux

Sinon, je suis entièrement d'accord avec @CCCC et @Pinceau_ : pour moi, le pire, c'est de mentir aux enfants. Quand toute l'attitude du parent crie "je suis saoulée, je veux pas ça" mais que la bouche dit "ooooh mais non, tout va bien, j'adore jouer à X avec toi". L'enfant n'est pas bête, il sent la disonnance, et ça peut être hyper angoissant et destructeur
Après, il y a la manière et le moment de dire les choses, mais je pense que ça dépend aussi très très fort de l'enfant et de la relation qu'il a avec son parent

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22 Janvier 2010
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J'avais déjà été beaucoup touchée à la première lecture de cet article sur Rockie. Je trouve qu'en tant que personne qui n'a pas d'enfant, c'est précieux d'avoir accès à un témoignage aussi sincère et particulier. Et on ressent en effet beaucoup d'amour, et une éducation super intéressante pour cette petite fille (d'autant plus que je sous marine pas mal le topic des parents et que j'ai été très admirative de ce qu'apporte cette Madz à son enfant en termes de confiance et de valeurs). On ressent aussi que le regret ne porte pas tant sur l'enfant que sur le rôle de mère d'enfant en bas âge, et que le ressenti peut évoluer avec le temps et sa fille qui grandit.

Je voulais réagir sur les tabous et le fait de dire qu'on regrette à son enfant.

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Dernière édition :
17 Mai 2021
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Alsace
J'ai appris adulte que ma Maman regrettait.

Ma mère m'a déclarée en toute décontraction qu'elle regrettait d'avoir fait des enfants aux obsèques de son papa, alors que j'avais 24 ans. Nous sommes trois dans ma fratrie. J'ai appris autour de 15 ans qu'elle regrettait d'avoir fait un troisième enfant. Ma sœur est le fruit d'un déni de grossesse. Et quand elle l'a annoncé à mon frère et à moi, il ne fallait "surtout pas lui dire". Mon frère est une véritable pipelette et du coup, il lui a dit. Je ne sais absolument pas comment elle a vécu l'info quand elle avait 10 ans, elle n'a pas l'air traumatisée, mais elle est sacrément balaise pour cacher ses émotions alors...

J'en ai beaucoup voulu à ma mère quand elle a annoncé ME regretter. Sont arrivés les questionnements horribles : mais qu'est-ce que je fais vivante du coup ? Je l'avais pris avec beaucoup plus de philosophie quand il s'était agi de ma petite sœur : ça m'expliquait pourquoi elle était tellement dure avec moi, et tellement cool avec elle (on notera que je ne sais absolument pas comment ma soeur a vécu son adolescence vu que je n'étais pas là). Dans ma grande idéalisation de la Mère, je m'étais dit qu'elle était tellement responsable et forte devant tout cela, que moi, j'avais l'éducation qu'elle avait réfléchi, et ma sœur finalement était traitée comme une petite princesse pour compenser le fait qu'elle n'avait pas été "prévue" et pour que jamais elle ne se sente de trop.

Le fait qu'elle me dise la vérité m'a permis de la voir comme un humain et plus comme Maman (=le nom secret de Dieu). J'ai compris que maintenant que j'étais adulte, elle était mon égal. Mon éducation était terminée. Ses conseils étaient les bienvenus au même titre que celui d'une bonne amie, mais que mon jugement prime sur mes décisions. Son honnêteté a évidemment permis de faire la lumière sur des situations que j'avais besoin d'expliquer et d'apaiser.

Je pense que c'est le bon choix. J'ai très mal vécu l'intégralité de mon enfance et je pense que c'est complètement indépendant de la variable "enfant désiré ou pas". L'absence assourdissante de mon père y est sans doute aussi pour beaucoup dans les difficultés qu'elle a rencontré et ses regrets. Elle lui a beaucoup reproché (devant nous) de ne pas aller nous chercher à l'école, de ne pas "se taper les allers-retours" au conservatoire, de ne pas venir nous chercher quand nous étions malades... Elle s'est mise à 80% pour se libérer le Mercredi et lui a gardé un temps plein carriériste. Les deux étaient cadres dans une grande entreprise.

Mais le principal coupable à mes yeux, c'est la pression terrible qu'il y a à expliquer à des parents qu'ils conditionnent des individus pour l'essentiel de leur personnalité, de leurs réussites, de leur situation sociale.

La réussite scolaire vient surtout d'un bon environnement familiale ==> Ils me mettaient la pression pour que je travaille à l'école ==> je ne voulais pas, donc je faisais une colère ==> Mes parents se sentaient responsables d'avoir mis au monde une petite feignante, et donc se plaignaient partout que j'étais une "enfant difficile". Sans l'injonction à la réussite scolaire, ça aurait déjà été beaucoup plus facile.

Depuis qu'elle n'a plus d'enfants à la maison, ma mère parait plus jeune. Elle fait du vélo, des road-trip et elle vit sa meilleure vie. Je ne regrette pas qu'elle ait eu des enfants, il faudra que je lui dise aussi un jour. ça lui fera sans doute du bien.
 
28 Décembre 2012
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@MorganeGirly non ton post ne m'a pas irritée, au contraire :happy:
Je suis pas aigrie d'être mère, je fais avec, elle grandit et HEUREUSEMENT ce n'est plus aussi compliqué pour moi car elle est bien plus autonome et en plus ça commence à être possible d'avoir de vraies discussions. Et je fais à nouveau des grasses mat. Et on vit à plusieurs avec d'autres enfants, ce qui me facilite énormément le quotidien.
En fait pour moi c'est pas du tout incompatible de ne pas aimer être maman et en même temps de vouloir faire le mieux pour elle (comme au boulot, on peut me donner un job hyper pourri, je vais quand même faire de mon mieux :dunno:). Mais aussi vous ne voyez pas notre quotidien, je l'envoie chier hyper souvent par exemple, en ce moment on doit passer moins de 30 min par jour de temps de qualité juste toutes les 2, si elle est si autonome c'est aussi parce que souvent bah si elle veut un gouter elle a intérêt à se le faire elle-même car je ne suis pas dispo :shifty:
Je sais pas comment le dire autrement que "j'aime pas ce rôle de maman", ça ne m'épanouit pas du tout de faire ses repas ou de lire une histoire tous les soirs etc. Mais je le fais. Forcément je le fais... Forcément puisque dans ma tête c'est hyper clair qu'elle n'a rien à voir avec ça : elle y est pour rien elle.. donc je la gère au mieux et je gère de mon côté ma frustration d avoir cette responsabilité.
Après le temps arrange les choses et clairement plus elle grandit plus je récupère ma liberté.
Et aussi moi je ne comprends pas pourquoi les gens font des enfants :dunno: j'entends et respecte profondément le désir viscéral d'enfant, et pourtant je ne le comprends pas, j'ai des copines qui veulent d'autres enfants et chaque fois on rigole bien car je les regarde en mode "mais POURQUOI veux tu t'infliger ça ???". C'est dailleurs super clair pour moi et mes co habitant.es : je suis là dernière personne à qui on demande de garder les enfants (même si ça arrive bien trop souvent :lol:) et si l'une d'entre elle a à nouveau un enfant, j'ai exprimé clairement que je ne serais pas dispo pour m'en occuper (par contre je sais me rendre vachement dispo pour aider la maman, m occuper de la maison ou de la cuisine pour la soulager etc. Mais je veux pas porter le bébé + d'un quart d'heure quoi :shifty:)

@Kettricken c'est vrai qu'on a une super relation et je pense que le fait que ça a été si difficile pour moi a énormément joué justement dans cette confiance réciproque et dans son sentiment de liberté. Sincèrement combien de fois je me suis demandé si j'étais une mère négligeante ou juste une mère qui fait confiance à son enfant.. y'a aussi le fait que je n'ai jamais eu de sentiment de possessivité vis à vis d'elle et que je l'ai toujours vue comme une personne que je dois accompagner pendant son enfance mais qui est foncièrement libre et indépendante. Je l'ai vue comme ça depuis bébé donc c'est comme ça qu'elle a grandi (contrairement par exemple a moi qui ai grandi en entendant que je n'étais QUE la fille de ma mère, et qu'à part ça je n'étais Rien).

Bref oui moi aussi je suis assez contente de notre relation, je suis curieuse de voir comment ça évoluera plus tard, j'ai arrêté de culpabiliser sur qui je suis en tant que maman : je sais que je suis assez bonne, parfois j'ai des doutes mais je suis bien entourée par des gens qui me rassurent, et clairement ma fille est extraordinaire.


Ah et je voulais rebondir sur l'aspect maman solo souligné par une madz : alors oui clairement si son père avait été à la hauteur ça aurait été moins difficile, mais pour autant je ne crois pas que je me serais réellement épanouie dans ce rôle. Je croise des tas de femmes qui ADORENT leur maternité et je ne les comprends pas :dunno: pour tout vous dire je ne vois pas l'intérêt de faire des nouvelles personnes pour qu'elles souffrent dans leur vie (car franchement, qui n'en chie pas ???), j'ai une vision plutôt sombre de la vie, je n'aime pas le bruit et le mouvement des enfants (hypersensible), j'aime être entre adultes à discuter et refaire le monde ou seule à m occuper seule. Et puis alors j'aime ma liberté et avec un enfant, ma liberté est amputée. Et puis on ne le dira jamais assez mais les gosses c'est chiant :lunette: et ça a une voix beaucoup trop aiguë :lunette:
 
27 Avril 2021
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Les différents témoignages sur l'annonce à l'enfant adulte qu'on aurait préféré ne pas être mère me font penser à ma tante. Elle a deux enfants qu'elle a eu sur le tard (passé 40 ans), elle avait été mariée deux fois avant de rencontrer le père de ses enfants, qui est toujours son mari actuel.
Dejeuner chez eux à l'occasion de vacances dans leur région, ma cousine (30 ans) et une amie de mon oncle et de ma tante étaient présentes. Ils ont une piscine et des différences de niveaux terrasse-jardin non sécurisées alors qu'il y a plus d'un mètre de dénivelé (ce que je trouve dangereux, il y a d'ailleurs eu DEUX chutes d'adultes qui ont reculé dans le vide par inadvertance à leur pendaison de crémaillère).
Leur amie, dans la conversation, dit un truc sur le fait que s'ils ont des petits enfants, ce sera nécessaire de sécuriser pour le coup (ce qui devrait déjà être le cas, mais c'est plus joli quand on ne respecte pas les normes...).
Et là ma tante répond que de toute façon elle ne veut pas de petits-enfants, que les enfants c'est beaucoup trop pénible, ça fait du bruit, que les jouets des enfants sont moches, qu'elle ne veut pas enlaidir sa maison et son jardin à cause d'eux, qu'elle ne voudra même pas en entendre parler.
Malaise général, on a changé de sujet immédiatement, mais j'ai trouvé ça hyper dur à entendre de but en blanc comme ça, et je me souviens m'être dit qu'elle avait dû détester la maternité (pourtant tardive, que j'imaginais donc pleinement choisie). Je me souviens avoir surtout pensé à ma cousine qui était présente. Je ne sais pas si elles en avaient échangé au préalable ou si ma cousine souhaite avoir des enfants ou pas, mais à sa place, m'entendre dire si brutalement les choses, en public, sans contexte particulier, je l'aurai vraiment mal vécu. Je peux parfaitement comprendre qu'elle ne veuille pas de petits enfants ou qu'elle n'ait pas apprécié être mère, et finalement, à la réflexion je n'en suis pas si étonnée, mais la façon de dire les choses était très dure. J'aurai eu le sentiment que ma mère ne m'aimait pas sur le coup si j'avais été à sa place.

@Azurhibis
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Kettricken

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13 Avril 2011
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@Lenehän Merci pour ton témoignage, que j'ai trouvé très intéressant moi qui pense qu'il vaut mieux dire que taire. C'est vrai que j'ai beau être dans cette position, je pense aussi qu'il y a des choses que je n'ai pas envie de savoir sur mes parents parce que ce ne sont pas mes affaires (leur vie intime et amoureuse). Peut-être que les regrets de parentalité devraient s'inscrire la dedans aussi.
Après comme le dit @Azurhibis j'imagine que ça dépend aussi bcp de la manière dont s'est dit, du timing, du contexte avant cette discussion (est-ce que l'enfant le savait de toutes façons sna suqe ça soit dit), de l'enfant qui reçoit cette confidence...


@Pinceau_ Ben tu vois, je suis aussi très pessimiste sur l'avenir (tout en pensant que la vie en elle-même est merveilleuse), je suis misophone, j'aime bcp mon temps seule même si ma liberté m'importe moins. Et malgré ça j'adore être mère.
Donc je pense que ça dépend d'énormement de facteurs. Clairement j'en peux plus quand il répète en boucle mille fois la même chose en 30 sec, de la même manière j'en ai ras-le-bol par moment qu'il soit collé à moi non stop (0 autonomie ici :rire: ) et je m'inquiète à mort pour son avenir
Mais la balance penche nettement plus du côté des pours pour moi
Comme quoi ça dépend réellement de 1000 facteurs qui sont difficiles à évaluer avant de devenir parent

C'est pour ça que je trouve très limite les commentaires visant à dire "ben vous le saviez, fallait pas vous plaindre'"
Non, c'est faux, on ne savait pas
On connaissait les inconvénients pratiques, mais les points positifs, c'est difficile d'évaluer leurs poids dans la balance avant de les avoir expérimenté. Certains point négatifs plus intangibles aussi : on sait qu'on risque de ne pas beaucoup dormir mais on ne sait pas ce que ça nous fera à nous

Avoir un enfant, c'est un leap of faith. On peut peser les pours et les contres mille ans, au final on n'est pas sûr de ce que ça va donner
 

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