Je me demande...

[Margay]

Il y a des choses du corps humains pour lesquels il n'y a pas de préférence majoritaire (au pif, la couleur des cheveux, même si imaginons, la majorité des femmes préfèrent les hommes bruns, ça ne pose pas spécialement de problèmes aux blonds vu qu'il y a suffisamment de femmes à aimer les blonds ou d'autre à considérer que ce n'est pas un critère important.)

Et le problème des diktats, c'est aussi qu'il y a une notion de rejet. Je me fiche de plaire moins aux hommes avec mes poils, mais je veux pas me faire rejeter socialement pour ça. Il est surtout là le problème. Si un jour un homme refuse de coucher avec moi parce que j'ai pas la bonne couleur de cheveux : grand bien lui fasse, tant pis. Par contre, si je suis discriminée dans la société à cause de ma couleurs de cheveux il y a un problème.

Je pense qu'il y a moyen d'avoir des préférences sans que ça ne devienne une norme majoritaire (donc on a chacun nos préférences, en tant qu'individu, mais ça ne créé pas une norme) et s'il y a quand même une hégémonie d'un type particulier, ça peut se faire sans qu'il n'y ait de rejet social derrière (les poils, ou les femmes grosses). ce qui n'est pas le cas actuellement, et on peut lutter contre (en arrêtant de créé des normes, d'influencer dans un sens ou dans l'autre, ça passe par la création de modèles divers, par arrêter de cacher certaines morphologie, par arrêter de discriminer certains choix)

Sinon, on pourrait très bien vivre dans une société qui trouve que l'auriculaire est moche. Et du coup, pour être beau, il faut se faire retirer les auriculaires. Chacun ses choix hein, il n'y a pas de mauvaise normes de beauté (oui, c'est une comparaison extrême avec l'épilation )

 

[Elkaria]

Pour moi le maquillage et l'épilation ne sont pas tout à fait au même niveau (mais c'est très probablement une perception personnelle).

Je peux sortir sans maquillage sans que ça me dérange. Je vais probablement remarquer mes cernes en passant devant un miroir, mais je n’ai pas l’impression qu’on me juge à cause de ça. Je me préfère avec du maquillage, ça me fait plaisir d’en mettre mais ce n’est pas une nécessité, une obligation. Par contre, me balader en jupe/short sans être épilée est très très inconfortable. Je suis persuadée que les gens ne voient que ça, que quelqu’un va m’invectiver pour ça (la seule fois ou on m’a fait un commentaire public, c’était au collège, avant que je commence à m’épiler, ça a dû me marquer). Du coup je me rase, mais je le fais par obligation quand ça peut potentiellement se voir (donc en été, et sur le bas des jambes pour mon sport parce que mes leggings sont ¾ ou 7/8eme donc on voit mon mollet), parce que c’est trop compliqué à gérer sinon et que j’ai mieux à faire que de m’inquiéter de ce que les autres pense. Mais clairement c’est une corvée et moins je le fais, mieux je me porte (les collants opaques, c’est la vie).

Pour moi le but de se révolter contre les diktats c’est d’arriver à une situation où on fait les choses pour soit, pas par peur de l’opinion publique. Quand @LittleCerys dit que pour elle l’épilation c’est aussi un moment plaisir, je n’essaye pas de te convaincre que ça ne devrait pas, que c’est quelque chose qu’on t’impose, mais je voudrais atteindre un équilibre ou les gens comme moi, pour qui c’est une obligation, puisse se balader « en poil » sans être gêné par le potentiel regard des autres.

Après j’ai un regard très ambivalent sur moi-même parce que je déteste me raser/épiler, mais j’ai aussi du mal à apprécier mes jambes poilues (enfin en partie, les cuisses j’ai l’habitude puisque je n’y touche pas en général, par contre les mollets ça me perturbe à fond).

 

[Ouestrion]

Je me demande ce que ça fait de vivre en tant qu'homme cis-hétéro dans notre société
Je me suis questionnée sur le nombre de situations que je craignais/appréhendais parce que je suis une femme et y'en a tellement C'est fou le temps et l'énergie que je mets à imaginer des scénarios possibles et des stratégies pour avoir la paix
Quand je monte dans le métro j'ai toujours peur de prendre une main au cul. En soirée je m'empêche de trop boire pour ne pas qu'un mec puisse en profiter. Le matin je réfléchis 30 minutes à ma tenue pour ne pas que ça soit trop court/ trop décolleté/ trop moulant. Si j'oublie mon casque chez moi je stresse tout le trajet d'entendre des mecs me siffler dans la rue. Si je prends le métro tard le soir je vais tout faire pour ne pas être seule dans la rame. Quand je prends un covoiturage avec seulement des hommes je ressens toujours de l'appréhension.
Des exemples comme ça j'en ai des dizaines...
Mais du coup, un homme cis-hétéro a l'esprit complètement libéré de tout ça Il doit avoir tellement de temps et d'énergie à utiliser à autre chose

 

[Ouestrion]

@Madthilde Je trouve ça super blessant quand je témoigne de quelque chose qui me pèse, qu'on me réponde "moi ça va bien, dommage pour toi, c'est peut-être parce que tu habites en ville mais ce n'est pas le quotidien de tout le monde". En fait j'aurais clairement préféré que tu ignores mon message plutôt que de répondre ça...

 

[leyatte]

Un "Je me demande" tout à fait futile

Je me demande si les personnes qui travaillent en cuisine s'habituent à couper des oignons. Voilà.

(Hier soir j'ai coupé un gros oignon et j'ai failli me couper le doigt parce que mes yeux se fermaient tout seuls et j'avais le visage plein de larmes - je me suis demandé comment faisait le personnel de cuisine quand ils doivent couper plein d'oignons pour des grosses préparations. Les yeux s'habituent? Il y a des trucs et astuces secrets réservés à ce secteur (j'ai rincé mon couteau mais ça n'a rien changé)? Des lunettes de protection peut être? Les personnes se relaient? )

 

[Trémazane]

@leyatte Mon astuce perso c'est d'utiliser des lunettes de piscine. J'ai l'air con mais je m'en fou!

 

[pikalovescoke]

Un "Je me demande" tout à fait futile

Je me demande si les personnes qui travaillent en cuisine s'habituent à couper des oignons. Voilà.

(Hier soir j'ai coupé un gros oignon et j'ai failli me couper le doigt parce que mes yeux se fermaient tout seuls et j'avais le visage plein de larmes - je me suis demandé comment faisait le personnel de cuisine quand ils doivent couper plein d'oignons pour des grosses préparations. Les yeux s'habituent? Il y a des trucs et astuces secrets réservés à ce secteur (j'ai rincé mon couteau mais ça n'a rien changé)? Des lunettes de protection peut être? Les personnes se relaient? )

Ceux qui portent des lentilles n'ont pas de problème d'yeux qui pleurent , parole de porteuse de lentilles

 

[Jane Morgendorffer]

Je me demande ce que veut dire le JILT devant le titre de certains sujets.

 

[Elkaria]

@Jane Morgendorffer je crois que c'était Journée internationale de l'ouverture de topic (ou quelque chose du genre), c'était une action par l'équipe pour inciter les Madz a lancé un sujet qu'iels avaient en tete sans oser le créer.

 

[Gabelote]

@Little Moi-Même
désolée, je répond un peu mille ans après, mais juste, l'intégralité de mon message ne t'étais pas destiné, mais venait juste de l'impression générale que m'ont fait les différents échanges et points de vue sur la question (notamment la notion qu'être complexé-e alors qu'on correspond à la norme est exceptionnel et vient d'un problème plus profond, notion avec laquelle je suis en désaccord).

Et sinon, grosso modo j'adhère à tout ce que @Imago sur l'idée que nos goût esthétiques sont largement dépendants des normes qui nous entourent.
A ce sujet, je ne peux que conseiller à tout le monde la lecture du site antisexisme.net qui analyse très bien les fondements des normes esthétiques pesant sur les femmes (alors oui, y'a aussi des normes esthétiques qui pèsent sur les hommes, on sait, mais là on parle des femmes).
Et je suis également d'accord sur l'idée qu'on n'a jamais d'obligations de se mettre en danger pour ses idées.
Cela dit, quand on n'est pas d'accord avec quelque chose mais qu'on le fait quand même, on participe à ce qu'on désapprouve. En soi, ça arrive à tout le monde, tout le temps (je ne me considère pas à part là-dessus). C'est plus ou moins embêtant selon ce à quoi on participe et le potentiel oppressif de la norme en question. J'ai la double conviction (donc subjective, basée sur rien de scientifique), que
1. les avancées sociales naissent d'une mise en danger contre une norme oppressive,
2. plus la mise en danger est partagée par un grand nombre, plus le danger individuellement encouru est diminué.

 

[Jane Morgendorffer]

@Elkaria Tout s'éclaire! Merci pour l'explication!

 

[AprilMayJune]

@leyatte Pour te donner mon retour d'expérience: j'ai quelques techniques pour aller plus vite (plutôt que de les faire les un après les autre, je les épluche tous avant de les couper, je les coupe en deux tous avant de les émincer). Je fais un peu comme ça, mais pas oignon après oignon, plutôt à la chaîne, étape par étape. Je note qu'ainsi je pleure moins, et je peux perdre moins de temps à essuyer mes yeux pour voir ce que je fais.

Après, j'ai pas vraiment eu de formation cuisine, mais je sais qu'il y a des méthodes professionnelles pour les oignons. (Perso, le coup de ne pas couper les lamelles jusqu'au bout ne m'a jamais vraiment réussi, du coup je ne le fais pas - mais je n'ai pas des quantités énormes à faire non plus, si j'en avais des douzaines je tenterai de prendre le coup de main je crois).