Heu,
Paccottiglia, ressortir une thèse scientifique de cette façon me paraît une étrange manière d'argumenter : en fait, je n'arrive pas bien à comprendre ce que tu entends prouver par là. Si c'est pour étayer ta propre thèse, c'est maladroit car par les mots "archaïque" et "biologique" t'as l'air de dénigrer toute seule ton propre argument. Et si c'est vraiment ce que tu crois... Et bien, ce n'est pas parce qu'on évoque la science qu'on parle de vérité indiscutable. La science propose des thèses et comme le reste, elle est réfutable. (Sinon ce ne serait pas une science mais une croyance, mais bref.)
Par ailleurs, comme d'autres l'ont dit, ce ne sont pas quelques messages sur un forum, ou un article, qui pousseront quelqu'un à se prostituer. Il me semble que l'article est très clair là-dessus : il s'agit d'un témoignage, pas d'une apologie de la prostitution. C'est un témoignage qui est donc extrêmement subjectif, qui ne prétend pas défendre quoi que ce soit, qui n'a pas prétention à avoir un regard global sur la prostitution étudiante. C'est une manière de parler de quelque chose qui existe, et de voir comment cette chose peut exister pour quelqu'un. C'est éclairant dans la mesure où ça nous fait comprendre certaines choses de manière nuancée, subjective. De manière humaine. Comme quand on lit un roman, un documentaire : c'est important de se rendre compte que les choses existent, pour sortir de l'innocence, pour ne pas faire comme si elles n'existaient pas dans l'espoir qu'elles disparaissent, et pour savoir comment se placer par rapport à elles en tant qu'individu. En ce sens, je remercie la personne d'avoir écrit cet article, d'avoir eu le courage de témoigner et de l'avoir fait de cette manière.
Ensuite, les commentaires qui ont émané de cet article proposent des réflexions plus ou moins organisées, plus ou moins réfléchies, sur tout un tas de thématiques. Aucune madz, je pense, ne prétend avoir une vérité absolue sur la question : chacun exprime un avis, et c'est ainsi qu'un débat avance. Si on commence à se censurer parce que peut-être qu'il y a des jeunes filles qui nous lisent, ce n'est absolument pas leur rendre service : ces jeunes filles, pour se construire, pour grandir, doivent justement s'apercevoir que ces choses-là existent, et que chacun peut se faire une propre opinion dessus. On peut les condamner, on peut les rejeter pour soi, on peut le considérer tout autrement, tous les avis peuvent et doivent s'exprimer. Après chacun, même les jeunes, doit être en mesure de construire son propre regard critique, et ses propres choix. Et ce n'est pas en censurant les discours qu'on aidera un lectorat jeune. Ou en se condamnant les uns les autres. Il est important de peser les arguments de chaque argumentation, plutôt que d'essayer de les détruire à coups de vérités générales pas forcément partagées par tous. Il faudrait essayer de comprendre les différents point de vue, les analyser, et proposer le sien ensuite en regard. Donc, on peut dire que chacun fait ce qu'il veut de son corps si c'est ce qu'on pense. Sans se dire qu'on est en train de pousser une jeunette à écarter ses jambes pour 20 euros.
Il me semble qu'ici, le discours est suffisamment argumenté, réfléchi, et mûri, pour qu'une jeune fille se dise : on est pas en train de me dire que la prostitution c'est bien. On est en train de me dire que ça existe, et qu'il faut pas cracher sur les personnes qui font ça, qu'il faut essayer de comprendre pourquoi ça se produit. Après, chacun est libre. Et responsable de ses choix.