Je me prostitue pour payer mes études

[CalamityJenn]

Je suis prête à sacrifier le "respect de mon corps" pour préserver ma fierté.

Travailler pour trois fois rien pour un employeur qui te rabaisse en permanence et t'humilie plus bas que terre (vécu), contre travailler peu et avec des gens pas si désagréables que ça... Je suis pas sure de vouloir faire partie du club des personnes bien pensantes

Pi faudrait peut-être le désacraliser un peu le corps... "le respect du corps" c'est quand même un concept un peu débile. Tu te respectes ou non, y'a pas de "je respecte mon corps mais pas mon âme", et vice-versa. Tu peux très bien te respecter tout en vendant du sexe.

*Hors sujet par rapport au topic "réaction à l'article"*
Je ne voulais pas rentrer dans le débat, mais là je suis choquée par ces propos.. :boxed:
Comment ça "le concept du respect du corps est un concept débile" ??
Le corps c'est l'essence même de la construction de soi. Va dire à tous les psy (-chiatres, -chanalystes, -chologues, etc.), que le corps et le respect du corps c'est un concept débile ou dépassé !
Non, mais je rêve... Je ne vois même pas comment (ni pourquoi, d'ailleurs) argumenter face à des propos, non, pardon, à des âneries pareilles..

Que tu sois prête à, je cite, "sacrifier le "respect de [ton] corps" pour préserver [ta] fierté." , c'est ton choix. Tu fais ce que tu veux, je ne te critique pas là-dessus. Mais ce sont des propos choquants car ils peuvent influencer les jeunes filles (madz ou anonymes) qui nous lisent, car ils transmettent le message "pour garder votre fierté, vendez votre corps", et ça, c'est grave.
De plus, que tu généralises en disant que le respect du corps, c'est un "concept" débile, non.
Je ne "sacralise" pas le corps. Le corps, c'est le fondement de l'identité. Ce n'est pas sacré, c'est comme ça, c'es tout.
Après, si tu estimes que tu te respectes en vendant ton corps, ou en vendant du sexe, c'est à toi de voir avec ta conscience.
Mais je ne pense pas que la demoiselle en question (ou toutes les autres jeunes filles dans sa situation) ait l'impression de "se respecter"... - qu'elle me contredise si c'est le cas.

Je m'arête là parce que ça me hérisse le poil...
*fin du hors sujet*

 

[jojokisslajoue]

Quand je pense à toute ses femmes, durant toutes ces années, qui se sont battues pour qu'on arrête de les considérer comme autre chose qu'un bout de viande . Et aujourd'hui, on "peut comprendre"...peut être vous semblerai-je trop catégorique mais je suis dégoûtée...(et moi aussi, l'illustration me laisse un peu perplexe dans le style "se prostituer c'est aussi de la tendresse")

 

[Bibifocus]

Très émouvant comme témoignage.
J'ai moi même pensé à ce genre de solution, car même avec la mention très bien au bac, cependant avec des parents surendettés et la bourse qui joue au roi du silence, je n'ai pas pu faire mes études cette année.
J'ai plusieurs fois fait un tour sur les sites de colloc "gratuites" ou "contre services" (pas forcément prostitution) qui pour certains proposaient ce genre de "solution".
Un homme de 30 ans (avocat lui aussi d'ailleurs) m'avait même dit qu'il préférait sous-louer son appart à une fille dans le besoin car elles sont plus consentantes que les autres.
Je n'ai pas aimé ce genre de discours, presque du chantage, d'autant plus que la jeune fille qui accepte peut se retrouver du jour au lendemain à la rue si l'envie ne lui prend pas d'obéir à son propriétaire.
Ca m'a fait beaucoup trop peur et j'ai préféré prendre "une année sabbatique".

Mais j'admire les filles qui se battent pour faire des études, jusqu'à se "prostituer", qui sous entend qu'elles ont une plus haute opinion des études et du savoir que celle de leur corps, ce que j'admire.

 

[AnonymousUser]

L'idée qu'il faut souffrir pour gagner de l'argent est une idée très occidentale/capitaliste. Ca nous permet de tenir et d'endurer les souffrances dues à la difficulté de trouver un travail.

Donc nécessairement, quand quelqu'un semble s'en sortir "plus facilement" (on passe au dessus du fait que la prostitution n'est pas simple mais bon) on veut critiquer / juger négativement.

Il serait bon de se rendre compte que cette critique négative est juste le résultat du conditionnement dans lequel nous vivons... Ca ne tient pas à grand chose de plus que ça.

 

[carmouille]

Mouais... C'est quand même spécial de se prostituer... Je me demande quelles études fait l'auteure pour préférer se prostituer plutôt que de les arrêter. J'imagine qu'elle a cherché toutes les solutions avant d'en arriver à ce point ; mais faire une pause d'1 an dans ses études, travailler et économiser, puis reprendre ses études après (en vivant avec l'argent économisé) me semblerait être une meilleure initiative (si ces études peuvent être interrompues 1 an bien sur).
Je comprend tout à fait qu'elle ait fait le choix de se prostituer pour se nourrir et vivre correctement, mais quand même je n'aimerai pas être à sa place. Le pire se doit être de se demander quel souvenir gardera-t-elle de son passé plus tard ? Ca doit vraiment être dur et je lui souhaite beaucoup de courage pour se sortir de cette situation. En tout cas, merci pour ce témoignage.


autre sujet : Je suis assez étonnée quand je lis les post précédents. Je pense avoir mal compris et que vos propos doivent être plus nuancés, mais quand même j'ai l'impression que beaucoup disent : "bah si elle l'a choisi c'est pas grave", "tout dépend du rapport au corps, si ca te dérange pas de te prostituer alors ca ne choque personne", "on s'est battu pour libérer nos corps alors on a le droit de se prostituer"... J'espère que j'ai mal compris parce que sinon votre rapport au corps et votre self-respect est au raz des pâquerettes. Surtout dans notre société occidentale où la prostitution est très mal vue. Pour moi, la prostitution est la solution de la dernière chance, du genre tu te prostitues ou t'es à la rue. On peut se prostituer pour pouvoir vivre à peu près dignement, c'est compréhensible je l'accorde. Mais j'ai l'impression que la prostitution choisie devient "cool", genre "wé trop bien tu baises et t'as du fric". Je trouve ce type de pensée assez choquant. Je ne suis pas féministe mais souvenez vous du slogan "ni putes ni soumise", les femmes ne se sont pas battues pour avoir le droit de se prostituer.
Après ce sont mes idées, je ne demande pas à ce qu'on y adhère, je les expose c'est tout.

 

[jojokisslajoue]

Vos arguments sont bons et excusez moi pour ce "s" malencontreux .
Je reste quand même campée sur mes positions (il en faut) : Pour moi faire l'amour, c'est pas juste un truc qu'on donne-et-puis-basta, alors je comprend encore moins comment vendre son corps contre de l'argent prouve que l'on est libre...mais passons . Mon cerveau étroit se demande si elles peuvent vraiment être heureuses ainsi .

 

[AnonymousUser]

Mouais... C'est quand même spécial de se prostituer... Je me demande quelles études fait l'auteure pour préférer se prostituer plutôt que de les arrêter. J'imagine qu'elle a cherché toutes les solutions avant d'en arriver à ce point ; mais faire une pause d'1 an dans ses études, travailler et économiser, puis reprendre ses études après (en vivant avec l'argent économisé) me semblerait être une meilleure initiative (si ces études peuvent être interrompues 1 an bien sur).
Je comprend tout à fait qu'elle ait fait le choix de se prostituer pour se nourrir et vivre correctement, mais quand même je n'aimerai pas être à sa place. Le pire se doit être de se demander quel souvenir gardera-t-elle de son passé plus tard ? Ca doit vraiment être dur et je lui souhaite beaucoup de courage pour se sortir de cette situation. En tout cas, merci pour ce témoignage.

Mais euh si les études qu'elle fait est sa passion et qu'elle veut que son projet professionnel aboutisse comme elle le veut c'est bien non ? (je réexplique pour qu'il n'y est pas de confusion , c'est bien qu'elle n'abandonne pas , pas qu'elle se prostitue.)

Moi j'adore mes études et je les arrêterai pour rien au monde , elles m'enrichissent , me fait découvrir de nouvelles choses et correspondent au projet que j'ai en tête. Je comprends pas qu'on préfère privilégier les petits boulots, souvent "aliénant" que d'étudier passionnément

 

[Lady Von Duck]

Bravo pour le témoignage courageux de cette demoiselle, j'espère que quand elle arrêtera elle n'en gardera pas trop de séquelles dans ses relations avec les hommes

Snow² a très bien résumé ce que je pensais dans son premier message

 

[Arrrum]

Je ne connais pas d'études qui ne te laissent aucun jour de libre dans la semaine. En ce qui me concerne, je travaillais 10h non stop tous les samedis à côté des cours. C'est pas le paradis, et c'est dur de gérer les devoirs à rendre etc. mais c'est faisable, et il me semble que beaucoup le font.
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Il me semble que rien que les études de médecine &cie doivent difficilement laisser le temps de bosser ne serait-ce rien que pour des baby-sitting. Je me base sur l'expérience de mes amis ayant suivis ce cursus.
Ensuite je pense que beaucoup de personnes qui travaillent ont du mal à l'envisager mais on ne travaille pas juste parce qu'on le veut. Je veux dire tout le monde ne trouve pas forcément un job étudiant permettant de concilier études/travail. Cela dépend de beaucoup de facteurs de la disponibilité, de l'expérience, des contacts, du marché du travail local, de la chance....Alors oui il arrive parfois que des étudiants ne parviennent pas à trouver un job "décent" ou qui correspondent à leurs exigences en terme de temps. C'est déplorable mais c'est la situation des étudiants en France de nos jours...précaire.
Ceci est un état de fait pas un plaidoyer, une justification ou quoique ce soit. C'est pour répondre à ton interrogation

Edit: (j'avais pas lu la suite)
QUOTE=QUOTE]

Non, je ne pourrai décidément jamais être d'accord avec ça. J'ai fait Sciences Po en bossant le samedi. Ma cousine a fait sa première année de médecine en bossant à côté sur les marchés. Ca n'est jamais impossible, c'est certes plus ou moins difficile mais ça n'est pas un argument concluant à mes yeux.[/QUOTE]
Par contre là sans vouloir créer de débat, je ne crois pas que tu prennes un bon exemple
Science Po n'est pas un mont à franchir qui demande autant de travail qu'en médecine, par contre ta cousine chapeau bas, elle avait des facilités peut-être? Ou alors elle n'avait peut être pas besoin d'énormément d'argent (tout comme toi je suppose si tu n'avais besoin "que" de travailler le samedi) parce que c'est pas ac 200 ou 300 euros/mois qu'un étudiant peut décemment vivre de nos jours.

Au passage je salue la démarche de S. qui ne doit pas être évidente et te souhaite de trouver une activité qui te permette d'être heureuse et de vivre ta vie sans te sentir "sale". Enfin au-delà de la situation dans laquelle tu es, ce qui me touche c'est aussi le fait que tu donnes l'impression d'être très seule , personne n'étant au courant de la situation difficile que tu connais (financière non pas la prostitution en elle même).

 

[Missdigriz]

Merci pour cet article.
Dans ce genre d'impasse financière, qui n'y a jamais songé, honnêtement?

J'ai souvent galéré, j'ai même dû stopper mes études supérieures il y a 10 ans pour le même genre de raisons (je les reprends aujourd'hui, non pas sans difficultés!) J'ai fais des trentaines de jobs assez pourris, et souvent, je me suis dit qu'il serait plus honnête et efficace de proposer mon corps et mon affection avec une certaine distance émotionnelle, plutôt que des audits fiscaux pour des promoteurs immobiliers véreux et sans scrupules ou des dons réguliers pour des ONG afin de soulager les consciences et les porte monnaie des gens... (exemples parmi tant d'autres)

J'ai aussi eu parfois ce ressenti étrange en période de célibat, en multipliant les conquêtes éphémères: Multiples échanges affectifs et charnels qui parfois comblent des vides des deux côtés, mais parfois que d'un: Parfois c'était moi, parfois c'était lui qui semblait en avoir besoin...A ce moment, la relation s'apparente davantage à un service donné à l'autre qu'à une partie de jambes en l'air. En ce sens, c'est donc pousser l'honnêteté que de tarifer cet acte.

De là à franchir le cap de la prostitution, cela demande beaucoup de don de soi: Remplir le manque affectif et charnel en faisant fît de sa non attirance de l'autre peut être un service monnayable sans honte selon moi, tout comme l'écoute psychologique, les soins médicaux ou autres. C'est juste dommage que cela soit pratiqué sous la contrainte financière. Je le répète, Il n'y a aucune honte à avoir, c'est le système capitaliste, spéculatif, ultra hiérarchisé et économique dans lequel on vit qui est honteux.

Une amie a ainsi financé ses études en tant que maitresse dominatrice, en commençant par le téléphone rose et la sex cam. Elle a vraiment eu ce sentiment de *combler des vides* (sans mauvais jeux de mots!). Elle a aussi beaucoup appris sur elle, son rapport au corps et sur les rapports affectifs humains. Bien que ça soit parfois quand même assez weird, elle décrivait également cette relation à la fois humaine, respectueuse et limite maternelle avec ses soumis...
Tout cela, comme la démarche de la mad'moizelle est bien trop complexe et trop personnel pour se permettre tel ou tel jugement catégorique.

En tous cas, ce qui est vraiment positif, c'est que ton article en découd avec de nombreux clichés, mythes et position "bourreau-victime" qu'engrange le simple mot "prostituée", qui en réalité, regroupe de très nombreuses et différentes pratiques relationnelles. Pour moi, ton activité et celle de centaines d'autres personnes d'apparente à quelque chose du genre "aide charnelle et affective"

Heureusement, tu as su orienter ton activité/réseau vers des entités relativement respectueuses, à priori, c'est tant mieux pour toi. C'est très surement du à ton intelligence et à ton sens du discernement.
Mad'moizelle, tout mon respect à ton courage et à ta détermination pour t'en sortir. j'espère que tu réussiras dans tes études supérieures. En tout cas, se sera amplement mérité.

 

[Purple Mind]

Pour passer tous mes étés à me lever à 5 heures du mat pour récurer les chiottes d'un camping minable, je me dis que si je devais le faire toute l'année, j'aurai peut être pensé à "m'allonger" comme certaines disent.
[...]
Alors voilà, ça me gonfle ce coté nounours et papillons "non, mais faire un travail de merde au risque de rater ses études, c'est tellement plus épanouissant !"

Ce n'est pas plus épanouissant, évidemment, on ne peut être épanoui avec un boulot qu'on déteste. Mais après comme cela a été dit cela dépend de la vision de chacun. Perso je préfère être dans un boulot qui ne me plait pas plutôt que de me prostituer, ce qui pour moi est bien pire que de récurer des chiottes. (mais mon avis n'engage que moi!)

Je pense que même quand c'est "choisi" (enfin, dans la mesure où la situation financière ne laisse pas beaucoup d'alternatives, le choix est réduit), il y a une grosse atteinte à la dignité, à l'image que l'on a de soi, ce qui a un impact sur toutes les choses que l'on vit et la façon dont on se projette dans le futur. Ca doit être très pesant de vivre avec un secret comme celui là.
[...]
Au besoin, c'est possible pour certaines de mettre les études en pause une année, histoire de travailler et de mettre des sous de côté pour la suite. Pour moi, préserver sa personne et sa dignité humaine c'est une priorité absolue ; mais tout le monde n'a pas la même vision des choses, et je les respecte.

Voilà, je suis tout à fait d'accord avec toi Kib, ça résume parfaitement ce que je pense.

Edit: J'ai lu les autres commentaires postés entre temps, beaucoup étaient très intéressants! Mais je ne rebondirai pas dessus car il y en a trop x)

 

[carmouille]

Mais euh si les études qu'elle fait est sa passion et qu'elle veut que son projet professionnel aboutisse comme elle le veut c'est bien non ? Moi j'adore mes études et je les arrêterai pour rien au monde , elles m'enrichissent , me fait découvrir de nouvelles choses et correspondent au projet que j'ai en tête. Je comprends pas qu'on préfère privilégier les petits boulots, souvent "aliénant" que d'étudier passionnément

C'est bien ? Est ce que tu es en train de me dire que c'est bien de préférer se prostituer que de rater 1 année de cours ? Je crois qu'il ne faut vraiment pas avoir d'estime de soi pour échanger son corps contre des cours. Je suis étudiante en master, j'adore mes études. Mais JAMAIS au grand JAMAIS je ne me prostituerai pour aller en cours (aussi passionnante qu'elles puissent l'être). Faut vraiment être maboule des cours pour avoir une motivation comme ça et faire ce genre de chose. J'espère que l'auteure ne se prostitue pas pour ça en tout cas. Tes études t'enrichissent, te donnent plein de nouvelles connaissances ok mais elles t'obligeraient à te prostituer ? Je suis pas sûre qu'elle t'enrichissent autant si ça te met dans une situation pareille... En gros t'as un doctorat mais t'as ZERO confiance en toi et t'es plus vraiment digne. Je préfère la dignité au doctorat.

Et je suis également d'accord avec le commentaire de Kib