Je me prostitue pour payer mes études

[jojokisslajoue]

Ta comparaison me fait sauter au plafond.

On parle de SURVIE là. Tu peux pas payer ton loyer, parce que t'es à découvert+interdit bancaire, donc à la rue à 18-19 piges avec tout ce que ça comporte (sécurité froid faim etc etc).

Dans le cas que tu évoques à titre de comparaison il s'agit juste de booster un peu sa carrière.

L'enjeu de fond n'est tellement pas le même!

Et arrêter ses études, en général, c'est un peu le début du vivotage...

Donc, arrêter ses cours, c'est le début du vivotage,pour toi c'est mieux de se prostituer, au moins, on reste en cour, alors qu'arrêter ses études (j'entendais par là, travailler pour payer les études de l'année suivante) ça fait vivre au ralentit, avec lenteur (voire déf de "vivoter")
ça me touche parce que j'ai écumé les galères de boulots aussi et on m'a déjà proposé ce genre de truc non pas pour booster ma carrière, mais pour une offre d'emploi . OUI, je me suis dis "allez, tant pis fais le, tu l'auras ton job", et finalement je me suis cassée . Je préfère être dans la deche que faire ça . Alors oui, j'ai lu le témoignage de S. et des autres, et il y a au fond, je le reconnais, certaines choses que j'admire pour le courage dont elles font preuve . Nous n'avons pas les même principes, je respecte mais, oui je le reconnais, ça me dépasse un peu...

 

[Thon]

Je suis tellement, mais TELLEMENT d'accord avec @Schnock...

Et il y à vraiment des propos qui me hérissent... @carmouille par exemple, j'aimerais savoir qui te donne le droit de te poser en juge moral et d'ériger tes valeurs en principes universels...
Le rapport au corps et à la sexualité est quelque chose de tellement personnel qu'il me semble impensable de condamner certaines pratiques dès lors qu'elle sont librement consenties, et de juger des actes qui n'engagent au final que les parties concernées.

Il me semble encore la moindre des choses qu'on puisse disposer librement de son cul.
Pour du fric, pour l'amour, pour une pulsion soudaine ou qu'on le laisse glander tranquille dans son slip...tant qu'on le choisit.

En quoi se prostituer pour survivre est il plus félicitable que se prostituer pour aller en cours, ou, je vais pousser plus loin, pour se permettre un train de vie auquel on n'aurait pas accès avec des petits boulots daubesques? Par ce que c'est si SALE qu'il ne faut y arriver qu'en dernière extremité?

Pourquoi user de son corps ne devrait se faire que dans des conditions extrêmes? Il y à des gens qui testent des médicaments et qui n'ont pas le couteau sous la gorge, qui usent de leur corps. Les sportifs de haut niveau usent aussi leur corps et leur santé pour des idéaux de gloire et un salaire mirobolant. Les mannequins s'exhibent, ça ne te semble pas gênant. Pourtant, il s'agit là aussi de corps.
En quoi ma chatte devrait elle être plus sacrée, plus tabou, plus intouchable que le reste?


Et les actrices pornos? est ce que la aussi tu trouve ça méprisable de se faire ramoner devant une caméra? les modèles erotiques? Toutes dans le même panier aussi?

Ca me depasse qu'à l'heure ou justement on se bat pour avoir le droit de faire ce qu'on veut de son corps on se retrouve face à des jugements à l'emporte pièce.


Edit : oh, et concernant le slogan "ni pute ni soumise" que tu utilise comme argument, il me semble justement que le vrai combat serait de pouvoir être pute, ou soumise, ou au milieu, ou bien tout ça à la fois. Je peux être ce que je veux dès lors que je le choisis et le souhaite.

 

[carmouille]

L'intégralité de ce message me laisse pantoise.
C'est vraiment si difficile, de comprendre qu'il y a des gens qui n'ont pas le même rapport au corps que le vôtre ? Qui n'ont pas le même ordre de priorité dans leurs choix de vie ? C'est une raison pour les insulter ?
Vous ne pensez pas que quand une personne fait un choix, elle estime choisir ce qu'il y a de mieux pour elle ?
D'autre part, traiter de "maboule" une personne qui est dans une telle précarité qu'elle doit vendre son corps, et qui a le courage de venir témoigner sur un site internet, c'est vraiment limite.

Edit : et avant de prôner "le respect de soi", il faudrait peut-être apprendre à respecter les autres et leurs choix de vie, sans les juger et les insulter.

Je ne pense pas l'avoir insulté en disant qu'il faut être dingue de ses cours (au sens aimer énormément) pour vouloir se prostituer, c'est plutot un constat. Si jamais je l'avais insulté, elle serait venu me le dire elle-même, et je m'en serai excusé (mais là c'est pas le cas). Oui, je sais que tout le monde n'a pas le même rapport au corps que moi. Je suis plutot ouverte d'esprit mais l'ouverture d'esprit n'implique pas de dire "oui bravo" à tout. Et qu'une personne veuille m'apprendre le respect sur un forum me fait rire. Tu ne me connais pas alors ne me fais pas la morale sur le jugement parce que là c'est toi qui me juge. J'ai bien dit et répété que mes idées n'appartiennent qu'à moi. Chacun à ses valeurs, je le sais. Il faut vivre selon ses valeurs et ne pas tout accepter. Je pense qu'il faut garder des limites et avoir des principes. Mais comme je le dis, c'est mon avis.

 

[Gros-Câlin]

Je tiens aussi à rappeler qu'on parle de la prostitution étudiante, pas de la prostitution tout court.
Les étudiants qui font ça ne choisissent pas leur métier, ils n'arrêtent pas tout pour se prostituer.
Ils le font, parce que justement ils veulent continuer à faire leurs études, qui nécessitent de pouvoir vivre, en se logeant, etc.. Avoir une vie normale. (dans le sens se loger, manger, s'habiller...) et donc de l'argent.
Je crois que si un boulot "normal" même pourri comme certains jobs leurs permettaient de continuer à tout payer et aller en cours ils le feraient.
Seulement, certaines études sont plus couteuses que d'autres etc.. Elles nécessitent plus que 300€ par mois. Parce que quand on est étudiant, on n'est pas qualifié, on ne peut pas prétendre à un salaire à 20€ l'heure, ni à travailler à temps plein.
La nécessité est de trouver beaucoup d'argent, rapidement. D'où la prostitution occasionnelle.

C'est une réalité, donc qu'on comprenne cette situation ne signifie pas en faire l'apologie.

Enfin, concernant la question du respect de soi, je le redis elle se situe selon chacun, et pour ma part, je ne trouve pas spécialement respectueux pour soi-même d'aller bosser dans un job qu'on déteste, à obéir à des ordres d'un patron pourri (dans certains cas), ou qui nous exploite, et même sans parler de ça, de faire un job qui nous plait pas juste pour de l'argent. On est tous des putes d'une certaine façon (pas de façon péjorative), dans le sens où on fait tous des trucs qu'on a pas forcément envie de faire pour de l'argent, pour s'en sortir (mais c'est la composante sexuelle qui dérange, mais comme je viens de le dire, faire un job pourri ou abrutissant ou autre, c'est aussi faire la pute pour moi, mais c'est comme ça, c'est nécessaire, on n'a pas vraiment le choix si on veut vivre.)
Edit: je voulais finir par dire qu'il y a des gens que ça va déranger d'aller bosser pour obéir à quelqu'un, faire un truc naze, abrutissant, bref moralement, sur sa dignité il ne voudra pas, par contre faire du sexe 25 minutes à quelqu'un pour 100€ ça ne va pas leur poser problème, car l'appréciation et le respect d'eux même se situe ailleurs. Y'a des gens pour qui leur corps n'est pas sacré, je crois que ça peut se comprendre.

 

[jojokisslajoue]

Je tiens aussi à rappeler qu'on parle de la prostitution étudiante, pas de la prostitution tout court.
Les étudiants qui font ça ne choisissent pas leur métier, ils n'arrêtent pas tout pour se prostituer.
Ils le font, parce que justement ils veulent continuer à faire leurs études, qui nécessitent de pouvoir vivre, en se logeant, etc.. Avoir une vie normale. (dans le sens se loger, manger, s'habiller...) et donc de l'argent.
Je crois que si un boulot "normal" même pourri comme certains jobs leurs permettaient de continuer à tout payer et aller en cours ils le feraient.
Seulement, certaines études sont plus couteuses que d'autres etc.. Elles nécessitent plus que 300? par mois. Parce que quand on est étudiant, on n'est pas qualifié, on ne peut pas prétendre à un salaire à 20? l'heure, ni à travailler à temps plein.
La nécessité est de trouver beaucoup d'argent, rapidement. D'où la prostitution occasionnelle.

C'est une réalité, donc qu'on comprenne cette situation ne signifie pas en faire l'apologie.

Enfin, concernant la question du respect de soi, je le redis elle se situe selon chacun, et pour ma part, je ne trouve pas spécialement respectueux pour soi-même d'aller bosser dans un job qu'on déteste, à obéir à des ordres d'un patron pourri (dans certains cas), ou qui nous exploite, et même sans parler de ça, de faire un job qui nous plait pas juste pour de l'argent. On est tous des putes d'une certaine façon (pas de façon péjorative), dans le sens où on fait tous des trucs qu'on a pas forcément envie de faire pour de l'argent, pour s'en sortir (mais c'est la composante sexuelle qui dérange, mais comme je viens de le dire, faire un job pourri ou abrutissant ou autre, c'est aussi faire la pute pour moi, mais c'est comme ça, c'est nécessaire, on n'a pas vraiment le choix si on veut vivre.)

Je vais me coucher en songeant à tout ça et notamment tes dernières phrases "on est toutes des putes d'une certaine façon" . C'est pas faux, merci en tout cas de m'avoir enrichi et ouvert un peu mon esprit . Je serai sans doute moins sévère à l'avenir sur ce sujet .
Et bonne nuit !Mouvement Ni Putes Ni Soumises - Le site officiel

 

[Purple Mind]

Je pense qu'il faut qu'on arrête de tout mélanger et de monter au créneau systématiquement.

On peut ne pas partager un avis, mais le comprendre. C'est mon cas. Je partage l'idée que notre corps nous appartient et qu'on en fait ce qu'on veut. Je comprends que cette jeune femme n'ait pas eu le choix, et je comprends tout à fait les raisons qui ont pu la pousser à se prostituer.

Mais ce n'est pas une raison pour normaliser la prostitution étudiante (car certains comms m'ont donné cette impression) Non, bien qu'on puisse l'expliquer et la comprendre, je n'ai pas envie de la considérer comme un petit job comme un autre, ou comme une simple pratique sexuelle comme les SM etc. Car c'est quand même un cap difficile à passer, et je pense que c'est une solution de dernier recours comme ça l'a été pour cette mad. Et que pour prendre cette décision, elle a dû sacrément prendre sur elle, elle ne l'a pas fait comme elle aurait signé n'importe quel contrat.

Enfin, pour clore mon commentaire, je dirais que ne pas trouver normal que la prostitution étudiante se banalise ne veut pas dire qu'on méprise celles qui la pratiquent. Le problème, c'est pas que des filles prennent cette décision (je pense qu'elles ne le font pas vraiment de gaieté de coeur, quelque soit leur niveau d'estime d'elles et quelles que soient leurs valeurs), c'est qu'elles se retrouvent dans une situation tellement précaire qu'elles n'ont pas le choix.

Je ne porte aucun jugement sur ces filles, je pense qu'elles ont déjà assez de souci dans leurs vies pour que des gens viennent encore les juger, mais sur notre société qui fait que des gens se retrouvent dans une situation précaire à ce point.

Et c'est ce que je retiens de cet article, bien plus que des considérations morales.

 

[carmouille]

Apparemment si la pensée n'est pas conforme à celle des autres, il faut suivre comme un mouton la majorité (et ses leaders) sinon on se fait "lyncher". Il faut tout nuancer, bien choisir ces mots au risque d'être censuré comme étant quelqu'un "d'obtu". Chaque mot est analysé, disséqué, j'ai l'impression de passer devant un jury. Les filles, on est sur un forum, le but n'est pas d'avoir une idée qui l'emporte sur l'autre mais de confronter les jugements. Je rejoins Jojokisslajoue, je pense la même chose. Je ne comprend pas non plus ce rapport au corps car je n'ai jamais été confronté à une personne ayant un rapport au corps comme ca. Je ne pense pas avoir la parole universelle comme certaines le disent, je ne juge pas l'auteur en particulier (je ne la connais pas) mais je donne mon avis sur un sujet.


à l'auteur : si jamais je t'ai blessé par mes propos, je m'en excuse, ce n'était pas mon intention. Je ne te vise pas personnellement, c'est juste que je n'ai pas la même vision des choses que toi et je peux être maladroite dans ma façon de m'exprimer. Je trouve courageux de témoigner sur ton expérience et je souhaite sincèrement que tu t'en sorte.

Je suis d'accord avec les derniers messages de sael et purple mind

 

[Gros-Câlin]

carmouille: ne le prend pas comme ça, disons que tu exprimes ton avis (qui est respectable et tu as le droit, heureusement!) mais tu mets toujours des petites phrases dont tu sais quelles vont faire polémiques "maboule", "dans quel monde on vit", self respect au raz-des-paquerettes".

Après, tes propos permettent de confronter plusieurs points de vue et de faire avancer le débat, seulement, on a l'impression que tu ne cherches pas à comprendre nos arguments (juste une impression apparemment) et ton discours est très tranché, soit tout blanc, soit tout noir.
Ce n'est peut-être pas le cas, loin de moi l'idée de te lyncher, je réagis au débat, et tu ne suis pas les idées de moutons, on ne partage pas toujours le même avis ici loin de là, mais c'est enrichissant, non ?

C'est peut-être la forme qui était choquante dans tes propos, un peu trop catégorique et qui a fait beaucoup réagir, mais ne le prend pas comme un lynchage, j'espère que cette discussion t'auras enrichi sur des idées que tu ne partages pas, tout comme elle m'a enrichi et poussée à réfléchir sur le sujet.

 

[AnonymousUser]

@carmouille : Mais enfin ce n'est pas parce que y'a des gens qui ne sont pas d'accord avec toi ou qui sont même choqués par tes propos qu'il y a un espèce de complot "contre ton avis". On discute là, on a des arguments...

Mais oui bien sûr qu'au delà du simple "échange de jugement", certaines ici cherchent à amener un peu plus d'ouverture d'esprit, de recul sur notre propre jugement, etc... C'est normal, c'est profitable il me semble, non? Sinon à quoi bon discuter...

Ne le prend pas contre toi, personne ne t'oblige à adopter un avis qui n'est pas le tien. On te propose d'interroger l'origine de ton indignation pour essayer de comprendre si elle est bien légitime mais ce n'est qu'une proposition, tu en fais ce que tu veux.

 

[Dahlia.]

Je suis dégoutée , je chercherai sur youtube un reportage sur les travailleuses du sexe qui faisaient ça depuis des années et qui aimaient ça (après est ce qu'il y aurai pas une espèce d'habitude ?) que j'avais entre aperçu mais aucun moyen de le retrouver.
Si quelqu'un peut le retrouver ... ?

Tu parles peut-être de l'émission Harry Roselmack et le plus vieux métier du monde ?

 

[AnonymousUser]

Je débarque un peu après la bataille. Vous pouviez pas dormir aussi oui ^^

Que ce soit d'un côté comme de l'autre, n'oubliez pas que cette madmoizelle est venue témoigner de manière anonyme, et principalement parce qu'elle n'en a encore jamais parlé. Ne pas être d'accord avec la manière qu'elle a choisi pour s'en sortir financièrement, ok, mais il ne faudrait pas non plus lui faire dire ce qu'elle n'a pas dit et sortir ses propos du contexte. Quelque soit votre avis, S. mérite le respect.

 

[Grand Mère Feuillage]

Je ne vais pas débattre, ici. Je voulais juste faire un gros câlin de consolation à S. je suis triste pour toi et je comprends ce que c'est d'être dans la galère, étudiante à Paris. Ca m'est arrivé mais j'ai eu de la chance pour n'avoir jamais à mettre mes principes de coté, enfin pas les grands, j'avais la chance d'être en cité U et une partie de ma galère financière venait du rectorat de Paris et d'un pb informatique qui m'a bloqué ma bourse pendant toute l'année scolaire... Bref, une année à aller pleurer à droite et à gauche pour payer la cantine, avoir un report de paiement pour la cité u, et une année sans payer la carte Orange (et pas un contrôleur!). Et bon j'avoue j'ai profité d'un gentil garçon qui bossait déjà pendant 2-3 mois je ne sais plus, je l'ai fait mariner, profité de petits cadeaux, resto et je l'ai même taxé, lui il a cru que je voulais rester vierge pour le mariage... J'ai arrêté je me sentais pas très bien vis à vis de lui. C'est le seul truc donc j'ai encore honte pour cette période. Et peut-être que si l'occase c'était présentée, un certain mois bien rude où le service social du lycée où je faisais ma prépa ne savait pas me dire s'il allait prendre en charge ma cantoche du mois à venir, peut-être aurais-je fait pareil que S. Les circonstance ont été différentes...
Comme dit la chanson, "et si j'étais né en 17 à Leindenstadt..."