Je m'en veux de penser ça mais...

[Polly Maggoo]

Mais dans ce cas, la "punition" apporterait quoi en plus, selon toi?

Beaucoup d'enfants ne prennent pas la mesure des conséquences de leurs bêtises, pour prendre un exemple pas trop grave comme jouer avec un gâteau, tu peux expliquer autant que tu veux à certains enfants que ça salit, ils s'en fichent pas mal, faire ce qu'ils ont envie de faire à ce moment là importe plus que de ne pas salir Je ne remets pas en cause la capacité des enfants à comprendre et je ne dis pas qu'il faut punir, mais il y a beaucoup de situations différentes et d'enfants différents (et les enfants ont des comportements différents en fonction de l'âge)

 

[Heran.]

Cette discussion est vraiment passionnante.
Mes parents m'ont donné quelques fessées dans ma vie, quand je les poussais vraiment à bout. Ca a dû arriver 5 ou 10 fois. Et je trouve ça fondamentalement inutile. Je me sentais juste humiliée et comme j'étais vexée comme un poux, ça me poussait plus à continuer à les provoquer qu'à me calmer. (Oui j'avais un caractère de cochon des fois. ) En plus eux s'en voulaient parce que c'était pas du tout leur concept d'éducation. Au final tout le monde était mal. Par contre, ce qui avait vraiment de l'effet sur moi, c'est les punitions du genre "pas d'histoire pour s'endormir" ou "je ne jouerais pas avec toi pendant x temps". Ca dépend évidemment de la bêtise qui a été commise, mais la logique était beaucoup plus simple à comprendre : tu n'as pas été gentille avec moi, voir même franchement désagréable ou agressive, je n'ai pas envie de passer du temps avec toi pour le moment. C'était bien plus efficace que n'importe quelle punition. C'est pas arrivé souvent non plus, mais bizarrement, je me souviens des raisons qui ont fait que j'ai été privée d'histoire, et pas de celles qui m'ont fait me prendre une fessée...

 

[Schmutz]

@Flotsam Souvent dans les groupes d'enfant, le plus turbulent veut juste se faire remarquer et qu'on lui donne de l'attention. J'ai eu ce cas une année au centre aéré. Un petit de 5 ans, incontrôlable, qui courrait partout, frappait les autres. Tu as pris l'exemple d'une sortie, je me rangeais avec lui, et je discutais avec lui de ce qu'il avait regardé à la télé, ce qu'il aimait,...et le fait qu'un adulte, pour une fois lui parle ni en criant, ni en le punissant, il devenait super calme. Et sinon lors des jeux et des activités, ces enfants plutôt turbulents, je leur donnais des tâches spécifiques pour leur montrer que j'avais confiance en eux et que je savais qu'ils en étaient capable. Par contre s'il faisait n'importe quoi, il n'avais plus ce "privilège" et dans la plupart des cas ils se calmaient car ce sont des enfants qui très souvent n'ont qu'un seul rapport avec les adultes : les punitions, les cries, ...

Et au niveau des punitions/sanctions, une directrice m'avait dis un jour que les enfants sont comme les adultes; par exemple si on cris mon prénom au self en m'engueulant devant tout le monde je ne vais strictement rien écouté, juste je vais détesté à l'intérieur la personne qui fais ça, car elle m'affiche devant tout le monde. Alors que si cette personne m'avait appeler pour m'expliquer/m'engueuler dans une salle à côté, juste entre nous deux, je vais être plus apte à écouter. De même, gronder un enfant en face à face, sans aucun enfant dans les parages permet d'avoir toute son attention, car souvent c'est à ce moment que l'enfant va répondre, pour faire le fier devant tous ces amis.

Désolée si c'est un peu décousu et hors sujet. Je n'ai pas d'enfant, et mes seules expériences sont en colo et centre de loisirs. Sinon, d'un point de vue perso je n'ai jamais reçus de claque ou fessée, et quand ma mère (car plus de patience ou fatigué) nous criais dessus avec ma soeur, après s'être calmé, elle venait s'excuser et parler avec nous pour expliquer pourquoi elle était à bout.

 

[Schmutz]

@Flotsam Ah ne t'inquiète pas, je ne disais pas qu'il fallait faire ça à tout prix, juste je partageais une astuce qui avait fonctionné. Mais quand on a beaucoup d'enfant à charge on ne peut pas forcément prendre le luxe de se faire des petits face à face pour discuter tranquillement.

 

[MarieCeline]

C'est fort intéressant toute cette discussion, je prends des notes

@Ghost wind le "ton qui sépare", je crois que ça correspond à peu près à mon ton "prof / discipline" (que je travaille encore). Auquel cas, ça marche avec les adultes aussi

Sur les claques/fessées, j'ai une anecdote de baby-sitting qui m'a pas mal marquée...

Spoiler: MyLife

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[Treize]

@Iaoranamoana
Ok , merci pour ta réponse.

@Treize Je veux bien ton pdf aussi s'il-te-plaît.
Je me doute que ta fille est trop petite encore, mais j'aurais bien aimé avoir ton avis sur le principe de mettre "au coin" ? Est-ce qu'il est possible de dire à un enfant "tu te mets là, tu réfléchis à tes actes (et au passage tu te calmes) et on en parle après" et que ce soit constructif pour les deux personnes ?
(il n'y a pas d'enfants dans mon entourage, du coup je n'ai que des grandes idées sans confrontations réelles)

Envoie-moi ton mail en MP et je te le transfère .

J'ai un peu de mal avec l'idée du coin en fait. Déjà parce que ça implique que l'enfant soit en mesure de réfléchir à ses actes et surtout de passer au-dessus du fait d'être isolé et en-dessous d'un certain âge c'est impossible parce que ça implique qu'il arrive d'abord à se canaliser et c'est difficile pour eux (c'est pour ça qu'il y a parfois un fossé entre l'adulte et l'enfant et que l'adulte juge la réaction de l'enfant disproportionnée ou exagérée sauf que nier une émotion ne l'annule pas en fait). Et de toute façon, je ne suis pas sûre que l'isoler serve réellement parce que j'aurai peur que ça rompe le dialogue et la communication. J'aurai plutôt tendance à lui dire que si elle a besoin de s'isoler pour crier ou je ne sais quoi, elle le peut et surtout que je suis à disposition quand elle voudra en parler et que je suis là pour elle.
Après on en revient toujours au début du problème : qu'est-ce qui provoque l'envie de mettre l'enfant au coin ? Et est-ce que ce n'est pas possible d'agir d'abord là-dessus plutôt que de sanctionner en mettant au coin.


Pour rebondir sur la phrase de @Flotsam, je trouve ça très juste, je le vis avec ma fille. Je me suis rendue compte que certains de ses comportements qui m'agacent sont les mêmes que je faisais petite et qui agaçaient ma mère comme par exemple son côté impatient pour certaines choses où elle va s'agripper à moi en chougnant jusqu'à ce que j'accède à sa demande sauf que parfois, elle doit attendre et chaque fois je ressens une montée d'agacement et je la jugule en repensant à l'enfant que j'étais. Mais clairement parfois j'ai l'impression d'être dédoublée entre le "moi enfant" et "ma mère face au moi enfant" c'est très étrange (et flippant).

 

[Moonshade]

Je m'immisce sauvagement dans la conversation mais ce que j'ai pu observer (je travaille avec des enfants) c'est qu'ils ont besoin d'un cadre, oui certes, mais avant tout besoin de CONSTANCE (surtout les petits, pour qui le raisonnement "tu n'as pas le droit de faire ça parce que..." est encore inaccessible). Exemple : j'ai une dinette au boulot que je ne veux pas que les petits machouillent (parce que transmission de bactéries, toussa, j'ai pas envie de passer toute la dinette au désinfectant entre chaque gamin). Donc ma règle est stricte : s'ils mettent un truc à la bouche, je préviens une fois gentiment, deux fois gentiment, à la troisième : stop, et on range (mais je ne crie jamais, je range et j'explique pourquoi on ne joue plus : "tu as mis les objets dans ta bouche alors que je t'ai dis non, donc stop"). Autre exemple : j'exige qu'un jeu soit rangé avant que l'on sorte le suivant, et je m'y tiens systématiquement.
Je remarque qu'à partir du moment où ma règle est claire, et ma réaction (jamais sèche ou violente, toujours douce mais sans appel) est toujours la même, l'enfant, après avoir peut être eu une réaction d'opposition deux ou trois fois, s'y tient. Je pense donc que l'éducation n'est pas du tout une question d'ampleur de la "punition" (je ne punis jamais) mais d'être constant dans ce qui est autorisé/interdit de manière que l'enfant aie ses repères.
Après, je suis dans un cadre pro, non familial, donc ce n'est sans doute pas du tout la même chose mais @Sélavy je pense que c'est la raison pour laquelle le filleul de ta mère était un ange chez vous où les règles étaient claires, et très différent chez ses parents où d'après ce que tu dis les réactions avaient l'air plus "aléatoires"

 

[Treize]

@Moonshade
Je suis entièrement d'accord avec toi sur la cohérence et la constance des règles .

Je suis intriguée par le fait de ne pas mettre à la bouche, ils ont quel âge ? Parce que chez les tout-petits, ça fait partie de l'exploration de mettre à la bouche et je me dis que ça doit être hyper dur de les empêcher non ? Ma fille commence à moins mettre systématiquement à la bouche les objets mais ça reste quand même fréquent. C'est un comportement qu'on ne voit plus trop au-delà d'un certain âge d'où ma question. Ou alors c'est juste d'imiter les repas avec la dinette en portant à la bouche qui pose souci ?

 

[Moonshade]

@Treize J'ai des enfants à partir de 3 ans environ ^^ et j'ai aussi du matériel spécifique pour explorer la bouche et l'oralité, donc ce qui sert à tous pour les jeux (dinette, marchande etc...) : on peut FAIRE SEMBLANT de porter à la bouche (d'ailleurs c'est fait pour ça) mais pas mâcher/baver/crachouiler réellement. Je ne veux pas de germes et de bactéries dessus ! (les épidémies de gastro ne passeront pas par moi !)

 

[Treize]

@Moonshade
Ok . Merci de m'avoir répondu. Et effectivement la collectivité doit pas aider pour limiter les épidémies .

 

[Kilucru-]

Cette discussion sur les parents me renvoie au fait que je me suis vraiment rendue compte du foirage complet de mes parents uniquement au moment de quitter le domicile familial. Impossibilité de faire mes propres choix, me faire payer le fait d'être partie de la maison, penser de base "méfiance" et non "confiance", me faire promettre de ne plus jamais mentir et en même temps se mettre dans une rage folle quand je préds une décision qui ne va pas dans leur sens, comportement alimentaire complètement erratique depuis toujours... Tout ça m'a vraiment explosé à la figure en partant et continue chaque jour de me blesser. Pour eux, je serai toujours une incapable, une dépensière, une grosse, une bordelique, une inconstante et une menteuse.

Ca me fait beaucoup réfléchir à la personne que je suis aujourd'hui et à celle que je serai demain (qui plus est avec des enfants). Ayant depuis toujours assisté aux crises de folie de ma mère, je suis incapable, par exemple, de me mettre en colère de manière sainement. Je vais me raisonner quand la moutarde monte, jusqu'au jour où un rien va me faire exploser. Par compensation, je me ronge les ongles jusqu'au sang, malgré une grande connaissance alimentaire, je bouffe n'importe quoi, n'importe quand, j'ai de grosses plaques d'eczéma sur le corps. C'est triste à dire, mais je pense que mes parents sont toxiques malgré eux, qu'ils ne se remettent jamais en question et qu'ils m'ont refilé tout ce stress. Je ne comprends pas comment ils peuvent être satisfaits de la relation que l'on vit actuellement, qui est juste insoutenable pour moi.

Enfin tout cela ne m'empeche pas d'etre une "bonne" personne, je suis capable de réflexion et d'éprouver un amour sain, je ne pense pas être plus déprimée que la moyenne sans pour autant me qualifier d'heureuse. Il n'empeche que je me demande beaucoup comment je serai plus tard, et que je me dis que j'aimerais sincèrement que mes enfants n'aient pas peur de moi et fasse leurs propres expériences sans avoir peur que je leur crie dessus à chaque fois...

 

[Charlie Zola]

@Bleue_
@Sélavy

Je ne vois pas en quoi vous êtes "connasses" si vous êtes respectueuses et polies même quand vous êtes dans un milieu qui vous rend mal à l'aise. La connasse c'est celle qui montre bien à la personne en face son aversion. De toute façon on ne peut pas aimer tout le monde où fermer les yeux sur des réalités économiques et sociales. Moi je n'aime pas la population de ma ville non plus et d'ailleurs le coin de rue près de chez moi je le surnomme "L'Assommoir". Le tout est de prendre le temps de la réflexion sur le pourquoi. Pourquoi dans cette ville on voit de façon aussi flagrante les différences sociales? Pourquoi l'alcoolisme est si présent? Pourquoi la classe moyenne est si peu représentée? On ne voit que les hautes classes et les précaires.
Mais même en faisant cette réflexion on ne peut pas lutter contre le rejet physique. On est des humains pas des bisounours .