Bon, désolée de ramener le sujet sur le tapis avec quelques jours de retard, mais ça me fait fulminer de lire des discours complotistes sur Madmoizelle.
Je sais que d'autres ont déjà répondu, mais ça fait jamais de mal de compléter face à des propos qui minimisent la pandémie.
Je cite personne, pas par volonté d'être impolie, mais pour que chacun.e. puisse décider de ne pas lire si iel considère que le sujet est clos.
Je n'ai évidemment aucun souci avec les Madz qui ont hâte de ne plus avoir à porter des masques, c'est désagréable pour tout le monde, ça pose effectivement des soucis de communication, et je comprends totalement les préférences personnelles à garder un visage "ouvert".
Par contre, on va se farder encore longtemps les discours pseudo-rebelles sur le port du masque ?
C'est pratique, le vocabulaire de la rébellion et de l'irrévérence, ça permet de faire passer son individualisme pour du courage.
Ah, mais c'est parce qu'en fait, c'est un avis qui s'oppose au gouvernement. Une opinion somme toute très brave sur un forum où une bonne majorité des participant.e.s critiquent régulièrement les décisions du gouvernement. Mais pourquoi s'embarrasser de faire la distinction entre les décisions du gouvernement, souvent laxistes d'un point de vue sanitaire, voir contre-productives (cf couvre-feu et concentration de la population sur des plages horaires restreintes), et les mesures recommandées par les scientifiques (port du masque et distanciation sociale) ? C'est plus simple de mettre ses interlocuteurs dans le sac "pro-gouvernement" avec de gros raccourcis pour se donner des airs de résistant.e.
Ah, nos amis les chiffres choisis, quel plaisir de les lire ici ! (non)
Le covid paraît moins grave si la maladie ne touche "que 5%" de la population, puis ne fait "que 3%" de morts parmi ceux-ci (comme si c'était peu). Sortons des pourcentages pour regarder les chiffres de façon plus globale : presque 5 millions de cas en France en un peu plus d'un an de pandémie (
chiffres RKI). On approche doucement des 100 000 morts, et on est actuellement dans une période d'accélération de la pandémie. Et derrière les chiffres, il y a l'humain : pour les proches, chaque décès est une tragédie personnelle (oui, même quand c'est des vioques qui sont "plus proches de l'arrivée que du départ"). Avec les mesures sanitaires (nécessaires) qui font que c'est difficile de rester auprès de la personne infectée dans ses derniers moments, c'est plus difficile d'accepter le décès et de faire leur deuil de manière aussi sereine que possible.
Pour comparer,
le cancer est la cause de 157 000 décès par an, le covid est donc pas si loin derrière.
Et on ne mesure pas la gravité du covid à sa simple mortalité, il pose également problème pour le nombre de personnes en réanimation (c'est pas une période agréable même pour les patients qui y survivent, c'est une charge de travail très difficile à gérer pour le personnel des hôpitaux déjà surchargés avant la pandémie). Une situation exceptionnelle, comme les médecins ne cessent de le rappeler. Alors que les moyens manquent et que le système de santé est déjà fragilisé. Sans oublier les séquelles, ce qu'on appelle
"covid long", qui peuvent être très handicapantes au quotidien
(symptômes respiratoires, cardiovasculaires, musculaires, cognitifs…).
C'est peut-être facile d'être désinvolte quand on a le privilège de ne pas être soi-même très exposé au risque de transmission, mais pour tous les travailleur.euse.s essentiel.le.s au contact du public et particulièrement
les soignant.e.s qui sont les plus touché.e.s, la pandémie et ses risques sont bien plus concrets.
Mais bon, gardons-nous bien de vivre dans une société aseptisée par le port du masque et l'utilisation de gel hydroalcoolique. Étonnamment, les rhumes et autres virus (dont le coronavirus) continuent de circuler, donc notre monde n'est peut-être pas si aseptisé face à l'omniprésence des germes, hum…