C'est marrant... Je n'ai pas le permis, je sors souvent à des horaires mal desservis par les transports, et je suis comme @trigger et @
sylfinne, je déteste l'idée de se rendre dépendant des autres.
Et ben je pense que tout ça n'est pas forcément contradictoire !
Non, je n'ai pas le permis. (Attention je vais raconter ma vie) Ça me fait chier en théorie, par anticipation, pour toutes les raisons que tu cites
sylfinne (et puis, parce que dans tous les cas, je trouve que le fait d'avoir le permis, même s'il est en train de moisir dans un tiroir, est quelque chose de très rassurant pour l'avenir).
Mais en pratique je n'ai pour l'instant souffert qu'une ou deux fois de ne pas l'avoir.
Comme @barbe-bleue, je sais que si je vis bien mon statut de piétonne, c'est parce que j'ai la chance d'être dans une ville très bien desservie par les transports. À la campagne, ça doit être tout autre chose... Je me demande d'ailleurs comment j'aurais fait là-bas. La soif de liberté m'aurait peut-être donné des ailes lors de mes heures de conduite, qui sait...
Mais je trouve ça un peu réducteur de dire que ne pas avoir le permis nous met dans une position de dépendance par rapport aux autres.
Je vois ce que tu veux dire (en effet, on ne peut pas prendre nos clés, appuyer sur un bouton et sortir notre voiture) mais on ne peut pas généraliser ce constat. C'est vrai qu'il y a des situations où je me sens dépendante (Il m'est arrivé 2/3 fois que ma mère m'emmène à un de mes boulots de nuit parce qu'aucun bus nocturne n'y passait), mais elles restent quand même très rares. On peut s’accommoder au fait de ne pas être motorisé, je pense qu'on ne subit pas forcément cet état de manière passive.
Quand je sors tard la nuit, je prends des vélos en centre ville ou je rentre à pieds si les transports ne circulent plus. Jamais je ne demande aux gens de me raccompagner, j'aurais l'impression d'être assistée (ça c'est juste dans mes principes à moi, j'aime bien tout faire par moi-même) et de ne pas être libre. Et je pense qu'il y a des personnes qui ont le permis (mais pas de voiture, ou alors qui n'ont pas envie d'utiliser leur voiture pour sortir) qui sont plus dépendantes que moi, parce qu'elles comptent sur le SAM pour les ramener (je ne dis pas que c'est mal, juste que là le permis n'a pas grand chose à voir avec la dépendance
).
Je préfère marcher 2 heures de nuit plutôt que devoir quitter une soirée "parce que je n'ai pas le choix". Les rares fois où je me fais raccompagner, c'est quand les gens vont au même endroit que moi et à des horaires qui m'arrangent, ou bien lorsque des amis qui vivent dans des coins non-desservis me proposent de venir en stipulant qu'ils pourront me ramener à un bus ensuite, mais du coup là c'est une dépendance "qui fait partie du contrat", je ne les prends pas au dépourvu.
Si je veux aller à des centaines de kilomètres de chez moi, je fais du covoiturage ou du stop (en plus, j'adore ça, ça me donne l'impression que le trajet est un voyage à lui tout seul), et je le fais même avec des amis qui ont le permis, parce qu'on aime se déplacer comme ça. Et sur ce point, je ne fais même pas de nécessité vertu, j'ai vraiment l'impression que c'est un bonus de ne pas avoir le permis ! Ça me permet de rencontrer plein de gens et ça me dépayse, même si à la base je ne me rends pas forcément dans la ville pour des raisons de loisirs.
Bref, je n'ai jamais été bloquée dans un de mes désirs de mobilité à cause du permis. C'est vrai que je ne peux pas décider moi-même des horaires, mais dans mon cas ce n'est pas un problème, puisque je suis très flexible et peu organisée.
Du coup je pense vraiment que la propension à user de dépendance est accrue quand on n'a pas le permis, mais que ce n'est en rien l’apanage de ceux qui n'ont pas le permis. Je connais franchement des gens qui ont le permis et qui sont 40 fois plus dépendants des autres que moi. Il y a une dépendance théorique et une dépendance pratique...