Je ne comprends pas pourquoi je suis si nostalgique du lycée.
Depuis plusieurs semaines, j'ai de vrais coup de blues en y repensant, d'autant plus accentués par mon orientation incertaine.
Pourtant je n'ai pas vraiment l'impression de ressentir de la tristesse au fond de moi, et c'est très étrange parce que je ne crois m'être jamais mise dans des états pareils jusque là, ça ressemble à une véritable déprime.
Mais le plus incompréhensible c'est que.. je n'ai tout simplement pas aimé mes années de lycée.
J'étais déjà plus épanouie qu'au collège mais je n'en garderai pas de souvenirs mémorables, je n'ai pas fait de rencontres extraordinaires, je n'ai été passionnée que dans un nombre restreint de cours.
Tout au long de ces trois ans je me suis plaint et j'avais plus que hâte d'en finir.
Et aujourd'hui que ça l'est, que je n'y remettrai plus jamais les pieds, que je suis en vacances, que je déménage à la rentrée, que j'entre dans les études supérieures.. j'en suis tout sauf réjouie. Pire, l'idée me torture.
J'essaye sincèrement de réfléchir à ce qui va me manquer et il reste vraiment peu de choses, une minorité de profs et des détails qui sont devenues des habitudes.
Tout ça me laisse un goût amer, tout me rappelle le lycée, et dès que je m'y met à y penser un peu sérieusement je me met à chialer. Et ce plusieurs fois par jour.
Je suis tellement ridicule, c'est d'un pathétique, parce que c'est complètement illogique, insensé.
Rien qu'écrire ça me donne envie de rire et de pleurer à la fois.
Forcément j'y suis allée de ma petite introspection coutumière et j'en suis arrivée à une conclusion plutôt probable et lucide mais décidément décourageante.
Elle aurait davantage sa place dans
Je ne supporte pas mais je vais en parler ici étant donnée qu'elle est dans la continuité de mon incompréhension.
En fait pense que cette situation illustre parfaitement ma dualité constante qui me rend inéluctablement insatisfaite (ou plus abruptement : à quel point mon fonctionnement fait de moi une casse-couille).
Je me rend pleinement compte que je suis la frustration même : quoi qu'il se passe, je ne serai jamais contente mais toujours infiniment frustrée.
Cette déprime sortie de nulle part le reflète plus que tout, et me fait prendre conscience que je n'arriverai peut-être jamais à être véritablement heureuse si je continue comme ça.
J'avais déjà parlé sur madmoiZelle de ma tendance à tout idéaliser, et en particulier ce que j'ai déjà vécu ou ce que je n'ai pas encore vécu, ce qui m'empêche de profiter du présent.
En l'occurrence je n'ai mis à aucun moment mes années lycée sur un piédestal donc je crois que ce n'est qu'une partie de l'explication.
Je dois juste avoir une sorte d'esprit de contradiction inconscient.
J'ai aussi l'impression qu'en réalité je ne supporte pas l'idée que quelque chose soit terminé.
Ce qui est quand même bizarre, c'est que cela serait davantage compréhensible pour quelque chose qui m'a plu, mais soit. Il est probable que cela soit de même pour des choses auxquels je peux trouver des aspects positifs.
La simple pensée que je ne pourrai jamais revivre une de ces choses m'est intolérable.
Peut-être même que l'inéluctabilité en elle-même m'insupporte - c'est par exemple une part de ce qui me fait peur dans la mort (bon là je fais d'énormes raccourcis, mais je pense que beaucoup de choses sont liées dans mon fonctionnement).
Moi que l'aspect routinier du lycée énervait passablement, je crois que je m'y suis attachée par certains côtés, c'est aussi ça qui va me manquer.
Ce si important paradoxe m'effraie quand même, surtout quand je vois dans quel état il peut me mettre parfois ; je suis à la fois angoissée et résignée de me rendre compte que je suis systématiquement insatisfaite jusqu'à un point si irraisonné.
Désolée pour ce pavé, qui est en plus très décousu.