Je pense que la faute doit plutôt être rejetée sur notre système validiste que sur des gens paumés qui se rendent bien compte que leur fonctionnement n'est pas dans la norme (ou en tout cas pas "la norme" telle qu'elle est validée par la société) et cherchent désespérément des réponses à leurs souffrances.
Croire que seuls les professionnels de la santé mentale détiennent les clés des diagnostics c'est idéaliser le système. Déjà parce qu'ils ne sont pas tous bienveillants envers les personnes fragiles, parce qu'ils ne sont pas forcément à la page sur tous les troubles (les connaissances sur les pathologies psy ne cessant d'évoluer), et aussi en raison des différents biais (racistes, sexistes, classistes, etc) qu'évoquait
@Clematis. C'est plutôt ça qu'on devrait critiquer, à mon sens.
Je rappelle également que l'accès aux soins en matière de santé mentale est conditionné aux revenus. La sécu couvre le quart d'une consultation chez le psychiatre. Mieux vaut avoir une bonne mutuelle après ! Et les centres gratuits sont débordés.
Je conseille la BD de Lou Lubie sur la bipolarité, Pile ou Face. Elle s'est reconnue dans ce trouble après des années d'errance médicale et un passage à l'hôpital psychiatrique. Ça n'empêche qu'après coup son diagnostic ait été validé par un professionnel. Et la BD est accompagnée d'un encart avec l'avis d'une psychiatre. C'est donc possible pour des individus lambdas de s'emparer des données médicales et de les appliquer correctement à leur propre cas.
Ça me frappe toujours, à chaque discussion sur le validisme, de constater à quel point ça doit être une des oppressions la plus difficile à remettre en question. Les mêmes mécanismes qui nous feraient hurler dans une discussion sur le sexisme, on les applique sans sourciller aux personnes non-valides. Je comprends que les concerné.es qui se sont exprimé.es ici aient ressenti de la violence.