Je suis d'accord avec Eko, c'est parfois de la maladresse, un manque de recul.
Punaise y a trop de trucs qui me viennent à ce sujet !!!
Une chose qui peut me vexer sur le coup, c'est d'affirmer que je suis d'origine indienne alors que non, je suis mauricienne. Puis les gens me regardent bizarrement soit parce qu'ils ne savent pas situer Maurice sur une carte, soit parce que fais plus indienne que créole et du coup ça correspond pas à la réponse qu'ils attendent... d'où la suspicion. Mais ça peut se comprendre, en réalité un mauricien peut être "blanc" (lapo graté), "noir" (zoulou), ou il peut faire "chinois" (macaw)... <--- Les mots entre parenthèses correspondent à la traduction en créole... comme quoi, même les mauriciens entre eux se catégorisent lol ! Moralité, un mauricien peut être de n'importe qu'elle couleur en fait. Aujourd'hui, la majeure partie des mauriciens sont typés indiens, et pourtant on imagine plus souvent "le créole bronzé aux cheveux frisés".
Je pense que "catégoriser" quelqu'un aussi vite dans sa tête peut être dû à un des mécanismes propres à notre cerveau qui consiste à évaluer une situation très rapidement. On s'en sert comme instinct de survie dans les situations de danger. Faire état d'une situation de danger peut amener à catégoriser les choses. Toute connaissance enregistrée et rapide à exploiter est alors bienvenue, même les idées reçues. C'est la "réflexion rapide" qui s'oppose à la "réflexion lente" (qu'on utilise pour résoudre une équation par exemple). Ca vient de cette vidéo :
. D'où le "manque de prise de recul".
Une fois, en parlant d'une amie, on m'a demandé d'où elle venait et j'ai répondu spontanément "de Martinique". Puis on m'a reprise : "oui bah du coup elle est française". Eh ben oui du coup ! Maaais pourquoi j'ai dit ça ? En fait j'avais pas réfléchi sur le coup. J'avais l'habitude d'entendre mon amie dire qu'elle est martiniquaise et dans ma tête je distinguais encore sans me poser de questions nationalité martiniquaise et nationalité française. Je ne pense pas avoir été raciste sur le coup, mais j'ai fait inconsciemment un vieux raccourci, une pensée stupide. Ou peut-être que je me trompe ? Ou c'est peut être les deux ? Ca se trouve c'est du racisme ordinaire, et j'ai tout de suite rejeté cette hypothèse parce qu'il y a le mot "racisme" dedans... C'est plus honteux d'être "raciste" que d'être "bête". D'où ma question, est-ce que le "racisme ordinaire" est tellement ordinaire dans notre tête qu'on ne s'en rend pas compte ? Est-ce que traiter quelqu'un de raciste dans un cas de racisme ordinaire est constructif ? Le but ultime est de faire changer les mentalités, pas de catégoriser les gens et les culpabiliser... Perso, j'apprécie le self-control de quelqu'un pour ne pas m'incendier dès je dis une bêtise, mais qui me reprend posément. Je m'en suis convaincue grâce au cycle du deuil :
En management, quand on cherche à convaincre quelqu'un (ou dans notre cas : faire évoluer une mentalité), on accompagne le sujet dans le cycle du deuil : le recadrer (lui expliquer ce qui ne va pas, en quoi c'est blessant, en quoi c'est du racisme ordinaire), le rassurer ("ordinaire" signifie que personne n'est à l'abri d'un stéréotype, mais il est possible de prendre du recul), lui démontrer qu'il est possible de s'exprimer autrement, et enfin le convaincre de faire évoluer sa manière de penser. Bref, c'est la méthode douce ^^. Remarque, la phase descendante peut être bien plus longue chez certaines personnes... faut de la patience !
Je ne m'attend pas forcément à ce qu'on m'accompagne durant tout le cycle, car le racisme est un sujet qui me touche et j'aime bien en parler sans complexes.
Enfin tout ça pour dire qu'essayer de convaincre quelqu'un de changer sa manière de penser quand il est en phase de déni ou de colère, c'est comme empêcher un koala de fermer l'oeil... (et là quelqu'un qui me sort : "non mais PAS TOUS les koalas sont shoutés à l'eucalyptus !" rhôôôôôô !!!)
Bon ça, c'est la théorie. En vrai, on n'a pas que ça à faire hein. Mais je pense que quand il s'agit d'un proche qu'on aime, ou sur un forum de discussion où on a l'occasion de développer sa pensée (et où on risque d'être lu par d'autres membres), ça vaut la peine d'essayer. Faut être motivé pour ça et avoir de la patience...
J'ai eu la chance de ne pas avoir quelqu'un dans mon entourage qui me considérait comme son "amie noire". Si ça m'arrive demain, je péterai un câble. Mais ça serait dommage. J'espère acquérir un jour assez de self-control pour ne pas me laisser affecter par ça, et la force d'y répondre avec classe. Au moins pour me protéger...
Punaise y a trop de trucs qui me viennent à ce sujet !!!
Une chose qui peut me vexer sur le coup, c'est d'affirmer que je suis d'origine indienne alors que non, je suis mauricienne. Puis les gens me regardent bizarrement soit parce qu'ils ne savent pas situer Maurice sur une carte, soit parce que fais plus indienne que créole et du coup ça correspond pas à la réponse qu'ils attendent... d'où la suspicion. Mais ça peut se comprendre, en réalité un mauricien peut être "blanc" (lapo graté), "noir" (zoulou), ou il peut faire "chinois" (macaw)... <--- Les mots entre parenthèses correspondent à la traduction en créole... comme quoi, même les mauriciens entre eux se catégorisent lol ! Moralité, un mauricien peut être de n'importe qu'elle couleur en fait. Aujourd'hui, la majeure partie des mauriciens sont typés indiens, et pourtant on imagine plus souvent "le créole bronzé aux cheveux frisés".
Je pense que "catégoriser" quelqu'un aussi vite dans sa tête peut être dû à un des mécanismes propres à notre cerveau qui consiste à évaluer une situation très rapidement. On s'en sert comme instinct de survie dans les situations de danger. Faire état d'une situation de danger peut amener à catégoriser les choses. Toute connaissance enregistrée et rapide à exploiter est alors bienvenue, même les idées reçues. C'est la "réflexion rapide" qui s'oppose à la "réflexion lente" (qu'on utilise pour résoudre une équation par exemple). Ca vient de cette vidéo :
Une fois, en parlant d'une amie, on m'a demandé d'où elle venait et j'ai répondu spontanément "de Martinique". Puis on m'a reprise : "oui bah du coup elle est française". Eh ben oui du coup ! Maaais pourquoi j'ai dit ça ? En fait j'avais pas réfléchi sur le coup. J'avais l'habitude d'entendre mon amie dire qu'elle est martiniquaise et dans ma tête je distinguais encore sans me poser de questions nationalité martiniquaise et nationalité française. Je ne pense pas avoir été raciste sur le coup, mais j'ai fait inconsciemment un vieux raccourci, une pensée stupide. Ou peut-être que je me trompe ? Ou c'est peut être les deux ? Ca se trouve c'est du racisme ordinaire, et j'ai tout de suite rejeté cette hypothèse parce qu'il y a le mot "racisme" dedans... C'est plus honteux d'être "raciste" que d'être "bête". D'où ma question, est-ce que le "racisme ordinaire" est tellement ordinaire dans notre tête qu'on ne s'en rend pas compte ? Est-ce que traiter quelqu'un de raciste dans un cas de racisme ordinaire est constructif ? Le but ultime est de faire changer les mentalités, pas de catégoriser les gens et les culpabiliser... Perso, j'apprécie le self-control de quelqu'un pour ne pas m'incendier dès je dis une bêtise, mais qui me reprend posément. Je m'en suis convaincue grâce au cycle du deuil :
En management, quand on cherche à convaincre quelqu'un (ou dans notre cas : faire évoluer une mentalité), on accompagne le sujet dans le cycle du deuil : le recadrer (lui expliquer ce qui ne va pas, en quoi c'est blessant, en quoi c'est du racisme ordinaire), le rassurer ("ordinaire" signifie que personne n'est à l'abri d'un stéréotype, mais il est possible de prendre du recul), lui démontrer qu'il est possible de s'exprimer autrement, et enfin le convaincre de faire évoluer sa manière de penser. Bref, c'est la méthode douce ^^. Remarque, la phase descendante peut être bien plus longue chez certaines personnes... faut de la patience !
Je ne m'attend pas forcément à ce qu'on m'accompagne durant tout le cycle, car le racisme est un sujet qui me touche et j'aime bien en parler sans complexes.
Enfin tout ça pour dire qu'essayer de convaincre quelqu'un de changer sa manière de penser quand il est en phase de déni ou de colère, c'est comme empêcher un koala de fermer l'oeil... (et là quelqu'un qui me sort : "non mais PAS TOUS les koalas sont shoutés à l'eucalyptus !" rhôôôôôô !!!)
Bon ça, c'est la théorie. En vrai, on n'a pas que ça à faire hein. Mais je pense que quand il s'agit d'un proche qu'on aime, ou sur un forum de discussion où on a l'occasion de développer sa pensée (et où on risque d'être lu par d'autres membres), ça vaut la peine d'essayer. Faut être motivé pour ça et avoir de la patience...
J'ai eu la chance de ne pas avoir quelqu'un dans mon entourage qui me considérait comme son "amie noire". Si ça m'arrive demain, je péterai un câble. Mais ça serait dommage. J'espère acquérir un jour assez de self-control pour ne pas me laisser affecter par ça, et la force d'y répondre avec classe. Au moins pour me protéger...