Pantaleon;2780909 a dit :
Ah c'est un truc que j'ai jamais compris non plus.
Sinon les gens qui sortent à tout bout de champ "ouais entre nanas c'est encore pire, elles se crêpent le chignon. Tu mets deux filles ensemble, elles peuvent être super cruelles blabla, pire que les mecs entre eux blabla". Je me demande d'où ça sort
. Des films à la Mean Girls haha ?
Non sérieusement, c'est avec des filles que j'ai mes plus fortes amitiés et complicités. J'ai rarement eu des filles ennemies, mais j'ai eu des garçons ennemis qui ont été très cruels avec moi. Enfin je vois vraiment pas pourquoi une fille avec une fille serait plus cruelle à situation équivalente qu'une fille avec un garçon ou deux garçons ensemble.
Pourquoi pense-t-on que ça va forcément être la grosse compétition entre les filles, qu'elles vont sortir les griffes, etc. Mon copain pense ça notamment, mais je connais des filles qui le pensent aussi.
Moi je trouve juste ça ridicule.
D'expérience, les filles ont été plus peau de vache avec moi que les garçons. Souvent pour des questions de rivalité, de jalousie, de tête qui revient pas, etc.
Sur la forme, je ne crois pas qu'on soit si différentes des mecs. Déjà parce que les prétextes à blesser quelqu'un sont toujours plus ou moins les mêmes (sentiment d'insécurité face à celui ou celle qui est nouveau/différent notamment) et ensuite parce que chez les deux sexes, quand rivalité il y a, elle porte souvent sur le physique (performances sportives, potentiel de séduction, etc.). Au delà de cet aspect, l'enjeu ça reste quand même la quête de l'approbation du sexe opposé, celui qu'on cherche à séduire (surtout à l'adolescence). Je me verrais mal entrer en rivalité avec un mec hétéro sur ces questions là, alors qu'avec une fille oui, puisque dans le jeu de la séduction nous avons les mêmes atouts à faire valoir, et nos intérêts peuvent s'opposer.
Par contre, dans le fond, les stratégies d'éviction de l'adversaire ne sont pas les mêmes. Les mecs seront plus frontaux, alors que les filles vont faire leurs coups dans le dos, et ça pour moi, c'est une question d'éducation et de mimétisme. A travers les jeux, les comportements des adultes, et les modèles qui leur sont proposés, les garçons sont initiés à la confrontation au monde, on leur apprend à être forts, à taire leurs sentiments, les jouets qui leur sont destinés dans les catalogues de Noël sont souvent des armes, des engins, des objets qui connotent de la technicité et de la puissance, ou des activités de plein air, qui permettent d'affirmer leur force physique et leurs compétences.
A l'inverse, on va tourner les filles vers l'intérieur, le ressenti, les sentiments en proposant moins d'activités de plein air, et en leur faisant manier des jouets pour prendre soin d'elles et de la sphère domestique, des poupées à caliner et à soigner, des activités calmes, en les encourageant à être bien sages et gentilles etc.
Je caricature à fond bien sur, mais c'est quand même basiquement ce que j'ai pu observer autour de moi, et ce sont deux logiques qui vont faire office de tuteur à la personnalité en construction. Je crois que ce qui va faire dire aux gens que les filles sont plus perverses en cas de conflit, c'est qu'elles ne se confronteront pas à leur rivale directement, parce qu'on ne leur apprend pas à se mesurer en termes de force, d'endurance ou de volonté, mais plutôt, en termes de qualités morales et de facultés de séduction (et pas seulement dans le jeu amoureux). Et il me semble que cette différence induit des stratégies différentes au cours d'un conflit. Finalement, on enseigne pas assez aux filles l'art de "mettre les couilles sur la table", contrairement aux garçons...