Ma vie est tellement cool qu'à l'heure actuelle, j'ai juste envie de me jeter.
En rentrant du travail tout à l'heure, je me suis dis que j'allais passer voir mon cheval, au centre équestre. Il s'est fait un petit bobo sans gravité, je voulais voir comment ça allait, je voulais le brosser, le papouiller... J'arrive et je vois des bagnoles de partout. J eme dis que bon, c'est samedi, je vois des gens dans la carrière... Et puis, un copain vient me voir et nous avons cet échange :
- Salut ça va !
- Bien et toi ?
- Ça va ! Ce soir ils font un grand repas tous, c'est pour ça les bagnoles.
- ...... Ah... Bon... (j'ai dû faire une drôle de tête)
- Tu savais pas ?
- Eh bien non...
- Ah... Je... Je savais pas qu'ils t'avaient pas invitée...
Du coup ma réponse, du fond du coeur :
-
Non mais ils m'invitent pas, je pourrais venir et déranger.
Et c'est comme ça que j'ai vu qu'en fait, dans la carrière, c'était celles qui sont censées être mes copines de cheval. Celles qui, ce soir, on attendu 45 minutes que je soigne mon cheval, que je lui fasse des papouilles et que je le rentre à la nuit tombée, pour passer vite avec leurs chevaux. Fallait pas qu'on se croise apparemment. J'aurais pu mal le prendre. Mal réagir, qui sait. C'est jamais facile d'être en face de quelqu'un qu'on laisse délibérément de côté. Faut assumer après.
Mais bon, je suis plus à ça près. Déjà au lycée et à la fac c'était comme ça. Je découvrais les photos des soirées sur Facebook, soirées où tout le monde allait sauf moi. Et c'était déjà comme ça dans mon ancien centre équestre. Avec la monitrice que je connaissais depuis 15 ans, qui connaissait mon père, la monitrice que j'aidais très souvent en prenant sur mon temps (et j'étais jamais payée pour les travaux que je faisais, nettoyage, débroussaillage, peinture, aide aux soins des chevaux, refaire les parcs, couper des arbres, accompagner une grosse rando, j'en passe...). Là aussi, j'apprenais après, par les autres, qu'une soirée avait eu lieu. "Ah mais t'es pas venue ?". Ah d'accord. T'avais même pas remarqué que j'étais pas là. Cette monitrice qui a déménagé l'an dernier, et qui ne me donne jamais de nouvelles, et qui prévient tout le monde des fois où elle repasse dans le coin, tout le monde sauf moi.
Voilà, ma vie. Ma vie à vous écrire un samedi soir, au bord des larmes, à me demander pourquoi les gens m'évitent. Pourquoi suis-je de si mauvaise compagnie. Pourquoi suis-je si peu appréciée. Je discutais avec une copine psychologue l'autre jour, elle m'a dit "tu as des caractéristiques du spectre autistique, peut-être même que tu es Asperger sans le savoir si tu n'as pas été diagnostiquée". Honnêtement, ce n'est pas une révélation. On m'a toujours fait sentir que j'étais différente. On m'a toujours traitée de "bizarre". On m'a toujours mise à l'écart. Alors un peu plus, un peu moins...