Pour ton dernier point : non. Hélas non. Mon métier m'amène à rencontrer beaucoup de patrons d'entreprises ou de gens lançant leur propre boites, et clairement, leur préoccupation première est la rentabilité, pas le bien-être de leurs employés. Quant au fait de se crever à la tâche... ben il me suffit de voir mon directeur passer sa journée à lire son journal pour savoir que non, pas forcément (comment j'aurais du trop ouvrir un blog il y a deux ans pour raconter toutes les conneries qu'il fait et les perles qu'il lache !).
Ceci dit, j'avoue que mon point de vue sur les patrons a pas mal changer depuis que j'exerce ce métier. J'ai toujours été très à gauche et très méfiante des patrons, mais depuis que je discute toutes les semaines quasi avec des gens désireux de lancer leur boite, j'ai acquis un certain respect pour eux : oui ils prennent des risques, oui ils ont un esprit d'entreprise que je n'ai pas et c'est quelque chose qui mérite d'être salué.
Est-ce qu'un patron mérite de gagner plus que son employé ? C'est sujet à débat, mais je veux bien admettre ce point.
Mais est-ce qu'un écart de de salaire de 100 fois se justifie ? Non, certainement pas.
En fait, pour moi, il faut faire la différence entre les patrons de pme (ça se dit en France pme ? Petites et moyennes entreprises?), qui ont souvent monter leur boite eux-même et les patrons de multinationale qui sont parachutés sur place avec des salaires et des avantages juste indécent.
@Narcissa Tu demandais s'il était possible de gagner des millions honnêtement sans exploiter personne ? Ben non, ça ne l'est pas. Si les dirigeants des grosses compagnies gagnent ces fortunes, c'est parce qu'ils délocalisent, virent sans scrupules des employés qui font bien leur travail, refusent de payer leurs impots avec un cynisme dégoutant...
Maintenant, on dévie de ta remarque initiale : oui, il y a aussi des gens qui ont simplement eu de la chance + du courage dans la vie et qui s'en sortent bien (ta belle-famille si j'ai bien compris). Et non, ça ne sont pas des monstres pour autant (sauf s'ils font les choses immorales sus-nommées), et c'est donc injustifié de les agresser parce qu'ils ont de l'argent. Donc oui, je comprends que les a prioris sur les riches soient durs à vivre, vraiment durs.
Mais n'oublie pas non plus que pas mal de gens qui ont ces a prioris les ont car ils savent qu'ils n'auront jamais la vie aisée à laquelle ils aspirent. C'est un sentiment d'injustice. Ce sentiment devrait rester global et c'est regrettable qu'il devienne personnel, mais comment pourrait-il en être autrement quand la violence sociale atteint les niveaux actuels.
Au passage, c'est le seul argument que j'ai pu faire entendre à un proche riche et ex-pdg pour lui faire entendre que les différences salariales énormes étaient une erreur : si les écarts de richesse se creusent trop, ça devient dangereux pour les riches (révolution, guillotine, tout ça); Bizarrement, quand l'argument était "c'est pour ta propre sécurité", alorslà ça ne le dérangeaient plus de réfléchir à une répartition plus juste des ressources.
Et sinon, pour répondre à une autre de tes remarques : oui c'est humain de vouloir plus. Mais perso, je suis très loin des sommes astronomiques des patrons, mais je suis toutefois dans les bons salaires et je me sens déjà hyper privilégiée (et je doute gagner ça toute ma carrière). Je pense que me sentirai mal à l'aise de gagner plus de... mettons 3000 euros/mois, et carrément mal si j'atteignais les 5000.