@Joad : J'ai adoré ton message, je m'y retrouve totalement, surtout le côté "la personne qui m'accuse de mentir a oublié au bout de deux minutes le problème, mais moi ça me bouffe pendant plusieurs heures, voir la journée entière". Tu as presque réussi à m'énerver et à me faire ressentir l’injustice par procuration
J'espère que tu as pu passer à autre chose en tout cas
.
De mon côté, je ne supporte pas ma psychorigidité et mon incapacité à travailler de manière organisée, simple, concise et efficace.
Quand on me confie une tâche, particulièrement dans un domaine par lequel je me sens concernée et intéressée (je précise qu'il faut que ce soit un domaine qui me passionne parce que bon, si jamais on me demande de faire le ménage quelque part par exemple, vu que je ne suis pas vraiment passionnée par la chose, j'aurai au contraire plutôt tendance à torcher l'affaire et à nettoyer seulement ce qui est visible
), je suis absolument incapable de faire ce qu'on attend de moi si je ne suis pas à 1000% "imprégnée" par ma tâche.
Ça paraît très banal et très abstrait dit comme ça, mais en réalité ça touche à plein de choses très concrètes, et c'est insupportable mais aussi très culpabilisant d'être comme ça.
C'est surtout valable sur le plan scolaire. Toute ma scolarité, j'ai été comme ça : je me mettais à travailler au dernier moment parce que je n'avais pas réussi à me plonger dans l'exercice avant, et qu'il était parfaitement inconcevable que je fasse les choses à moitié, en dilettante, ou que je me mette à mon travail si j'avais l'esprit un peu dispersé. J'ai toujours eu besoin d'être absolument, intégralement, concentrée par ce que je fais, ce qui m'a donc toujours amené à procrastiner. Mais ça s'est toujours bien passé parce qu'une fois que je m'y mettais, au (tout) dernier moment donc, je me donnais à fond, j'étais en transe (
), et du coup c'était jouable. Je faisais en peu de temps ce que d'autres personnes pouvaient faire dans la durée, avec l'avantage de tout faire d'une traite et donc d'avoir un travail cohérent, sans temps morts, puisque j'avais tout mon raisonnement en tête en écrivant. Et puis même dans mon organisation de l'année, ça se tenait : je bouclais tous mes dossiers intermédiaires, et puis à la fin de l'année, une fois que tous ces "petits travaux" étaient rendus, je pouvais vraiment me plonger corps et âme dans le gros travail, le mémoire quoi
.
Bref, donc je sais que je fonctionne comme ça, et au fond, je l'accepte plutôt bien. Chacun ses méthodes de travail, et chacun son efficacité.
Mais maintenant que je suis passée dans le monde du travail, je me heurte aux effets de ma procrastination de manière bien plus culpabilisante qu'auparavant. Avant, je me disais "certes, j'ai eu l'impression d'être léthargique et inerte pendant plusieurs semaines, mais j'ai mis le paquet sur la fin et ça rattrape largement mon improductivité passée". Et surtout, je me disais que c'était mon problème, en fait.
(Désolée pour cet effroyable monologue
et svp ne citez pas d'éléments personnels, j'éditerai, il y a trop d'infos sur ma life là
Mais ça fait du bien de verbaliser ce cas de conscience qui me travaille depuis plusieurs mois
)