Pour en revenir au débat concernant la répartition inégale des richesses, il y a plusieurs choses qui me surprennent:
Par exemple, affirmer que le système économique dans lequel nous vivons est immuable. C'est rester dans une perspective avec une vision fermée. Historiquement, c'est en Italie et aux Pays-Bas à la fin du Moyen Age tardif qu'on retrouve les premiers germes de notre économie capitaliste actuelle. Partant de là, on peut aussi penser que le capitalisme, comme tout autre système, aura une fin. Espérant-le pour un système qui serait plus juste et on peut aussi penser avoir une capacité d'action, tout comme tout les acteurs historiques qui nous ont précédés. Je suis persuadée de poser le capitalisme comme quelque chose d'immuable, c'est vouloir empêcher la possibilité d’imaginer un autre mode de vie parce que le système capitaliste profite à certains qui refusent l'idée de perdre les avantages qu'ils ont dans la société actuelle.
Si en plus, si l'on tend à vouloir affirmer que le capitalisme néo-libéral de ces trente dernières années est immuable, cela devient humoristique, parce qu'il suffit juste de voir les dégâts que cela cause à l'environnement et la diminution des ressources que cela entraine à long terme pour se rendre compte que ce n'est pas viable à long terme. Le terme de croissance ici ne peut être adapté parce que le croissance continue et permanente ne fonctionne seulement avec des ressources infinies, ce qui n'est pas le cas. Quand je suis pessimiste, je me dis que l'humanité va simplement s'éteindre en continuant sur ce mode-là, quand je suis optimiste, je ne vois qu'un changement de mode de vie et sociétal possible, un changement où la prospérité ne repose par sur l'augmentation perpétuel des bénéfices d'un système économique qui utilise de manière immonde une partie de l'humanité.
Je ne comprends pas les affirmations qui disent qu'un chef d'entreprise mérite de gagner bien plus que certaines professions qui sont quoi ferait que notre société actuelle s’effondrerait: enseignants, professionnels de la santé, éboueurs et toutes les professions qui sont liés à la bonne marche de la société. Certes, ces professions ne fournissent pas d'emplois, contrairement à un chef d'entreprise, mais sans les personnes qui effectuent ces emplois, ce serait le chaos. Portant ces personnes indispensables à la bonne marche de notre société sont souvent mal rétribuées. Et très souvent dévalorisées dans notre société. Pourquoi?
Et je suis d'accord qu'il y a une partie des biens de consommation qui nous sont indispensables mais certains restent très discutables quand à leur utilité et je me dis qu'il y a quelque chose qui ne tourne pas rond en voyant les sommes d'argent dépensées pour faire leur promotion - surtout dans une économie très concurrentielle où pour rester sur le marché, il faut en permanence dépenser des sommes folles pour organiser la communication marketing des produits/services vendus, alors que dans ce même système les institutions publics qui sont utiles à tous - hôpitaux, universités, écoles, transports manquent énormément de financement. Entre autre, parce que pour garder les entreprises à flots, avec pour la plupart des visions court-termistes, parce que très souvent les actionnaires veulent un rendement important, qui ne prend pas souvent en compte le maintient économique au long terme des entreprises, on peut observer plusieurs pratiques: montages financiers pour ne payer à l'Etat les impôts qu'elle doivent - ainsi entraver le financement des collectivités publiques, lobbying pour que l'Etat ne joue pas son rôle de régulateur concernant la concurrence, le respect de l'environnement, productivité maximale demandés aux employés, au détriment de leur santé très souvent et généralement, une recherche active pour réduire au maximum la main d’œuvre, très souvent cela implique le dumping salarial et la délocalisation.
Et en l'état actuel des choses, oui il est très difficile pour quelqu'un qui serait à la tête d'une entreprise de ne pas pratiquer des choses qui sont nuisibles et à la société et à ses employés. C'est le système qui est ainsi. Mais on peut le reconnaître, on peut reconnaître que par exemple si on a envie de produire des habits, ça sera bien plus simple de le faire en sa passant de la main d’œuvre locale même si les conditions de travail ne seront pas bonnes pour des employés de pays où il n'y a pas de sécurité au travail, que le management c'est aussi réduire au maximum les coûts sans état d'âme, surtout si on est financé par des actionnaires. Et qu'il est possible de s'enrichir dans ce système, mais ne pas vouloir reconnaître qu'il faut jouer avec les règles du marché actuel, la plupart du temps en marchant sur la société et les autres, c'est de l'hypocrisie.
La méritocratie serait un système où les personnes qui contribuent au maintien et au bien être de la société sont payé en conséquence et que seules les entreprises qui ont des démarches vertueuses, où les employés sont payé de manière décente par rapport aux revenus générés puissent permettre un enrichissement relatif des personnes à leur tête. Pas dans le système dans lequel nous vivons actuellement.