@MaryJAnna C'est pas tant la posture pessimiste en elle-même que je trouve toxique que l'approche qui consiste à l'élever systématiquement comme stade ultime du bon fonctionnement d'un esprit éclairé (+ une preuve de supériorité envers les autres, comme pour dire "moûa au moins je vois les choses en face pas comme vous personnes fragiles"). Donc finalement comme tu dis en fin de ton message : "Après l'intelligence n'entre clairement pas en ligne de compte, sur ce point je te rejoins entièrement.", je pense qu'on est d'accord dans le fond. Moi non plus, je ne pense qu'une des deux approches soit meilleure que l'autre dans l'absolu. Mais je constate qu'au niveau de la société, on voit la négativité comme une marque d'intellect et je pense que rien n'est plus faux. Et ça me semble d'autant plus préjudiciable qu'on peut finir par en penser que c'est normal d'aller mal parce que c'est le signe qu'on voit la vie comme elle est. Quand j'étais dans les tréfonds du mal de vivre, j'écumais les forums pour tenter de comprendre ce que je vivais. Et combien de fois je suis tombée sur des messages du types "moi je souffre de dépression réaliste, je vois la vie telle qu'elle est vraiment et tout est nul" (je schématise mais pas tant que ça
). Je comprends qu'on en vienne à penser ce genre de choses quand on est au plus fort de la souffrance, je juge pas les personnes qui tiennent ces propos, mais ça ne me semble vraiment pas être un état d'esprit à encourager. La dépression c'est une maladie qui altère la perception des choses, pas une preuve de lucidité (ni de supériorité intellectuelle). Vouloir s'en sortir n'est pas un aveu de faiblesse ou une preuve qu'on est pas assez fort pour supporter "la réalité de la vie". De même, lucidité et optimisme ne sont pas mutuellement exclusifs.
Mais pour ce qui touche au fonctionnement personnel de chacun, je vais pas aller dire à qui que ce soit comment iel devrait gérer son rapport au monde ou sa manière de faire face à la souffrance
Je pense à cette situation de je ne sais plus qui : "l'optimisme, c'est la rage de soutenir que tout va bien quand on va mal" ba non, parfois on a pas envie de soutenir quoi que ce soit et c'est ok (limite on peut parfois juste s'épuiser dans le vide à se répéter "non mais ça va aller mieux", perso quand j'allais très mal, c'était le genre de propos qui me fatiguait plus qu'autre chose). Je suis d'accord avec toi quand tu dis que parfois, c'est pas du tout ce qu'on a envie d'entendre, c'est pas du tout le genre de propos qui nous aide. Je pense à ce passage de ton message : "Ce qui m'a aidé à m'en sortir c'est d'arrêter de toujours espérer le meilleur et d'accepter que des fois ça va mal, ça peut durer un moment et c'est ok de voir tout en noir." : c'est pas forcément incompatible avec ce que je disais. Donc finalement je suis plutôt d'accord avec ton message.
@CutaPica Ba j'ai effectivement pas du tout compris ton message de la manière dont tu l'entendais
J'avais compris que tu disais que la majorité des madz ne sont pas dans une perspective rationnelle, sous-entendu qu'elles ne réfléchissent pas et qu'elles n'apprécient pas les messages des personnes qui tiennent un raisonnement. D'où mon envolée passionnée sur la nocivité de l'approche qui place la rationalité uniquement dans la négativité
(mais de toute façon c'est quelque chose qui me tient à coeur globalement donc je pense que j'attendais la moindre occasion pour en parler
). Mais je crois que je comprends mieux ce que tu voulais dire : quand il y a consensus dans un débat, on peut être tenté de se focaliser avec d'autant plus d'intensité sur la personne qui apporte un avis divergent si elle est la seule à ne pas être d'accord, voire vouloir la faire changer d'avis de manière un peu trop énergique disons
Je pense qu'on est d'accord sur ce point finalement. Bref j'aurais pu te demander de préciser ce que tu voulais dire au lieu de direct penser à de la condescendance