Je ne supporte pas la bascule idéologique qui s’est mis en place ces dernières décennies sur le traitement qu’on réserve aux menstruations. La dernière fois j’en discutais avec une amie qui m’a sortie : « non mais on est pas des êtres sans défense parce qu’on a nos règles c’est bon, l’idée de prendre des jours de congés a cause de ça je trouve ça débile » et j’ai trouvé ça tellement triste.
La société patriarcale a passé la très grande majorité du temps a nous prendre pour des êtres a moitiés folles, des êtres faibles, lunatiques, imprévisibles (et de ce fait, inférieurs a ceux dotés d’un pénis), les hommes (cis) nous ont rejetées, osctracisées, condamnées, tuées, les hommes nous ont dit qu’on devait être une création du diable (LOL.) et a un moment, je ne sais pas exactement quand, j’ai pas étudié assez de ressources sociologiques (mais je soupçonne le capitalisme et le productivisme de s’être invité dans la partie), sous couvert de féminisme, on nous a dit de fermer nos gueules. Ah on voulait être prises au sérieux ? Ah on voulait montrer qu’on était pas faibles, égales aux hommes ? A une condition : on ravale notre douleur, notre fatigue, nos émotions, on en parle surtout pas (faudrait pas voir a les choquer nos petits hommes) et on bosse, on bosse, on bosse. Et on ferme sa gueule. Quoi ? Une femme ose dire qu’elle est fatiguée parce qu’elle a ses règles ? Oh oh, c’est bon hein, arrête la comédie, ça fait pas si mal les règles, on est pas en sucre.
Sauf que, attention gros scoop : si, ça fait mal. Ça fait mal à différent degrés, selon chaque femmes, chaque cycle, mais ça fait mal. Oui, y a des femmes qui n’ont absolument jamais mal de toutes leurs vies mais bon, quel pourcentage ça représente ? Et ça ne fait pas que mal : ça provoque des désagréments intestinaux, ça explose de fatigue, ça donne des boutons, des bouffées de chaleur, des nausées, des vomissements, des maux de têtes, des cystites, des courbatures, ça fait pleurer, s’énerver, déprimer, ça donne des idées noires, parfois très noires, ça met les nerfs a vif. donc a un moment, stop. Stop de se mettre des œillères, de se dire que non vraiment, en fait c’est rien les règles. C’est pas rien. C’est un processus biologique en fait, y a rien a projeter là dessus, ni de la haine, ni du dégout, ni de l’indifférence. Et on reste des êtres intelligents, courageux, drôles, digne d’être aimé; avant, PENDANT et après nos règles, on a le droit de s’écouter, d’en parler, de prendre du temps pour soi, de pleurer devant les autres sans qu’ils nous prennent en pitié ou qu’ils se moquent de nous. On est pas des êtres sans défense, on est pas faibles : on a juste mal, on est fatiguées. On est pas folles, imprévisibles : on traverse un bouleversement hormonal donc on est sensible, a fleur de peau. C’est tout.