@Spill
Pour ce qui est de la citation, c'est toujours la même, je pense :
Je peux parfaitement entendre que tu trouves que cela est exagéré, et que les richesses devraient être carrément plus redistribuées. Car c'est vrai.
En disant "Car c'est vrai", elle montre qu'elle aussi entend parfaitement que c'est exagéré et que les richesses devraient être redistribuées (en disant même "carrément", ce qui montre bien qu'elle parle d'un gros changement).
Sinon, elle a dit un truc comme "100% des gagnants ont joué". Par là, ça ne veut pas dire que les perdants ou que ceux qui n'ont pas joué méritent d'être pauvre. Cela veut juste dire qu'une personne qui est en haut de l'échelle (héritiers, etc. mis à part) a pris le temps de la gravir à un moment. Du coup, je comprends où tu trouves ça culpabilisant, et ça le serait si le
seul moyen de gagner était d'entreprendre. Mais j'ai l'impression que, si c'est un des moyens pour parvenir à s'engager sur le chemin de la réussite, ce n'est pas non plus la seule chose à prendre en compte. Si entreprendre a été déterminant pour ces gagnants, cela ne suffit pas, et de nombreux autres facteurs (pas forcément acceptables) sont aussi à prendre en compte.
Ainsi, si tu es "perdant" (toujours dans le fait de gagner beaucoup d'argent), cela peut être parce que tu n'as pas joué (parce que tu n'avais pas envie de gagner, ou de risquer de perdre plus encore en jouant, etc.). Ou bien parce que tu as joué sans que les facteurs autres que le fait d'entreprendre ait pu te porter secours.
Le système est ce qu'il est. Si on se renseigne (le problème est là aussi : tout le monde n'est pas bien renseigné) et qu'on se rend compte qu'un métier ne nous mènera jamais à la richesse, on ne peut pas ensuite se plaindre en disant "les autres n'ont
rien fait pour être riches, pourtant !". Si, les autres ont "fait" : ils ont pris la voie qui mène à la richesse et ils ont su la parcourir jusqu'au bout. Est-ce juste qu'il n'y ait que cette voie ? Non, bien entendu. Mais à partir du moment où on a l'ambition d'être riche (dans le cas où on a cette ambition, hein), il faut jouer avec la réalité (et risquer de perdre, aussi), même si elle est injuste et critiquable (parce qu'elle l'est, mais s'en rendre compte ne rendra pas quelqu'un riche, mais lucide !).
Par exemple, ça ne me dérange pas que Bill Gates gagne plus que moi : je n'ai pas joué et je ne jouerai sans doute pas, parce que je ne m'intéresse pas à ces domaines qui mènent à la richesse... et le fait qu'il ait jouer a eu des conséquences considérables sur la société actuelle.
Cela dit, je trouve aussi qu'il gagne beaucoup trop. Un message disait que le niveau de vie n'était plus améliorable à partir d'une certaine somme d'argent, et je trouve ça plutôt juste et un bon moyen de plafonner, dans la mesure où la personne a une certaine sécurité financière et que cet argent ne représente plus rien pour sa qualité de vie.
@LittleCerys Dans un autre message, tu m'as répondu, "Sinon, on peut déjà être en haut de l'échelle et ne pas être moins méritant pour y rester."
Ca sous entend que les gens "en haut de l'échelle", donc qui gagnent des sommes astronomiques, sont légitimes pour y rester, donc pour continuer à gagner ces sommes.
Je ne nie pas le fait que tu es contre les inégalités, je dis juste que des phrases comme ça légitiment les inégalités, et que du coup vous vous contredisez.
En fait je pense qu'on ne parle pas de la même chose. Je n'ai pas dit qu'on avait pas le droit de vouloir gagner de l'argent afin de vivre confortablement, surtout quand on part du bas de l'échelle, c'est compréhensible (même si je pense sincèrement qu'au bout d'un moment. il faut savoir s'arrêter, je ne vois pas à quoi ça sert de gagner toujours vouloir gagner plus).
Après on peut aussi gagner beaucoup d'argent de manière "accidentelle" comme les joueurs de foot par exemple. Le problème en soi c'est surtout que ce métier soit hyper bien payé par rapport à d'autres, et c'est une conséquence directe de ce système capitaliste. Du coup le problème c'est pas le joueur de foot qui a voulu faire de sa passion son métier, c'est plutôt ce système qui permet que les joueurs deviennent des produits financiers.
Mais comme l'avait déja dit une madz plus haut, il y a bien une classe dominante qui entretient les inégalités et qui jouent là dessus, en planquant leurs sous, en faisant de l'"optimisation fiscale", et bien d'autres magouilles. Il y a des gens qui sont déja (et qui bien souvent naissent) hyper riches et qui pourtant font tout pour gagner toujours plus d'argent, en prenant bien soin d'exploiter d'autres personnes au passage.
Je me suis mal exprimer, je vois le double sens que peut prendre ma phrase. Par cette phrase, je voulais dire qu'une personne qui est d'un milieu aisé (l'enfant d'une personne riche, par exemple, mais pas la personne qui a déjà construit quelque chose en elle-même) peut aussi avoir envie de créer quelque chose par lui-même, même s'il pourrait se contenter d'être héritier. Il peut aussi chercher à poursuivre ce qui a été bâti par ses prédécesseurs, en s'impliquant dans l'affaire en question, sans juste rester les bras croisés à profiter de ses sous. Tu es d'accord avec cette idée, ou c'était déjà ce que tu avais compris ?
J'ai l'impression que l'argent se distribue en terme de besoin et de capacité de remplacement. Je veux dire (et je sens que je vais trop simplifier un système bien plus complexe, mais passons) : on a besoin de footballeurs (parce que le foot plaît, réunit beaucoup de gens, permet la production de services, etc., ça répond donc à une demande). Et tout le monde ne peut pas avoir les qualifications et les conditions physiques nécessaires pour être footballeurs (moi, j'aurais beau essayer, je te fais une crise d'asthme dès mon entrée sur le terrain

). Donc c'est une offre rare, urgente (si on n'a plus de footballeurs pro au niveau national, on est dans la mouise), qui restreint beaucoup les postulants potentiels.
Là, pour avoir les meilleurs footballeurs qui soient, il faut savoir les appâter. Et ça passe par une proposition salariale importante, à la hauteur de ce que tu es prêt à mettre pour obtenir ce que tu veux. L'ennui, c'est aussi que plus on voit qu'on nous demande, plus on se sent dans le droit de demander plus. Parce que, concrètement, si un footballeur de l'équipe des Bleus gagnait autant qu'un ouvrier, il changerait peut-être de voie (pour une direction avec plus d'embauche et donc moins de précarité : moins il y a de postes, moins c'est sûr d'en avoir un). Et du coup, on se retrouverait avec des gens potentiellement moins qualifiés (pas nécessairement, c'est aléatoire je pense)... et peut-être même qu'on aurait plus que des gens comme moi, qui feraient des crise d'asthme en entrant sur le terrain. (Les règles finiraient sans doute pas changer du coup, ce serait à qui meurt le dernier

).
(Je déteste le foot et je ne trouve pas du tout justifié qu'ils gagnent autant aussi, d'ailleurs. Mais visiblement, le besoin qu'on a de ce qu'ils offrent amène à justifier ce salaire.)
Au passage, si être footballeur chez les Bleus te fait gagner beaucoup, je ne suis pas certaine que ton salaire soit mirobolant à un niveau moindre. Mais je peux me tromper, je ne suis pas (du tout) renseignée...
Et j'ai conscience que cela dépend de là où on place ses priorités. Il y a des secteurs où on a besoin d'embaucher, et où on ne fait pas monter le salaire, parce qu'on en privilégie d'autres... et pas forcément à raison, même si ça gagne plus.
D'ailleurs, je pense que ça peut jouer à d'autres niveaux : les métiers avec des salaires bas vont être moins attractifs, ce qui réduit toujours plus le nombre de postulants potentiellement excellents dans ce domaines. Il y en aura, mais parmi ces gens avec des capacités, certains choisiront une voie qui les portera vers un salaire plus valorisant, et donc iront dans d'autres secteurs.
Quant à cette classe dominante qui entretient les inégalités, je ne sais pas, je ne me sens pas du tout capable de répondre. Est-ce que gagner beaucoup d'argent empêche forcément les autres d'en gagner ? C'est possible, mais cela dépasse de loin mes connaissances et ma compréhension global du système, je ne pourrais que supposer avec encore et toujours plus d'incertitude...
Sinon, du coup, oui, on ne parlait pas de la même chose.