Tout d'abord, je tiens à remercier cette MadZ pour son témoignage et aussi pour l'ouverture d'esprit dont elle a fait preuve : comme elle le dit très bien, "Pour moi l’Asperger (ou « aspie » pour les intimes) fait tout autant partie de lui que ma myopie fait partie de moi. Il est né avec, et ça a contribué à faire de lui l’homme qu’il est aujourd’hui."
Et cette comparaison m'amuse, car je suis myope et également aspie.
Alors certes, on parle de l'effet de mode, que ce syndrome serait désormais un must have (après les it bag, les it boys, les it diseases ?), que l'on pourrait s'auto-diagnostiquer en relevant des similitudes entre son comportement et celui d'aspies... Résultat, loin d'aider les Asperger, cette "pipolisation" (avec également de nouveaux symboles comme Sherlock, Sheldon ou Will dans Hannibal, bien que l'autisme ne soit jamais clairement évoqué) nous dessert. C'est le risque de voir des aides s'envoler, notamment gouvernementales (le fils aspie d'une amie de mes parents n'a pas pu reprendre son auxiliaire de vie scolaire, car elle a été affectée à un garçon plus handicapé, qui en a "vraiment" besoin).
Mais l'autisme, les troubles du spectre autistique, ce n'est pas glamour : problème, ça ne se voit pas (ou presque pas).
On sent, petit à petit, qu'il y a une bizarrerie, que quelque chose ne va pas. Qu'on ne rit pas aux blagues parce qu'on a du mal à les comprendre, qu'on ne voit pas ce qu'il y a de drôle. Qu'on ne supporte pas les bruits très forts, le brouhaha, certaines odeurs ou certains tissus. Qu'on manque de coordination (j'ai toujours du mal à faire mes lacets et je ne sais pas rattraper des objets si on m'en lance). Que si quelqu'un vous tend la main, c'est un dilemme . Qu'on peut briser des coeurs en ne réagissant pas aux signaux envoyés : normal, on ne les voit pas.
Je parle de ma propre situation, et je pourrais y ajouter pas mal d'anecdotes ; comme dit également la compagne de cet aspie, tous les autismes sont différents. Il semble le vivre plutôt bien, avoir une vie sociale, et c'est vraiment merveilleux pour lui.
Je me rends compte également que mon message est très décousu, et j'aimerais y revenir dans un article plus long. Voire, si cela intéresse quelqu'un (bien que je déteste cet effet bête de foire), si cela peut permettre aux autres de mieux nous comprendre, que l'on ne fait pas exprès d'être si franc par exemple, le publier dans le magazine. @Myriam H. , je crois que c'est vous qui vous chargez des témoignages.
Parce qu'il existe déjà beaucoup de témoignages (comme celui de Josef Schovanec, dans lequel je me suis beaucoup retrouvée, surtout pour les études), mais cela concerne principalement des hommes (j'ai d'ailleurs mes théories à ce sujet), et ils peuvent paraître assez distants, détachés, difficiles à aborder.
Et avant que l'on ne réagisse sur la vérité ou non de ce diagnostic, je tiens à préciser que, de mon côté, j'ai été bien reconnue par un psychologue spécialiste de l'autisme, suite à mon énervement de ne pas comprendre pourquoi je n'étais pas comme les autres (je savais déjà que j'étais une EIP, mais j'en voyais des très bien intégrés au monde, ce qui n'est pas mon cas). Alors plus qu'une étiquette, qu'un trophée, c'est plutôt un soulagement... Même si ensuite on se met à analyser son comportement sans cesse : et ça, est-ce dû au trouble ? Que serais-je sans ? Dois-je faire des efforts ou tout laisser tomber maintenant que je sais ce que j'ai ? Toujours cette culpabilité. Cette excuse.
Et cette comparaison m'amuse, car je suis myope et également aspie.
Alors certes, on parle de l'effet de mode, que ce syndrome serait désormais un must have (après les it bag, les it boys, les it diseases ?), que l'on pourrait s'auto-diagnostiquer en relevant des similitudes entre son comportement et celui d'aspies... Résultat, loin d'aider les Asperger, cette "pipolisation" (avec également de nouveaux symboles comme Sherlock, Sheldon ou Will dans Hannibal, bien que l'autisme ne soit jamais clairement évoqué) nous dessert. C'est le risque de voir des aides s'envoler, notamment gouvernementales (le fils aspie d'une amie de mes parents n'a pas pu reprendre son auxiliaire de vie scolaire, car elle a été affectée à un garçon plus handicapé, qui en a "vraiment" besoin).
Mais l'autisme, les troubles du spectre autistique, ce n'est pas glamour : problème, ça ne se voit pas (ou presque pas).
On sent, petit à petit, qu'il y a une bizarrerie, que quelque chose ne va pas. Qu'on ne rit pas aux blagues parce qu'on a du mal à les comprendre, qu'on ne voit pas ce qu'il y a de drôle. Qu'on ne supporte pas les bruits très forts, le brouhaha, certaines odeurs ou certains tissus. Qu'on manque de coordination (j'ai toujours du mal à faire mes lacets et je ne sais pas rattraper des objets si on m'en lance). Que si quelqu'un vous tend la main, c'est un dilemme . Qu'on peut briser des coeurs en ne réagissant pas aux signaux envoyés : normal, on ne les voit pas.
Je parle de ma propre situation, et je pourrais y ajouter pas mal d'anecdotes ; comme dit également la compagne de cet aspie, tous les autismes sont différents. Il semble le vivre plutôt bien, avoir une vie sociale, et c'est vraiment merveilleux pour lui.
Je me rends compte également que mon message est très décousu, et j'aimerais y revenir dans un article plus long. Voire, si cela intéresse quelqu'un (bien que je déteste cet effet bête de foire), si cela peut permettre aux autres de mieux nous comprendre, que l'on ne fait pas exprès d'être si franc par exemple, le publier dans le magazine. @Myriam H. , je crois que c'est vous qui vous chargez des témoignages.
Parce qu'il existe déjà beaucoup de témoignages (comme celui de Josef Schovanec, dans lequel je me suis beaucoup retrouvée, surtout pour les études), mais cela concerne principalement des hommes (j'ai d'ailleurs mes théories à ce sujet), et ils peuvent paraître assez distants, détachés, difficiles à aborder.
Et avant que l'on ne réagisse sur la vérité ou non de ce diagnostic, je tiens à préciser que, de mon côté, j'ai été bien reconnue par un psychologue spécialiste de l'autisme, suite à mon énervement de ne pas comprendre pourquoi je n'étais pas comme les autres (je savais déjà que j'étais une EIP, mais j'en voyais des très bien intégrés au monde, ce qui n'est pas mon cas). Alors plus qu'une étiquette, qu'un trophée, c'est plutôt un soulagement... Même si ensuite on se met à analyser son comportement sans cesse : et ça, est-ce dû au trouble ? Que serais-je sans ? Dois-je faire des efforts ou tout laisser tomber maintenant que je sais ce que j'ai ? Toujours cette culpabilité. Cette excuse.
Dernière édition :