La clope en soirée appart, ce grand sujet dont personne ne parle

[Alpha]

Je vais répéter ce qui a déjà été dit mais honnêtement, je hais la clope.
Je hais l'odeur, et je ne supporte pas d'inhaler de la fumée, à chaque fois y a comme un voyant qui s'allume dans ma tête "ah regarde, hop là, toute la fumée dégueu dans tes poumons ma grande" et ça me rend dingue. Vraiment ça me met grave en colère qu'on attaque ma santé comme ça.
Aller en terrasse c'est un enfer, si je veux juste siroter ma bière tranquille eh ben je peux pas, parce qu'il y a TOUJOURS quelqu'un qui fume autour et donc j'ai TOUJOURS de la fumée autour de moi
Même marcher dans la rue, c'est gâché par les fumeurs...Rien de pire que de marcher derrière une personne qui fume, et qui te renvoie donc toute sa fumée dans la tête Sans compter les con.ne.s que tu croises parfois dans la rue, qui tiennent leur clope dans la main et qui ne font aucun effort pour que t'éviter, et donc c'est toi qui dois esquiver le foutu mégot
Et fumer sur le balcon en soirée c'est bien, mais selon mon expérience (exemple : soirée du Nouvel An hier), les gens qui fument dehors ne ferment pas toujours la porte menant au balcon, ce qui fait que non seulement à l'intérieur on se pèle, mais en plus selon le vent la fumée revient dans l'appart...

BREF je suis férocement anti-cigarettes comme vous ne l'avez peut-être pas compris
Je rêverais d'une VRAIE interdiction de fumer dans les lieux publics, c'est-à-dire également dans la rue, en terrasse et partout où des gens passent quoi ! Parce que jusqu'à preuve du contraire, tous ces lieux-là sont publics, alors pourquoi a-t-on le droit d'y fumer ?

 

[BBDG]

tu viens pas chouiner "c'est pas ma faute c'est la pression sociale bouhou" ..... les fumeurs, vous êtes grands vous faites ce que vous voulez

Je me permets de nuancer tes propos, j'espère que tu ne m'en voudras pas : beaucoup de fumeurs ont commencé à fumer quand ils n'étaient pas "grands" (15 ans pour moi, 11 ans pour mon ami...) mais bien à un âge où, selon moi, on est tout à fait vulnérable à la pression sociale. Après, on grandit, mais là, baaaahhh... on est addict (et je pense qu'on peut envisager de parler d'un.e addict comme d'une victime...)

Après, je te rejoins en partie car je suis souvent la première à dire que les gens se plaignent (à mon sens) injustement de la pression sociale (sur d'autres sujets que l'addiction)...

 

[ZeLauVador]

Je voudrais aussi rappeler que les fumeurs ne sont pas les seuls à être victime du tabac et son industrie.
Il y a des gens pour qui être en contact avec la fumée de cigarette peut avoir des conséquences graves sur leur santé y compris sur le court terme.

 

[Farfeluue]

Je sais que tu en parles un petit peu par la suite mymy mais ce passage m'a fait tiquer :" Dans la mesure où la fumée ne nous handicape pas sérieusement (soucis respiratoires par exemple), il est possible de prendre sur soi… et de prévoir un shampoing en rentrant, car l’odeur du tabac froid est tenace !" Je n'ai pas tant envie de prendre sur moi pendant que les fumeurs me refile un cancer (c'est exagéré Hin mais bon c'est tout de même un peu ça).

Je suis vraiment contente qu'au Québec il soit interdit de fumer dans les apparts!! Donc ici en principe on ne se pose pas la question, on va fumer dehors (après il y a beaucoup plus de balcon ici qu'en France donc plus simple d'aller dehors pour fumer). Bien-sûr qu'il y en a qui fume à l'intérieur, mais tous mes amis fumeurs vont dehors pour le faire, pas de débats ni rien, c'est normal ici.

Néanmoins, quand je suis en France et que je suis chez quelqu'un qui fume, je ne me vois pas vraiment dire à la personne de ne pas le faire. Je ne vais pas lui interdire ça c'est clair. Par contre, la majorité est très consciente du tabagisme passif et sort tout de même, ou va à la fenêtre pour fumer quand ya du monde.

 

[Astipalaya]

Je ne savais même pas que c'était un débat je suis fumeuse occasionnelle mais je trouve tellement normal de sortir sur le balcon, voir de sortir de l'appart fumer dehors pour ne pas embêter les autres tous mes potes ont toujours fait ça et effectivement, on fume moins à devoir sortir à chaque fois, donc ce n'est pas plus mal

edit:
en plus pour avoir vécu une fois des bars fumeurs, j'en suis sortie au bout de 20min avec l'impression de ne plus pouvoir respirer alors que je fume quand même donc j'imagine même pas pour les non fumeurs

 

[Poulpée]

ah, le fameux "fais un effort, prends sur toi".
Mais non.. comme les autres, la clope n'est pas simplement une odeur (qui s'imprègne sur TOUT, au passage), ça nous nuit.

J'avais proposé une fois à un "ami" fumeur de considérer la clope comme de l'arsenic ou de l'héroïne. Est-ce qu'il apprécierait que quelqu'un de consommateur lui en verse sur les vêtements, au visage, ou lui injecte une aiguille dans le bras, sans son consentement ?

C'est ça, le consentement. Les fumeurs respectueux, c'est TRÈS rares. Vraiment très rares.
J'ai appris à marcher vite dans la rue pour dépasser les fumeurs, j'ai appris à ne plus aller en soirée. J'ai appris à ne jamais profiter d'une terrasse ou d'un endroit où il y un possible attroupement.

Comme les autres, c'est l'angoisse des files d'attente, l'angoisse de devoir passer devant un café (à Paris, lol, dirons-nous), l'angoisse de l'été et de ses fenêtres ouvertes, etc.

On sait que c'est nocif, mais le non-fumeur doit s'écraser, sous peine d'être jugé comme agressif, conspué, et mis à l'écart.
Suis farouchement anti-tabac.

 

[MystRune]

En tant que fumeuse, je suis un peu attristée (même si je les comprends) par les coups de gueule poussés par les Madz non fumeuse. Je comprends totalement que les non-fumeurs détestent la cigarette et veulent en rester éloignés. Moi-même, si je pouvais arrêter de fumer, je le ferais immédiatement (et j'y travaille). En revanche, je tenais juste à souligner que dire à un fumeur "arrête de fumer", "tu es un danger public", "c'est ton choix, alors nous empoisonne pas"... même si c'est vrai (dans une certaine mesure), est contre-productif. Ces phrases sont très agressives et face à une agression, un fumeur réagit généralement de 2 façons :
- Soit il va défendre son égo genre "oh je ne suis pas si con que ça" et donc légitimer ou minimiser les effets nocifs de la cigarettes (c'est un moyen de défense, parce que dire à un fumeur qu'il se tue / s'empoisonne, ça revient quand même à lui dire qu'il est très con, et même si c'est vrai d'une certaine façon, personne n'aime se faire traiter de con).
- Soit il va stresser ou culpabiliser. Et que fait généralement un fumeur stressé ? Bah il fume encore plus (à cause de l'addiction).

Pour moi, le mieux est de discuter tranquillement et sans jugement de valeur pour trouver un moyen de satisfaire au mieux tout le monde. Par exemple on peut déterminer des règles (raisonnables) pour les fumeurs "est-ce tu penses être capable de ne pas fumer plus qu'une fois toutes les deux heures", "si tu veux fumer, peux tu aller à tel endroit, faire de tel façon", "et si tu essayais de ne pas fumer pendant que es là ? si ça ne va pas, tu peux sortir fumer dehors", etc. Autrement dit, au lieu d'être constamment dans un cul-de sac (soit le non-fumeur trinque car le fumeur fait la loi, soit le fumeur trinque parce que quoiqu'il fasse il emmerde les autres), on essaye d'installer une dynamique positive avec des "solutions temporaires" pour tout le monde (et qui sait, peut être qu'au bout de quelques temps, les amis fumeurs parviendront à ne même plus fumer en soirée). Bien entendu cela demande la participation des non-fumeurs et des fumeurs, c'est un travail d'équipe.

Je sais que c'est vraiment frustrant pour les non-fumeurs car ils subissent l'addiction des fumeurs mais l'agressivité ça n'aide pas les fumeurs, vraiment pas. Moi aussi je considère les fumeurs comme victimes de leur addiction parce que si la première cigarette peut être vu comme un choix (enfin il y a tellement de pressions sociales / psychologiques que je ne sais même pas si on peut appeler ça un choix), une fois que l'addiction est installée, les fumeurs ne se contrôlent plus vraiment (principe de l'addiction...). Et plus un fumeur se fait agresser en mode "t'es con, pourquoi tu fumes", plus il va essayer de "légitimer" son addiction ou fumer pour destresser.

Une fois encore, avec de la bienveillance et de la considération (de la part des non-fumeurs ET des fumeurs), je pense qu'on résoudrait bien des problèmes (et une bonne politique anti-tabac aussi, foutu lobbies). Non, les non-fumeurs n'ont pas a subir la fumée de cigarette, cependant les fumeurs existent et il faut quand même leurs trouver des solutions viables pour qu'ils puissent fumer (en attendant qu'ils puissent guérir de leur addiction).

 

[Joham]

Après y a quand-même des cas où c'est compliqué... je pense qu il y a toujours moyen d'aérer ou de fumer à une fenêtre aussi minuscule soit-elle
(Notamment éviter à la pote asthmatique de service que je suis perso d'être agrippée à sa ventoline toute la soirée et qui a quand-même envie de voir ses amis et d'avoir une vie sociale)

 

[Asticot d'ivoire]

mais en fait je vois pas en quoi la clope est l'élément principal d'une quelconque soirée.

Juste pour rebondir la dessus, je te promets que pour moi c'était une obligation/l'élément central malheureusement . Le seul dénominateur commun de toutes mes soirées était la cigarette. J'en étais arrivée à un stade où je ne pouvais juste pas m'imaginer passer un moment avec des potes à discuter sans fumer. J'ai commencé à 14 ans (j'ai 26 ans maintenant) et j'ai inconsciemment associé pendant mon adolescence le fait de fumer avec le fait de passer un bon moment entre ami.e.s. Là, ça fait 4 mois que j'ai arrêté et j'ai préféré m'isoler pendant cette phase pour me forcer à arrêter. J'étais tellement fière et heureuse quand j'ai pu aller boire une bière avec un ancien collègue non fumeur, passer un bon moment et ne pas fumer. Ça n'était presque jamais arrivé depuis plus de 10 ans. Franchement, avant, j'aurais pu clairement refuser une soirée ou un café si je n'avais pas mes cigarettes. Ou j'aurais trouvé un moyen pour m'en procurer (ce qui est super facile hein, on dirait que je parle de drogue illégale haha).

Sinon, je comprends totalement les discours des anti-cigarettes. Avec le recul maintenant - et d'expérience, je trouve que c'est terrible d'avoir tellement intégré la cigarette (ça relevait carrément de l'identité pour moi) au point de se sentir attaqué personnellement quand quelqu'un la dénonce.

EDIT: et en effet, en comparant avec une journée acrobranche, aucune soirée n'est une "soirée clopes" dont l'objectif serait de fumer des clopes, du moins dans l'intitulé, explicitement. Pour un fumeur, une soirée = "soirée implicitement clopes". Une journée acrobranche = "journée acrobranche implicitement clopes" etc. Enfin c'est le stade auquel moi j'étais arrivée

 

[aspirateur-killeuse]

Je fume très peu. Un paquet par an grand max. Une clope de temps en temps en période de stress (examens et quand je suis en simulation parlementaire).
En général, je fume à ma fenêtre, grande ouverte et je garde la fenêtre ouverte une dizaine de minutes après pour bien aérer. Je demande aux fumeurs de fumer à la fenêtre aussi. Le cendrier est par ailleurs dehors, sur la fenêtre. Je pense que c'est un bon juste milieu.

 

[MaryPoppinz]

Ah oui, j'avais oublié ces petits moments vécus :

• Quand tu te retrouves systématiquement seule à table au pub quand tout le monde se barre pour aller fumer - ce qui arrange grandement ceux qui se font garder leurs affaires. Mais dehors, il pleut, c'est la tornade et il fait -10°C. Alors je sirote pour attendre, en mattant les gens dans le bar. Ce qui fait que du coup je bois plus vite que les autres .
  
  
• Ce moment en appart', où la première personne commence à allumer sa clope, et que tu sais que tout le monde va suivre machinalement dans la foulée, et que c'est le début de l'enfer...

Oh et sinon, avec les prix en constante augmentation, les paquets neutres à photos dégueulasses et les interdictions partout, la publicité absente, qu'on me dise pas que l'Etat encourage la clope quand même...
Il manque juste un truc assez persuasif : appliquer les 68 euros d'amende quand l'interdiction n'est pas respectée (comme en établissement scolaire par exemple). Là, ça fait cher la clope, et ça peut aider à comprendre un peu je suis sûre !

Et dernière chose : non, je ne fume pas. Je n'ai jamais "vraiment" fumé, malgré le fait d'avoir touché ma première clope quand j'étais en CM2 (soit à 9 ou 10 ans). J'ai fumé en soirée. J'ai fumé devant la fac. J'ai fumé chez moi quand je suis partie loin pour mes études. Mais non, je n'ai JAMAIS mais alors vraiment jamais été addict. Et du coup c'est un phénomène que j'ai vraiment du mal à comprendre de la part des autres. Déso pas déso

Autre souvenir : me faire crier dessus et insulter par le type qui zone au coin de la rue, en totale perdition psychologique, psychotique, névrotique te tout c'que tu veux, parce que j'ai refusé de lui donner de l'argent. "J'AI FAIM PUTAIN !!". Il était tellement agressif, il m'avait fait peur... Des yeux déments... Je me suis retenue de lui dire de bouffer la clope qu'il était en train de fumer s'il avait si faim que ça. Pour un paquet de clopes, tu te payes 8kg de pâtes mon gars. Quel dilemme....

 

[Akkarin]

Tiens, tout cela me fait penser que quand qu'un fumeur me demande "ça ne te dérange pas que je fume à côté de toi ?", je suis presque toujours dans l'incapacité de lui répondre "si ça me dérange". Spécialement quand j'étais plus jeune. Pour éviter de passer pour une rabats-joie, je ne disais rien.

Tout ceci me fait dire que les fumeurs qui demandent sont certes polis (et je les remercie pour ça) mais ce n'est pas suffisant