Petit préambule : tu défends peut-être la symptothermie depuis de nombreux posts mais tu n'es pas la seule personne qui communique à son sujet. Il me paraît donc normal (et même sain) de voir la problématique au-delà de ce seul topic
Mea culpa : j'ai pris pour moi la réflexion un peu trop vite.
Bon, il faut dire que certes, je ne suis pas la seule à parler de symptothermie, loin s'en faut, mais sur ce topic en particulier, excepté quelques interventions dans les premières pages, ça fait quasiment 10 pages que je suis "la seule" à le faire,
@NeigeM parlant de Lady-Comp.
Du coup j'entends que ton propos visait plus large que ce seul topic, désolée d'avoir réagi un peu vite.
Ensuite, puisque les métaphores sont à la mode : la voiture implique un apprentissage et un permis. La symptothermie ne nécessite pas de permis. Ce qui signifie que si, beaucoup de personnes pourraient s'aventurer à la symptothermie sans avoir été sérieusement formés. Voilà toute la problématique : on ne devrait pas prendre la symptothermie à la légère, mais rien ne nous en empêche. Et je crois que ce serait très naïf de considérer que personne ne la prendrait à la légère.
(De façon plus globale : aucune méthode de contraception ne devrait être prise à la légère, et certaines demandent en effet plus d'effort que d'autres)
Tu m'enlèves les mots de la bouche (ou du clavier
), je pense exactement pareil.
Aucune contraception ne devrait être prise à la légère, et rien n'empêche de prendre la symptothermie à la légère : en effet il n'y a pas de permis obligatoire à passer.
Mais c'est aussi le cas de la pilule : bien que ne nécessitant pas d'apprentissage, c'est la méthode qui est la plus susceptible d'être oubliée, de par la nécessité d'y penser chaque jour. Et malheureusement, on ne fait passer aucun test d'aptitude non plus pour vérifier que la personne a le tempérament / la capacité permettant une prise parfaite.
De surcroît, je n'entends pas non plus très souvent dire que c'est plus difficile qu'il n'y paraît de penser tous les jours à la pilule, et malheureusement, c'est la contraception la plus prescrite, en première intention y compris pour les jeunes personnes.
Cela n'enlève rien à ton propos fort juste, il faudrait toujours rappeler que la symptothermie n'est pas à prendre à la légère, mais imposer de passer un permis pour la pratiquer n'aurait de sens que si on faisait aussi passer un permis pour avoir le droit de prendre la pilule.
Dans cette configuration, seuls le DIU cuivre, le DIU hormonal et l'implant seraient autorisés sans "permis", puisqu'ils ne nécessitent aucune intervention / sérieux / compétence particulière de l'utilisateur.rice.
Ce qui nous ramène au fait que prescrire la pilule en première intention est une aberration, si on admet que porter la responsabilité de sa contraception nécessite des compétences (et moi je n'ai clairement pas celle de penser quotidiennement à la pilule, on est pas tous doué.e.s pour les mêmes choses), et qu'il est peu envisageable de faire passer des tests ou un permis obligatoire, alors la première intention devrait être DIU (cuivre ou hormonal) ou implant.
C'est d'ailleurs ce que recommande l'OMS avec le DIU en première intention (merci
@Ocytocine.)...
Pour revenir au sujet initial de mon message : il y a la méthode et le recueil des mesures. Tout scientifique le dira : toute mesure est entachée d'erreurs, et à titre personnel, je trouve qu'il est relativement aisé de mal mesurer, de mal interpréter sa glaire ou what else. Toujours à titre personnel et après moult lectures, je ne trouve pas non plus que la prise de température soit aisée ni fiable d'interprétation. C'est comme quand t'essaies de savoir si ton type de cheveux c'est 3a ou 2b : la théorie est très belle, en pratique on sait qu'on oscille entre deux, on ne sait que choisir. Bref, le fait d'osciller entre deux, les écarts de prise de température sont des imprécisions qui à mon sens sont importantes.
Alors pour ce sujet, il est vrai qu'il faut également être prudent dans le recueil des informations, dont la prise de température. Sur les exemples de cycles que j'ai postés (en particulier le mien parce qu'il est long et que j'ai été assidue, on a 50 températures), on voit bien que la courbe n'est pas linéaire, il y a des variations tout le temps. Les deux cycles en question sont basés sur des mesures buccales, avec les imperfections que l'on sait et tout ce qui peut faire varier notre métabolisme.
Mais on voit bien le décalage entre les deux plateaux, chaque plateau est soumis à des variations, mais autour de sa propre "moyenne". Ce décalage, ce n'est pas seulement moi qui l'observe, ce n'est pas seulement la symptothermie qui en parle, c'est aussi la source que j'ai déjà citée :
"Un jour après l'ovulation (établie par échographie) débute l'infertilité postovulatoire: celle-ci est totale jusqu'aux saignements suivants. Selon les vues et les études de Rötzer, l'indice de Pearl théorique est de 0,0
une fois que la montée thermique est aboutie et le double contrôle avec le Jour sommet achevé: c'est une valeur plus fiable que la pilule.
[...]
Pour le cycle entier, le manuel gynécologique de référence allemand Gynäkologie und Geburtshilfe, B. Uhl, 3e édition, 2006, page 474 (Editions Thieme) atteste un indice de Pearl de 0,5 pour l'utilisation correcte, portant sur l'ensemble du cycle."
Et je suis persuadée que ce n'est pas la seule publication médicale qui l'atteste, c'est même une demande courante de la part de gynécos consultés pour infertilité : faire une courbe de température (et iels ne demandent pas qu'un.e infirmièr.e qualifié.e vienne prendre la température, iels savent que lea patient.e est apte à le faire, quelques imprécisions n'empêchant nullement l'observation correcte). Parce que la présence ou l'absence de ce décalage, puis l'allure des plateaux, donne déjà des informations.
La présence de deux plateaux distincts prouve que les cycles sont ovulatoires : vu qu'il n'est pas aisé de caler un RDV avec échographie pile au moment de l'ovulation, on se sert de l'autre moyen, la température.
Puis un plateau haut de longueur et hauteur suffisante atteste d'une bonne phase lutéale, et si pour quelqu'un le plateau haut est insuffisamment décalé par rapport au plateau bas (peu indentifiable), cela signale un problème, comme par exemple un déficit de progestérone.
Bien sûr, une prise de température rectale est plus sûre (et certains gynécos l'exigent), mais un prise buccale correcte donne déjà toutes ces infos.
En cas de courbe "non-interprétable" avec prise buccale, on peut bien entendu tenter une prise rectale, pour voir si ça change quelque chose, mais si la courbe est toujours non-interprétable (ce qui est très probable), il faut alors se demander si on n'a pas un problème de santé, un déséquilibre hormonal, une carence en vitamines. Et il serait judicieux de résoudre le dit problème quoiqu'il en soit, même si on ne souhaite pas concevoir...
Et si le problème de santé est réglé, la courbe de température sera de nouveau parlante.
On peut prétendre que ça n'a rien à voir, que faire une courbe de température à la maison en amateur n'est pas fiable, ce n'est pourtant pas l'avis des gynécos : selon eux, c'est fiable.
Les gens qui proposent la symptothermie ne voient pas d'objection à une prise buccale, l'augmentation du métabolisme en phase lutéale étant tout à fait perceptible comme cela aussi. Ils précisent juste que si on change en cours de cycle (on commence en buccal, puis on continue en rectal par exemple), il faut en tenir compte, car la température mesurée n'est pas la même : en prise rectale, elle est plus proche de la "vraie" température de l'intérieur du corps, en prise buccale elle est plus basse de quelques dixièmes de degrés, du coup ça va créer un décalage sur la courbe, mais qui est dû au changement de mode de prise.
Iels proposent aussi à la vente un thermomètre fiable avec 2 chiffres après la virgule : pour ma part je me contente de mon thermomètre électronique pas cher avec 1 seul chiffre après la virgule et ça se voit très bien quand même.
Et tous les gynécos savent que faire une telle courbe (même sans infirmier.e) apporte des informations fiables et interprétables.
C'est parce que le cycle est ainsi fait, ce n'est pas perceptible consciemment par la personne, mais un thermomètre peut le montrer, il y a un décalage de quelques dixièmes de degrés entre les deux phases (folliculaire et lutéale).
Bien sûr, à l'intérieur de ces phases, il y a des variantes, mais elles sont de plus faible ampleur que le décalage post-ovulatoire, et/ou moins stables que ce dernier : par exemple on peut avoir une température vraiment haute en phase folliculaire, mais elle sera isolée, elle ne forme pas un "faux plateau".
Et la fièvre, elle, est encore au-dessus du plateau haut (j'ai observé des cycles à moi avec épisodes de fièvre, on voit bien que c'est une augmentation du métabolisme qui dépasse une phase lutéale normale)
Bien sûr, on peut avoir la malchance de prendre sa température
pile au moment où la fièvre est en train de faire augmenter la température, et n'ayant pas atteint le niveau de la fièvre, la mesure pourra faire croire à un début de plateau haut, mais le lendemain, si on est toujours fiévreux (ou si on ne l'est plus), on aura une mesure qui ne laisse pas de doute, et je rappelle que la symptothermie exige 3 températures hautes (et l'observation croisée de la glaire) pour certifier du passage en phase lutéale.
Finalement, quand tu dis "
je trouve qu'il est relativement aisé de mal mesurer, de mal interpréter sa glaire ou what else. Toujours à titre personnel et après moult lectures, je ne trouve pas non plus que la prise de température soit aisée ni fiable d'interprétation", tu n'as pas tort, mais c'est aussi à cela que sert le temps de formation quand on se lance dans la symptothermie.
Ça sert à apprendre à interpréter les signes, mais aussi à les recueillir correctement : trouver la prise de température avec laquelle on est à l'aise et qui nous donne des infos interprétables, apprendre à discriminer sa glaire des autres fluides vaginaux (test du verre d'eau, apprendre à la recueillir près du col de l'utérus au fond du vagin quand elle n'apparaît pas en quantité suffisante sur la culotte...)
En fait, tu te situes à l'autre bout du spectre par rapport à
@bébé tigre, qui dit qu'elle peut savoir "parce que c'est son corps" : toi tu dis qu'on ne peut pas savoir "même en appliquant des méthodes rigoureuses et scientifiques" parce qu'on est pas des scientifiques.
La symptothermie se trouve entre vos deux postulats : on ne peut pas être sûr.e qu'on a ovulé en se basant seulement sur ses ressentis conscients et/ou son intuition, en revanche, en étant rigoureux (et avec une formation digne de ce nom) on peut récolter et interpréter des informations qui attestent que l'ovulation s'est produite et est terminée.
Les gynécos appuient cette thèse, au moins pour les gentes en désir d'enfant, et il serait pour le moins curieux qu'on pense les gentes capables de cela en cas de désir d'enfant, et incapables en cas de volonté contraceptive.
Si la symptothermie est étudiée aujourd'hui en cours et en congrès par les étudiants des filières médicales, c'est qu'elle est considérée comme une méthode ni farfelue, ni approximative. Seulement complexe et nécessitant un apprentissage. Je ne dis pas que ton avis n'a pas de valeur ("
je ne trouve pas non plus que la prise de température soit aisée ni fiable d'interprétation") c'est ton avis et du coup la symptothermie n'est sûrement pas faite pour toi : mais ce n'est pas l'avis de la communauté scientifique...
@LolaEnCiencia du coup, tu peux carrément commencer tes observations sur l'
appli Sympto, y'a aucune contre-indication à s'en servir comme appli d'observation des cycles sans viser la symptothermie tout de suite (ou sans la viser tout court)... pour les Iphone et les appareils sous Windows, il y a une version gratuite avec publicité, pour les appareils sous Android, une version qui coûte 16 € sans pub.
Il en existe sûrement d'autres qui sont bien, mais je ne suis pas bien placée pour en parler, je les connais pas. D'autres Madz peut-être ?
Ma soeur est tombée enceinte deux jours après une fausse couche.
Il n'y a rien d'étonnant à cela : une fausse-couche, du point de vue du cycle, c'est comme l'arrivée des règles (émotionnellement c'est autre chose, j'en ai fait la malheureuse expérience). Chute de la progestérone, chute de la température, déclenchement des saignements.
C'est plutôt rare, mais c'est possible de tomber enceinte suite à un rapport 2 jours après le début des règles, la symptothermie le sait et en tient compte.
Et en cas de fausse-couche c'est même encore plus probable, car il arrive souvent que l'embryon cesse de se développer mais ne s'évacue pas tout de suite, tout reste en place parfois plusieurs semaines : quand les saignements arrivent, la progestérone a souvent déjà chuté et l'ovulation suivante a pu se préparer.