J'ai bien envie de "upper" cette discussion (j'ai failli le faire pour celles ayant attrait au paranormal (je ne sais pas trop pourquoi j'ai envie de discuter de choses qui mettent un peu mal à l'aise
)) qui date déjà d'il y a quelques temps...
Je ne sais pas s'il s'agit de LA peur de ma vie, mais je me souviens d'un après-midi que j'avais passé à Paris qui m'avait poussée ensuite à prendre le métro, dans une station plutôt connue, pour pouvoir rentrer chez moi.
Avant d'arriver à la station, je traverse un couloir sans trop prêter attention aux rires perceptibles derrière moi. Placée face aux portes palières, je me retourne et vois un groupe de filles descendre les escaliers. Je remarque, près de moi, qu'un jeune garçon d'une douzaine d'années les voit et file en courant ; "drôle d'attitude", me dis-je, avant de comprendre.
Les filles sont en fait quinze, ou vingt, je ne sais pas trop ; ce sont elles que tout le monde entend crier et hurler de rire au loin depuis plusieurs minutes. L'information remonte lentement à mon cerveau et je finis par comprendre qu'elles m?encerclent.
Il y a comme une sorte de silence, et j'entends finalement une des filles placée derrière moi se marrer en disant à une autre : "
Bah, voilà ! Toi qui disais chercher une cible, hein... Ah ah !". Dans ma tête, c'est le fouillis ; je prends conscience que "la cible", c'est moi.
Je ne sais pas trop pourquoi, je commence à lancer un regard à l'une des filles placée devant moi (certainement pour essayer de comprendre ; "à quoi ça rime ?"), mais mon regard se transforme peu à peu en moquerie, alors que j'avais peur intérieurement.
La fille que je fixe finit par prendre la parole, en s'adressant un peu à tous : "
Ah ! Mais t'as vu comme elle me r'garde ?! Mais tu t'es crue où ? Pourquoi tu m'regardes comme aç ?". Je ne sais plus ce que je lui ai répondu ; sans doute une banalité des plus ridicules. Elle s'impatiente, me demande de ne pas la regarder et de fixer le sol, mais je n'écoute plus rien. Dans ma tête, il y a comme une voix me disant que si je lâchais son regard, alors elles finiraient toutes par me sauter dessus.
C'est marrant comme, dans ces moments-là, le temps avance de façon bizarre. Cela n'a sans doute duré que deux ou trois minutes ; j'ai pourtant eu l'impression que chaque seconde durait des heures. Mon c?ur battait si fort, mes jambes semblaient être en coton... Finalement, le métro finit par approcher (je l'avais oublié, celui-là). Je profite de son arrivée en laissant monter à bord tout le groupe de filles, et le laisse partir. Je reste donc près des quais et cherche une place assise avant de m'effondrer en larmes, réalisant qu'il aurait pu m'arriver quelque chose de vraiment pas marrant.
Finalement, après la métro et un court trajet en Transilien, j'arrive chez moi toujours un peu avec la boule au ventre. Cela n'a m'a pourtant pas transformée en quelqu'un de "paranoïaque", puisque j'emprunte encore aujourd'hui les transports en commun quasi-quotidiennement sans ressentir de crainte (sur des lignes-chéries où il ne se passe rien pour moi), mais il me suffit de croiser parfois de gros groupes de filles pour commencer à me méfier.