@jorda Ton commentaire était très instructif. 

Je me permets de citer ton message et de te répondre pour qu'il soit mis en avant tout au long des discussions: merci pour ton message. Je suis assez atterrée par l'épiphénomène dont il s'agit ici dans le contexte d'un phénomène, pas épi du tout, mais grave, sérieux, menaçant et meurtrier : une guerre.Je suis désolée mais je trouve cette approche un peu déplacée, comme il s'agit du premier article que le magazine publie sur le conflit et qu'il vient tout juste de commencerJe ne dis pas que le thème est inintéressant en soi, mais j'aurais trouvé plus pertinent ou : 1)de ne pas en parler du tout et attendre quelques jours avant de proposer des analyses "de niche" de la situation 2)de faire un article plus généraliste sur la situation en Ukraine. Je sais bien que Madz n'est pas un magazine d'infos, mais ce genre d'angle d'étude, à la fois distancié et "dans l'air du temps" alors que le pays a été bombardé il y a quelques heures à peine me met mal à l'aise.
J'ai un souvenir des attentats en Belgique, il y a quelques années, et de l'article qui avait été publié sur Madmoizelle pour expliquer à quel point les Syriens avaient beaucoup plus peur que les Belges, ou une histoire du style (parce qu'en bons Belges, on avait mis des photos de petits chats sur Internet et été boire des bières en terrasse pour montrer qu'on était plus forts que ça, et que du coup on disait qu'on n'avait pas peur, j'imagine).
Je me souviens d'à quel point je m'étais demandé si on se foutait de ma gueule, à quel point je m'étais sentie, en tant que belge, n'être qu'un "dommage collatéral". Comme si les attentats dans mon pays n'étaient "que" une bonne occasion de faire un papier pour penser "autrement". Alors que non, merde, avant d'être une bonne occasion pour faire un papier, il s'agissait d'un attentat.
Aujourd'hui j'ai un peu le même sentiment. Je suis toujours belge, pas ukrainienne, et contrairement à certain.e.s de mes ami.e.s, je n'angoisse pas pour ma famille, ou mes amis, ou,... Mais je trouve cet article terriblement détaché dans sa forme.
Peut-être qu'il aurait été opportun de commencer par la fin ? Car comme l'autrice le dit, à très juste titre mais en toute fin de papier (aka l'endroit où si j'étais ukrainienne, je ne serais jamais allée parce que wtf) :
Les extrêmes-droites européennes sont aussi largement financées et soutenues par la Russie (à l'exception de l'extrême-droite ukrainienne, pour des raisons évidentes...). Les tactiques de propagande par le "trollage" ont été directement apprises des Russes, et utilisées par les militant.e.s autant pour défendre leurs idées nationalistes que pour défendre l'image de la Russie avec un[e absence d'] argumentaire suffisamment répandu pour qu'on le retrouve encore ici-même, même si personne n'est (semble-t-il) un troll payé par le Kremlin ou obéissant aux consignes du RN: "ici aussi c'est la dictature", "comme toujours c'est les gentils Occidentaux contre les méchants Russes", etc. Pas d'argument, juste ce genre de petites phrases balancées de façon suffisamment massive pour donner l'illusion, quand on lit les commentaires des sites d'information, qu'il s'agit d'une opinion largement répandue.On savait déjà que les russes avaient influencé l'election de Trump et le referendum du brexit, pour d'une part déstabiliser les US et couper le Royaume-Uni de l'UE. La propagande russe depasse largement leurs frontières. Méfiance.