@Fille du Feu Moi aussi j'aimerais me satisfaire de ce que j'ai dans un rayon de 100km à part pour deux-trois produits de luxe comme chocolat et café, et renoncer aux camions de marchandises et aux vols en avion et tout ça, mais, juste... là c'est pas le sujet. C'est tentant de se dire que ce genre de guerre n'aurait plus de raison d'être dans le monde dont tu rêves, sauf que le monde dont tu rêves, il est pas là tout de suite maintenant, donc soit tu assumes que tu t'intéresses uniquement aux causes écologistes et fermes les yeux sur les drames humains qui existent en même temps (c'est ton droit, on est pas obligé, ni capable, d'être au top sur tous les sujets), soit tu veux t'intéresser à ce qui se passe en Ukraine, mais dans ce cas, il faut bien prendre le monde comme il est et pas comme on pense qu'il devrait être.
Snowden non plus n'a pas un rapport flagrant avec le sujet d'ailleurs...
Est-ce que si l'OTAN décidait d'intervenir militairement, Poutine s'arrêterait ? Est-ce que militairement parlant, la Russie fait le poids ? Parce qu'il joue beaucoup sur le fait que les démocraties sont hippocrites et que rien ne vaut le pouvoir par la force. Est-ce que c'est du bluff ou est-ce que Poutine va vraiment larguer des bombes nucléaires ? Je pose la question comme si bien évidemment on était dans sa tête et que c'était possible de savoir ...
@doomie
Je ne suis pas très au fait de la politique internationale mais est-ce que Poutine s'arrêterait si l'Ukraine promettait de ne pas entrer dans l'OTAN?
C'est très difficile de faire des projections parce que, comme ça a déjà été expliqué, la stratégie de Poutine est très "hors de nos cadres de pensée".
Ce qu'on sait à l'heure actuelle c'est que l'armée ukrainienne seule ne fait pas le poids face à l'armée russe; que la Russie est quand même relativement isolée sur la scène internationale et qu'on ne peut quand même pas l'imaginer faire le poids seule contre tous, mais que l'OTAN ne compte pas entrer en guerre tant qu'il n'y a que l'Ukraine de touchée; l'OTAN prépare par contre la protection de la Pologne et des pays baltes au cas où l'armée russe ne s'arrêterait pas à l'Ukraine.
Est-ce que Poutine s'arrêterait si l'Ukraine promettait de ne pas entrer dans l'OTAN? C'est un scénario très irréaliste. L'Ukraine n'a aucune envie de faire ce genre de promesse: les évènements des 8 dernières années tendent à faire penser à la majorité des Ukrainien.ne.s (et je me joins à leur avis) que Poutine profitera de chaque faiblesse et de chaque concession pour en vouloir toujours plus; que chercher une solution diplomatique en promettant de garder un statut "neutre" comme le réclame Poutine revient à se mettre en position de faiblesse, ce qui entrainerait de nouvelles agressions ou ingérences, alors que chercher la protection de l'OTAN aurait une chance de jouer un rôle dissuasif. Et puis il y a des contextes où adopter une position "neutre" reviendrait dans les faits à s'aligner sur la Russie... Ce serait notamment renoncer aux partenariats avec l'Union européenne.
Dans ses discours, Poutine réclame la neutralité de l'Ukraine et la promesse qu'elle n'intégrera pas l'OTAN, mais parle en même temps de la "dénazifier" (ok, l'extrême-droite ukrainienne existe, ok, comme toutes les autres extrême-droites elle a une frange qui réutilise des symboles nazis... mais elle n'est pas au pouvoir en Ukraine, loin de là), et nie la légitimité de son existence en tant qu'État souverain en raison de la relative brièveté de son existence en tant qu'État indépendant, encore plus dans ses frontières actuellement reconnues par la communauté internationale (mais là encore: comme beaucoup d'autres pays en Europe et au-delà). Il y a eu depuis 2014 un virage autoritaire très serré en Russie avec des meurtre ou tentatives de meurtre et emprisonnement d'opposants politiques, une main-mise sur les médias... qui fait que chez la partie de la population russe (et de ses pays alliés) dont les médias mainstream russes sont la principale source d'informations, il y a eu une flambée de haine contre l'Ukraine, ce qui eut faire craindre le pire en termes d'exactions contre les civils.
En même temps, ce n'est pas la
totalité de la population russe qui avale tout ce que racontent leurs médias officiels, les manifestations contre la guerre font une taille respectable pour selon qu'aller manifester présente un réel risque, et les sanctions économiques sont une vraie gêne pour l'oligarchie russe.
Côté ukrainien, la population est
très loin d'être prête à accepter un nouveau dirigeant pro-russe qui serait parachuté par Poutine. Si ceci devait arriver, ce serait au prix d'un bain de sang (il y a une réelle mobilisation civile contre l'invasion russe), et il est probable que même si le pouvoir central capitulait (ce qui, vraiment, n'arrivera[it] qu'au terme d'un désastre humain total), et probablement que même dans ce cas, les régions les plus à l'ouest feraient sécession...
Imaginer que ceci suffise à ce que la Russie perde la guerre contre l'Ukraine est probablement illusoire; ce qui par contre ne serait pas impossible à imaginer, ce serait que le coût de la guerre (humain, économique, etc) devienne tellement lourd à assumer, que Poutine se retrouverait isolé même au sein de son propre camp; c'est plus ou moins le scénario qui a eu lieu lors de la révolution de Maïdan en Ukraine, quand l'ancien président Ianoukovitch a été contraint à la fuite parce que la répression qu'il a orchestrée (sur les conseils de la Russie) est devenue tellement violente qu'une large partie des élus et des forces de l'ordre l'ont lâché.
