J'ai vu
Melancholia, et sans avoir détesté je n'ai pas franchement aimé. J'ai trouvé l'esthétique horrible, vraiment au bout des cinq premières minutes je me suis dit "c'est ça cette putain d'ouverture contemplative et visuellement sublime dont tout le monde parle?" et comme j'ai tendance à sur-interpréter je me suis dit que c'était certainement fait exprès, puis à la moitié du film n'ayant pas trouvé d'élément corroborant suffisamment ma théorie je me suis contentée de renommer Melancholia en "la planète du mauvais goût", parce que sérieusement le fait qu'on soit
n'est pas une excuse pour ces couleurs sur-saturées et cette brume de boîte de nuit de station de sport d'hiver. Et puis le mec, il pompe
tout sur Tarkovski
sauf ce qu'il y a à pomper (évidemment, sinon ce serait trop simple de faire du beau cinéma). Et bon, le symbolisme de pacotille, ça commence à devenir lassant, quoi. (même si j'ai trouvé quelques images très justes,
notamment)
Enfin, il y a des points positifs - déjà, le film évite l'écueil du pathos auquel je m'attendais et dans lequel Von Trier est le premier à se jeter habituellement, c'est plutôt léger; le film est axé autour d'une question finalement assez tabou - que faire de ces personnes qui ne sont jamais heureuses, comment vivre avec/à côté, a-t-on le droit d'exiger leur bonheur et en même temps comment être heureux quand une personne qu'on aime est profondément malheureuse, comment ne pas se laisser entraîner dans leur univers destructeur - qui sans être révolutionnaire parle, je pense, à beaucoup de gens dans notre société (moi la première), bien que le traitement offert ici soit plutôt déprimant et noir; les deux dernières secondes ont provoqué en moi une émotion assez forte et totalement neutre (même si
c'est plutôt facile). Bref, dispensable, pas de grosse surprise, je pourrais résumer mon avis sur ce film par une onomatopée indistincte.