Qu'Allah bénisse la France.
Je suis contente de ne pas avoir lu le bouquin avant. C'est une vraie claque. J'avais un peu peur de tomber devant un remake de La haine, mais pas du tout. Certes, c'est en noir et blanc, ça se passe en grande partie dans une cité... Mais c'est bien plus abouti et poétique.
Rien qu'au niveau de l'image. On passe de cuts à des fondus, et des surimpressions. Sur du noir et blanc, c'est magnifique. Puis le choc de voir un blanc ou un noir après un cut.
Le travail est immense. Très théâtral. Sur le cadre, il y a ce qui est montré et ce qui est caché. La tension qui en découle est directe.
Et mélanger des plans presque "carte postale" avec de la typo, à des images d'archive et des ralentis... C'est osé mais chapeau, j'étais hypnotisée.
Mais c'est surtout le travail du son et de la musique qui est magnifique. Tout au long du film, on se dit que la musique devient une instance supérieure, un autre "Allah" et qu'elle peut aussi réserver des mauvais tours aux protagonistes. Ils sont tous liés et déliés par la musique.
Je m'attendais à voir une grosse épique pour le mixage et le son, mais rien. Un mec. Juste bravo, parce que les raccords son nous transportent autre part. Et les quelques faux raccords deviennent logiques.
Je n'écouterai plus Malik de la même manière.