@La louve des steppes : Dans cette affaire, la seule à être agressive et méprisante, c'est toi.
Tu as quand même commencé par dénigrer un ensemble de mouvements féministes que tu n'as manifestement jamais approché, ce à quoi je te réponds que ton attitude est contre-productive. Ensuite tu me prends personnellement à parti et tu es franchement assez insultante. Je ne comprends pas très bien d'où tu te places pour te permettre d'émettre des jugements sur ma personne ou ma façon de militer, puisqu' a priori on ne se connaît pas. Ni ce qui te permet d'évaluer mes connaissances dans tel ou tel domaine, d'ailleurs.
Je ne dis pas que c'est parce qu'on se rejoint sur la cause du féminisme qu'on doit tou-te-s être d'accord entre nous, mais oui, je trouve extrêmement choquant et un peu triste aussi de se sentir obligée d'insulter ou de se foutre de la gueule de tous ceux qui ne pensent pas exactement comme soi-même. Ta remarque concernant le post de
@schizophrenia qui ne t'était même pas adressée était par exemple volontairement méchante et purement gratuite. Qui es-tu pour juger du ressenti d'une autre personne ? Tou-te-s ces militant-e-s dont tu dénigres le travail et les motivations, tu as déjà pris le temps de les suivre dans leurs mobilisations ? Je ne vois pas très bien en quoi tu prétends mieux défendre des catégories de personnes opprimées en niant l'oppression des autres...
Alors, bon, tu vois, moi je suis peut-être une inculte de féministe issue d'un courant majoritaire (puisqu'apparemment tu es la seule à posséder tous les savoirs et tu as beaucoup de choses à nous apprendre, nous les pauvres imbéciles qui ne pensont pas exactement à ta manière) mais je suis surtout une personne qui ne supporte pas la méchanceté gratuite et qui trouve qu'elle n'honore pas spécialement son auteur-e. Du coup ne te fatigue surtout pas à répondre à mes non-arguments non-construits d'idiote qui n'a rien compris au vrai féminisme, je crois qu'effectivement je n'ai pas envie de poursuivre la discussion.
@1793 : Je suis d'accord sur bien des choses que tu écris dans ton post. Encore une fois, ce n'est pas parce qu'on se rejoint sur le but ultime de la cause que les divisions ne peuvent pas exister, et je trouve tout-à-fait justifiée l'existence de groupes féministes s'attelant à défendre des causes encore plus spécifiques. Moi-même, ce n'est pas parce que j'adhère à un mouvement féministe en particulier que je suis d'accord avec absolument tout son discours ; je pense qu'il suffit de se retrouver sur le sens des campagnes / actions / de la politique générale et du fondement idéologique du mouvement auquel on adhère. Mais un mouvement n'est pas une dictature et on ne sera jamais d'accord exactement de la même façon sur tout, au contraire, la confrontation des points de vue est intéressante.
Mais pourquoi focaliser systématiquement sur ce qui nous divise au lieu de s'intéresser à ce qui nous rassemble ? Je ne suis pas favorable au cloisonnement à tout crin ; au contraire, je pense que le dialogue profiterait à tous. Par exemple, j'ai eu l'occasion de militer avec des assos féministes lesbiennes et donc non-mixtes, dont les membres pensent vraiment qu'on ne peut pas être féministe quand on est un homme. Je trouve ce positionnement extrêmement dommageable. L'égalité et donc le féminisme sont profitables à l'ensemble de la société et par conséquent j'ai la conviction qu'il faut les construire ensemble, en en faisant un bien commun à toute la société. Si on exclut d'entrée de jeu les hommes de la cause féministe, je ne vois pas trop comment atteindre ça. Bon, cette réflexion sur la capacité des hommes à intégrer le débat féministe n'est qu'un petit exemple, mais je suppose que tu vois ce que je veux dire, non ?
Quand je dis que de mon point de vue, l'intersectionnalité fait de toutes façons partie du féminisme, je ne dis pas que c'est la position défendue par les mouvements féministes eux-mêmes d'une façon fondamentale, mais c'est que personnellement, ça me parait assez logique, puisque le féminisme est un projet de société mettant en jeu l'ensemble de la société, pas juste les femmes blanches cis etc. Donc ça me semble logique de prendre en compte toutes les discriminations et de se préoccuper aussi des luttes féministes qui ne me concernent pas directement, mais auxquelles on s'intéresse également dans ces mouvements féministes soit-disant "officiels". Après, j'entends le reproche de certaines catégories de personnes qui peuvent se sentir délaissées ou peu concernées par les combats de ces mouvements féministes et je peux le comprendre. Je pense qu'on adhère à un mouvement féministe de la même manière qu'on adhère à un parti politique, dans le fond, et il est normal de ne pas se retrouver dans toutes les approches. Le pluralisme est à mon sens une richesse de la démocratie et il l'est aussi en matière de féminisme. C'est parce qu'il y a différentes façons de le vivre et de le penser que le débat féministe peut évoluer et a fortiori la cause. Et du coup, aucun mouvement n'est jamais irréprochable ni ne maîtrise totalement le problème. Étant moi-même une femme blanche hétéro-cis valide, il y a des problèmes spécifiques auxquels je ne serai moi-même jamais directement confrontée, donc on peut me reprocher avec raison de ne pas les maîtriser, je l'admets. Mais bon, voilà, j'ai des ami-e-s handicapé-e-s, noir-e-s, lesbiennes, bi, transgenres ; j'essaie de discuter avec elleux et de comprendre leur vécu et d'en tenir compte. Après, si je me plante, au lieu de me reprocher de ne pas comprendre, parce que de toutes façons, je suis une femme blanche hétéro-cis et que je ne peux pas comprendre, je trouve plus intelligent de venir m'expliquer pourquoi et en quoi je me suis plantée et de discuter de la meilleure façon d'adapter les combats pour être plus inclusif-ve. Et c'est bien pour ça que je crois davantage aux vertus du dialogue que du fait de se taper dessus entre mouvements féministes comme s'il existait une concurrence des réflexions.
C'est d'ailleurs le passage qui m'a franchement gênée dans cette vidéo, quand la pizza au fromage dit à la pizza deluxe "Bon d'accord on va s'occuper de tes problèmes mais on règle les nôtres d'abord". Dans aucun mouvement féministe -même ceux que je n'aime pas spécialement- je n'ai jamais constaté ce type d'attitude et je trouve cette réflexion très injuste. Je pense juste qu'on ne peut pas toujours être au top sur tout en même temps, et donc quand sur un problème on n'est pas au top, il serait plus judicieux de venir en discuter plutôt que de se persuader que c'est parce qu'on appartient à une catégorie opprimée encore plus minoritaire que de toutes façons on ne sera pas pris en compte...
@Boisdormant : Oui, je sais, j'ai bigguppé ton message parce que j'étais fondamentalement d'accord avec ce que tu disais.