« Le Génie lesbien » prouve que nous avons toutes besoin de la radicalité d’Alice Coffin

9 Mars 2014
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lutinreveurblog.wordpress.com
Je suis entièrement d'accord avec l'article par contre, je pense qu'il faut apporter une nuance. Alice Coffin dit ne plus vouloir écouter, lire et voir des films réalisés par des hommes. Je ne sais pas dans quel contexte que ce paragraphe a été rédigé mais je pense qu'elle dit vouloir donner plus de visibilité aux femmes artistes, non ?

Parce que si elle pense échapper au sexisme, à l'homophobie et voir même au racisme en ne consommant plus d'oeuvres faits par des hommes, elle est complètement à côté de la plaque. Juste dans le domaine littéraire, les femmes autrices peuvent faire du sexisme intériorisé, faire preuve de racisme et d'homophobie autant que les hommes. Je dirai même parfois qu'il y a des auteurs qui sont beaucoup plus ouverts d'esprit que des autrices.
Dans le milieu de l'art, j'ai aussi tendance à privilégier les femmes mais je me fie aussi à la perception que je peux avoir du résumé du contenu ou du passif de l'artiste. J'ai toujours évité de lire Marion Zimmer Bradley en raison du témoignage de ces enfants pour des faits de maltraitances et d'inceste. Et je n'ai jamais voulu lire le livre de Joel Dicker car j'ai l'impression qu'il normalise les relations abusives entre adultes et mineurs (j'ai conscience qu'après, il n'est peut-être pas nécessairement d'accord avec ses personnages mais ce genre de choses me met mal à l'aise).
 
17 Juin 2019
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@FraiseDeGrouchy Refuser de voir, lire, écouter des oeuvres d'hommes relève d'un domaine bien précis, qui n'a rien à voir avec la publication d'un bouquin ou le statut que l'on peut occuper dans un parti politique. Si une femme (voire même un groupe de femmes), refuse de consommer de l'art produit par des hommes, c'est pour une raison bien précise : elles aimeraient donner leur temps et leur consommation à des artistes femmes, encore trop souvent invisibilisées. Si l'on passe moins de temps à donner de l'attention aux œuvres d'hommes, on rend plus visible les œuvres de femmes: logique.

Et, ne t'inquiètes pas pour ça, la prétendue invisibilisation des hommes n'en sera pas menacée. Les hommes auront toujours un public pour les écouter, les voir, consommer leurs oeuvres, car dans le système patriarcal, les hommes sont bien plus mis sur le devant de la scène, alors que les femmes ont beaucoup plus de mal à évoluer dans les milieux artistiques.
Je vais te donner un exemple (et j'invite d'autres madz à faire de même): Est-ce que tu sais pourquoi JK Rowling a choisi de se présenter de cette manière sur les couvertures de la saga Harry Potter ? C'est vrai, ça pose question... Elle aurait pu mettre "Joanne Rowling". Elle a carrément écrit son nouveau bouquin sous le pseudonyme de Robert Galbraith, alors qu'elle est une autrice mondialement reconnue, dont (toute polémique mise à part, ça n'est pas le sujet) les gens achètent les œuvres. Et bien, elle s'est présentée de manière ambiguë/masculine parce que dans le milieu littéraire, les clients avaient moins tendance à acheter des oeuvres écrites par des femmes (surtout dans le milieu de la fantasy... Comme quoi, peut être qu'Harry Potter aurait bien moins marché s'il avait été écrit par Joanne Rowling). JK Rowling a choisi, et choisit toujours, de s'invisibiliser en tant que femme, parce qu'être une femme, ce n'est pas vendeur. Imagine ce que ça pourrait faire si plus de femmes suivaient la démarche d'Alice Coffin ? Les oeuvres de femmes pourraient enfin avoir la reconnaissance qu'elles méritent.

Personnellement, je consomme encore beaucoup d'oeuvres produites par des mecs. J'adore Rimbaud, j'adore Timothy Snyder, et, en termes de musiques, j'adore Fall Out Boy et Aznavour. Mais j'essaie, depuis assez peu de temps d'ailleurs, de consommer du contenu et des oeuvres produits par des femmes. Parce que, comme Alice Coffin, je veux leur donner de la visibilité.

Tu sais, Fraise, tu ferais mieux de lire le bouquin d'Alice Coffin au lieu d'en faire des interprétations nébuleuses sur des articles écrits pour la polémique. Et, surtout, au lieu d'être dans l'indignation, tu devrais te demander "pourquoi". C'est vrai, ça, pourquoi Alice n'aime pas les hommes? Est-ce qu'elle déteste seulement tous les hommes? Qu'est-ce qui l'a amenée à cet état d'esprit ? Ce sont des questions importantes, et bien plus productives que "ouin elle est misandre sans conséquences judiciaires" (d'ailleurs, c'est une comparaison pétée parce qu'aucun homme n'a subi de poursuites judiciaires pour avoir refusé de consommer des oeuvres de femmes, voire même pour avoir dit qu'il n'aimait pas les femmes et qu'il ne voulait pas vivre avec elles. Sinon, tous les incels seraient en prison. Quand un homme se fait mettre en prison, c'est qu'il a agi sur son sexisme: en harcelant, en violant, en tuant). La réponse à ces questions est toujours (et je peux le dire avec certitude) que ces femmes ont vécu, ou ont été témoins, de multiples sévices commis par des hommes sur les femmes. En clair: la misogynie est basée sur une idée de domination, la misandrie est une réaction des opprimées à cette domination et aux conséquences désastreuses ("on compte nos mortes") qu'elle peut avoir. Les mettre sur un pied d'égalité ne ferait donc pas sens.

Et, si tu te renseignais un peu sur les sources d'Alice Coffin, comme La pensée straight (j'ai commencé à le lire et c'est passionnant, des liens ont été postés sur le forum et tu peux en avoir des extraits pdf gratuits pour te donner une idée), tu verrais que le féminisme matérialiste considère les "hommes" et les "femmes" en tant que classes sociales. Ce féminisme émet l'idée d'une lutte des classes entre ces deux groupes, une lutte sexuelle des classes pour être plus précise (car c'est bien du sexe que l'on parle), et une lutte où la classe des hommes serait l'oppresseur et la classe des femmes l'opprimée. Quand on dit "les hommes, les femmes", on parle de classe et non d'individus. Les individus sont en position de dominants ou de dominés en fonction de leur classe, mais cela ne veut pas dire qu'ils se comportent de la même façon en résultat de cette appartenance. C'est un schéma très grossier, lis La pensée straight pour plus de détails.

Quand on parle d'individus, ça va peut être te choquer, Fraise, mais les féministes autour de toi ont des frères, des pères, des amis, des oncles, des grands pères, des maris... On sait, on le sait très bien que patoulézom, parce qu'on les côtoie tous les jours. On sait que patoulézom parce qu'il y a des hommes qu'on aime, que l'on admire, que l'on a, à nos côtés, dans notre vie. Et, si une féministe (ou une femme non féministe, d'ailleurs !) choisit d'exclure les hommes de son entourage, il serait peut-être pertinent, encore une fois, de se demander "pourquoi ?". Et, très souvent, c'est parce que se lier avec des hommes représente un risque : de se faire agresser, harceler, tabasser... Tu connais les conséquences. Ça ne veut pas dire que tous les hommes vont le faire, qu'ils sont tous mauvais ou quoi que ce soit. Ça veut dire que le risque est présent et que ces femmes ne veulent plus le courir. C'est un choix personnel qui n'engage à rien la société. Et, d'ailleurs, tu parles d'amalgame, mais est-ce que le fait, pour une femme, de se remettre dans une situation à laquelle elle veut échapper n'est pas plus violent pour elle que pour les hommes qui disent padamalgam?
 

Querencia

ael - terminaison neutre (é-e)
24 Mai 2019
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Je trouve que dire qu'on peut mettre sur le même pied misogynie et misandrie, c'est totalement occulter le fait que la misandrie découle de l'expérience constante de la misogynie et de ses conséquences très très concrètes sur la vie quotidienne, pendant des années et des années.

En clair: la misogynie est basée sur une idée de domination, la misandrie est une réaction des opprimées à cette domination et aux conséquences désastreuses ("on compte nos mortes") qu'elle peut avoir. Les mettre sur un pied d'égalité ne ferait donc pas sens.

MERCI.

Je ris tellement jaune quand je vois des commentaires soulignant sa "misandrie" quand on sait à quoi c'est du. Je trouve ça incroyable que ça soit vu SI problématique de privilégier des artistes femmes et safe.

Une pianiste sur Twitter ( *fin de paragraphe) avait fait un parallèle avec cette réflexion et le fait que tant de travaux de femmes ont été oublié/effacé sciemment de l'histoire parce que femme.
Cette idée comme quoi sans les hommes, on ne serait rien, quand on sait que tant de femmes ont découvert un tas de trucs, mais que soit les résultats leur ont été volées, soit elles n'ont pas pu aller au bout de leurs découvertes parce qu'elles devaient s'occuper de leurs gosses tandis que leur mari récoltait les lauriers. (parallèle d'ailleurs très faisable vis à vis aussi du racisme)
Alors @brunettexxl quand tu parles de ces soit-disant pensions alimentaires que tant d'hommes en ont strictement rien à foutre de payer et pour lesquels la justice ne font rien, de ces soi-disant découvertes exclusivement masculines, de ces hommes morts à qui on a rien demandé mais en raison desquels on oublie si facilement les femmes qui ont fait les mêmes sacrifices, sans parler du reste de ton discours un poil lgbt-phobe ?

( Thread de la pianiste : )

EDIT : Bon, j'ai lu ton autre message après coup, en fait, j'aurais juste mieux fait de m'abstenir, ça valait pas vraiment l'effort.
 
23 Mars 2013
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Pau
Je rebondis juste là dessus (et peut-être que quelqu'un l'a dit après ton message, j'ai pas encore tout lu).
La différence entre la misogynie et la misandrie c'est que la 1ère existe parce que bah elle existe (c'est pas le sujet :lunette:) alors que la misandrie existe en réponse à la misogynie. Je ne pense pas que ça existe une femme misandre qui n'a pas souffert à cause des hommes ou alors elles sont très rares.
Bref c'est une "violence" en réponse à une violence encore plus importante et présente depuis des millénaires. C'est pas comparable.

Edit : Ah @A Kane m'avait devancé. ^^

On peut énumérer toutes les différences et justifications que l'on veut (d'ailleurs je suis d'accord concernant ta réponse), il n'en reste pas moins que dans le fond, c'est la même chose : on choisit céder à la colère, voire à la haine de l'Autre.

Une personne misandre n'est pas plus "vertueuse" qu'une personne misogyne simplement parce que sa colère / haine / souffrance serait justifiée.
Et une personne misogyne n'est pas plus "horrible" sous prétexte que de notre point de vue, on estime que sa colère / haine / souffrance ne reposerait sur rien, ou pas grand chose.

Dans les deux cas, céder à cette émotion c'est se mettre au même niveau que ceux que l'on déteste. C'est être faible. C'est rester une victime planquée sous une armure de guerrier(re). C'est se donner l'apparence de la force alors qu'une émotion négative dévore tout à l'intérieur.

L' extrémisme démarre toujours pas une haine obsessionnelle, peu importe que ce soit enrobé dans un livre ou justifié par une cause. Et ce serait pas mal de garder une certaine forme de réserve et de recul quand nous somme face aux prémices de quelque chose d'aussi grave.

On a le droit de ne pas se polariser. On a le droit de prendre le temps de réfléchir sans se ruer vers les réseaux sociaux qui nous disent qui haïr, quel camp choisir, comment penser. On a le droit d'observer sans adhérer à tout. On a le droit de se désolidariser des paroles d'une féministe sans que notre féminisme soit invalidé. On a le droit. Et avec tout ce qui se trame en ces derniers temps : on en a sans doute aussi le devoir.

@Khyra, je ne dis pas ça spécifiquement pour toi, hein. Mais pour nous. Pour quiconque aurait besoin d'une opinion divergente afin de nourrir sa réflexion. Je te remercie d'avoir pris le temps d'argumenter ta réponse. :)
 
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S

Sadala

Guest
Oh c'est marrant, j'en parlais justement à mon compagnon cette semaine !

Il travaille dans le milieu de l'édition et on parlait des femmes autrices. De son constat, le nombre d'hommes et femmes publiées est assez égalitaire, mais la disparité est massive au niveau du genre littéraire. En gros, les femmes sont cantonnées à la romance et à la "chick litt" et les hommes... ont tout le reste globalement.
Evidemment, les genres écrits par les femmes étant les plus méprisés. D'ailleurs "chick litt" veut littéralement dire "littérature de poulette"...

Du coup on a fait un jeu de citer des autrices de genre catalogués masculin :
fantasy : Rowling, Hood, Dabos;
SF : Atwood ? Ursula Le Guin;
Policier : Agatha Christie, Vargas;
Horreur : ?
etc.etc. C'était flagrant, pour 5 femmes maximum par genre qu'on pouvait trouver, tout le reste était des hommes. Et je ne parle même pas du nombre d'entre elles qui ont dû prendre un pseudonyme neutre/masculin.

Alors oui, je comprends tout à fait le propos de Coffin. Personnellement, je n'irais pas jusqu'à supprimer de ma bibliothèque les auteurs hommes (d'ailleurs, je pense qu'elle ne le fait pas, c'est plus une provocation à mon avis). Mais décider de soutenir, de valoriser les femmes qui sont confrontées à une multitude d'obstacles quand leurs œuvres sort des sentiers battues, c'est tout à fait cohérent.
Ce qui évidemment ne veut pas dire que les femmes écriront forcément des œuvres non-sexistes. La question n'est pas là. ^^

Du coup je me suis concentrée sur la littérature car c'est ce que je connais le mieux. Mais c'est valable pour toutes les créatrices et pour toute forme d'art.
 
Dernière modification par un modérateur :
12 Octobre 2014
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Je ne pense pas que ça existe une femme misandre qui n'a pas souffert à cause des hommes ou alors elles sont très rares.
Juste un petit point sur ça.
C'est une question plus difficile à répondre qu'il n'y paraît, car il faut faire la différence entre la vraie misandrie, et la misogynie appliquée aux hommes (maltraiter un homme/garçon car "pas assez masculin", par exemple, ou encore "maltraiter un garçon dans le but d'en faire un homme").
Parfois, il peut y avoir les deux mélangés (genre reprocher à un homme de "ne pas être assez masculin", et en même temps de le traiter de "sale porc" au passage juste parce que c'est un homme).
En tout cas, ces deux phénomènes peuvent se traduire par de la violence, et quand ces deux phénomènes se traduisent par de la violence, (et ça arrive), il ne faut pas oublier que ça peut toucher des gens qui n'ont rien demandé à personne.
Après, même si je peux comprendre les raisons qui rendent une personne misandre, ou intériorisent la misogynie, dans le cas où ça engendre de la violence, je n'excuserai jamais le fait d'agresser physiquement/psychologiquement des personnes (ni de fermer les yeux sur ça).

Mais pour la misandrie dont on parle ici - qui ne conduit pas à des agressions, c'est une chose un peu différente, et je comprends tout à fait, ça m'arrive d'en passer par là parfois (même si dans mon cas, c'est en fait avec tout le genre humain que j'ai un "petit" problème).
Et au niveau de la consommation d’œuvres, j'essaie aussi d'équilibrer en parlant pas mal de femmes à mes élèves, notamment dans les milieux masculins (comme par exemple la musique classique, vu que c'est évoqué plus haut, avec par exemple Marie Jaell ou Helene de Montgeroult). Et j'avoue que je me suis prise une ou deux fois la réflexion "mais vous n'aimez pas les hommes ?" parce que j'avais osé "un peu trop parler d'artistes femmes" et que "bah elles sont pas connues [spoiler = faux, mais elles ont souvent été invisibilisées soit par leurs contemporains, soit par les nôtres], pourquoi en parler?".
C'est vrai que ça fait réfléchir quand on se prend ces remarques....

La remarque de prendre un nom masculin pour être prise au sérieux est très juste aussi...

Parce que si elle pense échapper au sexisme, à l'homophobie et voir même au racisme en ne consommant plus d'oeuvres faits par des hommes, elle est complètement à côté de la plaque.
Tout à fait. Même si les hommes sont beaucoup plus violents, une femme n'est malheureusement pas non plus une garantie de sécurité ou d'absence de discrimination.
Une femme n'est pas forcément une alliée. Faire cet amalgame, c'est essentialiser les genres...
C'est pourtant un piège dans lequel encore trop de gens tombent...
 
S

Sadala

Guest
@jorda
A 100% d'accord quand tu évoques les violences misogynes (et homophobes) envers les garçons pour en faire "des vrais hommes", c'est malheureusement courant...

Mais concernant la misandrie, est-ce que ça existe vraiment, des femmes qui insultent les hommes parce que ce sont des hommes ? Autant y'a des militantes extrémistes qui peuvent se revendiquer misandre, autant je n'ai jamais personne vu traiter un homme en particulier de "gros porc" pour reprendre ton exemple comme ça, en passant, gratuitement...
Inversement, le harcèlement de rue et les insultes est banal dans la vie d'une femme.
C'est ce parallèle qui me sidère. D'un côté la misogynie tue, viole, mutile, frappe, insulte et a un grand impact dans la vie des femmes.
De l'autre, on a des militantes qui font des mêmes internet pour se moquer... des hommes qui pleurnichent parce qu'ils sont amalgamés à cette violence.
C'est quand même dingue de mettre les deux sur un même plan...

Après, je sais pas, il existe peut-être des exemples d'hommes ayant subi des violences verbales, physique... spécifiquement misandre pour le coup. Les contre-exemple sont toujours possibles. Mais ça ne change rien à la violence globale omniprésente que subissent les femmes.
 
12 Octobre 2014
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Mais concernant la misandrie, est-ce que ça existe vraiment, des femmes qui insultent les hommes parce que ce sont des hommes ? Autant y'a des militantes extrémistes qui peuvent se revendiquer misandre, autant je n'ai jamais personne vu traiter un homme en particulier de "gros porc" pour reprendre ton exemple comme ça, en passant, gratuitement...
C'était le cas par exemple de la mère d'un de mes amis, ainsi que de sa première petite amie.
Donc je parle malheureusement en connaissance de cause.
Après, est-ce que c'est parce qu'on leur a appris, ou parce qu'elles ont expérimenté la violence masculine? Je sais pas. Pour avoir une telle réaction, il faut soit être dérangée, soit avoir une sérieuse raison... (ou peut-être parfois un mélange des deux aussi).

Après, ce sont deux violences qu'on ne peut certes pas comparer. La violence des hommes est bien plus présente, c'est une évidence. Nous sommes toutes d'accord là-dessus.
Mais je voulais intervenir pour dire que la misandrie pouvait malheureusement aussi entraîner une violence réelle (et qui fait des dégâts sur la victime). Et que donc il fallait définir de quelle misandrie on parle, car à mes yeux, il n'y en a pas qu'une.
 
23 Mars 2013
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Pau
@Patate dorée

J'aurais dû préciser que je parlais de manière générale, car je ne connais ni cette femme personnellement (dont je critique la démarche), ni ceux qui l'on faite souffrir. Un peu comme tout le monde ici, finalement.

J'ai une dent contre les gens dominés par la colère et par la haine. Qu'elle fassent partie ou non ce ceux-là m'est égal, puisque que mon but en postant était d'apporter une mesure, un point de vue divergeant face au parti pris que j'ai perçu dans l'article.

Je suis à peu près certaine que si elle - ou n'importe quel(le) autre auteur(e) en 2020 - avait placé le mot "noir" ou "arabe" à la place de "hommes" dans des extraits comme on a pu en voir : peu de gens se seraient donnés la peine de vouloir la défendre, de vouloir comprendre et contextualiser son propos, ou lire son livre. Personne n'aurait voulu comprendre l'origine de son racisme parce qu'il est admit que le racisme est problématique. Sauf qu'au final le racisme prend racine dans les mêmes émotions. Souffrance > Colère > Haine > Radicalisation. Qu'il soit intériorisé ou librement vomit, d'ailleurs.

Donc je ne vois pas pourquoi, sous prétexte qu'elle a souffert, je ne devrais pas m'interroger sur le but d'une telle démarche. Pas forcément la sienne, hein. Mais celle des personnes qui utilisent leur souffrance comme passe-droit (que ce soit dans la vie de tous les jours ou à la télévision/dans la presse etc.)
Et franchement, je préfère avoir des questions qui ne trouvent pas de réponses, que de réponses qu'on ne peut pas remettre en question. D'où mon besoin de venir poster ici. Même si à tes yeux je dois être... comment dire... maladroite ? ^^

Je suis entièrement d'accord sur la fait que, comparé à la misandrie, la misogynie est autrement plus violente et proportionnellement plus commune et abjecte. Mais je ne vois pas en quoi comparer ou dire "L'autre, il fait 10 fois pire !" signifie qu'on peut se permettre les mêmes dérives. Si on laisse ça s'installer, on ne vaudra pas mieux que les mentalités que l'on critique.

Bref. Que cela prenne la forme d'une livre ou d'une cause ne rend pas a chose plus noble ou exemplaire.

Alice Coffin à le droit de donner son opinion, mais sa démarche a aussi le droit d'être discutée ou citée en exemple pour une discussions d'ordre général. C'est une liberté d'expression bien plus respectueuse que cette "Police de la Pensée" qu'on ressent parfois quand on ne s'exprime pas de façon exemplaire ou qu'on ne colle pas à l'image de la parfaite féministe.

(Voila. Bon. Désolée si mes propos vous semblent choquants. Ce n'est pas mon intention. Mais les dérouler sans filtre, et lire vos commentaires m'aide aussi à affiner ma réflexion.)
 
Dernière édition :
23 Mars 2013
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Pau
@jorda
A 100% d'accord quand tu évoques les violences misogynes (et homophobes) envers les garçons pour en faire "des vrais hommes", c'est malheureusement courant...

Mais concernant la misandrie, est-ce que ça existe vraiment, des femmes qui insultent les hommes parce que ce sont des hommes ? Autant y'a des militantes extrémistes qui peuvent se revendiquer misandre, autant je n'ai jamais personne vu traiter un homme en particulier de "gros porc" pour reprendre ton exemple comme ça, en passant, gratuitement...
Inversement, le harcèlement de rue et les insultes est banal dans la vie d'une femme.
C'est ce parallèle qui me sidère. D'un côté la misogynie tue, viole, mutile, frappe, insulte et a un grand impact dans la vie des femmes.
De l'autre, on a des militantes qui font des mêmes internet pour se moquer... des hommes qui pleurnichent parce qu'ils sont amalgamés à cette violence.
C'est quand même dingue de mettre les deux sur un même plan...

Après, je sais pas, il existe peut-être des exemples d'hommes ayant subi des violences verbales, physique... spécifiquement misandre pour le coup. Les contre-exemple sont toujours possibles. Mais ça ne change rien à la violence globale omniprésente que subissent les femmes.

Moi j'en connais. Mais ce ne serait pas très délicat de poster leurs malheurs ici.

Et effectivement, comparer les deux ne change rien et n'enlève rien aux malheur des unes et des autres...
 
S

Sadala

Guest
J'aurais dû préciser que je parlais de manière générale, car je ne connais ni cette femme personnellement (dont je critique la démarche), ni ceux qui l'on faite souffrir. Un peu comme tout le monde ici, finalement.

J'ai une dent contre les gens dominés par la colère et par la haine. Qu'elle fassent partie ou non ce ceux-là m'est égal, puisque que mon but en postant était d'apporter une mesure, un point de vue divergeant face au parti pris que j'ai perçu dans l'article.

Je suis à peu près certaine que si elle - ou n'importe quel(le) autre auteur(e) en 2020 - avait placé le mot "noir" ou "arabe" à la place de "hommes" dans des extraits comme on a pu en voir : peu de gens se seraient donnés la peine de vouloir la défendre, de vouloir comprendre et contextualiser son propos, ou lire son livre. Personne n'aurait voulu comprendre l'origine de son racisme parce qu'il est admit que le racisme est problématique. Sauf qu'au final le racisme prend racine dans les mêmes émotions. Souffrance > Colère > Haine > Radicalisation. Qu'il soit intériorisé ou librement vomit, d'ailleurs.

Donc je ne vois pas pourquoi, sous prétexte qu'elle a souffert, je ne devrais pas m'interroger sur le but d'une telle démarche. Pas forcément la sienne, hein. Mais celle des personnes qui utilisent leur souffrance comme passe-droit (que ce soit dans la vie de tous les jours ou à la télévision/dans la presse etc.)
Et franchement, je préfère avoir des questions qui ne trouvent pas de réponses, que de réponses qu'on ne peut pas remettre en question. D'où mon besoin de venir poster ici. Même si à tes yeux je dois être... comment dire... maladroite ? ^^

Je suis entièrement d'accord sur la fait que, comparé à la misandrie, la misogynie est autrement plus violente et proportionnellement plus commune et abjecte. Mais je ne vois pas en quoi comparer ou dire "L'autre, il fait 10 fois pire !" signifie qu'on peut se permettre les mêmes dérives. Si on laisse ça s'installer, on ne vaudra pas mieux que les mentalités que l'on critique.

Bref. Que cela prenne la forme d'une livre ou d'une cause ne rend pas a chose plus noble ou exemplaire.

Alice Coffin à le droit de donner son opinion, mais sa démarche a aussi le droit d'être discutée ou citée en exemple pour une discussions d'ordre général. C'est une liberté d'expression bien plus respectueuse que cette "Police de la Pensée" qu'on ressent parfois quand on ne s'exprime pas de façon exemplaire ou qu'on ne colle pas à l'image de la parfaite féministe.

(Voila. Bon. Désolée si mes propos vous semblent choquants. Ce n'est pas mon intention. Mais les dérouler sans filtre, et lire vos commentaires m'aide aussi à affiner ma réflexion.)

Du coup, c'est pas très honnête de parler de "dérives", "d'être dominé par la colère ou la haine", "d'utiliser sa souffrance comme passe-droit" alors que tu dis ne pas avoir lu ses livres.
Personne n'a dit "la misandrie est OK parce que la misogynie est pire" en fait. Mais replacer dans un contexte sociologique me semble important... Tu n'en vois peut être pas l'intérêt, donc son livre ne te parlera sans doute pas (et y'a aucun problème à cela.)
Mais dans ce cas éviter les procès d'intention et les caricatures serait mieux...
 

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