@FraiseDeGrouchy Refuser de voir, lire, écouter des oeuvres d'hommes relève d'un domaine bien précis, qui n'a rien à voir avec la publication d'un bouquin ou le statut que l'on peut occuper dans un parti politique. Si une femme (voire même un groupe de femmes), refuse de consommer de l'art produit par des hommes, c'est pour une raison bien précise : elles aimeraient donner leur temps et leur consommation à des artistes femmes, encore trop souvent invisibilisées. Si l'on passe moins de temps à donner de l'attention aux œuvres d'hommes, on rend plus visible les œuvres de femmes: logique.
Et, ne t'inquiètes pas pour ça, la prétendue invisibilisation des hommes n'en sera pas menacée. Les hommes auront toujours un public pour les écouter, les voir, consommer leurs oeuvres, car dans le système patriarcal, les hommes sont bien plus mis sur le devant de la scène, alors que les femmes ont beaucoup plus de mal à évoluer dans les milieux artistiques.
Je vais te donner un exemple (et j'invite d'autres madz à faire de même): Est-ce que tu sais pourquoi JK Rowling a choisi de se présenter de cette manière sur les couvertures de la saga Harry Potter ? C'est vrai, ça pose question... Elle aurait pu mettre "Joanne Rowling". Elle a carrément écrit son nouveau bouquin sous le pseudonyme de Robert Galbraith, alors qu'elle est une autrice mondialement reconnue, dont (toute polémique mise à part, ça n'est pas le sujet) les gens achètent les œuvres. Et bien, elle s'est présentée de manière ambiguë/masculine parce que dans le milieu littéraire, les clients avaient moins tendance à acheter des oeuvres écrites par des femmes (surtout dans le milieu de la fantasy... Comme quoi, peut être qu'Harry Potter aurait bien moins marché s'il avait été écrit par Joanne Rowling). JK Rowling a choisi, et choisit toujours, de s'invisibiliser en tant que femme, parce qu'être une femme, ce n'est pas vendeur. Imagine ce que ça pourrait faire si plus de femmes suivaient la démarche d'Alice Coffin ? Les oeuvres de femmes pourraient enfin avoir la reconnaissance qu'elles méritent.
Personnellement, je consomme encore beaucoup d'oeuvres produites par des mecs. J'adore Rimbaud, j'adore Timothy Snyder, et, en termes de musiques, j'adore Fall Out Boy et Aznavour. Mais j'essaie, depuis assez peu de temps d'ailleurs, de consommer du contenu et des oeuvres produits par des femmes. Parce que, comme Alice Coffin, je veux leur donner de la visibilité.
Tu sais, Fraise, tu ferais mieux de lire le bouquin d'Alice Coffin au lieu d'en faire des interprétations nébuleuses sur des articles écrits pour la polémique. Et, surtout, au lieu d'être dans l'indignation, tu devrais te demander "pourquoi". C'est vrai, ça, pourquoi Alice n'aime pas les hommes? Est-ce qu'elle déteste seulement tous les hommes? Qu'est-ce qui l'a amenée à cet état d'esprit ? Ce sont des questions importantes, et bien plus productives que "ouin elle est misandre sans conséquences judiciaires" (d'ailleurs, c'est une comparaison pétée parce qu'aucun homme n'a subi de poursuites judiciaires pour avoir refusé de consommer des oeuvres de femmes, voire même pour avoir dit qu'il n'aimait pas les femmes et qu'il ne voulait pas vivre avec elles. Sinon, tous les incels seraient en prison. Quand un homme se fait mettre en prison, c'est qu'il a agi sur son sexisme: en harcelant, en violant, en tuant). La réponse à ces questions est toujours (et je peux le dire avec certitude) que ces femmes ont vécu, ou ont été témoins, de multiples sévices commis par des hommes sur les femmes. En clair: la misogynie est basée sur une idée de domination, la misandrie est une réaction des opprimées à cette domination et aux conséquences désastreuses ("on compte nos mortes") qu'elle peut avoir. Les mettre sur un pied d'égalité ne ferait donc pas sens.
Et, si tu te renseignais un peu sur les sources d'Alice Coffin, comme La pensée straight (j'ai commencé à le lire et c'est passionnant, des liens ont été postés sur le forum et tu peux en avoir des extraits pdf gratuits pour te donner une idée), tu verrais que le féminisme matérialiste considère les "hommes" et les "femmes" en tant que classes sociales. Ce féminisme émet l'idée d'une lutte des classes entre ces deux groupes, une lutte sexuelle des classes pour être plus précise (car c'est bien du sexe que l'on parle), et une lutte où la classe des hommes serait l'oppresseur et la classe des femmes l'opprimée. Quand on dit "les hommes, les femmes", on parle de classe et non d'individus. Les individus sont en position de dominants ou de dominés en fonction de leur classe, mais cela ne veut pas dire qu'ils se comportent de la même façon en résultat de cette appartenance. C'est un schéma très grossier, lis La pensée straight pour plus de détails.
Quand on parle d'individus, ça va peut être te choquer, Fraise, mais les féministes autour de toi ont des frères, des pères, des amis, des oncles, des grands pères, des maris... On sait, on le sait très bien que patoulézom, parce qu'on les côtoie tous les jours. On sait que patoulézom parce qu'il y a des hommes qu'on aime, que l'on admire, que l'on a, à nos côtés, dans notre vie. Et, si une féministe (ou une femme non féministe, d'ailleurs !) choisit d'exclure les hommes de son entourage, il serait peut-être pertinent, encore une fois, de se demander "pourquoi ?". Et, très souvent, c'est parce que se lier avec des hommes représente un risque : de se faire agresser, harceler, tabasser... Tu connais les conséquences. Ça ne veut pas dire que tous les hommes vont le faire, qu'ils sont tous mauvais ou quoi que ce soit. Ça veut dire que le risque est présent et que ces femmes ne veulent plus le courir. C'est un choix personnel qui n'engage à rien la société. Et, d'ailleurs, tu parles d'amalgame, mais est-ce que le fait, pour une femme, de se remettre dans une situation à laquelle elle veut échapper n'est pas plus violent pour elle que pour les hommes qui disent padamalgam?
Et, ne t'inquiètes pas pour ça, la prétendue invisibilisation des hommes n'en sera pas menacée. Les hommes auront toujours un public pour les écouter, les voir, consommer leurs oeuvres, car dans le système patriarcal, les hommes sont bien plus mis sur le devant de la scène, alors que les femmes ont beaucoup plus de mal à évoluer dans les milieux artistiques.
Je vais te donner un exemple (et j'invite d'autres madz à faire de même): Est-ce que tu sais pourquoi JK Rowling a choisi de se présenter de cette manière sur les couvertures de la saga Harry Potter ? C'est vrai, ça pose question... Elle aurait pu mettre "Joanne Rowling". Elle a carrément écrit son nouveau bouquin sous le pseudonyme de Robert Galbraith, alors qu'elle est une autrice mondialement reconnue, dont (toute polémique mise à part, ça n'est pas le sujet) les gens achètent les œuvres. Et bien, elle s'est présentée de manière ambiguë/masculine parce que dans le milieu littéraire, les clients avaient moins tendance à acheter des oeuvres écrites par des femmes (surtout dans le milieu de la fantasy... Comme quoi, peut être qu'Harry Potter aurait bien moins marché s'il avait été écrit par Joanne Rowling). JK Rowling a choisi, et choisit toujours, de s'invisibiliser en tant que femme, parce qu'être une femme, ce n'est pas vendeur. Imagine ce que ça pourrait faire si plus de femmes suivaient la démarche d'Alice Coffin ? Les oeuvres de femmes pourraient enfin avoir la reconnaissance qu'elles méritent.
Personnellement, je consomme encore beaucoup d'oeuvres produites par des mecs. J'adore Rimbaud, j'adore Timothy Snyder, et, en termes de musiques, j'adore Fall Out Boy et Aznavour. Mais j'essaie, depuis assez peu de temps d'ailleurs, de consommer du contenu et des oeuvres produits par des femmes. Parce que, comme Alice Coffin, je veux leur donner de la visibilité.
Tu sais, Fraise, tu ferais mieux de lire le bouquin d'Alice Coffin au lieu d'en faire des interprétations nébuleuses sur des articles écrits pour la polémique. Et, surtout, au lieu d'être dans l'indignation, tu devrais te demander "pourquoi". C'est vrai, ça, pourquoi Alice n'aime pas les hommes? Est-ce qu'elle déteste seulement tous les hommes? Qu'est-ce qui l'a amenée à cet état d'esprit ? Ce sont des questions importantes, et bien plus productives que "ouin elle est misandre sans conséquences judiciaires" (d'ailleurs, c'est une comparaison pétée parce qu'aucun homme n'a subi de poursuites judiciaires pour avoir refusé de consommer des oeuvres de femmes, voire même pour avoir dit qu'il n'aimait pas les femmes et qu'il ne voulait pas vivre avec elles. Sinon, tous les incels seraient en prison. Quand un homme se fait mettre en prison, c'est qu'il a agi sur son sexisme: en harcelant, en violant, en tuant). La réponse à ces questions est toujours (et je peux le dire avec certitude) que ces femmes ont vécu, ou ont été témoins, de multiples sévices commis par des hommes sur les femmes. En clair: la misogynie est basée sur une idée de domination, la misandrie est une réaction des opprimées à cette domination et aux conséquences désastreuses ("on compte nos mortes") qu'elle peut avoir. Les mettre sur un pied d'égalité ne ferait donc pas sens.
Et, si tu te renseignais un peu sur les sources d'Alice Coffin, comme La pensée straight (j'ai commencé à le lire et c'est passionnant, des liens ont été postés sur le forum et tu peux en avoir des extraits pdf gratuits pour te donner une idée), tu verrais que le féminisme matérialiste considère les "hommes" et les "femmes" en tant que classes sociales. Ce féminisme émet l'idée d'une lutte des classes entre ces deux groupes, une lutte sexuelle des classes pour être plus précise (car c'est bien du sexe que l'on parle), et une lutte où la classe des hommes serait l'oppresseur et la classe des femmes l'opprimée. Quand on dit "les hommes, les femmes", on parle de classe et non d'individus. Les individus sont en position de dominants ou de dominés en fonction de leur classe, mais cela ne veut pas dire qu'ils se comportent de la même façon en résultat de cette appartenance. C'est un schéma très grossier, lis La pensée straight pour plus de détails.
Quand on parle d'individus, ça va peut être te choquer, Fraise, mais les féministes autour de toi ont des frères, des pères, des amis, des oncles, des grands pères, des maris... On sait, on le sait très bien que patoulézom, parce qu'on les côtoie tous les jours. On sait que patoulézom parce qu'il y a des hommes qu'on aime, que l'on admire, que l'on a, à nos côtés, dans notre vie. Et, si une féministe (ou une femme non féministe, d'ailleurs !) choisit d'exclure les hommes de son entourage, il serait peut-être pertinent, encore une fois, de se demander "pourquoi ?". Et, très souvent, c'est parce que se lier avec des hommes représente un risque : de se faire agresser, harceler, tabasser... Tu connais les conséquences. Ça ne veut pas dire que tous les hommes vont le faire, qu'ils sont tous mauvais ou quoi que ce soit. Ça veut dire que le risque est présent et que ces femmes ne veulent plus le courir. C'est un choix personnel qui n'engage à rien la société. Et, d'ailleurs, tu parles d'amalgame, mais est-ce que le fait, pour une femme, de se remettre dans une situation à laquelle elle veut échapper n'est pas plus violent pour elle que pour les hommes qui disent padamalgam?