Et
@Lis
@Mandy Mandala Je comprends ce que tu dis mais je pense sincèrement que l'on ne peut pas mettre la lutte contre la racisme, contre le sexisme et contre l'homophobie (encore une fois je me demande pourquoi on utilise ce terme, qui ne signifie grosso modo que "peur de l'homosexualité" alors que bien souvent il s'agit de haine, donc d'"homophisme") dans le même sac. Même si ces discriminations sont aussi condamnables les unes que les autres, les tenants et les aboutissants ne sont pas les mêmes, ne correspondent pas aux même schémas de pensées, n'ont pas les mêmes solutions, et méritent qu'on les prenne à part les unes des autres. L'idée selon laquelle on est tous solidaires en tant que discriminés est fausse. Une femme peut être antisémite, un homo peut être raciste, un noir peut être sexiste. C'est bien la preuve que chacun de ces combats n'a pas d'autre identité que celui qu'il incarne.
Je pense qu'au contraire, toutes les discriminations ont des enjeux et des fondements très similaires, si on passe sur les détails. Par exemple, je vois un lien très clair entre homophobie et sexisme : on pense que femme et homme ont chacun leur rôle, y-compris dans les relations entre eux, et on ne veut pas que les individus y dérogent. Et il y a aussi des femmes sexistes.
Au fond, il s'agit toujours un peu d'une lutte pour la survie et la vie. Le moyen le plus spontané de s'approprier les meilleures choses, c'est de s'assurer que d'autres ne les aient pas. Le moyen le plus simple de contrôler son environnement et de se sentir en sécurité, c'est de s'entourer de ce qu'on pense connaître et de rejeter ce qui nous paraît étranger. Alors on trouve des raisons de rejeter certains groupes, on crée des hiérarchies et on entretient ces choses-là par la culture et l'enseignement.
D'ailleurs, les opprimés ont tendance à faire de même entre eux. Plus la situation est difficile, plus on se bouffe.
Aller vers l'autre, écouter et tenter de comprendre, partager, faire confiance, c'est se mettre en danger. Ça demande un apprentissage.
[EDIT] Ce que je veux dire, c'est qu'on pourrait imaginer une approche globale pour apprendre aux enfants (et sensibiliser les gens en général sur ce fait) que la religion, l'apparence, le genre, la vie sexuelle, le handicap, le mode de vie, ne sont que des caractéristiques, comme la couleur des yeux ou le fait d'aimer ou pas le chocolat, et que nous sommes avant tout tous des êtres humains qui méritent le même traitement de base et la même absence de préjugés. Oui, c'est idéaliste et culcul, je sais...