Le jour où tu t'es défendue et où t'as bien géré ta mémé.

[AnonymousUser]

J'étais en CM1 et je venais d'arriver en ville après plusieurs années dans une école de village. C'était un établissement privé et je suis d'office passée pour la petite campagnarde. J'ignorais à l'époque que je me trouvais entourée de personnes malsaines. La première semaine de cours on m'a placée à côté d'un garçon parce qu'il bavardait trop. Il s'est présenté, je me suis présentée et à un moment, Dieu seul sait ce qu'il lui est passé par la tête, il m'a posé la main sur la cuisse. Je suis passée en mode automatique et il a reçu le livre d'histoire géo en plein dans sa tête. La chose ne m'a pas empêchée d'être complètement démunie quand je me suis fait agressée à la fin de l'année...

Et puis, lors de ma première sortie étudiante, il y a de ça deux ans, j'étais dans le métro avec des gens que je connaissais à peine (dont certains sont devenus de très bons amis par la suite) quand j'ai senti un regard sur moi. Je me suis retournée pour me trouver face à un clochard -enfin disons un individu sale et bourré- qui a commencé à me faire des sourires. Quand il m'a passé le bras autour des épaules j'ai filé de l'autre côté du cercle qu'on avait formé, poussée par une fille qui avait visiblement l'habitude de ce genre de choses et qui sentait que ça allait mal tourner. Le mec m'a fait des signes obscènes et là je suis repassée en mode automatique. Je me suis ruée sur lui le poing en avant. Même pas eu besoin de le frapper. Il a reculé de lui-même et a passé le reste du trajet de métro à dire des insanités sur les femmes....

 

[AnonymousUser]

J'ai honte aussi en lisant ce topic. Il y a un jour un mec qui s'est assis derrière moi dans le bus et qui a posé ses mains sur mes hanches et mon cou -on était les deux seuls dans le bus et j'étais en short-. Je n'ai rien pu faire... J'étais tétanisée. Au bout d'un arrêt seulement je me suis levé pour aller m'asseoir à l'avant du bus. C'est tout. J'étais tellement en colère mais en même temps je tremblais de peur... C'était dur.

Et dans le métro un clochard a commencé à me coller aussi, et pareil, je me suis juste levé pour changer de wagon ... Je vous admire, en fait.

 

[AnonymousUser]

Je profite du sujet pour parler d'un truc qui s'est passé dans mon immeuble. Je crois qu'une femme s'est faite agressée en fait, dans le hall (ou dans l'appartement donnant sur le hall). Je crois parce que j'ai eu trop peur, et je m'en veux...

J'ai entendu distinctement deux hommes lui hurler dessus sans comprendre ce qu'ils disaient, j'ai entendu des trucs tomber, casser, et elle qui hurlait, c'était vraiment terrible, elle les suppliait d'arrêter, c'était horrible à entendre... Au début j'ai voulu descendre, mais avec mon mètre soixante et ma pauvre lacrymo, je me suis ravisée... S'il n'y avait qu'un homme j'y serais allée, mais là deux... J'ai donc frappé chez plusieurs de mes voisins, qui étaient là, qui ne pouvaient pas ne rien entendre, et qui n'ont pas ouvert... J'espérais descendre avec l'un d'entre eux histoire de, mais bon, ils ne sont pas très courageux eux non plus...

J'ai composé le 17 alors, j'ai attendu trois minutes, et pendant ce temps ça s'est calmé, plus rien, silence dans l'immeuble, je pense qu'ils sont sortis... J'ai raccroché, je suis sortie dans la rue (me disant qu'un passant serait bien obligé de faire quelque chose si jamais ça continuait dehors...) rien.

Je me sens super mal depuis, j'arrête pas de me dire que j'aurais dû être plus courageuse et descendre tout de suite quitte à m'en prendre une, mais mes proches m'assurent que j'ai bien fait de ne pas y aller, que c'était trop dangereux, et qu'en plus je n'avais pas à appeler les flics... Parce que c'est pas ma vie... N'empêche que, je n'arrête pas de repenser aux hurlements de la fille, je me mets à sa place, et à sa place j'aurais été bien contente que quelqu'un fasse quelque chose...

Qu'est ce que vous auriez fait vous ?

 

[AnonymousUser]

Damsel, je crois que je n'aurais pas fait autre chose. C'est assez difficile d'etre dans ce genre de situation, avec le recul tu te dis "j'aurais dû faire ceci ou cela" mais sur le moment tout le monde aurait paniqué je pense. Personellement je ne suis pas sure que j'aurais eu le réflexe d'aller voir les voisins.

 

[Mini-cerise]

Je pense que t'as très bien réagit, vraiment . Descendre toute seule aurait été une bétise et je ne suis pas d'accord avec tes proches , tu as bien fait d'appeler la police =)

 

[AnonymousUser]

Vos réponses me rassurent un peu

 

[AnonymousUser]

Je confirme, tu as bien fait d'appeler la police je pense, descendre aurait été trop dangereux. C'était la meilleure chose que tu puisses faire.

 

[AnonymousUser]

Descendre t'aurais sans doute plus mise en danger qu'autre chose, faire irruption par hasard dans le hall aurait pu les stopper (j'ai personnellement interrompu ce que je pense être encore un racket en rentrant des cours dans le hall de ma résidence) mais descendre dans le but de t'interposer aurait risqué de faire encore plus dégénérer les choses (et comme tu as dit tu ne fais qu'1 m60 et tu n'avais sur toi qu'une bombe lacrymo). Tu as fait le bon choix en appelant la police.

 

[Elvis.]

Damsel :
Tu rigoles? J'aurais été tétanisée ! Rien que d'aller frapper chez les voisins pour trouver qlq pour t'accompagner. De descendre après.
Tu as été plus que courageuse. Tu as eu du courage mais aussi du sang froid, tu a pas foncé bêtement dans une situation que t'aurais de toute évidence pas maitrisée.
Je dis WAHOU.

 

[Amarcord]

J'ai parcouru ce topic de long en large, et je suis sincèrement impressionnée de voir comment la plupart d'entre vous gèrent trop quoi. Moi en général, j'ai un temps de réaction trop lent, je prends d'abord le temps de me demander si je ne suis pas parano, si je ne me fais pas des idées - il m'est déjà arrivé de m'énerver sur quelqu'un qui me regardait fixement croyant qu'il avait de mauvaises intentions alors qu'il était simplement perdu dans ses pensées, et j'ai eu tellement honte que maintenant je suis incapable de parler/de me défendre dans de réelles situations d'agressions. Bon, il y a aussi autour de ça toute une ribambelle de craintes : peur de provoquer la violence chez l'autre, peur d'aggraver la situation au lieu de l'améliorer, peur du regard des passants. C'est idiot ouais.

Il y a juste une fois assez remarquable, mais tous les honneurs vont à mon copain ; un soir nous rentrions d'une balade sur les quais lorsque nous apercevons un mec, âgé d'une trentaine d'années, complètement bourré et l'air pas net accoster une nana de mon âge qui marchait devant nous. Comme ils avaient l'air de parler tranquillement au début, nous n'y avons pas trop prêté attention, pensant que la fille le connaissait, alors nous les avons dépassés. Puis nous avons entendu le mec insister pour que la nana le suive jusqu'à sa voiture, et il a commencé à être assez violent dans ses attitudes. Nous nous sommes arrêtés, avons rebroussé chemin jusqu'à eux, et mon copain a fait mine de connaître la fille en l'interpellant "Hey Emilie ! Qu'est ce que tu fais là ?!" Le gars ivre évidemment s'est énervé, nous a dit de nous mêler de nos affaires, a gueulé à mon copain "Tu crois que j'vais l'agresser la meuf ?", et lui de répondre très calmement "Je crois surtout que c'est notre amie Emilie et que nous allons rentrer avec elle." Petit à petit, après moultes coups de rhétorique de la part de mon chéri, le mec s'est calmé, a finit par se barrer et nous avons fait un bout de chemin avec la fille qui nous a remercié très chaleureusement. Bon heureusement que mon copain était là et qu'il avait gardé son sang froid ; seule je pense que j'aurais tellement flippé que je n'aurais même pas eu le réflexe de demander de l'aide =/

 

[Ambre]

Il gère ton copain !

 

[Amarcord]

Il gère ton copain !

Yeah, mon copain il gère tout le temps de toute façon :icon_3nodding:

il m'est déjà arrivé de m'énerver sur quelqu'un qui me regardait fixement croyant qu'il avait de mauvaises intentions

Je me permets de revenir sur ce point précis parce que ça vient juste de m'arriver aujourd'hui haha, et que la personne en question avait l'air effectivement bien mal intentionnée. J'étais dans le bus, toujours avec mon méga-top-super-héros de copain, lorsque je me rendis compte que le mec à côté de moi, un quadragénaire assez costaud, n'arrêtait de de me fixer, avec un de ces regards qui foutent trop mal à l'aise, à la fois rempli de perversité et d'avidité. Je fis part de mon embarras à mon bien aimé, qui se mit à gueuler à tout rompre "JE TROUVE QUE LE MEC QUI TE FIXE DEPUIS TOUT A L'HEURE N'A PAS L'AIR TRES NET". Aucune réaction du dit-mec ; il continuait à me toiser toujours aussi indécemment. Nous en avons conclu qu'il n'était pas français. Et que c'était un psychopathe. Du coup j'ai joué le jeu de l'absurde ; je me suis accroupie dans le bus, ai enroulé mon écharpe autour de ma tête et ai commencé à imiter un lapin-paysan-monstre-consanguin. Et ça l'a fait réagir ! Il a aussitôt détourné son regard, l'air complètement ahuri/dégoûté, et ne m'a plus regardé pendant tout le trajet (on le soupçonne même d'être descendu au premier arrêt de bus venu tant il avait l'air mal à l'aise) !

Du coup je profite de cette anecdote pour vous demander s'il vous arrive de vous sentir agressées tout simplement parce que quelqu'un vous fixait intensément du regard / et si, comme moi, ce genre d'intrusion vous gêne au point de vous faire démarrer au quart de tour ? Si oui, comment faites-vous pour gérer la situation ?