agapanthe7;4493442 a dit :c'est quoi cette discrimination la? Moi je serai contente le jour où on jugera autrui non sur sa couleur mais sur ses valeurs, c'est pourquoi je souligne régulièrement que le racisme n'est pas l'apanage d'une seule race, tu comprends ou pas?arrrum;4493428 a dit :agapanthe7;4493385 a dit :kalirhoe;4493297 a dit :Je voudrais juste faire un ajout sur l'idée en soit de racisme anti-blanc.
Le racisme anti-blanc a été inventé par l'extrème droite française il y a un moment déjà. ils n'ont pas inventé les insultes dans la rue, simplement le terme. Politiquement, ce terme à un gros impact. comme d'autres l'ont dit; on peut differencier ce qui est appeler racisme anti blanc et racisme tout court, puisque l'un se limite à des insultes tandis que l'autre est institutionnalisé. Donner le même nom au racisme et à la xénophobie ("racisme anti blanc") c'est minimisé le racisme, c'est nier son contexte, son enracinement historique, ses repercussions sociales. Quand l'extrème droite française décide de s'approprier le racisme en créant le racisme anti blanc, elle decide d'invisibiliser ce qu'est le racisme profondémment: discrimination à l'embauche, au logement, au frontière, au controle de police... c'est un coup politique, et au vu des réactions ici, ça a très bien marché.
L'idée que je veux défendre, c'est celle qu'il faut s'attarder sur les mots, les expressions, leur histoire et pourquoi ils/elles sont là. Parler de racisme anti blanc plutôt que de xenophobie pour dénoncer une insulte ou une agression, c'est invisibiliser le racisme. Je ne veux pas dire que la xénophobie est moins grave que le racisme, simplement que les deux sont des choses différentes. La différence est importante, parce qu'identifier les deux choses comme deux choses différentes permet de ne pas les mettre sur le même plan, et d'éviter les confrontations, les comparaisons entre les deux. Tout le monde s'aime, se fait des bisous, c'est super, maintenant il faudrait voir ce qui crée les tensions,. Ici la tension est créée directement par le fait de nommer la xénophobie racisme, et le fait que ce soit une idée d’extrême droite n'a pas rien à voir là dedans.
voilà, au vu des réactions au dessus, je pense que l'extrème droite à bien fait son boulot: coloniser les esprits, oublier des termes pour en utiliser d'autres qui sont non avenues, et au final intégrer ses propres enjeux dans le débat de tous les jours.
Moi j'y vois une volonté d'affirmer, d'égale façon, sa souffrance face à des remarques parfois recurrentes.
Que le racisme ne soit pas "instituionnalisé" dans le cas des blancs est une chose, le ressenti demeure pourtant le même pour la personne rejetée pour son apparence. On veut régir ou évaluer des choses qui relèvent de l'empirique, et c'est dangereux, à mon avis.
[...]
Mais justement bien ça le problème!Leur souffrance ne sera jamais égale non!On ne peut pas affirmer ça! Alors oui il y aura toujours des gens pour dire que bouh c'est pas bien il faut pas hiérarchiser les souffrances! Mais toujours est-il qu'un blanc qui subit une insulte dans la rue, certes c'est une agression, certes cela engendre de la souffrance qui est aussi grave que l'insulte qu'un non blanc aurait subit aussi. Si ça s'arrêtait là parfait (façon de parler)! Mais non cela ne s'arrête pas là. Un blanc en plus de cette insulte, lui, n'aura pas à s'inquiéter que tout un système, tout un héritage et un formatage de pensée conscient ou inconscient, à cause de son apparence le rabaisse dans son quotidien et lui nie d'avoir une chance de construire sa vie sur un pied d'égalité par rapport à ses concitoyens. Ça en France (mais en occident de façon plus générale) un blanc n'aura jamais à s'en soucier. Et c'est la raison pour laquelle, à mon avis, pour cela qu'on ne peut pas parler d'"égale façon" de la souffrance que peuvent subir les 2 quand on parle de racisme (ou de xénophobie plus précisément) pour les blancs .
Je grossis un peu le trait, mais ta façon de penser me fait un peu penser aux dangers de l'égalitarisme que soulevait Tocqueville.
"Enfin, et cela ne concerne pas ton intervention, je lis certaines parler de la cruauté de l'homme blanc, etc, du coup je m'interrogeais: ne seriez vous pas un peu trop eurocentrés?
car à l'échelle mondiale, le racisme n'est pas un sentiment "de blanc" uniquement, il est, hélas, universel..."
Cela a déjà été dit mais personne n'a jamais prétendu que l'homme blanc était fondamentalement un méchant dominateur et le non blanc une éternelle victime innocente. Ce n'est pas le sujet ici et je ne crois pas que cela soit valorisant pour toi (ou celles qui ont fait la même remarque) de rappeler que "eh oh les noirs aussi c'est des méchants".
Et de toute façon si on veut parler en terme de proportions, ces derniers siècles et sur les 3/4 du globe c'est quand même l'homme blanc qui est a affronté monts et marées pour asservir les populations qu'ils considéraient comme inférieures (je crois qu'au final qu'il n'y a qu'une partie de l'Asie qui a échappé aux diverses colonisations.
enfin pour ce que tu dis, je ne dis pas(bis repetita...)qu'il ne faut pas sanctionner les actes de racisme, je dis que pour la personne, d'un point de vue émotionnel, ne pas lui reconnaitre sa souffrance suite à un acte raciste(qu'elle soit noire, blanche, verte ou bleue), participe de l'enracinement du racisme, ou du moins des incompréhensions. Et ça n'est pas bon ça.
Reconnaitre les douleurs de chacun ne signifie pas qu'il s'agit d'amoindrir ou de grossir les douleurs de l'autre, il s'agit "juste" de reconnaitre la douleur de chacun.
Pourquoi tu parles de discrimination? C'est bien toi qui a ramené ça sur le tapis, le fait qu'il n'y a pas que les blancs qui soient cruels et que nous aurions une vision eurocentrée, non?
C'est toi qui t'entêtes à ne pas pas comprendre ou ne pas lire ce que plusieurs personnes disent. Je n'ai même pas dit que tu disais qu'il ne faut pas sanctionner les actes racistes, je sais même pas ou tu as lu ça...
Oui on peut reconnaître la souffrance d'une personne blanche. Non on ne reconnaît pas qu'elle soit égale ou comparable (quand il s'agit de racisme). C'est aussi simple que ça ça. En tout cas, pour moi.
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