Bon, le compte à rebours a débuté... J-82, on est passé sous la barre des 12 semaines d'attente selon la très théorique DPA. Avec Colonel Mustard, on est arrivées pile au milieu de la liste !
Je me suis toujours informée régulièrement sur la grossesse, l'accouchement et la vie avec un bébé, et ce bien avant le test positif, mais avec un délai qui se réduit de plus en plus entre mon monde de fantasmes et la réalité, chaque information, chaque émission, chaque livre que j’emmagasine sonne différemment. Je fais partie de ces gens qui ont désiré leur grossesse très fort, tout en ayant des pics d'angoisse réguliers, et je surprend mon cerveau à de plus en plus faire le lien entre ce que je vois/entends et mon futur proche, ce qui a le don de me faire sursauter de "peur". Je n'ai pas
si peur que ça, mais ça a quand même un arrière-goût d'anxiété...
Bref, tout ça pour dire qu'entre deux émissions sur les naissances, j'ai constaté que depuis que j'avais découvert ma grossesse, je m'étais beaucoup plainte mais je n'avais pas exprimé beaucoup de positif dans ma vie. Et j'ai trouvé ça dommage : après tout, c'est ma toute première grossesse, celle qui aura pour toujours ce goût d'inédit. Et il faudrait que les seules traces de tout ça, ce soit des messages entiers de doléances sur mon corps qui ne fonctionne plus comme je le voudrais, le manque de sommeil et ma solitude ? J'ai eu un petit électrochoc, je ne suis pas très fière de moi...
Je sais que c'est dur de relativiser quand on a la tête dans le guidon, mais ce que je vis aujourd'hui, j'en ai rêvé, je l'ai voulu, désiré. D'autres en ont rêvé aussi mais ne pourront jamais le vivre. Ma mère n'a jamais vu de bébé formé dans son utérus, n'a jamais rien senti bouger, n'a jamais pu caresser son ventre qui grossit de jour en jour.
Alors qu'il me reste 82 jours, si peu et tant à la fois, j'aimerais beaucoup apprendre à aimer cet état de grossesse dont j'ai dit tant de mal, pas pour embellir la réalité (je reste percluse de douleur, mes nuits compliquées, mon transit intestinal en mode yolo, mes fuites de colostrum régulières et mon humeur de chien au taquet
) mais parce qu'il y a quand même d'autres choses qui vaudront plus le coup de se rappeler que "Purée chéri... J'en ai TROP MARRE d'être une baleine qui perd de son autonomie (
je me sens vieeeille) et passe ses journées sur le canapé ou affalée sur le lit (
je me sens inutiiile)
". Je trouve.
Je ne sais plus qui disait, sur le forum, que 9 mois ça passait finalement assez vite. Et je n'ai pas envie de me réveiller dans 3 ou 4 mois, le visage défait, sentant le lait caillé dans ma super chemise de nuit/vêtement du quotidien tellement j'ai rien à me mettre (avant que bébé me dégobille dessus
), en me demandant pourquoi je n'ai pas réussi à apprécier à sa juste valeur le temps de la grossesse et de la découverte lente de bébé in utero, ce tâtonnement rituel et parfois très drôle ("Il a l'air d'aimer que je passe ma main ici... Mais je sais pas si ce que je caresse, c'est sa petite tête ou son derrière OH WELL
").
Tout ce message un peu inutile pour dire que : la prochaine fois que je me plains, rappelez-moi que ça ne durera qu'un temps et que je devrais donc en être soulagée mais aussi et avant tout, en profiter.