@Iscambe Que d'émotions en lisant ton récit. Et quels c*ns, ceux qui t'ont traitée de haut à la maternité. C'est le genre de personnes qui râlent aussi sur celles qui les appellent la nuit parce qu'elles ne peuvent pas se lever. J'espère que tu as pu un peu récupérer ces derniers jours, et que le temps adoucira les choses. Et toi aussi, tu assures
Il y en avait surtout une, en fait... Quand j'y repense, je me dis "mais quelle pute" (oui bon désolée pour le terme, mais c'est ainsi que ça se passe dans ma tête
). Elle l'a prise la première nuit, comme pour toutes les femmes ayant accouché par césarienne. La seconde nuit, la petite a hurlé un bon moment parce qu'à cause de la cicatrice, j'ai mis un temps fou à me lever du lit et à l'amener sur la table à langer pour lui faire sa couche. Du coup, à l'entendre s'égosiller si longtemps, elle s'est posé des questions et elle est venue nous voir. J'étais crevée, j'avais mal et j'avais des difficultés à marcher/porter le bébé. Et à ce moment-là, il suffisait que n'importe qui me demande "ça va ?" pour que je fonde en larmes. Bingo, elle m'a demandé. Devant le torrent, elle a pris les choses en main, elle l'a changée, bercée. La petite s'est calmée. Elle l'a couchée, la petite était sage comme une image alors qu'avec moi, ça ne marchait pas (normal, j'étais pas bien du tout). Impossible pour moi d'arrêter de pleurer, j'étais dans un sale état.
Et elle n'a pas arrêté de me demander si j'avais des problèmes de couple ou d'argent, elle m'a demandé si ma fille était désirée et si je regrettais de l'avoir. Elle m'a dit que si ce n'était rien de tout ça, alors je n'avais pas de raison de pleurer, elle était magnifique après tout, non ? Mais comme je pleurais toujours, elle m'a dit : "vous savez, l'autre dame qui a accouché par césarienne hier comme vous, elle a eu des jumeaux et elle ne nous les a pas confiés cette nuit... vous, vous n'en avez qu'un... bon, je vais la prendre, parce que c'est pas bon pour elle de sentir votre stress comme ça. D'accord ? Je la prends, si vous voulez. Oh regardez comme elle est calme, hum ? C'est pas compliqué, un bébé ! En plus la vôtre, elle est tellement mignonne, tellement calme ! Faîtes-lui un petit bisou, je l'emmène..."
Sur le coup, je l'ai crue. Je me suis sentie minable, nulle, mauvaise mère et incapable. Je me suis couchée, j'ai dormi jusqu'au matin où elle me l'a ramenée. Et je ne l'ai plus vue, cette bonne femme. Maintenant je sais que c'était faux et horrible, ce qu'elle m'a dit, mais sur le coup...